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samedi 22 septembre 2012

Radio pirate by Leonard

C’est encore un film gracieusement refilé par ma mère. Après l’avoir vu, je n’étais qu’enthousiasme. Qu’y-a-t-il de plus passionné que l’enthousiasme ? L’exultation ! J’exultais quand elle m’a annoncé que mon père, comme tant d’autres anglais à cette époque, avait écouté cette radio clandestine : Radio Rock !

Nous sommes en 1966,

A l’apogée du

Rock’N’Roll Britannique.

Pourtant,

La BBC diffuse moins de 45 minutes

De Pop par jour.




Ainsi débute Good morning England (ou The boat that rocked en anglais), l’histoire d’une des radios pirate écoutées par 25 millions d’Anglais (1 britannique sur 2), de tous les âges et de tous les milieux sociaux. Une radio exilée sur un bateau. Une radio conspuée par le gouvernement britannique. Une radio qui fera vibrer des gens de jour comme de nuit. Et c’est l’histoire de cette radio qui nous est contée dans ce film. De cette radio et de son équipage. Amoureux de la musique Rock et pop des années 60, soyez prêts à en prendre plein les oreilles !



Pour planter notre histoire, quoi de mieux que de faire venir un jeune puceau qui vient de se faire virer de son bahut pour avoir fumé et qui a la joie d’avoir pour parrain le… directeur (?) de Radio Rock. Il est certain que l’univers de la musique dans les années 60 n’impliquait en rien… Attendez ! Sexe, drogues et Rock’N’Roll, ça vous dit rien ? Bienvenue dans les années 60. Comme le dira si bien Quentin (Bill Nighy) : C’est une monumentale bourde.



Bref, notre héros si l’on peut dire rencontrera alors toute l’équipe ou presque, des animateurs radio, chacun avec sa personnalité et sa spécialité (même Bob qui a sa tranche horaire en plein milieu de la nuit). Il y a Le Comte (Philip Seymour Hoffman), joyeux trouble fête américain à la langue bien pendue ; Angus (Rhys Darby) ; Simon le simple (Chris O’Dowd) qui attaque avec l’émission du matin ; Dave (Nick Frost) ; le cerveau qui ne porte pas bien son nom ; Mark, l’homme le plus sexy de la planète ; Monsieur Météo, une cuisinière lesbienne (en théorie), etc...

Pendant ce temps-là, le gouvernement britannique fera des pieds et des mains pour mettre fin à l’expansion de ces radios pirates et à Radio Rock puisque la plus écoutée (sûrement l’équipe la plus barjot aussi cela dit). Ils gênent, ils sont très populaires et malheureusement pas encore illégaux. Le gouvernement déteste quand le peuple prend des libertés. Un ministre, Sir Alister, coincé bien comme il faut (c’est plus un manche à balai qu’il a dans le [censuré] celui-là, c’est un poteau) se verra chargé de l’affaire. Tous les moyens sont bons et cela des 2 côtés de la bataille puisque…



Noooooooooooon, j'vais pas vous spoiler, ce serait dommage de gâcher un joyau pareil.

Bref, du sexe, du Rock, du Bonheur !

Imdb et Trailer en VOSTFR

lundi 10 septembre 2012

Belle de Jour by Jim

« J’ai une idée : si vous vous appeliez Belle de jour »
« Belle de jour ? »
« Comme vous ne venez que l’après-midi »

Belle de Jour est un de ces films qui n’ont pas pris une ride, et dont le propos continuera d’alimenter les conversations des spectateurs. Un intemporel du cinéma français, réalisé par Luis Buñuel, à une époque de contestation. Un film osé, aux antipodes des bonnes mœurs. Un film sur un amour qu’on pourrait croire éteint, mais qui n’est que pur et doux. Un film sur la saveur de l’interdit, les désirs désapprouvés, sur une femme mystérieuse et raffinée, sur le summum de la soumission consentie. L’extase, mais à quel prix ?
Séverine et Pierre sont un jeune couple bourgeois, bon chic bon genre, dans la distinguée Paris. Le jeune marié se montre attentionné, aimant, patient, afin d’arriver à satisfaire son épouse, diaphane et pure, pour qui le sexe est impossible. En réalité, Séverine est réceptive au plaisir de la chair, mais se complaît dans des fantasmes masochistes qu’elle ne peut partager avec son époux. Par le biais d’un ami, elle prend connaissance du fait que des maisons de passe existent encore dans Paris. Attirée inlassablement, elle finit par céder, et se faire engager dans l’une d’elles; ainsi, Séverine devient Belle de Jour, de deux à cinq heures de l’après-midi.

Un sens du tragique, du drame. Un mystère à fleur de peau, une psychologie cabalistique, des étreintes sans voix. Séverine, cette femme de la haute société, de la bourgeoisie, femme d’un médecin, rumine des envies purement masochistes où elle n’est que soumise, souillée. Impossible pour elle de pouvoir s’ouvrir, de se laisser aller dans le plaisir avec son époux, trop sage, trop délicat pour apprécier la violence, l’inquiétant, le malsain. Le dualisme platonicien à l’état pur : le corps, impur, et l’âme, vertueuse. Séverine, amoureuse de Pierre, d’un amour angélique, immatériel, définitivement éternel. Et cette même femme, qui se donne, dans la chair, dans la douleur, à d’autres hommes, qui ne peut combler son corps autrement que dans la déchéance de l’âme, séparée de son époux. L’âme et le corps ne sont pas en communion, ils ne sont que deux modes de fonctionnement distincts de la personne.


Catherine Deneuve, belle, double, entre fantasmes et réalité, entre recherche du plaisir et sensibilité. Une interprétation comme on les aime, toute en finesse, toute en délicatesse. Attelée à la perfection à ce rôle de petite bourgeoise candide, Deneuve étincelle, captive. Son regard trouble, sibyllin, ne cesse de hanter, de poser des questions, définitivement sans réponses. La légende veut que Lacan lui-même suggérait de regarder le film de Buñuel afin de comprendre la sexualité féminine, les fantasmes féminins. Les scènes complexes se multiplient pour en arriver à un dénouement inévitable, empreint des conséquences des faits et gestes de Séverine. Et, là, c’est toute la candeur de Jean Sorel, toute sa grâce, sa bonté, qui lui donnent son importance, qui poussent finalement le spectateur à de l’empathie vis à vis de son personnage. Mais celui qui envoûte peut-être plus que l’époux, c’est l’amant, Marcel, joué par Pierre Clémenti. Le mauvais garçon, écorché physiquement, mentalement, aux antipodes du gentil médecin. Avec son regard noir, sa fougue et sa violence naturelle, il subjugue. Il est cette parfaite représentation du laisser-aller dans la pulsion, de l’importance du corps ; son corps ondule, danse, vogue dans l’espace. Lorsqu’il parle, c’est avec une voix suave, franche, et un ton direct. Ses yeux ne mentent jamais, ne trichent pas. Pierre Clémenti se donne à l’image, dans un mouvement définitivement stylé. Son association avec Catherine Deneuve n’est que déhanchement lascif et fièvre dans les yeux. Une explosion des sens. Michel Piccoli, lui, joue – à la perfection - un rôle clef, entre cynisme et perversité, un régal.



Buñuel – assisté de Jean-Claude Carrière – adapte le roman de Joseph Kessel : il fait d’un roman de gare un film définitivement audacieux, aux idées novatrices pour l’époque : Belle de Jour tourne autour de Séverine, de ses aspirations sexuelles, de ses fantasmes masochistes et de cette séparation extrêmement floue entre la réalité et le désir, l’imagination. C’est là que réside toute la richesse du film de Buñuel : dans les non-dits, dans ce qu’on pense qu’il s’est passé, ou qu’on croit être une lubie, une utopie. Mille interprétations demeurent dans des scènes franchement inoubliables, qui posent des questions relatives à la sexualité, l’amour, la distinction entre ces deux concepts, et cela, sans jamais une once de jugement.



Une réalisation brillante, un casting incomparable, un sujet grave et philosophique, un scénario d’une profondeur et d’une richesse interminables, voilà tout ce qui fait de Belle de Jour un film à voir absolument, un chef d’œuvre intemporel sur l’amour et le désir, le sexe et les fantasmes.

extrait du film : 

vendredi 7 septembre 2012

Le riz de la nuit noire - Batman 3 by DDYDLS

Cet article s'engage à ne pas faire de blagues sur Aurora. (Parce que ça risque de flinguer l'ambiance. (Et m...))



(C'est orange et laid. Ça commence bien. (Et niveau perspective logique/angle, idem.))

Pitch :
Ce qui s'est passé dans le premier revient alors que tout ce qui a été fait dans le deux est toujours en place. La parfaite définition du Troisième volet dans Scream 3 quoi.
Plus sérieusement, Batman est fugitif et tout va bien. Sauf des histoires de gros sous et de terroristes aussi.

Ici vous pouvez lire, sans crainte aucune de spoilers, les gros points négatifs. Mais commençons par les positifs !
La musique fait vibrer la cage thoracique. Même au dernier rang. Bon. Après, c'est peut être le cinoch qui était mal calibré, mais les graves partout sauf sur deux discours, c'est bien chiant. Étonnamment, le point positif, c'est que parfois, ça couvre un peu les superbes dialogues. (Fan de Matrix 3, rassemblez-vous.)
L'image est jolie et le cast presque sympa. JGL est toujours aussi bon. Anne Hathaway aurait été parfaite en Harley Quinn avec sa grande bouche, mais ça passe finalement. Pas de bol pour Hardy par contre, qui est plus qu'un bon acteur, totalement sacrifié par ce masque à la con.(Ah oui, il y a un mec de Torchwood aussi. Je dis ça, je dis rien.)
Et... C'est tout. Ah si, il doit y avoir deux passages rigolos. Pas forcément voulus, mais toujours plaisant sur les 2h40 et quelques du film. (Qui certes, passe vite. Déjà ça.)
Ah non, j'oubliais le "gros" message cynique du film. Ça par contre, chapeau. Totalement d'accord avec.

Je resterai impartial sur cette partie. Si vous voulez vous faire plaiz, va falloir avoir vu le film ou n'en avoir rien à battre de se faire spoiler. (Quoi que, il parait qu'un voire deux twists (HAHA) étaient dits dès le casting. Rien suivi de l'évolution du projet, ça m'a préservé de la non surprise.)

Donc ! Les points négatifs de cette horreur filmesque, les dialogues et le scénario.
Les dialogues d'abord, parce que c'est... Vide, creux, tente d'être héroïque par moment, donner des notions de bravoure, mais tellement mal amené et faux que ça ne fonctionne pas. Plus que dommage pour un film de super héros.
Comment rendre les dialogues, même ceux un peu mieux de Bane, encore plus risibles ? Simple ! Après la grosse voix (I am THE Batman !) on a le droit à Bane qui, via son SUPER MASQUE, parle comme Bill Cosby.
Le scénario est transparent. Sans déconner, qu'on ose me dire encore une fois que les Nolan, peu importe lequel, savent écrire un scénario. Alors oui, pour la masse populaire et en étant plus que condescendant avec le public concerné, ça peut marcher.
En gros, si vous avez aimé The Amazing Spiderman ou si vous n'avez jamais vu de films, ça pourrait vous surprendre deux fois. Mais par dessus votre inculture il faudrait ajouter une naïveté enfantine. Pire, la notion de temps est encore plus mal foutu que dans 30 jours de nuit. Oui, à ce niveau !

Le réalisme prôné par pépère Nolan est très gavant aussi. Il y a des trous énormes dans la logique des évènements, des baisers et évolutions de relations "forcés". Pareil pour la notion du temps réel. Haha ! Pas la même chose qu'au dessus. Non. En vrai, temps dans le film. Ce n'est pas parce qu'on fait une coupure avec changement de plan que l'on peut téléporter un personnage. On n'est pas dans un Vendredi 13. On est dans une approche du réalisme. Tout comme la médecine. Les normes d'hygiènes. La logique de l'entrainement. Ça, vous le verrez par vous-même. Et me sortir que la médecine asiat' possède ce genre de capacité. Pas de soucis. Mais jumeler à l'environnement dans lequel c'est déployé, à part la mauvaise foi, ça ne vous sauvera pas.

Enfin, les scènes d'actions. Félicitations ! Les combats sont quasi visibles ! Pour cause, ils durent entre 5 secondes et une minute. Et il n'y en a pas des masses. Quant aux "grosses" phases actions il y en a... Trois et le climax. Elles se laissent regarder, c'est déjà ça. Manquerait plus qu'elles aient été plantées. (Et encore certaines se font via une logique douteuse. (cf : la première.))

Maintenant on passe en mode berserk, parce que tout ça au-dessus, c'est gentil. Ça peut être facilement contré par du "Nooon, mais tu n'y connais rien. Derrière tout ça, il y a des messages. Des valeurs. Des choses à analyser." ou "Ce n'est pas de ta génération, c'est tout." ou encore "Vivement le remake de Webb avec Killer Croc."
Je pourrais faire court et dire "Non." mais ça fait un peu lâche.

Du coup, attention, ça spoile un peu. Et pas que The Dark Knight Rises. Le spoil majeur, je l'annoncerai encore avant.
D'abord, d'abord, la tirade pompée tranquille à Good Will Hunting faite par Alfred. L'esprit y est, la même intonation. Sauf que faire chialer un vieux, ça marche mieux. Du moins, avec un dialoguiste, parce que là, c'est plutôt embarrassant, gênant. Ce qui est plus que déprimant lorsque l'acteur d'Alfred est quand même, à mes yeux, une brute niveau jeu.
Scène repompée à soi-même ? On va refaire un trip apesanteur zarb à la Inception, c'est fun. Sauf lorsqu'on oublie la gravité, à moins que les soldats qui descendent en rappel ne soient lestés avec du plomb. Et encore. On emprunte à The Dark Knight pour les explosifs, Spiderman 2 pour le danger immédiat et la série Heroes pour... On s'en fout, HEROES ! Scénariste à la...
Et un gros clin d’œil aux Blues Brothers. (Voire à Gangs Of New-York si on veut vraiment aller dans la mauvaise foi.)

Un truc tout con, dédicace à Jujax, Nolan a réussi à intégrer la blague "La mort ou Snou snou" dans son film. Voilà le niveau. Félicitations. Heureusement que le mec qui dit ça est super charismatique et bouffe les trois quarts du cast en deux minutes d'apparition.

On repart sur la logique de temps et la logique du scénario tout court, là, j'ai VRAIMENT besoin d'aide.
Fin de The Dark Knight : "Il est un fugitif, il continuera d'agir dans l'ombre pour nous protéger ! Tout en étant poursuivi par nous, les policiers. Nous allons le traquer." avec un joli plan sur Batman et sa moto, cape au vent. (Batman, pas la moto.)
Et là on apprend que ça fait huit ans que pépère Wayne est planqué dans son aile Est. Tranquille. Rien à péter. "Je suis un fugitif avec Batman ? Bah je le sors plus. Et toc !"
Bon, on camoufle un peu avec la loi Harvey Dent, mais quand même.
On passera la gestion du temps réel avec la nuit qui tombe aléatoirement et le passage de nuit noire à plein jour en moins de quarante minutes pour l'affrontement final. (Tiens, ça me fait penser à un film avec un mutant qui fait tomber la nuit aussi... Sûrement le même scénariste.)

Ah ! J'allais oublier Bane et son passé pourrave. Il a deux trois répliques et actions très sympathiques au début. Après, il devient FO/NPA et il chiale même. Félicitations ! Tu rentres dans la catégorie des méchants en mousse en qui on avait espoir ! (Il mange comment d'ailleurs ?)

J'ai déjà parlé du troisième tiers avec la médecine miracle et la téléportation, alors que fauché, en moins de six heures.
Mais il faut aussi compter sur, SPOIL MAJEUR ! FIN DU FILM ET TOUT !

Vous lisez encore ? Je meuble un peu sur le côté pour éviter un problème. On nous a sorti, cette année... QUATRE fois le "Je pars en tant que Héros sacrifié... ... Si si... Chuuut, chu plus là." Donc c'est CHIAAAANT à mourir. Pour de bon. Et on appuie bien sur les trois lignes de dialogues avec Fox. Et on remontre bien la scène avec Alfred. D'ailleurs, encore une facilité, le père Alfred, il n'évoque qu'un bar. C'est grand la Florence non ? Wayne s'est amusé à traquer son pote ou il a fait tous les bars ? "C'est Batman, il trouve qui il veut." sauf qu'on y croit pas du tout.
La "révélation" pour JGL qui relève du facepalm monstrueux. Et de la porte de secours pour les studios alors que le père Nolan avait dit clairement qu'il n'évoquerait JAMAIS ce personnage.
Enfin le message à retenir de tout ça : Soyez écolos et pauvres. Mais réussissez pas trop, parce qu'après, y aura toujours des connards pour en profiter et mettre le bronx. Mais persévérez hein ? L'espoir, c'est ce qui nous tue.

FIN DU SPOIL MAJOR DE LA MORT QUI TUE PRESQUE OU PAS LOIN !

Ah. Dernier point négatif, mais lui totalement objectif et classique des films récents. On te prend pour un con. Mais là, deux fois de suite. Sur la fin du film en plus. Et qui du coup ruine une bonne scène.
Batman dit un truc. C'est émouvant et joli.
T'as pas compris ? On te met un Flash Back.
T'as pas compris ? Le personnage dit le mot-clé sous forme d'interrogation. Nous avons donc pire que Legolas maintenant, c'est officiel.

Bref, Nolan n'est toujours pas pour moi. Loin de là. Malgré l'erreur de parcours The Dark Knight, qui je persiste, est porté par le jeu, l'écriture et le thème musical du Joker, c'est pas top moumoute cette trilogie Batman.
Quand même, en restant sérieux, ça reste au dessus de Begin, mais tellement en dessous de TDK. C'est bien dommage.
J'en suis presque triste. Voire déçu. Pourtant, je n'en attendais vraiment rien.

The Graduate (le lauréat) by Jim

Mrs. Robinson, if you don’t mind my saying so, this conversation is getting a little strange



En apnée, perdu, troublé. Ainsi, Benjamin Braddock apparaît à l’écran. Fraîchement diplômé, il revient au domicile familial, en Californie, et ne sait que faire de son avenir. Alors que les amis de ses parents le félicitent tous et insistent pour savoir ce qu’il va maintenant faire, Benjamin ne peut répondre, il ne sait pas lui-même que dire, mais surtout que faire ; « et après ? » semble être le refrain qu’il entame perpétuellement. Néanmoins, ce malaise disparaît quelque peu à  l’occasion d’une fête organisée par ses parents durant laquelle il revoit Mrs Robinson, la femme de l’associé de son père, une femme désirable et légèrement manipulatrice, avec qui il entame une liaison. Jusqu’au point culminant de l’embarrassant : Benjamin est chargé par ses parents et, aussi par Mr Robinson, de sortir avec Elaine Robinson, une jeune femme charmante et innocente, complètement ignorante de ce qui se passe entre sa mère et Benjamin.

Sorti en 1967 aux Etats-Unis, The Graduate n’a cessé de magnétiser moult générations par ses implications : Benjamin Braddock est le représentant de cette génération lassée de celle de ses parents, qui veut en finir avec toutes ces questions matérialistes et basées sur le ressentiment. La relation – de façon générale – entre le jeune homme et Mrs Robinson est d’ailleurs très représentative de cette idée de rancoeur, de ce que les anciens n’ont pas eu, que les plus jeunes peuvent avoir, mais que les anciens ne veulent pas qu’ils aient. A la fin des années soixante, la société traditionnelle a été bousculée, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe occidentale : un nouveau souffle voulait vaincre l’impérialisme, les règles absurdes et bourgeoises mises en place par les anciens. C’est dans cette veine qu’on retrouve The Graduate : entre révolte contre l’ancienne génération, et doute par rapport à l’avenir de la nouvelle : la seule certitude, c’est le changement. Mais comment opérer ce changement ?



Au-delà de ce contraste intergénérationnel, notons le vertige ressenti face aux possibilités infinies de Benjamin : il a son avenir devant lui, il est au commencement de sa vie, sa vie sans les études, les diplômes et tout ce qu’il a dû faire jusqu’ici. Il s’agit juste de choisir, de faire le bon choix, de se lancer, d’oser prendre une direction. Mais cela est évidemment facile en théorie, et compliqué en pratique : il faut prendre une décision future sur base d’un soi présent. Qui serais-je demain ? Et avant tout, qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? C’est pour cette raison que Benjamin répond vaguement aux questions qu’on lui pose sur son avenir,  se terre dans le court terme. Même la scène finale du film – que beaucoup ont interprété de façon positive alors qu’elle n’est ni heureuse ou foncièrement malheureuse – est en fait parfaitement inscrite dans ce vertige, cette sensation de perte de repères : The Graduate se termine sur la question que le film posait 1H40 auparavant: « et maintenant, qu’est-ce que je fais ? ».

Si The Graduate est âgé d’une quarantaine d’années, il n’a rien perdu de son message contestataire et définitivement universel : c’est un film sur le passage à l’âge « adulte », sur le fait de se trouver et d’opérer des choix d’avenir.  Sur la transition entre la période des études où tout est programmé et le moment où il faut trouver un boulot. Ce moment délicat où on erre sans repères. Et Benjamin Braddock n’est pas une exception : nombreux sont les jeunes en déroute totale dès l’obtention d’un diplôme.

Dustin Hoffman avait un peu moins de trente ans pendant le tournage du film, et c’était son premier rôle principal dans un long-métrage ; et pourtant, on ne lui donne pas tant en le voyant évoluer sous nos yeux rieurs, émus. Une des plus belles performances de sa carrière, d’une sensibilité et d’une auto-dérision inoubliables. Face à Anne Bancroft –pourtant à peine plus âgée que lui – , il est d’une maladresse attendrissante tandis qu’elle, est d’une cruauté à peine retenue. Et que dire de Katharine Ross, une perle dans le brouillard, une idée de la perfection ? Mais l’artisan du film, c’est avant tout, Mike Nichols, révélé un an plus tôt avec Who’s Afraid of Virginia Woolf. La réalisation poétique, mais avant tout créative et stylée de The Graduate lui vaudra beaucoup de compliments, et encore aujourd’hui, le film est considéré comme un bel exercice de style ; des plans astucieux, introspectifs, et drôles – comme l’affiche du film, où on distingue la cuisse d’Anne Bancroft en premier plan, et en second plan, Dustin Hoffman – se succèdent, pour ne laisser au final qu’une seule impression : celle d’être dans la peau de Benjamin Braddock.  Le point de vue de Benjamin, en apnée, avec le soleil qui gifle son visage, devant les jambes écartées de Mrs Robinson.



Dans les incontournables, il y a The Graduate. Si le film a pu prendre quelques timides rides, il n’en est pas moins intemporel par son message et sa réalisation, délurée, à fleur de peau. Un beau moment de cinéma, dont on ne se lasse pas, même après de très nombreux visionnages.


Une scène du film :

Animal Kingdom by loup

A(ttention)djectifs :  poignant, dur, intelligent, imprévisible, sobre, noir, brillamment mis en scène.
À ne pas regarder le jour de Noël en compagnie de sa famille au risque de plomber l'ambiance (si cela n'est pas déjà fait avec les histoires de famille)



Film Australien écrit et réalisé par David Michôd.
Réalisateur peu connu du grand public puisque Animal Kingdom est son premier long métrage distribué à l'international.


Starring :

Guy Pearce
James Frecheville
Jacki Weaver
Ben Mendelsohn
Joel Edgerton
Luke Ford
Sullivan Stapleton


Synopsis :

Une rue anonyme dans la banlieue de Melbourne.
C'est là que vit la famille Cody.
Profession : Criminel.
L'irruption parmi eux de Joshua, un neveu éloigné, offre à la police le moyen de les infiltrer.
Il ne reste plus à Joshua qu'a choisir son camp.



J'avais le choix entre plusieurs synopsis, j'ai préféré celui qui en dit le moins, voir même rien.
Ce film mérite d'être découvert sans trop en savoir.
Pour cela je n'en dirais pas plus si ce n'est...

Le script est inspiré de l'histoire vraie d'une famille criminelle de Melbourne.
Cette œuvre scotche dès la première scène.
Les acteurs sont d'une justesse étonnante (mention spéciale à Jacki Weaver)
N'a rien à envier aux polars de James Gray.
Le score composé par Anthony Parthos est sublime.


Film aux allures de tragédie Grecque le réalisateur effectue un coup de maître.
Il filme la chute d'un clan, traitant ses personnages avec empathie mais sans idéalisme, offrant à la fois une vision clinique, sans jugement, et profondément attachée aux détresses et aux espoirs individuels.
Sans aucune pudeur devant son sujet, Il ne joue pas la distance, ni le second degré, il n'admet pas non plus la pause et la demie-mesure ; il fabrique son film comme on monte au front. Idem pour le casting ; les interprètes sont des engagés, venus mettre à l'épreuve leur talent, car il s'agit de composer des personnages humains et dépouillés de tout ornements cinématographique.
Animal Kingdom, expérience sensorielle, film sincère mais surtout exigeant, loin du cynisme et de la désinvolture qui caractérisent de plus en plus le cinéma de masse.

Entre nous, si le film vous tente, ne regardez pas le trailer.


Bande annonce : "It's a crazy fuckin' world" -Pope Cody-

The Raid by Raylan

The Raid (2012)

The Raid (à la base nommé   The Raid : redemption dans sa version américaine) est un film d’action americano-indonésien réalisé par Gareth Evans, jeune réalisateur britannique ayant déjà collaboré avec l’acteur principal de ce film, Iko Uwais qui joue le rôle de Rama, un bleu au sein de l’unité d’intervention d’élite  qu’on pourra considérer comme le SWAT indonésien.




Ce film se déroule dans un quartier pauvre de Jakarta, au cœur d’un grand bâtiment délabré qui sert de « Crack House » au dangereux trafiquant Tama, baron de la drogue et du crime organisé indonésien. Une opération de choc est alors mise en place aux premières lueurs pour reprendre le contrôle de cette citadelle considérée jusqu’à présent comme imprenable. On peut dès le début du film relever les trois protagonistes de l’unité d’intervention : Rama le jeune bleu dont on a parlé plus haut, le sergent Jaka qui dirige cette opération et enfin le lieutenant Wahyu dont la présence n’est pas encore claire au début du film mais qui va prendre tout son sens au fur et à mesure que l’intervention se déroule.


Rama, protagoniste principal.


Celle-ci démarre avec une petite phase d’infiltration mais qui ne fera pas long feu : En effet, Tama, le grand bandit est déjà au courant de cette opération grâce à ses indics, autant dire que notre unité d’élite aura un accueil digne de ce nom. Le petit groupe chargé de s’introduire dans le bâtiment sera rapidement pris en embuscade par les goons de notre bon vieux Tama. Ces derniers paraissent à première vue assez légèrement armés voire pas du tout (de main nue à grosse machette sanguinaire) mais dès lors, la majeure partie de l’unité sera décimée sous les balles d’une autre embuscade de ces mêmes goons énervés et armés jusqu’aux dents d’ak-47 et autres fusils d'assaut automatiques. Le film entre alors pleinement dans la phase Action/Survival attendue avec des combats explosifs à un rythme acharné.


Vous l’aurez compris, on aura le droit à une heure et quarante minutes de pure action à vous retourner le cul avec de bastons chorégraphiées d’une grande précision. C’est probablement l’un des films d’action le plus efficace que j’ai pu voir depuis ces dix dernières années. Après une première phase de Gunfights assez bruts, c’est des enchaînements de séquences plus techniques les unes que les autres qui se suivent avec de courtes transitions qui ne vous font pas perdre l’haleine du film. Au final on en ressort avec une grosse montée d’adrénaline, et une envie de tout casser.


Je vous présente Mad Dog, il en a pas l'air, mais il casse des mâchoires sévèrement.

Pour conclure, ce film place la barre assez haute dans le style arts martiaux/action par rapport à tout ce qu’on nous a servi depuis quelques années, même si vous n’êtes pas fan du style, vous trouverez tout de même une certaine satisfaction après l’avoir vu, je regarde moi-même que très rarement des films d’action et pourtant j’étais assez époustouflé après l’avoir regardé. A noter qu’il y a un remake américain en cours de production, je ne vois pas trop l’intérêt d’en faire un dans la mesure où  la version indonésienne a largement eu sa place dans le box-office des pays occidentaux. Je ne pense pas que cela va apporter grand-chose (on se rappelle du film « Les Infiltrés » réalisé par Scorsese, version occidentale de son homologue Hong Kongais « Infernal Affairs » qui n’apportait rien de plus, hormis la gueule d’ange de Di Caprio pour les fangirls). Je vous conseille (oblige) vivement de le voir en VO, cela va de soi bien évidemment.

La trailer du film, à voir absolument : BONUS MOTS CLES : VIOLENCE, VIOLENCE, VIOLENCE, CASSAGE DE CRÂNES, DROITES DANS LE PLEXUS, enfin je m'emporte un peu, tout ça pour dire que c'est un excellent défouloir et que ça détend de consommer ce genre de film de temps en temps.

Cashback by Noire

Respect, foule.

J'ai vu dernièrement Cashback.

Ce petit film indépendant n'a pas eu une grosse exposition, mais ça ne l'a pas empêché d'obtenir un minimum de reconnaissance.
Sorti en court métrage de 17 min en 2004 et remonté en long de 94 min en 2006.



L'histoire commence alors que le héros se fait plaquer par sa copine. C'est un malentendu. Ils se disputent, il réalise qu'il ne pourra jamais la rendre heureuse, ça sort tout seul, ils se quittent (non, ça n'est pas un drame).

Dépressif, morose, à côté de ses pompes, le jeune homme devient insomniaque. Il atteint un point où il ne dort même plus, et se retrouve donc avec 8 h de plus par jour à occuper.

Oui mais à quoi ? Il est étudiant en art, qu'est-ce qu'il pourrait faire de ses nuits ?

Il décide de vendre son temps libre, à un magasin, pour intégrer une équipe de nuit. Dans ce rythme si particulier, il réalise progressivement qu'il peut arrêter le temps. Et dans ces pauses, il peut tout faire...
De prendre le temps de déshabiller les clientes pour en faire de splendide modèle sur lesquels il passe le non-temps à dessiner leurs formes. Ou encore mettre en situation délicate les employés du magasin.

Voilà pour le pitch, les curieux, vous avez forcément vos sources :p. Le rythme du film peut être perçu comme assez lent, en ce qui me concerne je l'ai trouvé plutôt poétique et contemplatif. On suit un humain juré qui se heurte à un drame qu'on connait tous (enfin, j'espère pour vous), celui d'être brutalement séparé de l'objet de son affection. Comme les autres, il cherche à comprendre, se pose des questions, et cherche à se rétablir et rebondir, avec le vécu qu'il a et ce qui lui reste entre les doigts.

J'ai trouvé ça assez mignon, et pour ceux qui auraient peur, ce n’est pas spécialement un "film de nanas" ;). Ça m'a semblé humainement réaliste, et c'est ce qui m'a fait accrocher à ce film.

Je pourrais vous faire le coup de la proverbiale question qu'on pose en fin de propa ("vous l'avez vu ?", "vous comptez le voir ?"), mais non. Ceux qui sont tentés, n'hésitez pas :), les autres, profitez de votre liberté de regarder d'autres indé, voir carrément un bon vieux blockbuster des campagnes.

Mais c'est possible que vous y perdiez un moment sympa.

Bande-annonce
Le court-métrage

Ave CIN !
No?re