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lundi 26 mars 2012

Gangs of New York by Hablast

Avec Gangs of New York, Martin Scorsese nous signe son 21ème long-métrage et vous montre comment l’Amérique est née dans la rue.



Histoire
L’histoire retrace la vengeance et la montée d’Amsterdam (Di Caprio) au sein de New York du milieu du 19ème siècle. Ayant vu de ses propres yeux le meurtre de son père, celui-ci reviendra 16 ans plus tard, après avoir vécu dans une maison de redressement, pour accomplir son obsession qu’il traîne depuis tout ce temps. Mais il devra avant cela se faire un nom et gagner la confiance du meurtrier de son père, ce dernier n’étant nul autre que la personne la plus influente de la ville.
Nous avons donc affaire à une trame digne des plus grands films de Scorsese reprenant la recette la plus classique du film dramatique, celle de la vengeance et de l’ascension épique d'un jeune homme au beau milieu d’une fresque historique marquant un tournant majeur dans l’influence newyorkaise. Ajouté à cela un héros inspiré d’une parole de Bruce Springsteen "attendre un sauveur qui se dresse, venu de la rue".

Casting

Côté casting, Gangs of New York dispose d’une équipe qui a fait en sorte que le film obtienne 11 nominations aux Oscars (mais n’a obtenu aucun prix). Elle est constituée de grands noms du cinéma hollywoodien avec les acteurs Leonardo Di Caprio, Daniel Day-Lewis, Cameron Diaz, Liam Neeson, Brendan Gleeson, John C.Reilly, Howard Shore à la composition, Jay Cocks au scénario, Michael Ballhaus à la photographie sans oublier la talentueuse Sandy Powell en tant que chef costumière ainsi que l’excellent Dante Ferreti en chef décorateur. Tout cela bien entendu sous la direction de Martin Scorsese.

Analogie du scénario avec les pôles argumentifs de la rhétorique

Pour commencer l’analyse du film, le mieux serait d’éclaircir en quoi ce scénario classique qui s’inscrit dans une veine pleine d’accents homériques, œdipiens et shakespeariens tout en conjuguant le récit d’une vengeance filiale et celui d’une histoire d’amour parvient à tirer une grande originalité ? L’important n’est pas de trouver un scénario innovateur dans sa conception (ce qui devient de plus en plus difficile dans ce genre de superproductions, bien que …), mais d’y rassembler un nombre d’archétypes et de règles qui rendent les personnages attachants, les situations affectives et une exposition des faits raisonnables et réalistes. Plus clairement, réunir dans le scénario un caractère équilibré entre l'Ethos (confiance qu’on attribue aux orateurs) le Pathos (émotions que les scènes nous procurent) et le Logos (la rationalité, le discours de sens).

Ce vieux procédé rhétorique trouve également son sens dans le scénario du septième-art et la bonne combinaison de ses trois pôles argumentatifs donne systématiquement un résultat convainquant.

Analyse (les lignes qui suivent peuvent faire l’objet de divers spoilers)

La construction des personnages et leurs interrelations apparaissent dans Gangs of New York comme extrêmement complexes et riche. Avec 22 000 figurants et 100 rôles parlés, il serait difficile de tout développer. Contentons-nous simplement d’analyser la relation entre les 3 acteurs principaux qui représentent le centre névralgique de l’histoire.

Triangle amoureux

Au départ, Bill le Boucher (Day-Lewis) et Jenny (Diaz) sont stables dans leur caractère. C’est la venue d’Amsterdam (Di Caprio) qui va faire changer leur comportement. Ensuite, quand le couple Di Caprio/Day-Lewis se sera formé et devenu interdépendant, c’est Jenny qui va jouer le rôle de la balance venant déséquilibrer le duo déjà très fulminant, ceci dû au fait qu’il est pourvu d’antagonismes et de ressemblances.

Relation Bill/Amsterdam

Amsterdam devra s’accaparer la confiance de Bill pour pouvoir accomplir son vœux de vengeance plus facilement. Cependant, il n’attendra pas à ce que son cœur en décide autrement. Petit à petit que leur relation se construit, Amsterdam commence à éprouver une admiration croissante envers Bill. Sa fascination ne cesse d’augmenter tout au long du film. Au départ réticent, il en viendra à porter un toast pour le meurtrier de son père. Plus loin encore, il le considérera comme un père de substitution en acceptant un certain enseignement de l’art de manier le couteau et plus globalement de se battre. Ceci étant un point essentiel qui constitue l’objet de sa vengeance. Amsterdam sera tellement dérouté dans le film qu’il faillira même à son amour propre en acceptant, malgré sa conviction, de coucher avec Jenny croyant alors qu’elle avait couché avec Bill.

Direction artistique

Au niveau du jeu d’acteur, la manière de travailler s’avère très différente entre Léonardo Di Caprio et Daniel Day Lewis.

Di Caprio est enthousiaste à propos de son rôle, il le connaît, et le maîtrise. Il est, en fait, la meilleure personne pour en parler et l’analyser. (On peut d’ailleurs voir dans les bonus du DVD, à quel point il semble connaître le contexte historique du film et l’intériorité de son personnage).

Daniel Day-Lewis à une manière totalement différente de travailler son personnage. Contrairement à Di Caprio, il ne connaît pas son rôle, il est son rôle. Et cela à un point où Scorsese en viendra même à dire lors d’une interview « Il s’était tellement imprégné dans son rôle que son interprétation en était devenue inconsciente ».

Cette manière très différente de travailler entre deux acteurs principaux a souvent donné un bon rendu. A vous de juger. De plus Scorsese est un de ses réalisateurs comme John Huston, Clint Eastwood etc. qui laissent le travail d’acteurs aux acteurs, c’est-à-dire qu’il n’est pas là pour leur dire si leur interprétation est bonne ou mauvaise. Ce n’est pas son rôle et respecte cela en ne se hiérarchisant pas par rapport aux comédiens. Sa seule tâche est de les diriger sur la bonne voie.

Costumes et décors

Les costumes et les décors dans Gangs of New York sont des éléments essentiels qui constituent la majorité de l’atmosphère du film. Le combat entre les natifs et les immigrés à l’époque restent une période assez nébuleuse de l’histoire (1840-1860). Les émeutes anti-circonscriptionnelles ne sont pas glorieuses et on a beaucoup évité d’en parler dans les livres d’histoires. C’est pourquoi les costumes, principalement des pauvres, et les décors ont représenté un grand travail dans l’élaboration du film.

Pour ceux qui s’en souviennent, ou ont tout simplement remarqué en voyant le film, la conception des costumes n’a pas paru unanime chez tout le monde. Une critique majeure disait que leur constitution semblait un peu trop superficielle, propre et scintillant comparé au décor plus sale et plus réaliste. Cette critique est d’ailleurs entièrement légitime, car elle est tout simplement vraie. En fait Sandy Powell, la chef costumière, nous dit dans les bonus du DVD que cet effet est voulu. En se basant sur de vrais costumes d’époque, elle a tenu à leur donner un style et à les adapter selon son sentiment. Et Martin Scorsese appuie ce choix en développant ce « côté imaginaire ». Il est donc légitime d’y apporter cette critique, mais c’est toujours mieux de la faire en connaissance de cause.

Pour ce qui en est des décors, le tournage s’est déroulé à Rome au Cinecitta Studio. Dante Ferreti a pu se baser sur des photographies et des daguerréotypes de l’époque. Martin Scorsese lui a également donné 5 livres remplis de documentation de l’époque. C’est sur ces 5 bibles de décorateurs que Ferreti a pu esquisser ses croquis et constituer la base de son travail. Il a ensuite construit une maquette qui se tenait sur une table de conférence, l’a proposée à Scorsese et l’a ensuite créée grandeur nature après l’accord du réalisateur. Scorsese nous confie dans les bonus qu’on ne verra probablement plus un décor de cette taille (quoique ?). La taille du plateau constituait tout de même la taille réelle d’un quartier sud de Manhattan. Le décor a été construit en, à peine, 5 mois.

Thèmes chers à Scorsese

Dans beaucoup des films de Scorsese on retrouve des thèmes assez récurrents. Voici, pour les fans d’analogie, quelques-uns plus ou moins frappants : Les Irlandais, l’ascension d’un inconnu dans un milieu et une époque phare, la guerre des gangs, la religion (à savoir que Scorsese voulait être prêtre avant de devenir réalisateur), les combats de boxes etc. Mais le thème le plus chère à Martin Scorsese est sans doute la ville de New York. Dans une grande partie de ses films New York apparaît comme un personnage à part entière. On la voit dans Mean Streets, Taxi Driver, Raging Bull, Age of Innocence, New York, New York, Les Affranchis etc. Gangs of New York pourrait constituer une sorte de prologue aux films du cinéaste.

Anecdotes
- C’est le père de Di Caprio qui lui a conseillé de changer d’agence pour figurer dans celle de Scorsese afin de lui demander s’il pouvait tenir le rôle d’Amsterdam. En effet, son père savait que Scorsese avait les droits d’adaptation depuis 30 ans. Il était persuadé que c’était un rôle pour son fils.
- Dans les bonus du DVD, l’intervieweur demande à Daniel Day-Lewis : Comment avez-vous préparé votre rôle ? Et Monsieur Day-Lewis répond : Je ne sais pas, j’ai mangé de la viande et j’ai écouté Eminem (dit sur le ton de l’humour, bien entendu).
- Le tournage a duré 8 mois.
- 850 000 d’objets d’époques ont été utilisés pour le film. Après le tournage, on les a entreposés dans une des deux tours du World Trade Center. Ces derniers n’ont pas été épargnés par les attentats. Seulement 18 de ceux-ci ont été retrouvés.


Cordialement, Hablast.

lundi 19 mars 2012

Scream 4 by Oren

4ème du nom de la saga, Scream 4 apparaît 10 ans après le troisième opus.

Comme dans la réalité, l’histoire se passe 10 ans après les derniers meurtres perpétrés par Ghostface. Wes Craven est encore une fois aux commandes, nous retrouvons Neve Campbell, David Arquette ou encore Courteney Cox. Bien que présents, ces trois personnages ne sont plus les seuls au centre de l’histoire, cette fois-ci, c’est la cousine de Sidney, Jill (Emma Roberts, la nièce de Julia) et ses amis qui sont les cibles du meurtrier.



Tu n’as jamais vu un film de la saga Scream ? Lis l’article en entier.
Tu as vu les trois films ? Passe directement au 2/.


1/ Résumé de la saga
La saga la plus horrifique des adolescents t’est passée sous le nez ? Ne t’inquiète pas, je t’en fais un bref résumé.
Scream : L’action se passe à Woodsboro, l’héroïne s’appelle Sidney, elle est au lycée et sa mère a été assassinée par un homme il y a un an. Seulement voilà, un tueur tient à massacrer les camarades de lycée de Sidney et elle-même. En parallèle, Dewey, un adjoint du shérif de la ville pas très doué, mène l’enquête. Une journaliste très connue, Gale tient elle aussi à découvrir l’assassin et fait son reportage sur le sujet.
Bilan : beaucoup de morts, pas un mais deux tueurs très proches de Sidney qui seront tués par elle-même. Le premier de la saga est accrocheur, Sidney est niaise mais le film est plutôt bon.
Scream 2 : Sidney est maintenant à la fac et tente de se reconstruire après la vague de meurtres qu’elle a vécue. Mais Ghostface réapparaît. Même schéma que le premier, les mêmes sont agressés (Sidney et ses amis), les mêmes mènent l’enquête et fricottent ensemble (Dewey et Gale).
Bilan : un peu moins de morts (mais l’un des meilleurs personnages est tué), une histoire moins bonne, encore une fois, deux tueurs au lieu d’un avec des raisons de tuer largement plus bêtes que celles du premier. Mais le film reste bon à mon goût.
Scream 3 : maintenant, l’histoire se passe à Hollywood, Sidney s’est retirée de la société et personne ne sait où elle est. Ghostface réapparaît (sans blague ?) et cherche Sidney. Comme l’histoire se passe à Hollywood, l’histoire et les meurtres se font sous les projecteurs, on nous en met plein la vue.
Bilan : un fiasco, l’histoire est bâtie sur on ne sait quoi, aucune crédibilité (je veux dire : encore moins que les deux précédents) et ici, il n’y a qu’un seul tueur. Le moins bon de la trilogie selon moi.

Cette saga est donc inégale. Les suites n’échappent pas aux « on-dit » : elles sont moins bonnes et ne viennent pas égaler le premier film. On retrouve notre trio charismatique (Sidney, Gale et Dewey) sur lequel tout repose, mais cela ne suffit pas…




2/ Le quatrième du nom, sorti en 2011 (Ce passage contient quelques spoilers)
Sincèrement, ayant vu et revu les trois films, je ne voulais pas voir ce quatrième opus. J’avais peur de voir un énième bain de sang gratuit bâti sur une histoire écrite dans un métro en heure de pointe. De plus, comme je l’ai dit, les suites sont (trop) souvent mauvaises, quelques exceptions surviennent, mais je ne pensais pas que Scream 4 relèverait la saga, quatrième du nom, je voyais le film chiant venir. Seulement voilà, Scream 4 fait partie de ces exceptions.

Bien entendu, on retrouve le même schéma : une jolie fille avec une bande d’amis, un ex bizarre, des spécialistes en cinéma (ici, ils sont trois dont une fille), une police incompétente, une journaliste qui veut revenir au devant de la scène et tout ce petit monde est pourchassé par Ghostface.
Si vous comptez sur Scream 4 pour échapper à ces clichés, autant casser votre rêve tout de suite : Scream 4 a la même charpente que ses prédécesseurs.



Alors en quoi Scream 4 est différent ?
Parce que ce film renouvelle la saga à lui tout seul ! Le début du film lui-même nous met dans le bain : Wes Craven nous livre une charmante parodie de ces précédents films, ça étonne, ça fait sourire, ça fait du bien. Le film lui-même est une mise en abyme : les experts en cinéma du film expliquent en effet les règles que le tueur établit.
Scream 4 devient Scream premier du nom. Je m’explique, ce quatrième opus devient le premier opus car il nous présente de nouveaux personnages, nous montre de nouvelles règles en chamboulant les premières et surtout, tout est permis dans ce film, et surtout, il offre une bonne retranscription de la société actuelle.

Tout change : le tueur est ici plus sadique, plus joueur, les meurtres sont plus brutaux.
Sidney est moins vulnérable et apparaît comme une véritable héroïne forte et assumée.
Les deux personnages comiques (Charlie et Robie) sont deux fans de cinéma qui sont certes losers, mais très intéressants : ce sont eux qui dévoilent les futures actions de Ghostface.
Les filles sont moins niaises : Jill, la cousine de Sidney semble moins sympathique et moins naïve que l’a été Sidney. Sa copine, Kirby est elle aussi experte en cinéma et plus officieusement, ironique et dotée d’un bon sens de la répartie.
Ces personnages sont, comme je l’ai dit, proches de notre génération : ironiques, drôles et plutôt acides.
Les acteurs sont assez talentueux, malgré leur manque d’expérience (pour les jeunes) et donc l’interprétation est plutôt réussie.

Je disais plus haut que le tueur est plus sadique et j’approfondis ce point. Effectivement, ici, Ghostface s’évertue à filmer ses meurtres et à les retransmettre directement sur Internet. Le but : les futures victimes doivent voir leurs proches mourir et donc voir ce qui les attend. Les meurtres sont donc brutaux dans le sens où ils sont visibles.
On voit là encore le reflet de l’actualité : tout se passe sur Internet et ce média devient l’objet principal de la transmission de l’information.
L’objectif du tueur, pour tuer ses victimes (c’est peut-être le point noir du film, car cette raison est un peu brouillonne). Cet objectif est une sorte de morale, la morale encore une fois, de notre société actuelle et de l’un de ses nombreux défauts, à savoir la célébrité facile. En effet, en passant ses meurtres sur Internet, le tueur cherche une reconnaissance et tient à se faire passer pour une victime, à la manière de Sidney, sa quête est d’être célèbre. Cette célébrité nous rappelle les effets de la téléréalité ou la facilité à se faire un nom grâce à la télévision ou à Internet et ce sans véritable talent. Mais cette morale n’est pas assez travaillée, elle reste assez superficielle et n’explore pas assez ce thème.

Un autre défaut serait peut-être dans la fin, encore une fois : le film étant assez noir et novateur dans la saga, j’imaginais plus de pessimisme, il aurait été tout à fait normal et légitime de voir la mort des personnages principaux, mais non, tout se passe comme prévu : les méchants meurent, les gentils vivent.

La musique est assez intéressante un exemple ici.

Les répliques sont elles aussi notables. Que ce soit les conversations entre les victimes et Ghostface, les prévisions des apprentis experts en cinéma du film ou même des conversations simples.

Une chute qui nous retourne. Je ne m’y attendais pas du tout (contrairement aux trois précédents où les tueurs des trois films étaient calculés dès le départ). J’ai donc été agréablement surprise et ai poussé un gros « NAN SÉRIEUX ????? » au cinéma.




3/ Petite conclusion
Pour moi, la meilleure suite de la franchise. Quelques défauts à déplorer (problèmes de crédibilité, morale assez brouillonne…) mais je ne regrette pas d’avoir été le voir et fait partie des meilleurs films que j’ai vu lors de l’année 2011.

Kill me Please by Viyanne

Nous voici face à la dernière création en date de Olias Barco (C'est arrivé près de chez vous).
Le réalisateur met ici en scène en autre Aurélien Recoing, Virginie Efira, Philippe Nahon, Virgile Bramly ainsi qu'une apparition de Benoît Poelvoorde pour nous offrir une comédie à l'humour noir.



Le Docteur Kruger a ouvert sur une colline isolée près d'un petit village une clinique d'un genre particulier.
Il s'agit en fait d'une clinique du suicide où Kruger reçoit des patients voulant se suicider, il écoute leur motifs et prend décision de les accompagner dans la mort ou non.
Son but est de leur faire changer d'avis où à défaut qu'au moins cela se fasse d'une manière propre, un verre à la main et avec leur dernier souhait réalisé.
Cependant cette clinique n'est pas pour plaire aux villageois qui sont bien décidés à le faire savoir à leur façon.



Nous sommes ici face à un film à l'idée originale et du coup attrayante mais qui à mon sens aurait pu être mieux exploitée.
Le film est tourné sous la forme d'un documentaire en noir et blanc, un noir et blanc très esthétique mais ne donnant cependant pas d'ambiance particulière au film.
Les personnages sont en majeures parties bien interprétés et hauts en couleurs, en réalité une grande partie du film repose sur eux car en fait dans la première partie du film on est juste plongé dans le quotidien de la clinique, les envies des patients, l'expression de leurs sentiments.
Notons d'ailleurs que ces patients forment une belle brochette de spécimens : un mari désespéré qui a perdu sa femme au poker, une diva qui a perdu sa voix, un suicidaire depuis bébé pour ne citer qu'eux.
La deuxième partie, à savoir "les villageois contre attaquent" (je n'en dirais pas plus là-dessus pour ceux qui comptent voir le film car ici repose le seul élément inattendu du film), est elle légèrement plus riche en rebondissements et nous offre la révélation du personnage de Virgile pensant alors que c'est sa mort qui est mise en scène et pète les plombs.
Concernant l'humour, il est présent par certaines répliques mais ne réussit pas à se faire une place assez importante dans un film qui est une comédie.
L'aspect dramatique de la situation de certains des patients se ressent mais n'est que peu développé.
Le film est distrayant mais comporte trop de temps morts et une allure très inégale.

Nous sommes ici face à un film sympathique mais qui n'offre pas toutes ses possibilités malgré une bonne prestation des acteurs et une idée plus qu'originale.

lundi 12 mars 2012

The Invention Of Lying (2010) by Dylan



The Invention of Lying est un film écrit et réalisé par Ricky Gervais et Matthew Robinson. Ricky Gervais, c’est un peu le mec qui sait tout faire : écrire, jouer, chanter, réaliser. Et il le fait en général assez bien. Je n’étais pas fan de sa série « The Office » mais je trouve néanmoins que c’est un type intéressant. Et après avoir vu ce film, je ne peux que l’aimer encore plus. Le film est sorti en 2010 et est une comédie.

C’est l’histoire d’un homme très banal : Mark Bellison (Ricky Gervais), considéré comme un loser par la société. Pourquoi ? Simplement parce qu’il n’est pas beau, pas bien foutu, bref, qu’il a un peu un code génétique de merde. Malheureusement pour Mark, il vit dans une société alternative où tout le monde est honnête. Oui, tout le monde. C’est-à-dire que dans le monde du film, tout le monde dit ce qu’il pense, tout le temps, et toujours en étant sincère. Vous imaginez donc les commentaires qu’il se prend par la gente féminine. Le film nous plonge donc au cœur d’un monde en apparence comme le nôtre, mais en ajoutant le fait que personne ne ment, jamais, à personne. C’est évidemment un moyen de critiquer la société actuelle et de nous faire nous poser la question : est-ce que ce serait vraiment mieux, un monde honnête ? Quoiqu’il en soit, Mark a beaucoup de problèmes et ils ne cessent de s’accumuler. Jusqu’au jour où une opportunité se présente, et quelque chose se passe dans son cerveau. Un déclic. Un mensonge. Mark invente donc le premier et seul mensonge de son monde, et réalise rapidement qu’il peut continuer à mentir vu que personne ne sait ni ne comprend ce que « mentir » veut dire. Imaginez un monde où vous pouvez dire et faire n’importe quoi, personne n’ira vous remettre en question. Même si vous dites des absurdités complètes. Et c’est, je trouve une des grandes forces du film : voir jusqu’où on pourrait aller dans le mensonge, et surtout comment les gens peuvent en arriver à un point où ils ne posent aucune question. Joli. Pourtant, le film se développe encore et amène le protagoniste à devoir prendre ses responsabilités à cause des choses qu’il a pu dire. Il va se retrouver à être considéré comme une sorte de prophète, étant donné que tout le monde le croit sur parole. Mais évidemment, il ne suffit pas de dire des belles choses pour changer le monde, et c’est ce que Mark va rapidement comprendre. La deuxième question du film se pose : si vous pouviez changer le monde, qu’est-ce que vous changeriez ? Et surtout, est-ce que c’est réellement possible d’améliorer la vie et le mode de pensée des gens, même lorsqu’ils ne se posent pas de questions ?



Je trouve sincèrement que The Invention of Lying est un film très complet qui ne nous laisse pas sur notre faim. Les acteurs sont tous très bons, et on a le droit a des guest-stars assez sympathiques comme Jason Bateman, Tina Fey, Rob Lowe, Philip Seymour Hoffman, et même Edward Norton en policier. Bref, c’est un film de potes, mais c’est aussi ce qui fait que c’est un film qui fonctionne. Sans prétention, sans en faire trop, c’est pour moi une très très bonne comédie. Je dois pourtant avouer que j’avais un peu peur du « niveau » du film lorsque j’ai vu que c’était une comédie avec Jennifer Garner. Mais en fin de compte, je n’ai pas regretté un seul instant de l’avoir regardé. Au-delà de l’histoire que je trouve déjà originale en soi, j’ai vraiment apprécié l’humour et le style d’écriture de Ricky Gervais. Je trouve que c’est à la fois intelligent et fin. Les situations sont bien amenées, bien développées, et on passe un très bon moment. Il y a toujours ce besoin de nous coller une histoire d’amour, ce qui a l’art de m’énerver, mais le message derrière celle-ci est positif et mignon, donc bon, ça passe.


WHAAAAAAAT ?

Le développement du monde du film est quelque chose que j’ai vraiment apprécié. J’ai trouvé qu’il y avait une réelle imagination. Pour une fois dans une comédie Américaine, on parvient à sortir des clichés et à apporter une vision nouvelle, décalée, et très drôle. Peut-être parce que Ricky Gervais est anglais. Ou peut-être simplement parce qu’il a des bonnes idées. Quoiqu’il en soit, The Invention Of Lying est un film que je conseille si vous voulez voir une bonne comédie.

Trailer

Velvet Goldmine by Gna

On m'avait demandé d'écrire cet article pour une semaine à thème. Mais ayant une mémoire d'un poulpe vidé de son encre, je ne sers à rien. Tout comme le fait de me connecter assez souvent pour regarder mes mp...

Bref.

Il y a quelques mois sur mon site, j'ai dévoilé mon amour immense pour un film peu connu, mais avec pourtant des acteurs aujourd'hui célèbres et qui font crier des fois les jeunes filles en fleurs.


"Althought what you are about to see is a work of fiction, it should nevertheless be played at maximum volume."

?khwauk

Velvet Goldmine est un des premiers films de Todd Haynes, le réalisateur du biopic bizarre "I'm not There", qui m'avait persuadé du coup que Bob Dylan était mort :D

Velvet Goldmine, sorti en 1998, pourrait être aussi considéré comme un biopic tiré par les cheveux sur la vie de David Bowie et Iggy Pop. Cela en fait partie, mais si on s'arrête à ça, le film devient nul et juste bizarre.

Le film raconte l'histoire d'Arthur Stuart, un journaliste anglais expatrié aux Etats Unis. Il est choisi pour écrire un article sur l'anniversaire de la mort d'une star anglaise des années 70, Brian Slade. Cette enquête va le replonger dans son passé entre rêve et réalité dans l'univers du Glam Rock.

Au cours de l'enquête, on voit l'univers des deux époques se creuser, comme si la vie d'adulte devenait sans goût et sans saveur. (1974-1984).


De la musique partout

Le film est spécial, par son montage, ses dialogues et les scènes entrecoupées de sorte de vidéo clip des deux chanteurs de l'histoire. Même si elles sont étranges, elles sont essentielles au film et à la création d'un univers mêlant irréel, drogues et sexe d'une période révolue. La bande originale est d'ailleurs sublime, les acteurs donnent de leurs voix mais sont aussi remplacé par Thom Yorke sur certaines par exemple. Le groupe Placebo offre sa reprise de T-Rex (20th Century Boy) et joue dans le film.

Un casting sublime et musical

Pour revenir aux acteurs, en effet le film a un casting de fou quand on le dit maintenant. On retrouve Christian Bale qui confirme qu'il est un bon acteur dans ses changements de rôle et de physique (dire que juste après il fait American Psycho...), qui campe le rôle du journaliste timide. Jonathan Rhys Meyers, toujours aussi sexy mais plus féminin que dans Match Point. Ewan Mc Gregor, qui est merveilleux (et nu) dans le rôle de Curt Wilde, le pseudo Iggy Pop sauvage et sexuel à mort. Enfin on peut citer Toni Collette et bien d'autres...





Un film marquant

Velvet Goldmine c’est un univers entier à part. Todd Haynes a crée des chanteurs, des groupes de musique avec leurs chansons et leurs images : Maxwell Demon, Curt Wilde, Polly Small’s Band, The Flaming Creatures (avec Brian Molko)… Ce film c’est aussi un clip sublime de musique rock, avec des histoires rocambolesques et des costumes qui piquent les yeux. Finalement on ne sait plus ce qui est réel ou fiction.

Ce film m’a marqué, je l’ai vu la même année que The Rocky Horror Picture Show quand j’étais au lycée. Je pense qu’il m’a beaucoup marqué, dans ma façon d’être et aussi mon travail artistique qui est venu par la suite (et peut-être aussi mes goûts bizarres en vêtements et musique). C’est un film qu’on aime à en connaître les dialogues par coeur ou que l’on déteste radicalement. En tout cas il ne laisse pas indifférent.



Quelques extraits musicaux

"TV Eye", Curt Wild


Velvet Goldmine - Ballad Of Maxwell Demon


:)

lundi 5 mars 2012

Deux mille bouses, par Emmerich by Oren

Amis des jeux de mots pourris, bienvenue !

Il y a quelques jours, je me décidais à voir 2012. En effet, depuis sa sortie, je me donnais n’importe quelle excuse pour ne pas voir ce blockbuster annonciateur de la mort :
« Han ouais mais j’y crois pas, ce n’est pas possible que ça arrive, alors je ne regarde pas le film », me disais-je, en premier lieu. Mais, je m’auto-contrais en disant « Tu regardes que des films réalistes ? Jurassic Park c’est pas possible non plus et t’as bien regardé, alors trouve une autre excuse, Oren. »
Alors :
1) Oui, je me parle toute seule (et je m’appelle par mon pseudo),
2) Non, Jurassic Park c’est pas possible, c’est ma maman qui me l’a dit quand j’ai voulu chercher les moustiques de jadis sur les troncs d’arbres (imaginez mon malheur quand elle m’a dit ça),
3) Oui, les introductions pourries, vous allez vous les farcir tant que je ferai des propas.

BREF, j’ai vu 2012 ! Un film de Roland Emmerich, alias le type qui a quand même annoncé deux fins du monde en quelques années seulement. Pour les inattentifs, je fais référence au Jour d’après. Independance day ça compte pas, c’est les extra-terrestres, c’est une fausse fin du monde. Bref, ce film est avec des acteurs pas très talentueux dont je donne pas les noms parce que j’ai la flemme, cherchez sur Internet un peu, on va pas vous apporter tout cuit dans le bec, bon dieu !

Alors le type, pourquoi il a choisi 2012 pour la fin du monde ? Bah c’est à cause de la croyance très populaire et actuelle qui est : la fin du monde c’est le 21 décembre 2012, donc bah, à la fin de l’année. Ça tombe pile poil avec la fin du calendrier Maya et le monde devrait exploser/imploser/se taper une planète/se taper un astéroïde/être englouti par les eaux et les couillons qui sont dessus (nous) on devrait pas vivre, techniquement.


L'affiche qui claque à mort !

Tout d’abord, le film commence très mal. On suit un peu tout le monde : un scientifique noir de la Maison Blanche (C’est dire si c’est une fiction) (Quoi « Obama » ?) qui apprend que le noyau de la Terre a des hausses de température, après on voit son pote, un scientifique indien qui bosse sur ce noyau, et ensuite, on voit un trouduc’… Pardon, une personne comme vous et moi (surtout vous) qui mène une vie normale (pourrie) : divorcé, job à la con, enfants chiants (faut préciser que la gamine pisse au lit à 7 ans, la honte, et que son grand frère préfère le nouveau mec de sa mère à son père biologique). Bref, le type, il a plein de problèmes, et c’est sur ce monsieur-tout-le-monde que l’histoire va se ba(i)ser.

D’abord, ce mec, il va faire du camping avec ses gosses à Yellowstone. La grande réserve hyper belle où y’a un gros volcan. Sur qui qui tombe ? Sur une sorte de Zone 51 dans le parc avec le scientifique noir et des militaires pas très urbains. Ils discutaillent, ils deviennent potes, ils s’échangent leur MSN et leur ID parano (voyons grands). Le soir, il (le mec avec une pauvre vie) tombe sur un illuminé qui a l’air plutôt pour la théorie conspirationniste et pour la négligence capillaire. Ce dégénéré va lui apprendre que le monde va se purger de ses gros cons très prochainement (être détruit quoi). Mais, par chance, il a une carte où sont situés les emplacements des vaisseaux pour les survivants.
Bien entendu, notre héros ne va pas le croire et va lui rire au nez, le bougre ! Bref, il a eu une bonne journée tout à fait normale pour le commun des mortels. Et il va continuer son week-end tranquillou.

ATTENTION LE PASSAGE QUI VA SUIVRE CONTIENT DES SPOILERS.

Des trucs inutiles se passent. Puis, le sol américain se fend en deux, le volcan de Yellowstone commence à vibrer comme pas permis, alors le héros va prendre ses gosses, son ex-femme et le nouveau mec de sa femme sous le bras : départ pour les vaisseaux, mais avant ça, on passe par Yellowstone pour avoir les cartes, parce que les vaisseaux, on sait pas où qu’ils sont.

Et là, on a des effets spéciaux à couper le souffle devant nous : le héros va défier le sol avec sa limousine (il est chauffeur pour des russes qui sont riches), puis avec un camping-car et après, avec un avion. Il réussit à avoir les cartes à une seconde près. Effectivement, il a échappé de peu à : des flammes, un accident, le sol se fissurant et le souffle d’une explosion.
Par je ne sais plus quel délire scénaristique le groupe fondé par le héros rejoint son patron russe avec ses deux gosses moches et cons, son majordome et sa blondasse de vingt ans aux seins plus très naturels.


Héhé, sans les mains !

J’accélère : après, voilà ce qui se passe en très résumé : le groupe réchappe de peu à l’explosion du volcan et pilote un avion dont les réacteurs ne craignent pas les cendres ; on apprend que les vaisseaux sont pour la haute société (politiques + riches), donc les grouillots vont tous crever ; l’avion s’écrase dans les montagnes ; le président des États-Unis fait preuve de sagesse en refusant de monter dans Air Force One pour rejoindre les vaisseaux et il crève ; il est remplacé par un gros con du style ministre vraiment méchant ; on voit le Pape et ses potes en train de se faire démolir la tronche par un gros tremblement de terre ; on voit même la fissure qui coupe très nettement la fresque de « La création d’Adam » juste entre les doigts d’Adam et de Dieu, pile poil, oui oui ; le vilain russe riche abandonne le groupe avec ses gosses pour avoir la vie sauve ; les autres se retrouvent comme des glands ; des chinois bien trop gentils les aident ; par chance, ces chinois bien trop gentils ont un membre de leur famille qui bosse sur les vaisseaux et qui peut faire rentrer gratos tout le monde dans un de ces véhicules ; un tsunami commence à arriver et même qu’il dépasse l’Himalaya (c’est pas la p’tite vague de Saint-Gilles-Croix-de-Vie) ; le scientifique noir (oui encore lui) fait preuve d’une grande pureté en ordonnant à tous les chefs d’États présents d’ouvrir les portes des vaisseaux où ils se trouvent pour laisser le plus de monde embarquer ; quelque chose bloque la porte et les eaux arrivent, viiiiite, il faut la fermer ! ; le héros la ferme (la porte hein, pas sa bouche, ça serait trop beau) ; de justesse, le vaisseau est sauvé, il se tape Air Force One sur la tronche et l’Himalaya en pleine face, mais le vaisseau résiste ; ils finissent tous heureux ; oh et puis, le continent africain a l’air encore debout ! Victoire ! Vive l’humanité ! ; le héros se retape sa femme (parce que son mec est mort, mais elle s’en fout), sa fille pisse plus au lit et son fils le re-aime.
Quelle belle fin.


Vous l’aurez compris, ce film est une daube. Les personnages sont peu creusés, les scènes sont vues et revues… On enchaîne catastrophe sur catastrophe, le héros réchappe de peu à la mort au moins cinquante fois par heure, mais on veut nous faire avaler une quelconque crédibilité. Bref, c’est du Emmerich tout craché.
Bien entendu, moins d'explosions, moins de boumboum, ça aurait été plus intéressant, ça aurait permis de poser une véritable histoire, de faire évoluer des personnes, de les rendre charismatiques... Mais non, il faut du spectacle. Et bien entendu encore, la fin aurait été plus crédible si personne n'avait survécu, mais bon, faut plaire au spectateur. Et une famille qui meurt, des animaux qui meurent aussi, c'est pas plaisant pour ledit spectateur.
Moi ça m'aurait pas dérangé des scènes de désolation du monde complètement anéanti, plutôt que les sourires béats des survivants.

Voici d’ailleurs quelques petits clichés :
- Tu as plein de problèmes dans ta vie ? Attends la fin du monde, ils vont se résoudre.
- Tu as un chien ou un chat ? Ne t’inquiète pas, il survivra. D’ailleurs, ici Emmerich fait fort, il recréée l’arche de Noé en emportant des girafes, des éléphants… Ça nous change du chien habituel !
- D’ailleurs, il est tout à fait possible de transporter une girafe dans les montagnes himalayennes, donc, dans un froid glacial par hélicoptère sans qu’elle crève.
- Tu n’es pas pilote ? Tu n’as même jamais pris l’avion ? Pas de panique, des dons de pilotage vont se greffer à toi lors de cette fin du monde.
- Le président américain est toujours bien et meurt. Et il est toujours secondé par une grosse truffe qui survit !
- Quand la fin du monde arrive, on doit compter sur les pays du Tiers-Monde, car seuls eux survivent. Moralité : les frontières, c’est bien, mais que dans un sens.
- Si tu es russe, tu es forcément riche.
- A la fin du monde, tu pourras respirer sous l’eau pendant 5 minutes.
- Un film sur la fin du monde ? Oui mais y’a des gens qui vivent à la fin et ça se termine bien, quand même.
- Les Français roulent toujours en DS.
- Ne te fâche pas avec ton fils pour une stupide histoire, car lorsque tu l’appelleras après des années de silence pour t’excuser, c’est là qu’il mourra, la gueule sous le toit de sa maison effondrée.
- Les pluies de cendres provoquées par les multiples volcans en sur-activité sur toute la planète s’évaporent comme par magie en quelques jours.


Et vous, vous en avez d’autres, des anecdotes Emmerichiennes ?