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lundi 25 juillet 2011

Bons Baisers de Bruges, Martin McDonagh (2008) by Cowboy

Bruges, des tueurs professionnels, un nain, un skinhead, une jeune première qui vend de la dope, voilà les ingrédients du premier long-métrage de l'Irlandais Martin McDonagh. Le monsieur est plutôt connu pour ses pièces de théâtre, mais le succès d'un court-métrage, Six Shooter,(couronné d'un Oscar, tout de même...) lui a ouvert les portes du cinéma. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le parcours et les origines atypiques du monsieur vont, sans surprise, aboutir à un film assez hors-normes.



In Bruges, c'est l'histoire de Ray, un tueur à gage Irlandais étrangement dépressif, et de son collègue Ken, qui sont envoyés en Belgique par leur patron Harry pour se mettre au vert après une mission qui a mal tourné, et a abouti au décès accidentel d'un enfant, victime d'une balle perdue de Ray. Là-bas, ils attendent le coup de téléphone de leur boss qui les délivrera de Bruges, que Ray ne supporte pas. La rencontre avec une jeune femme sur un plateau de tournage, Chloë va pas mal chambouler Ray, tandis que Ken reçoit finalement le fameux coup de fil de son supérieur...

Avec In Bruges, on pouvait s'attendre à une comédie noire un peu pataude (cf l'immonde tagline : La belgique, ses moules, ses frites, et ses tueurs à gages), or, au final, on ne peut pas dire que j'ai vraiment ri plus que ça. Quelques scènes sont assez cocasses, dans un style franchement noir, mais non, In Bruges, qu'on nous vend comme un film à vocation comique est, à mon sens, un superbe drame psychologique. Parce que les personnages sont vraiment doués d'une grande épaisseur, que ce soit Ray, son apparent infantilisme qui cache son mal-être, Ken et sa bonhommie qui ne fait qu'illusion quant à ses questionnements sur son mode de vie, Harry et son code de l'honneur qui rappelle les détectives privés des films noirs, mais aussi toute la galerie de personnages secondaires, à commencer par Marie, gérante de l'hôtel, qui offre une sorte de contrepoids fabuleux à Harry, alors qu'elle n'a que quelques minutes à l'écran, Jimmy, l'acteur nain dont la présence personnifie le mal-être de Ray (qui n'a de cesse de lui répéter que de nombreux nains de la profession se sont suicidés, comme celui de Bandits, bandits...), et enfin Chloë, bien sûr, qui incarne l'espoir alors qu'au fond, c'est loin d'être une sainte, puisqu'elle vend de la drogue et arnaque les touristes...



Le défaut du film, je crois, c'est le début. Si le réalisateur a voulu faire ressentir au spectateur l'ennui que Ray éprouve dans la perspective de découvrir Bruges, c'est un peu trop réussi. Mais le film va crescendo, et nous livre quelques scènes assez fabuleuses, comme celle du dîner entre Colin Farrell et Clémence Poésy, ou encore le destin de Brendan Gleeson qui, à titre personnel, m'a beaucoup ému. La fin reste ouverte, la seule chose que l'on sait, et, quelque part, la seule chose qui compte, c'est que Ray a retrouvé l'envie de vivre, et qu'il a enfin connu la rédemption.

Formellement, le film s'avère correct. La photographie bleue-grise rappelle définitivement la Belgique, c'est sûr...mais les scènes de nuit font assez bon effet. Les plans sont honnêtes, tout a été tourné sur place sauf la scène du beffroi qui a été recrée en studio. Globalement, le film se laisse voir.
Au niveau de la performance, par contre, il y a du niveau, et c'est très plaisant de voir Colin Farrell parodier son propre accent Irlandais et en faire des caisses. Les personnages sont forts, justes lorsque les circonstances l'exigent, et drôle, de temps en temps.
La musique, signée Carter Burwell, renforce la mélancolie du lieu et du film, et reste plutôt discrète, ce qui n'est pas plus mal.

En bref, In Bruges est un film atypique, mais c'est une très bonne surprise, dont j'ai vraiment apprécié la profondeur qui garde pourtant cette distance et cet humour noir en arrière-fond. Je vous recommande vivement de regarder les scènes coupées qui, à mon sens, avaient toute leur place dans le film, et constituent un bon approfondissement des relations entre les personnages.

lundi 18 juillet 2011

J'aime pas les Dardenne!! by Lachésis

Aujourd'hui, c'est vers deux personnalités importantes du cinéma francophone (2 Palmes d'or, un prix du scénario et un Grand prix à Cannes tout de même) que va se tourner ma haine et ma hargne.

Ceux qui se seront jetés sur IMDb pour vérifier de qui je parlais l'auront tout de suite compris, je vais vous présenter les deux gnomes du cinéma belge. Les Américains ont les frères Wachowsky ou les Coen, les Australiens les Spierig, nous on a les Dardenne...

Qui a déjà regardé un film des frères Dardenne sans jeter un seul coup d'oeil à sa montre ??

Toi ?

MENTEUR !!!!



Les films des frères Dardenne sont comme la Meuse quand elle a quitté Liège... Lourde, sale et boueuse. Les personnages dépeints errent sans but précis dans la misère ordinaire qui est la leur. Les scénarios tiennent de la pauvreté et du médiocre qui imprègnent les décors qui les accueillent. Et même quand un fait dramatique vient faire sursauter le spectateur dans sa semi-somnolence (la mort dans La Promesse ou Le Fils, la vente d'un enfant dans L'enfant justement ou le chômage dans Rosetta) il est traité de manière anodine et banale, sans espoir de réelle amélioration de la situation.

Attention, je n'ai rien contre les films noirs, voire désespérant. J'ai adoré La vie rêvée des anges, qu'on ne vienne pas me dire que c'est le pays des bisounours (en plus ça se passe à Lille qui est un peu le Seraing français au niveau de l'ambiance, en tout cas à l'époque) et je recommande à tous ceux qui sont capables de le supporter Bloody Angels. Mais là, c'est plus du film social, on se croirait dans un reportage de Striptease sans le côté décalé.

Arguments pour :

Ils sont une fenêtre sur la Belgique et plus spécialement la Wallonie, terre de progrès et bouillon artistique (je vous jure, j'ai entendu ça dans je ne sais plus quel reportage à la con sur les Simon et Garfunkel serésiens). Il faudrait sérieusement penser à laver les fenêtres alors... Parce que les décors ça donne franchement pas envie de venir investir dans la région. Et les habitants, on a le choix entre des drogués, des immigrés en situation illégale, des petits malfrats et j'en passe, le tout sur fond de sinistrose tel que les faubourgs de Charleroi passeraient presque pour un lieu de villégiature de la Côte d'Azur...

... euh... Je ne vois plus.

A part ça, de leurs films, j'en ai vu 3.

La Promesse

Pour la fiche du film, visiblement tout le monde s'en fout, le résumé le plus complet est , mais plutôt pauvre concernant la fiche technique proprement dite. Sur IMDb vous trouvez ça ce qui est quand même mieux que rien mais toujours pas dithyrambique.

Petit résumé pour ceux qui ont la flemme de suivre les liens : Igor (Jérémie Renier) a 15 ans, son père est entrepreneur et ensemble, ils vivent de petites magouilles, et de plus grosses, comme l'exploitation de travailleurs sans papiers. Leur vie se déroule sans accrocs, émaillée de petits instants de bonheur comme la construction d'un kart ou des soirées karaoké. Tout bascule (sans mauvais jeu de mots) lorsque Hamidou, un des clandestins, tombe d'un échafaudage. C'est Igor qui le trouve. Avant de mourir, Hamidou lui fait promettre de veiller sur sa femme et son fils, clandestins comme lui. Promesse faite qu'il gardera pour lui, n'en touchant mot à personne. Et c'est là tout le thème du film, l'apprentissage de l'âge adulte et de ses responsabilités, quitte à se mettre en porte-à-faux par rapport à sa propre famille.

Rosetta

Pareil que pour la Promesse, assez difficile de trouver une fiche technique correcte du film. Le résumé est , la fiche technique ici

Vivant dans une roulotte avec sa mère alcoolique, Rosetta n'a pas la vie facile. A 18 ans à peine, elle se fait virer de son boulot juste avant la fin de sa période d'essai. Abattue mais pas désespérée, elle cherche et cherche encore du travail, n'importe quoi mais pas de charité. Il ne lui reste pas grand chose à part sa fierté et ça, personne ne lui enlèvera. Elle finit par en trouver via l'intermédiaire de son seul ami, Riquet, qui tient une baraque de gaufres. Seulement voilà, son nouveau patron ne tarde pas à la virer lui aussi pour la remplacer par son fils. Dans un accès de rage, elle ira jusqu'à tenter de noyer Riquet, puis ira dénoncer ses petits trafics à son patron.

Pas de scénario linéaire dans ce film, plutôt une suite de moments, un peu à la manière d'un graphic novel. C'est à travers ces instants que les Dardenne nous exposent la difficulté de vivre de leur héroïne. Un des meilleurs exemples est cette répétition de scène où elles doit changer ses chaussures pour des bottes en caoutchouc afin d'arriver jusqu'à la caravane.

Le Fils

Olivier est menuisier et forme des apprentis. Il a été père aussi. Mais c'était il y a longtemps. Depuis, il vit seul, sans désirs, sans passion. Un jour, on lui propose un nouvel apprenti, Francis. Francis est sans désir ni passion non plus, mais lui c'est parce qu'il a tué et qu'il n'attend plus rien de la vie, l'ayant déjà gâchée avant d'atteindre sa majorité. Or, bien qu'il ait déjà trop de travail, Olivier va accepter ce nouvel élève. Il va même tisser d'étranges liens avec lui. Ce jeune homme qui traverse l'existence comme une ombre, sans bruit et sans effets, attire Olivier. Mais pourquoi ? Et c'est là la question centrale du film. Pourquoi Francis a-t-il commis cet acte, pourquoi Olivier est il prêt à lui pardonner ?


Les films sont filmés caméra à l'épaule dans un style dépouillé et naturaliste, presque documentaire (la patte Strip-tease dont j'ai parlé plus haut) qui est devenue la marque de fabrique des Dardenne.

Honnêtement, je ne peux pas critiquer ceux qui aiment ce genre de films, je suis bien fan de films d'horreur à la Romero et des comédies de de Funès. Mais ce qui m'énerve c'est qu'on en fasse l'apologie comme si c'était la plus grande création de la nation belge depuis l'invention de la moule-frite.

Mais ce qui me dégoûte le plus c'est que outre le goût de chiotte du jury Cannois les années où ils ramassent quelque chose (mais je me console avec C'est arrivé près de chez vous ou Toto le héros) ces deux pitoyables escrocs (parce que je m'excuse mais aller soi-disant dénoncer des situations sociales dramatiques et puis parader dans les festivals une coupe de champagne à la main, ça fait un poil hypocrite. S'ils allaient vraiment au fond de leurs idées, ils fileraient quelques pourcentages des dividendes de leurs films à des associations aidant ceux dont ils ont fait de la misère quotidienne leur fond de commerce) ces deux escrocs disais-je, raflent à eux seuls près de 60% du budget de la Communauté Française destiné à aider les cinéastes à produire un film. Quand on a gagné 3 Palmes, on a plus besoin de subsides... De jeunes réalisateurs plein d'idées mais un peu court niveau pognon, eux ils en auraient bien besoin !

lundi 11 juillet 2011

Drag me To Hell by DDYDLS


(Yep, une affiche teaser, mais mieux non ?)

Je n'ai pas eu le temps de le revoir pour la SàT.
MAIS, j'ai une bonne mémoire. Pas du tout sélective et encore moins subjective. Alors on va le faire au feeling.

Pitch :

Alors, ça parle d'une blonde ambitieuse qui sort avec le mec de Jeepers Creepers, elle bosse dans une banque ou compagnie d'assurance. La place qu'elle veut depuis des lustres en étant la meilleure mais bonne, a des chances d'être donnée à un autre. Du coup, elle est un peu plus dure avec la cliente suivante.
Pas de bol, elle le prend mal et la maudit.


(BOUH !)

Je vais passer les aspects expliquant pourquoi le film est une perle. Une petite, mais une perle quand même.
D'abord, d'abord ! (Il y a l'ainé) c'est le retour de Sam Raimi après 7 films et 16 ans d'absence au niveau horreur. Intuitions n'en étant pas vraiment. Niveau horreur, le père Raimi n'est rien d'autre que le papa des Evil Dead. Et ça, c'est le bien.
En parlant de ça, nous avons donc le même "thème" ici. Un "héros" confronté à quelques soucis démoniaques. Avec un peu de légèreté pour le spectateur, donc de l'humour. Drag me to Hell se rapprochant plus d'Evil Dead 2 que du premier. Hélas, les effets spéciaux de ce dernier film, en numérique pour la plupart, ne sont clairement pas à la hauteur.
Pourtant, ils accentuent clairement le côté cartoon live. Il suffit de voir une enclume pour s'en rendre compte.

Au delà de ces aspects purement technique et historique, les acteurs sont bons. Et pas bon, bon. Vraiment bon.
La vieille fout les jetons. La blonde est une parfaite victime martyrisée. Et Long reste... Long. Donc sympacool.
Reste des scènes d'anthologies, que ce soit celle du parking, qui me tue à chaque fois, ou celle de l'exorcisme avec l'auto clin d'oeil sympathique au premier Evil Dead.
Qui fonctionne toujours. Toujours marrant/dérangeant de voir des gens se dandiner en l'air en vous menaçant.

Une dernière chose à rajouter pour que vous le voyez, et l'adoriez, il est souvent comparé, en mieux à El Dia de la Bestia de Alex de la Iglésia, film que j'ai aussi aimé.
C'est donc avec un grand étonnement que j'ai découvert ce film espagnol. Fun, mais bien plus noir dans sa vision des choses.

Et pour une chose, le putain de bouc est bien mieux dans Drag me To Hell !

Ah oui, essayez de voir la version cinéma, pas celle sortie en DVD. Certes, elle est cut, mais a bien plus d'impact à mon goût.

lundi 4 juillet 2011

Mary & Max by Viyanne

Chalut !
Je viens aujourd'hui vous parler d'un film d'animation australien : Mary and Max.
Pas d'images de synthèse à gogo ici, le film réalisé en 2009 par Adam Eliott nous entraîne dans l'univers de la pâte à modeler et nous conte l'histoire de deux personnes que tout sépare : Mary et Max.
Le film a d'ailleurs été récompensé au festival du film animé d'Annecy ainsi qu'à l'Asia Pacific Screen Awards qui comme son nom ne l'indique pas est une cérémonie Australienne.



Mary est une petite australienne de 8 ans qui n'est pas vraiment jolie et qui n'a pas d'amis.
Dans sa campagne, elle vit seule avec sa mère qui est plus intéressée par sa bouteille de Sherry que par le sort de sa fille qui s'ennuie énormément.
Mary, se posant plein de questions sur différents aspects de la vie et n'ayant personne pour y répondre décide alors de prendre un nom au hasard dans l'annuaire et d'écrire à cette personne ; Mr M. Horowitz, de New York.

Max Horowitz a la quarantaine, est obèse, juif et atteint du syndrome d'Asperger ; (pour ceux que ca intéresse c'est ici) lui non plus n'a pas d'amis.
Il va alors répondre à la lettre de la petite fille et ce malgré ses différentes angoisses liées à sa maladie.
Max et Mary vont donc commencer une longue correspondance au fil des années s'envoyant du chocolat et d'autres choses même.
Ils vont devenir amis et confidents et cela malgré toutes leurs différences car leur solitude les rapprochent.
Je ne vous en dis pas plus.



Max and Mary est comme je vous l'ai expliqué un film d'animation en pâte à modeler mais pas seulement, celui-ci est réalisé presque en noir et blanc, seuls certains éléments sont en couleur de manière à porter l'attention du spectateur dessus.
Cette réalisation est très bien faite et le noir et blanc colle à merveille avec la mélancolie du film.
Si bien souvent on pense animation -> pour enfants, ici il vaut mieux éviter.
Le métrage n'est absolument pas violent mais très triste malgré ses petites notes d'humour voire d'humour noir.
Il n'en est pas moins un film magnifique et plein d'émotion.
Si la narration peut s'avérer être un choix risqué dans bien des situation elle est ici appropriée et ne nous donne pas l'impression de longueurs superflues dans le film.
La musique est quant à elle belle et convient au métrage, on peut juste lui reprocher d'être parfois trop présente. (et encore, je crois juste que c'est parce que j'ai laissé le dvd sur le menu principal trop longtemps et qu'elle tournait en boucle)
En plus simple, il n'y a rien à reprocher à cette belle animation d'Adam Eliott, que ce soit sur le fond ou la forme je suis restée tout simplement admirative. Admirative mais triste aussi



Histoire de lettres, de courrier, le métrage parle avant tout de contacts humains de tout ordre. Je vous encourage très franchement à le découvrir.

Le site officiel (ensemble des récompenses, les personnages, bandes annonces etc)
BANDE ANNONCE

300 et l'histoire 2/2 by Frisotte

Fin de ma "petite critique". Vous vous souvenez, je m'en étais été arrêtée .


Pour ce qui est de la vie politique, il y a beaucoup d’erreurs et d’oublis, certainement volontaires pour l’effet stylistique de l’histoire.

Les éphores sont montrés comme des prêtres lubriques, difformes, habitant dans un temple obscur au sommet d’une montagne, et abusant tranquillement de la pythie.



La seule donnée exacte est leur nombre : cinq. A part ça, tout est faux. Les éphores étaient une magistrature toute puissante, qui n’avaient aucun aspect religieux et qui étaient là pour empêcher toute tyrannie et démocratie. En effet, ils faisaient tampon entre les rois et le peuple avec l’aide de la gérousia, l’assemblée des vieillards qui a été totalement éradiquée du film. Ces trois entités décidaient ensemble de toutes les décisions, un roi ne pouvait partir à la guerre librement sur un coup de tête. Deux éphores étaient d’ailleurs chargés d’accompagner le roi en campagne pour le surveiller. S’il y a des prêtres tous puissants à Sparte, ce sont les rois. Ils consultaient les oracles avant de partir en guerre et en quittant le territoire. Il est donc totalement erroné d’accuser Léonidas d’impiété dans le film puisqu’il est prêtre.

Deuxième souci : la corruption n’existe pas à Sparte. Tout avait été mis en place pour que le fer (la seule monnaie de la cité) soit extrêmement lourd pour une très faible valeur, empêchant ainsi la montée de l’aristocratie et des économies. Empêchant également tout luxe.

Troisième souci : on nous montre une assemblée du peuple puissante qui a son mot à dire et peut faire basculer la situation. Il y avait bien une assemblée du peuple à Sparte, mais elle n’était pas du tout aussi puissante qu’à Athènes. Elle faisait juste beau et donnait au peuple le sentiment d’être important. Personne ne pouvait contester l’autorité des trois entités supérieures. Aussi, il ne convient pas de noter un certain trouble dans la cité. Léonidas est parti en guerre car cela a été décidé, il n’est pas parti en paria. Il est vrai qu’il n’a emmené que 1000 Spartiates sur les 8000 que comptait la cité, mais cela est dû à la fête religieuse des Carneia (tout comme dans le film) qu’ils devaient honorer, tout en défendant la Grèce.



Si on passe du côté perse il y a également des choses à critiquer.
Tout d’abord, le côté mégalomane de Xerxès est parfaitement montré. Dans l’antiquité il est un exemple parfait d’hybris, et les Grecs ne s’étonnaient pas qu’il eut perdu la guerre puisqu’il a eu la prétention de se comparer aux dieux.
Il a tout d’abord construit un pont de bateau, pour pouvoir traverser plus rapidement un détroit. Il a donc prétendu marcher sur l’eau.
Il a ensuite fait passer ses bateaux sur la terre pour ne pas passer par une zone très dangereuse pour la navigation. Il a prétendu naviguer sur terre.
Lors d’une tempête, il a également fouetté la mer pour la punir.

Il s’est permis de maîtriser les éléments à sa façon, et c’est pour cette raison qu’il a essuyé une cuisante défaite.

Ensuite le film a très bien opéré le parallèle Perses/Grecs autour du sujet de l’homme libre. Il est exact qu’on forçait les soldats perses à se battre, que c’était surtout de la « chair à canon ». Les Grecs, quant à eux, devaient mourir au combat, c’était la mort la plus noble et la plus attendue. On retrouve chez certains auteurs qui narrent ces guerres l’effroi qu’éprouvaient les éclaireurs perses qui voyaient les Grecs se coiffer, faire un peu de gymnastique, tout cela en plaisantant, avant d’aller au combat.
Gros point négatif pour les Perses dans le film : l’étalage de la foire aux monstres. Les Perses sont montrés comme les pires barbares qui soient. C’est absolument faux. Certains auteurs grecs font même l’apologie de cette civilisation perse, avec des rois éclairés, une grande culture, etc. Xerxès n’était en rien un géant de 3m de haut, avec des piercings partout, maquillé comme un travesti. D’ailleurs il n’y avait pas de grands à cette époque.

De plus, qu’est-ce que c’est que cette armée de ninjas qu’ils ont foutu en garde personnelle ? Aves des sabres en plus ! Les « immortels » étaient surnommés ainsi car dès qu’un soldat était malade, blessé, ou mort, il était immédiatement remplacé par quelqu’un d’autre, ainsi leur nombre était toujours d’exactement 10000 soldats. Ils étaient en effet la garde personnelle du roi, mais ils étaient issus de la noblesse, et n’étaient absolument pas difformes.



Je finirai par certaines phrases cultes du film.
- Ce soir, nous dînerons en Enfer.
- Nous combattrons à l’ombre.
- Parce que seules les femmes de Sparte mettent au monde des hommes vaillants.

Elles ont été réellement prononcées, les deux premières par Léonidas (et non la deuxième par un soldat comme dans le film), et la dernière par sa femme (mais pas en réponse à un émissaire perse).
Pour ce qui est de la célèbre phrase « Madness ?! This is Sparta ! », l’histoire ne nous en dit rien…