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vendredi 28 juin 2013

Harry Brown by Jack



Michael Caine est un acteur formidable maintenant internationalement connu grâce à son rôle d’Alfred Pennyworth dans les Batman de Nolan. Malheureusement ses apparitions sont toujours brèves et ne montrent qu’un bref aperçu du talent de cet homme.
Heureusement Harry Brown est là pour nous montrer l’étendue de ses qualités d’acteur. Car s’il profite d’une réalisation très correcte, c’est bien le personnage d’Harry qui est au cœur du film, preuve en est ce thème musical qui lui est attaché presque comme s’il était une sorte de super héros.



Harry vit seul car sa femme se trouve dans le coma. Il est de ces personnes âgées qui ont une vie bien rangée : sitôt levé le lit est fait, sitôt le repas fini la vaisselle est faite. En bref, un homme sans histoires.
Il habite dans un quartier difficile de Londres, au cœur d’une cité. Une de ces cités qui malgré toute la bonne volonté de certains policiers, comme l’inspecteur Frampton, est une zone de non droit où drogue et armes à feu ont pignon sur rue et où le fait de tirer sur une femme seule se promenant avec une poussette est considéré comme un loisir.

Harry est aussi un marine à la retraite qui n’aime pas vraiment parler de cette époque de sa vie malgré la myriade de médaille qu’elle lui a rapportée. D’ailleurs il n’aurait pas grand monde à qui en parler puisque sa femme ne tarde pas à décéder et qu’il n’a qu’un seul ami, Len.
Les deux hommes se retrouvent chaque après midi dans le même bar pour discuter et jouer aux échecs.
Len vit aussi dans la cité mais contrairement à Harry, il vit dans la crainte de ces jeunes qui ne cessent de le provoquer. Ne supportant plus cette vie, il enjoint Harry à prendre les armes avec lui pour débarrasser la cité de la racaille mais Harry, en homme raisonnable, lui conseille plutôt d’aller voir la police.

Suite à un énième provocation, Len décide en pleine nuit de se faire justice lui même.
L’inspecteur Frampton sonne à la porte d’Harry le matin suivant, Len a été assassiné.
Cette goutte d’eau va faire déborder le vase de cet homme qui n’a plus rien auquel se raccrocher dans la vie.



Là où beaucoup de films auraient pu partir dans la démesure et l’irréalisme, Harry Brown reste toujours juste, touchant et vrai.
Harry ne devient pas d’un coup un vigilante surpuissant, non, il reste Harry un homme à la retraite exaspéré par la déchéance de la société dans laquelle il vit et désespéré par la disparition des seules personnes qui comptaient pour lui.
Sa faiblesse physique et son abattement moral, néanmoins, ne sont jamais traités avec pitié. On n’a pas pitié d’Harry, on le comprend et on a peur pour lui.
L’autre personnage fort de l’histoire est donc l’inspecteur Frampton en charge de l’enquête sur le meurtre de Len. Un personnage secondaire traité aussi avec justesse, tiraillée entre le respect de la loi et sa compassion pour Harry.

Le film traite aussi de manière assez sobre et sans prise de parti le problème de la violence dans les cités et de ces jeunes sans repères et sans avenir en ouvrant sur une scène d’intronisation dans un gang et en filmant admirablement un affrontement entre les forces de polices et ces jeunes sans jamais les pointer du doigt ni les juger.


Etant une grande amatrice de films sur le thème de la vengeance, je classerais Harry Brown dans ces films rares et justes qui arrivent à nous faire comprendre la douleur des vengeurs sans basculer dans le pathos et qui laissent ces gens normaux en colère être des gens normaux et pas des super héros.

Trailer qui spoile un petit peu à ne pas regarder si vous voulez garder la surprise complète

vendredi 21 juin 2013

Ma 1ère expérience avec JAWS (1975) by Stitch

Coucou CIN !!

Pour cette SàT, je vais vous dévoiler un film qui a été un véritable traumatisme dans ma petite enfance et qui restera gravé dans ma mémoire pendant longtemps ainsi que son premier visionnage.

En mars 1986 (j’avais alors 11 ans presque 12), je m’installe tranquillement dans le salon avec mes parents pour regarder le film de 20h30 sur la troisième chaîne FR3 (Et oui !! A l’époque les films commençaient à l’heure). Je me rappelle même que c’était un mardi soir car le mercredi il n’y avait pas école et du coup je pouvais regarder les films à la télé. Trop cool !!

C’était en plus un film inédit qui n’était encore jamais passé à la télévision. Tout le monde avait entendu parler de ce film, c’était un des premiers films de Steven Spielberg celui qui avait réalisé E.T ou Indiana Jones. Il était considéré comme un chef d’œuvre et le journal télé lui donnait un bon avis même s’il mettait en garde le téléspectateur qu’il pouvait y avoir des scènes violentes et choquantes. Mais en 1986, on se moquait totalement de la signalétique « interdit au moins de …» (seul existait le carré blanc quand il y avait des scènes un peu chaudes dans certains films et encore…. pas toujours). Mais mes parents étant plutôt permissifs en ce qui concernait les programmes télévisuels, ils ne firent aucune difficulté lorsque j’avais émis mon désir de regarder ce film plus qu’attrayant.

Nous nous sommes donc installés tous les trois devant la télé (ma sœur étant trop petite, 4 ans, elle était allée au lit) pour regarder…….LES DENTS DE LA MER (JAWS).



Le trailer c’est ICI.

Et voila c’est parti, le film commence. Je suis tout excité.

Il fait nuit. Un groupe de jeunes qui s’amusent sur la plage, un couple s’éloigne du groupe et flirte ouvertement. La fille décide de prendre un bain de minuit et se déshabille avant de se jeter dans l’eau. Elle nage, s’éloigne vers le large. Le garçon sur la plage essaie péniblement de retirer ses vêtements mais l’alcool ne l’aide pas et il s’y prend comme un manche. La fille s’impatiente et continue de faire quelques mouvements de nage. Les sons de la fête s’éloignent de plus en plus.
Tout à coup, changement de caméra et on se retrouve dans des plans sous-marins. La musique change tout à coup. C’est une musique oppressante qui fait peur. La musique s’accélère et tout à coup on voit la fille qui nage avec une vue du dessous. Et la caméra se rapproche de plus en plus pour faire des plans de plus en plus serrés de ses jambes.



Ma mère commence à dire qu’elle va se faire bouffer. Je commence à ne pas trop être rassuré car c’est quand même mon premier film qui fait peur que je suis en train de regarder.

Et là, ce qui devait arriver arriva. Alors que la musique est à son paroxysme, la fille se fait attirer vers le bas dans l’eau comme si quelqu’un lui tirait la jambe. Elle passe sous l’eau, refait surface et crie. Elle fait même plus que crier, elle hurle. Et tandis qu’elle est trimbalée d’un coté sur l’autre, elle crie « un requin, un requin…un REQUIN, au secours !!! » Moment de pause pour la pauvre fille (et pour mon cœur) quand elle s’accroche à la bouée maritime. Mais le répit n’est que de quelques secondes car le requin revient à l’attaque et finit son repas.
La scène se passe dans une semi-pénombre et le requin n’est pas du tout montré ce qui la rend la séquence encore plus éprouvante.



Et à ce moment, j’ai mes mains devant mes yeux.

Et le film reprend sur des notes joyeuses, Amity est une petite ville balnéaire des Etats-Unis. La ville se prépare à accueillir les touristes pour sa période estivale et à commencer ses festivités pour la fête d’indépendance. Mise en place des personnages, Le chef de la police Brody (Roy Scheider) a pris ses fonctions en début de saison. Il a déménagé dans la petite station balnéaire avec sa femme Ellen (Lorraine Gary) et ses deux enfants Michael (Chris Rebello) et Sean (Jay Mello). Brody et sa famille viennent de New-York et rêvent d’une petite vie paisible à Amity.
Nous voyons aussi le maire Larry Vaughn (Murray Hamilton) qui se réjouit de voir les touristes affluer, ce qui annonce une très bonne saison pour Amity.

Mais très vite, le corps de la jeune fille (ou du moins ce qu’il en reste) est retrouvé sur la plage. A l’autopsie, le médecin légiste annonce que c’est un requin qui a fait ça et un gros en plus. Brody veut faire interdire les baignades tant qu’il n’aura pas la certitude que les eaux marines seront sans danger. Mais devant le véto du maire et du conseil municipal, il s’incline et la mort de la jeune fille devient donc noyade avec accident d’hélice de bateau.
Les plages restent donc ouvertes et les vacanciers commencent a être nombreux tant sur la plage que dans l’eau.

-Plan sur Alex un petit garçon qui joue sur la plage, il se rapproche de sa mère et lui demande à aller sur l’eau avec son matelas jaune. La mère n’est pas trop d’accord mais finit par céder et l’enfant se dirige vers la mer.
-Nouveau plan sur un ado qui joue au lancer de bâton avec son chien.
-Plan sur Brody et ses jumelles surveillant la mer.
-Plan sur les baigneurs et le jeune garçon qui s’éloigne avec son matelas pneumatique.
-Plan sur l’ado qui cherche son chien et le bâton est rejeté par les vagues sur la plage.
-Plans sous-marins des gens qui chahutent et se baignent.

Musique oppressante. Mon cœur bat de plus en plus vite. Mes mains commencent à remonter vers mon visage car j’ai bien capté que musique équivaut à présence du requin.

-Plan sur les baigneurs avec le jeune garçon sur son matelas en arrière-plan. Et là tout va très vite, une forme noire fait chavirer le matelas et des geysers de sang bouillonnent à la surface de l’eau.



-Panique chez les baigneurs, tout le monde sort de l’eau. Panique générale.

J’ai les yeux à moitié cachés derrière mes doigts.

-Plan en travelling avant sur Brody qui réalise soudain que c’est une nouvelle attaque du requin.
-Fin de la scène, on voit tout le monde sur la plage, abasourdi par ce qui vient de se passer. Et la mère appelle « Alex, Alex…ALEX » en faisant des va et viens sur la plage.
-Dernier plan du matelas jaune, éventré, tâché de sang, balloté par les vagues qui le repoussent lentement vers le sable.

A ce moment, c’en est trop pour moi et je décide de regagner mon lit. Je ne peux plus regarder le film, j’ai trop peur et j’ai surtout trop peur de faire des cauchemars après.
Ainsi s’achève ma première expérience avec Jaws. Et depuis, croyez-moi, je ne regarde plus la mer de la même façon. Il y a toujours cette petite pointe d’appréhension lorsque je regarde le large.

Pour la petite histoire, deux ou trois ans plus tard, il est repassé à la télévision et cette fois-ci, je n’ai pas faibli et je l’ai regardé en entier.


Et vous ? Avez-vous été traumatisé par ce film ?

Avec notre regard d’enfant ou de jeune ado, même si le requin n’était parfois pas très crédible et qu’on voyait bien que c’était un faux, ce film reste un monument et est vraiment impressionnant. Et même encore maintenant, je ne me lasse pas de le voir. Spielberg a su distiller nos peurs dans ce film en ne nous montrant le requin que très tard. La musique de John Williams suffit à elle seule à faire monter l’adrénaline et le suspens.

dimanche 16 juin 2013

Gatsby le Magnifique by Taggle

Il y a des films qu'on attend. Non pas forcément pour la critique dithyrambique (ou alors totalement massacrante) des médias, mais parce qu'il fait appel à nos souvenirs. Car oui je fais partie de ceux qui ont lu The Great Gatsby (et en anglais SVP).



Alors quand je vois un film signé Baz Luhrman et avec DiCaprio et Maguire à l'affiche, je me dis que ça va en jeter grave. Surtout que le jeu de DiCaprio dans les rôles du début 20e lui collent très bien à la peau.

Alors je téléphone à une copine, grande folle des années folles justement, lui parle du film et nous voila partis pour 2h22 de merveille cinématographique....

Mais la déconvenue arrive vite. Si la photographie s'en tire à merveille, les effets spéciaux manquent de réalisme. Et même en voulant jouer le faste des années 20, les effets spéciaux façons Sin City mais en couleurs sont d'un très mauvais effet. De plus la musique est, soyons honnête, A CHIER ! Jay Z produit le film. Pourquoi pas, il a l'argent pour. Mais inviter tous ses petits copains à signer une BO entre rap et dubstep pour un film parlant des années pré Grande Dépression, ça fait mal. Très mal. J'ai failli plus d'une fois arracher toute ma chevelure.

Jugez avec cette musique présente dans le film !

Quant aux acteurs... Si Maguire est surprenant de justesse (même son doubleur est bon), DiCaprio est au final peu convaincant dans le rôle de Gatsby. Certes, en lisant le livre, je voyais peut être plus un Robert Redford quadragénaire qu'un éternel trentenaire. Mais que dire du couple Buchannon qui est bien joué mais ne transcende pas ? Carey Mulligan devient agaçante et ne perce pas plus que ça et Joel Edgerton n'y est pas forcément mieux. Au final, c'est un second rôle qui va tenir le haut du pavé avec Elizabeth Debicki qui est une parfaite Jordan Baker.

Et si certains détails chronologiques sont respectés d'autres font assez mal au cul si vous me permettez l'expression. En effet, lors du passage de nos 5 "héros" sur Broadway, on peut voir Robin Hood with Douglas Fairbanks. Ce film est bel et bien de 1922 et donc colle complètement. Cependant, le trublion animant les fastueuses soirées de Gatsby ressemble tant physiquement que dans sa démarche à un certain Cab Calloway. Hors ce monsieur, né en 1907, ne peut être le grand chanteur quasi comique qui a interprété dans les 50's Minnie The Moocher.


Ainsi donc nous avons un film que j'ai trouvé raté malgré une distribution de rêve, un décorum de rêve et un sujet ou au final nous n'avions qu'à suivre les grandes lignes écrites à l'origine. Car sur la fin, sans la dévoiler, DiCaprio perd toute la flamme magique qui l'anime sur la plupart de ses films. Et c'est fortement dommage. Lui qui m'avait scié dans le rôle de J. Edgar Hoover (Edgar de Clint Eastwood) m'a vraiment déçu dans ce film.

vendredi 7 juin 2013

Pixar, l'histoire by Chicho

Bonjour Cin,

Pour information, Izo va vous proposer en trois articles les court-métrages de chez Pixar. Dans le cadre de ce Thema, je vais donc m'occuper de la partie théorique (Mais vous tracassez pas, vous aurez droit aux vidéos après).





Cela fait maintenant quelques années que Pixar est devenu la grosse cylindrée au niveau du cinéma d'animation et le fait d'apercevoir la petite lampe sautillante en préambule d'un film est souvent gage de qualité. Mais comment sont ils arrivés à ce niveau ?

Il faut savoir que le premier nom de Pixar fut Graphics Group et était une division de chez Lucasfilm. Nous sommes donc en 1979, et la société travaille sur un programme qui permettra de faciliter grandement le travail sur l'animation numérique. Une fois ce programme conçu, la société commença à bosser pour des films comme Star Trek 2. En 1986, Steve Jobs (Oui le mec qui vend les pommes), rachète Graphics Group suite à son renvoi de chez Apple. Il recapitalise la boîte à hauteur de 5 millions et lui donne le nom de Pixar.

La société devient une société axée sur le hardware. Ils vendaient des systémes de conception graphique pour les gouvernements ou encore le milieu médical. Un de leur gros client était Disney (qui cherchait une façon plus rapide pour la mise en couleur des dessins animés). Leur système ne se vendant pas très bien, ils ont commencé à utiliser leur matériel pour créer des petits films pour des publicités ou même pour promouvoir leur produit. Cette idée de John Lasseter (un employé de Chez Pixar) bien qu'assez originale ne portera pas ses fruits immédiatement et la société fit des pertes assez monstrueuses. En 1990, la société quitte le Skywalker Ranch et va se reloger à Richmond.

En 1991, alors que de nombreux licenciements avaient lieu pour sauver la boite, un petit miracle eut lieu. Le travail de John Lasseter était arrivé jusqu'à leurs (grandes) oreilles et commanda 3 films d'animation à Pixar. Et c'est comme ça que le premier Toy Story vit le jour. Malgré la promesse que les films allaient être distribué par Disney, la société perdait toujours autant d'argent. Steve Jobs parla même de la revendre. Il se ravisa très vite quand le film fit 350 millions de dollar de bénéfices. Walt Disney, fier de son nouveau poulain, les signa encore pour 5 films en images de synthése dans les 10 ans. La société changea encore de logis pour aller au Pixar Campus (qui reste toujours le foyer actuel).



L'entrée du Pixar Campus avec Luxo, la mascotte lumineuse.


Pendant le développement de Toy Story 2, des points de divergence apparurent entre Disney et Pixar. La raison était principalement financière. Le partage des bénéfices était de 50-50. Le soucis étant que Pixar n'avait plus les droits sur l'histoire et les suites éventuelles alors que tout le processus créatif était effectué chez eux. En 2004, Pixar voulu financer entièrement son travail et se servir de Disney comme distributeur. Cela ne représentait plus qu'une rentrée de 10 à 15 % pour la maison aux grandes oreilles. Les deux maisons restèrent sur leurs positions et Cars qui se profile à l'horizon semble être le dernier film d'animation né de ce duo.

En 2005, Disney changea de PDG. Son nom, Robert Iger, et c'est ce monsieur qui va trouver une solution à l'épineux problème Pixar. Il propose donc de racheter Pixar pour la modique somme de 7,4 milliards de dollar (principablement en action boursière). La grande astuce de ce contrat de rachat est que Pixar reste assez indépendant. Ses bureaux restent, ses employés restent, la méthode de travail également. La condition était que Pixar sorte un film d'animation par an et que Disney fera pareil en animation traditionnel... (Les menteurs !)

Voilà donc un bref historique de la société à la petite lampe. Le futur s'annonce assez prometteur avec une suite au Monde de Nemo et des collaborations avec Marvel.

Jay & Silent Bob by Dylan



Ladies & Gentlemen,

Il est temps de parler de deux personnages incontournables du Cinéma US. Personnages que j'aime tout particulièrement. J'ai nommé : Jay & Silent Bob. Deux personnages un peu autobiographiques, qui ont une vie à part entière. C'est à dire qu'on les retrouve dans plusieurs films qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Jay et Silent Bob, ce sont des héros complètement décalés, qui peuvent un peu tout se permettre. Dealeurs, fumeurs, ils passent leur temps à parler de films, de sexe, ou à passer le temps comme ils peuvent. Ils viennent d’une petite ville du New Jersey et ont l’art de s’embarquer dans des délires pas possibles. Jay (Jason Mewes) parle tout le temps et passe des chansons kitsch au langage cru sans aucun problème. Silent Bob (Kevin Smith) est tout le contraire : il ne parle jamais. Enfin, il n’est pas muet, il dit à peu près… une phrase par film. Le personnage de Jay est basé sur Jason Mewes lorsqu’il avait 16 ans. D’après Kevin Smith, il avait cette énergie étrange qu’il appréciait beaucoup, et il l’a embauché en acteur dès qu’il a commencé à réaliser des films. Kevin Smith était avant tout scénariste. Il a dit lors d’une interview qu’il avait décidé de jouer le personnage de Bob parce qu’il voulait jouer dans son propre film au cas ou ce soit le seul qu’il arrive à faire. Et le nom ‘Bob’ était juste pour ne pas utiliser son vrai prénom, c’était un prénom ‘neutre‘. Kevin Smith a donc débuté en étant scénariste et est ensuite devenu réalisateur. C’est lui qui réalise les films où l’on peut voir Jay et Silent Bob… et il n’y en a pas qu’un.

Clerks (1994)

Réalisé par Kevin Smith, Clerks est le tout premier film avec Jay et Silent Bob. C’est un film à petit budget qui vaut vraiment la peine d’être vu. C’est essentiellement basé sur les dialogues qui racontent les déboires de deux employés d’un petit magasin dans le New Jersey. Quoi de mieux pour comprendre ces personnages que l’introduction officielle. Jay ou l’art de dire les trucs les plus ignobles de la Terre, et pourtant, ça passe très bien. C’est même très drôle. Kevin Smith réalisera une suite en 2006 que je trouve légèrement moins originale, mais qui dépote quand même.

Mallrats (1995)

Mallrats est un film qu’on oublie souvent lorsqu’on pense à la filmographie de Kevin Smith. Mais c’est une bonne petite comédie avec deux acteurs qu’on retrouvera plus tard dans Dogma : Jason Lee et Ben Affleck. Ce film est juste énorme. Jay et Silent Bob passent tout le film à empêcher une émission à se tourner dans le Centre commercial où ils traînent. Je vous donne aussi leur scène d'introduction. On retrouve dans le film les mêmes éléments que dans Jay & Silent Bob Strike Back que Kevin Smith tournera bien des années plus tard. Ce film a plutôt l'air d'un bon délire entre amis, du délire Xmen. On y croise des visages d'acteurs qu'on avait oubliés, comme Kubiak (Abraham Benrubi) dans Parker Lewis...

Dogma (1999)

Dogma reste à mes yeux le film le plus mémorable avec Jay & Silent Bob. Pas besoin d’être au centre du film, ces deux là se récupèrent les meilleures répliques. Ce sont aussi les Prophètes les plus classes de la Terre. C'est un film parodique sur la religion Chrétienne, et si vous ne l'avez pas vu : vous ratez quelque chose !! C'est de loin mon film préféré avec Jay & Silent Bob, et c'est celui que j'ai vu le plus de fois. C'est également un des rares films où je n'ai pas envie de claquer Matt Damon & Ben Affleck. Mais revenons en à nos personnages. C’est dans ce film qu’on comprend leur rencontre. My Jungle Love !!! Ils feront d’ailleurs une petite référence à cette même chanson dans Jay & Silent Bob Strike Back, dans le générique de fin. More Jungle Love !

Jay & Silent Bob Strike Back (2001)

Il était temps d’un film avec Jay et Silent Bob dans des rôles principaux. C’est fait. C’est sûrement le film qui se regarde le plus facilement, c’est de la bonne comédie bien basique, mais c’est surtout un immense hommage aux Geeks. L’histoire ? Jay & Silent Bob apprennent qu’un film inspiré de leur Comic : Bluntman & Chronic, est sur le point d’être tourné. Bluntman & Chronic sont des super héros inspirés de… Jay et Silent Bob. (C’est d’ailleurs un vrai Comic qui existe.) Ils décident d’aller à Hollywood et d’empêcher le film de se faire après avoir lu plein de commentaires méchants sur Internet. Et où Jay est le maitre du C.L.I.T. Ils en profitent pour caser plein de 'bonasses' qui font fantasmer les geeks comme Eliza Dushku et Shannon Elizabeth.



"Jay and Silent Bob are stupid characters, a couple of stoners who spout dumb-ass catch phrases like a third rate Cheach and Chong or Bill and Ted."
(Faux commentaire Internet dans - Jay & Silent Bob strikes Back)

Et maintenant ?

Jason Mewes, après avoir été en cure de désintox, s’est lancé dans la production avec l'aide de Kevin Smith et lance un live action cartoon autour de leur personnage : Jay & Silent Bob’s super groovy cartoon movie. Parce que les deux acteurs estiment être trop vieux pour faire les cons devant une caméra, et qu’au fond, les comics & les cartoons, c’est leur délire aussi, alors pourquoi pas. Les deux amis font également des Podcasts sur Internet, sous forme d’interview/thérapie ouverte pour Jason Mewes. Ils y parlent de tout et surtout de n’importe quoi. C'est d'ailleurs assez cool à écouter si vous vous intéressez à ces deux petits gars.

samedi 1 juin 2013

Do The Right Thing (1989) by Dylan



'Spike Lee filme le racisme et la montée de la violence, en s’attachant à révéler à la fois l’aspect inévitable de cette violence et son absurdité.'
(Cndp.fr)

Do The Right Thing (1989) est une comédie sociale et psychologique écrite et réalisée par Spike Lee. C’est également un bon film sur la ville de Brooklyn, même si c’est axé sur un seul quartier : Bedford-Stuyvesant. Le film se concentre sur les interactions entre les personnages lors de la journée la plus chaude de l’année. On y découvre la vie de quartier et ses conflits interraciaux. C’est également un film qui montre deux idées opposées : Communauté VS Individualisme. Ceux qui se battent pour la communauté, et ceux qui foutent le bordel. Mais le film amène une idée forte, celle de vivre tous ensemble. Même si chacun ne semble exister qu’à travers ses origines. C’est d’ailleurs pour cela que le film montre à quel point cela est, en fin de compte, impossible de vivre sans conflit dans ce genre de quartier.



'Ce petit univers constitue une sorte de miroir où converge le racisme ordinaire de la société américaine.'
(Cndp.fr)

Do the right thing. Faire le bon choix. Mais qu’est ce qui est ‘bon’ ou ‘mauvais’ ? Voilà la question à laquelle le film tente de répondre à travers le personnage de Mookie, interprété par Spike Lee lui même. Mais chaque personnage y répond à sa façon. Chacun fait de son mieux, avec ses valeurs. Mais le film se déroule lors d’une journée très chaude : la chaleur fait monter la tension, on la ressent dans les images, dans la transpiration des acteurs, et dans le fait que le film se passe essentiellement à l’extérieur. On y cite également les grands noms de la cause noire comme Martin Luther King et Malcolm X. Mais on parle aussi de Mike Tyson. Il y a du conflit dans l’air, un besoin de s’affirmer. Il y a également un côté théâtral, surtout dans la scène de fin avec la police. Cela donne un petit sentiment d’inattendu aux scènes. On a donc l’impression de voir un film réaliste d’un côté, mais de voir du Shakespeare urbain de l’autre. Mais tout ça se mélange parfaitement grâce au talent de Spike Lee, et moi, j’adore. J’adore aussi les nombreux regards caméras complètement assumés, on a l’impression de passer d’un film classique à une vidéo faite entre amis ou à du documentaire. L’art de mélanger les genres. Pour vous donner un petit exemple, une petite scène du film : l’histoire de Love & Hate. Fight the power !



Le film n’est jamais violent en soit, les scènes de violences sont même plutôt comiques. Mais l’essentiel à retenir est pourtant ce message contre la violence inutile, qui a tendance à éclater sans prévenir. C’est ce qui arrive dans le film. C’est également un message positif contre l’oppression. Que ce soit celle des inconnus dans la rue, celle de gens qu’on connaît. Le meilleur exemple serait le personnage de Sal (Danny Aiello), qui ne se laisse jamais faire malgré la pression de certains jeunes. Mais pour une fois, ce n’est pas que le cliché de l’Italien de base. C’est un personnage qui a du caractère et une âme. C’est aussi mon personnage préféré dans ce film. Danny Aiello : respect. Il y a d’ailleurs une scène impressionnante au niveau du jeu d’acteur dans la pizzeria : Sal’s pizzeria is here to stay. Je retiendrai donc aussi Giancarlo Esposito dans le rôle de Buggin' Out (le petit mec énervé). Balèze, des deux côtés. Surtout quand on se dit que c'est devenu Gus Fring dans Breaking Bad...

J’apprécie tout particulièrement ce film de Spike Lee car il me rappelle le mois que j’ai passé à Harlem, NY. J’ai vraiment retrouvé pas mal de personnages qui me rappellent des gens que j’ai vu dans la rue ou rencontré, au point que ça en est impressionnant. Un exemple ? L’homme alcoolique en costard qui raconte des phrases philosophiques… C’est une des premières rencontres que j’ai faite à NY, et c’est exactement le même genre qu’un des personnages du film, Da Mayor (Ossie Davis). Mais tout dans ce film me rappelle cette période : l’ambiance hot de NY quand on crève de chaud, l’eau dans les rues, les gosses qui jouent dehors, les couleurs, les mecs qui restent assis dehors toute la journée à discuter ou à ne rien faire, les bandes de jeunes etc…



'The fuck is wrong with you? This ain't about money.
I could give a fuck about money.
You see this fucking place?
I built this fucking place with my bare fucking hands.
Every light socket, every piece of tile - me, with these fucking hands.'


• WE LOVE RADIO

Il y a comme un narrateur dans cette histoire, et c’est le personnage de Samuel L. Jackson, présentateur radio charismatique. Je vous laisse voir ce que ça donne ici: Love Daddy !. Là aussi, assez mythique.

Le seul personnage qui m’énerve dans ce film étant l’autiste, je dois dire que c’est dans l’ensemble un film que j’apprécie particulièrement. J’aime beaucoup les personnages de la pizzeria italienne (avec entre autres John Turtorro), qui travaillent dur et doivent quand même gérer des conflits. Tout cela va très bien avec la fin du film, à la Shakespeare, on se croirait presque dans une rue de Vérone, en plus...ghetto. Le film a été nominé aux Oscars pour meilleur Scénario et pour Meilleur Second Rôle pour Danny Aiello. A voir pour tous les fans de Spike Lee, et puis, pour tous les autres aussi ?

Trailer