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lundi 19 septembre 2011

Radio Flyer (1992) by Dylan



Radio Flyer est un film américain sorti en 1992 et réalisé par Richard Donner. Donner, qui s'est fait connaître avec de nombreux films qui sont rapidement devenus des classiques, comme par exemple La Malédiction, Les Goonies ou encore L'arme Fatale. Pour ceux et celles qui ont, comme moi, adoré les Goonies, il y a des chances que vous aimiez ce film. Il est certes moins pour les enfants mais garde cette innocence extérieure et cette ambiance qui montre que ce réalisateur sait ce que c'est que de rêver lorsque l'on est gosse.

Tout commence avec un adulte qui explique à ses enfants qu'il va leur raconter une histoire qui lui est arrivée lorsqu'il était petit. Il leur dit alors : "History is in the mind of the teller" (L'histoire est dans l'esprit du conteur) et leur assure qu'ils comprendront la signification à la fin de l'histoire. Radio Flyer raconte l'enfance de deux enfants, Bobby (Joseph Mazzello) et Mike (Elijah Wood), qui grandissent en compagnie de leur mère et de son mari, "The King", un homme en apparence gentil mais qui en réalité frappe le petit Bobby. Le film se focalise uniquement sur les deux enfants et offre un film léger et rêveur, qui tourne pourtant autour d'un sujet lourd. Radio Flyer est le nom du petit chariot que les enfants amènent partout avec eux. Cela pourrait d'ailleurs être un personnage secondaire. C'est d'ailleurs un vrai chariot qui existait à l'époque. Toujours présent, il représente la joie de l'enfance et le plaisir des choses simples. Mais c'est également une part essentielle de l'histoire, mais si vous voulez savoir pourquoi, il vous faudra voir le film.

En fin de compte, Radio Flyer n'est pas du tout le genre de film auquel je m'attendais. Il a l'essence des films classiques américains, l'esprit des années 90, mais il y a quelque chose d'autre, une petite dimension fantastique, juste assez pour que l'on se sente redevenir enfant, et juste assez pour que l'on se demande si tout n'était qu'imagination. Et pour ça, les 10 dernières minutes de film sont plutôt originales. Le film a beaucoup d'énergie, et est rythmé par la narration de Tom Hanks (Mike adulte). C'est ce qu'on pourrait appeler un film typiquement Américain. L'ambiance, les décors, la narration, tout est fait pour représenter l'enfance à l'Américaine. Ou du moins, l'enfance telle qu'on peut souvent se la représenter. Ce n'est pas un film sombre malgré le sujet, car il est présenté à travers des yeux d'enfants. Le narrateur (Mike vieux) le dit lui-même, l'important, c'est la façon dont on se rappelle l'histoire et comment on la raconte. Et c'est exactement ce que fait le film : il prend une histoire plus ou moins banale et sans surprise, mais y ajoute une nouvelle dimension, celle du narrateur. C'est une jolie démonstration de narration et de son rôle dans un film. Mais c'est un exercice de style qui sert à l'histoire, donc ça marche.



Mine de rien, c'est un film extrêmement bien réfléchi. Les deux jeunes acteurs font un travail remarquable du début à la fin, et il n'y a pas une seule fausse note. C'est clairement bien écrit, avec une mise en scène classique mais qui fonctionne. Un film qui représente typiquement l'image qu'on pourrait se faire de l'enfance lower-class Américaine. Assez pauvre, mais remplie de moments et d'images mémorables, car c'est un film qui se base sur l'imagination des enfants et qui, à l'image, la mélange avec la réalité. Les deux enfants luttent à leur façon contre la violence de l'adulte. A travers leur imagination, mais aussi à travers les films qu'ils voient à la télévision ou les Bd qu'ils lisent, ils tentent tous les deux de trouver une solution. Conscients que les adultes ne peuvent pas les aider comme ils l'aimeraient, ils grandissent à leur façon, tout en préservant au maximum le bonheur de leur mère, lui cachant la vérité.

J'ai énormément apprécié que le personnage du King, interprété par Adam Baldwin. C'est le beau-père des enfants, qui frappe Bobby. Ce personnage est très fort et merveilleusement exploité. Pourquoi ? Parce qu'on ne voit jamais vraiment son visage. Il est toujours caché, tête baissée, ou de profil, dans le noir, etc. Ce choix de mise en scène est intéressant, car il permet aux enfants de rester au centre de l'histoire, mais nous fait aussi comprendre que cet homme est sans identité précise, qu'il pourrait être n'importe qui. Ce personnage a un problème avec l'alcool, et il devient alors violent. Il y a donc essentiellement des plans sur ses mains, car elles sont la cause de tous les problèmes de l'histoire. Il n'a donc techniquement pas de visage, et utilise ses mains pour frapper, pour boire. Il y a même une réplique du film qui va dans ce sens "What he couldn't get his hands on, he couldn't hurt". Mais ce n'est pas un film sur la violence, c'est réellement un film sur l'adolescence. Et même si le King reste présent du début à la fin, il y a bien des histoires parallèles. Le King n'est qu'une ombre qui menace les enfants tout le long du film, c'est l'élément "perturbateur", le conflit intérieur des enfants, et ce qui les pousse à vivre.

S'il y a une chose difficile en cinéma, c'est de faire un film avec des enfants. D'autant plus lorsqu'ils sont les personnages centraux de l'histoire, et qu'on ne voit quasiment qu'eux. Mais sur le coup, rien à redire, le casting est parfait. Elijah Wood est adorable, et on remarque qu'il avait déjà un talent monstrueux à seulement 11 ans. Il avait déjà l'habitude de tourner dans des films, et cela se voit. L'autre enfant est interprété par Joseph Mazello, lui aussi, grand habitué des films, puisqu'il joue depuis l'âge de 7 ans....

Radio Flyer est donc un film que je conseille à tous ceux qui aiment les belles petites histoires qui n'ont pas besoin d'en faire des tonnes ou de tomber dans le mélodrame. On ressort du film avec des belles images et une belle philosophie, ce qui est étonnant vu qu'au fond, c'est un film sur un enfant qui essaye d'échapper à un adulte avec l'aide de son frère. Mais le point de vue fait ici toute la différence. Car en fin de compte, on ne sait pas vraiment ce qui se passe à la fin, étant donné que le narrateur dit lui-même qu'il raconte ça à sa façon, d'après sa vision à l'époque. Et juste pour cette profondeur, je dis bravo.

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