La deuxième partie de cette mini-théma sur la 3D privilégiera plutôt le côté utilisation que son histoire. Elle présentera l’avènement de l’animation 3D dans des longs-métrage pour jeune public, le cinéma en relief d’aujourd’hui, l’influence grandissante de celle-ci dans la publicité ainsi que son avenir dans notre société contemporaine.
Voici un bref rappel des derniers propos de l’article précédents.
Une forte baisse de fréquentation des salles de cinéma est apparue depuis qu’il y a possibilité de télécharger les productions depuis chez soi. Pour ré-attirer le regard du publique, le cinéma devait introduire à grande échelle une innovation qu'il n’était pas possible de posséder dans nos maisons …
Cette fois-ci, toutes les cartes étaient entre les mains de la 3D. Rien ne pouvait l’empêcher de sortir de sa longue hibernation au profit des spectateurs. C’est ainsi qu’en 2009 le cinéma 3D annonce son grand retour sur le marché du septième art avec, au programme, une trentaine de films devant paraître sur les écrans dans les années à venir. Les premiers films à être couronnés de succès seront les films d’animations des studios Pixar, Disney, Blue Sky, Dreamwork … avec des films comme Up, Toy Story, Ice Age, Shrek, Rio, Raiponce, Dragons etc. Certains diront alors que : à l’instar des jeux-vidéo et parcs d’attractions, la 3D est vouée à être demandée uniquement par un public jeune. Les exemples de films d’animation en sont la preuve irréfutable. Mais bien vite, cette idée absurde sera démentie (en plus du fait que les parcs d’attractions, les jeux-vidéo et les films d’animation ne sont pas exploités que par des jeunes, loin de là) avec l’exemple le plus marquant de l’année 2009 : le phénomène Avatar.
Mettant d’accord un grand nombre de personne, Avatar est la preuve vivante que, non seulement le cinéma en relief est bien une technique permettant d’amplifier d’une façon intense les émotions, mais également que celle-ci ne se définit pas à un vulgaire gadget. La technologie 3D fait des merveilles lorsqu’on sait l’utiliser. Il est donc nécessaire de rejeter les idées noires portées par certains cinéphiles un peu trop conservateurs au goût du développement technologique du septième art, et d’accueillir à bras ouvert les moyens de pouvoir immerger un spectateur le plus possible. Mais, une modération de sa consommation s’impose. Avatar a peut-être mis d’accord une majorité du publique au sujet de l’efficience de la 3D, ce n’est pas pour autant qu’il faut négliger les productions 2D, ou pire, de tout transposer en 3D. Comme dit plus haut, le cinéma en relief doit être utilisé quand il s’avère nécessaire et bénéfique et non pas par dépendance.
Bien que son avenir soit prometteur et que nous sommes quasi voué à la voir apparaître de plus en plus au sein des productions, il ne faut pas en oublier ce qui a été fait antérieurement. Il est clairement probable que la 3D est la technologie de demain et que nous en seront entourés. Le cinéma muet a laissé place au cinéma parlant. Le cinéma noir et blanc a laissé place au cinéma couleur. De même pour le son où le très connu « Orange Mécanique » célébra l’avènement du Dolby. Il est inéluctable que nous devons vivre avec notre époque et que la 3D risque fortement de nous entourer petit à petit. Mais tout espoir pour les plus conservateurs du septième art n’est pas perdu. Il est possible que cette vague ne soit, en fait, qu’éphémère en ce qui concerne le cinéma. Comme dit plus haut, il serait insensé de produire un film dramatique où la prestation émotionnelle des acteurs est bien plus puissante que n’importe quelle image en relief dans ce contexte. Le cinéma 2D risque donc bien de persister tant que ce genre de films sera produit.
Quoi penser pour finir ? La 3D a-t-elle une chance ou non de s’imposer dans notre société ? Sans aucun doute. Mais pas au sein du septième art, ou du moins, pas radicalement. Un domaine qui accueillerait la 3D bien plus facilement serait plutôt la publicité. La publicité est connue pour apporter quelque chose, graphiquement, de très particulier. La création est de vigueur et la recherche sans cesse prononcée des maîtres en arts graphiques publicitaires est immodérée. Étant donné que le but d’une publicité est d’immerger un spectateur pour le convaincre, la 3D est une passerelle très appropriée dans ce domaine. Elle a le pouvoir d’influencer fortement la décision d’un acheteur. Une différence avec les supports cités précédemment apparaît néanmoins. L’effet que produirait la perception d’une publicité 3D comparé à la vision d’un film est différent. Ce n’est pas principalement une émotion que l’on éprouve au sens où on l’entend pour le cinéma, mais plutôt une vision d’un autre angle de ce qu’est l’art audio-visuel d’une production au but commercial.
Les supports offerts aujourd’hui à la 3D sont donc vastes. Elle ne tardera d’ailleurs pas à s’enraciner dans tout ce qui peut être défini comme art audio-visuel si ce n’est pas déjà fait. Un tel succès engendre inévitablement un grand débat qui touche à tous les niveaux. En contournant le débat du pour ou contre, de ce que la 3D apporte et révolutionne ou supprime, il est intéressant de se pencher sur les enjeux qu’un tel phénomène répand au sein de notre société contemporaine.
L’enjeu principal de cette révolution sera sans hésitation d’ordre culturel. Le caractère propre à l’homme de créer sans cesse des inventions qui apportent des sensations de plus en plus spectaculaires n’est pas récent. Et la 3D en est un bel aboutissement. On l’utilise pour commencer dans le divertissement, mais si son développement continue à se propager, il est indéniable qu’on finira par la trouver dans des domaines à caractère plus utile (cf les hologrammes). La controverse aura vite fait de donner lieu. L’homme est-il incurable en terme d’extrapoler toutes ses inventions dans tous les domaines possibles au point d’en arriver aux cas les plus absurdes ? Ou est-ce justement la clef d’une évolution sans cesse grandissante qui permet de ne pas sombrer dans une progression cyclique du développement technologique ? Dans tous les cas, la 3D est un outil qui se doit de perdurer dans une utilisation culturelle au profit du monde du divertissement. Et si cette technologie peut s’avérer prolifique dans d’autres domaines, il est indéniable que lui fermer l’ouverture à ces derniers, serait insensé.
On peut ensuite distinguer un enjeu contextuel d’ordre social. Plus innocent aux premiers abords, l’enjeu social qu’a pour conséquence la prolifération de la 3D mérite d’être évoqué. Les premiers dires sont très formels : « Nous perdons le côté « plaisir de groupe » pour une individualisation du divertissement. Devoir mettre des lunettes nous coupe un peu plus du monde, et nous rend, ainsi, seul devant le film.» Cette représentation est un peu forte dans ces termes mais elle est utile pour faire comprendre le ressenti que l’on peut éprouver vis-à-vis d’une projection 3D. Une concession s’impose dès lors, si l’on veut s’immerger, il faut faire abstraction de tout et accepter de rester dans une certaine solitude tout le long de la projection audio-visuelle de ce type. Il n’est bien-sûr pas impossible de communiquer à cause des lunettes en tant que tel. Mais nous n’avons pas encore l’habitude d’assimiler immersion dans l’œuvre et le contrôle de rester à la surface de la réalité. Cette idée s’appuie lorsque nous observons une salle de cinéma diffusant un film en 3D et une autre salle de cinéma diffusant ce même film, cette fois-ci en 2D. La salle en 2D sera plus mouvante, unie, aura des réactions plus homogènes, formera un corps social plus fondé que la salle en projection 3D où là, les réactions seront dispersées, personnelles. L’un n’est pas plus mauvais que l’autre, la 2D privilégie une plus grande cohésion de groupe tandis que la 3D incitera à un ressenti plus intrinsèque de l’œuvre proposée.
Vient ensuite l’enjeu économique qui s’apparente à une réelle marchandisation de cette nouvelle technologie. En plus du milieu du divertissement où l’émergence de la 3D bat des records, il est prévisible que ce support sera utilisé à des fins commerciales au point où nous risquons d’en être entourés jusqu'à l’overdose, voire le dégoût. Une sorte de « Trop de 3D tue la 3D ». Une ascendance sans modération pouvant conduire jusqu'à l’éclatement. Il est donc important de réguler la consommation que notre société contemporaine pourrait faire de cette technologie. Il serait dommage de voir noircir la réputation d’une telle franchise technologique à cause de son utilisation abondante dans des milieux autre que le divertissement pour un souci d’ordre de rendement économique.
Pour moi la 3D est une technologie qui peut apporter un autre angle de perception des émotions au niveau de l’enjeu culturel. Comment peut-on cracher sur une telle révolution ? Il suffit de l’utiliser d’une façon bénéfique, prolifique et non abusive, c’est-à-dire dans un but de divertissement et d’art graphique en termes de publicité. Il ne faut également pas oublier toutes les œuvres produites antérieurement qui n’ont pas recouru à cette technique.
Étant un fan du septième art de l’entre-deux guerres, je suis le premier à défendre à ce que ce genre de cinéma traverse les années. Il faut juste bien doser l’utilisation des techniques de diffusion. Tout comme l’enjeu social qui invite à une intériorisation des émotions. C’est pour moi la question qui suscite le plus de controverses. Je me contenterai de dire que les avantages et les inconvénients sont présent dans les deux cas et que la meilleure façon de bénéficier des avantages est de s’adonner aux deux techniques. Trouver un bon équilibre donc à l’encontre d’une invasion grandissante de la 3D au sein de notre société pour des enjeux uniquement économiques parce que c’est « ça qui marche » en ce moment. Privilégiant donc une utilisation créative, bénéfique, jouissive et immersive, la 3D est pour moi un exploit technique à utiliser comme il se doit.
Hablast.
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