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mercredi 1 janvier 2014

Deep Rising par TS


Salut les loupiots,

Il y a déjà un petit moment de ça (quand je vivais à Montréal, pour être exact : ceux qui suivent attentivement le fil de ma vie replaceront facilement cette période[1]) je me suis senti le goût de regarder tout un tas de films se passant sous l'océan. J'ai évité "La Petite Sirène", j'ai savouré Abyss et pour le reste je me suis enfilé une flopée de bobines à la qualité variable. L'un de ces films s'appelait... DEEP RISING!!! (Et y a pas d'raison pour gueuler comme ça.) J'ai donc découvert que ce film n'est autre que "Un Cri dans l'Océan", que j'avais vu et apprécié à sa sortie en salle ; et j'ai découvert par la même occasion que l'ado que j'étais avait vraiment des goûts de chiotte.


Une affiche qui en jette! Même à l'époque on trouvait de meilleurs graphistes, mais notez qu'on aperçoit déjà Famke Janssen derrière, qui est le seul intérêt du film.

Avant tout, quelques mots sur les coupab... sur l'équipe du film. J'ignore si la personne qui faisait le café en faisait du bon, mais j'espère que oui : au moins, quelque chose de bon est sorti de ce film. Pour le reste, le réalisateur est Stephen Sommers à qui l'on doit un paquet de bouses qu'on est rarement assez jeunes ou assez bourrés que pour pouvoir apprécier ne serait-ce qu'un peu. Les acteurs quand à eux m'intriguent : certains ont prouvé être capables de jouer correctement dans d'autres films (Wes Studi par exemple, à qui je pardonnerai peut-être un jour Avatar mais jamais Deep Rising ; Famke Janssen à qui je serai éternellement reconnaissant pour la façon dont Xenia Onatopp m'a troublé à l'époque ; Djimon Hounsou...) mais semblent aussi motivés à jouer dans ce film que moi à aller chez le coiffeur.


Cette scène est drôle parce que ce film, qui pompe un paquet de bons trucs et de bouses d'Hollywood, semble ici copier... une des BD Tintin! 
"Famke Janssen et le Crabe aux Pinces d'Or", mais ouais! 

Le film s'ouvre sur trois lignes de textes qui nous parlent des canyons sous-marins en mer de Chine capables de planquer l'Himalaya (si vous avez un Himalaya à ranger, pensez à la mer de Chine) et des nombreux bateaux qui ont disparu dans cette zone. Ensuite, on voit des épaves partout au fond de l'eau et une caméra tremblotante et des sons moches nous font comprendre qu'on voit tout comme si on était... la BÊTE! L'ambiance effrayante étant plantée (quoi?!?), on enchaine avec une musique héroïque, un bateau rapide qui fend les vagues et le premier plan sur nos héros. Parlons en, de ces chevaliers des temps modernes! Le personnage principal est un vieux beau qui surjoue son rôle de badass à qui on la fait pas. Son acolyte est très... acolyte : voix de gamin qui a pas encore mué (j'avais un coloc comme ça à Montréal : y a des têtes à claque, ben les gens avec ce genre de voix ont des "voix-à-claque" ! ), look d'informaticien mal coiffé et éternel gueule de victime. Il y a aussi une fille avec eux, une jolie asiatique qui se fera buter assez vite puisqu'elle a pas respecté la règle de survie de ce genre de films quand tu es une femme : tape-toi le héros, ou crève. (Au passage, dans la réalité vous êtes pas obligées de toujours vous taper le beau héros, les filles : faire zizi-panpan avec un couillon dans mon genre ne présente aucun risque pour votre santé. Je le dis en passant...)

Il faut savoir que le personnage principal avait été écrit pour Harrison Ford. Bon, je dis pas qu'il a fait que des merveilles, le coco[2], mais il faut pas pousser ! Même Colin Farell aurait hésité à accepté de jouer dans un tel film ! Ensuite, après les bons ("bons" dans le sens "gentils", hein : sinon, ils jouent excessivement mal), on voit les méchants : un groupe de gros bras aux mines patibulaires [3] qui disent des gros mots, parlent de femmes en termes pas très respectueux et se menacent avec des pistolets et des haches à la moindre engueulade. Hé bé, avec un tel tableau j'ai même pas eu besoin d'une musique dramatique pour comprendre qu'ils allaient poser des soucis à nos trois héros, ceux-là !
Y en a même un qui a pas un mais bien DEUX anneaux dans l'oreille gauche (double anarcho-pirate ! ).

Mais comme on l'a compris dès qu'on a eu droit aux plans de caméra pourraves entre les épaves, les méchants seront le moindre des soucis de nos héros. ("Nos" héros, "nos" héros... façon de parler hein : ils ne sont pas plus à moi qu'à vous.)
(Bon, entre tous les défauts de ce film je dois signaler un petit couac qu'on ne peut reprocher à personne : à chaque fois que le chef des vilains pointe son museau, j'avais la musique épique de "Last of the Mohicans" qui me venait en tête, parce que c'est le même gars qui jouait le vilain chef des Indiens.)


Une scène inutile dans un film inutile... 

Ensuite, je vous passe les détails du "comment que ça arrive", mais en gros le réalisateur nous fait comprendre que le propriétaire d'un gros bateau de croisière a fait exprès de mettre son bateau en panne pour que les méchants le pillent, et qu'il l'a fait juste au-dessus de la tanière du monstre (l'imbécile[4]). En gros, le bateau fait "pchhhht" et ne fonctionne plus, le monstre arrive et fait "boum" sur la coque et commence à bouffer tout le monde, à commencer par une jolie asiatique dans les toilettes. (Je sais pas il a quoi contre les jolies asiatiques, le réalisateur. Un souci avec une ex venue du levant peut-être ?...) Du coup, quand nos héros et les sales types le prennent d'abordage, tout le monde a disparu, à part une jolie fille (un héros hollywoodien sans sa demoiselle en détresse à sauver c'est comme un burger MacDonald sans ketchup : c'est pas bon de toute façon, mais ça se fait pas, on sait pas pourquoi mais c'est comme ça), le capitaine, le propriétaire du bateau et quelques autres futures victimes qui serviront surtout à gicler sur les murs de temps à autre afin d'occuper le spectateur. La suite est assez rythmée : un plan de caméra mal foutu, un humain qui repeint les murs de son sang, une blague vaseuse du héros; un plan de caméra foireux, un malheureux qui s'éparpille du sol au plafond, une feinte digne de moi prononcée par le héros... (Pour ceux qui voudraient regarder ce film, j'espère que ça vous plait parce que c'est quand même que ça pendant une bonne heure...) Au bout d'un paquet de cadavres, notre héros, son pote qui se prend les baffes et la jolie poulette qu'il ramène sous le bras se retrouvent dans son bateau et décident de tout faire péter avant de fuir sur l'île qui se trouve à deux pas (ha oui, parce qu'ils se rendent compte qu'en fait il y a une île juste à côté de là où tout le bousin se déroule : que le monde est petit quand même!). L'acolyte est bien un peu triste de constater que sa copine est morte, mais sans plus. C'est d'ailleurs le moment le moins crédible du film: quand un gars avec une gueule de con, un humour déplorable et un charisme de caneton parvient par miracle a séduire une jolie asiatique, il met pas 5 minutes à se remettre de son départ, et je sais de quoi je parle[5]. (C'est d'ailleurs sans doute pire si la demoiselle disparait bouffée par un monstre, marin ou autre, mais là je sais pas de quoi je parle.)


Je... je dois vraiment commenter la bêtise machiste de cette scène? Non parce qu'il parait que c'est de l'humour...

Comme on a pas payé pour rien, on a droit à une confrontation directe avec la bestiole. En effet, par manque de chance notre héros se fait attraper par le vilain monstre, mais par chance (cette fois) ce dernier décide de ne pas le bouffer tout de suite (comme il a fait avec ses centaines de premières victimes, hein) mais de jouer avec tel un hochet, ce qui permet au courageux marin de lui tirer dans l’œil avec son gros fusil.
Ça faut lui laisser : les armes sont de belle taille dans ce film: il faut dire que pour attaquer un bateau rempli de rupins armés de talons aiguilles et de jetons de poker, les pirates ont amené assez d'armes et de munitions que pour envahir la Corée du Sud. Détail amusant, dès que la demoiselle tente d'utiliser un flingue, elle rate, ou elle fait une connerie (d'ailleurs c'est sensé être drôle: "hu hu, femme pas douée pour utiliser symboles phalliques").


Comme quoi j'ai pas uniquement foutu des photos de ce film avec Famke Janssen: je suis pas ce genre de gars.

Bref, ça se termine sur une plage avec le comique (qui a survécu : ça leur arrive parfois), la future poupée sexuelle et l'inévitable héros, tout contents d'avoir vaincu. Et comme le réalisateur y croyait très fort, le dernier plan nous montre des arbres qui tombent rapidement au loin, comme si un énorme bidule était en train d'avancer très vite dans la forêt... (Oui, il a osé, je vous niaise pas ! )


\o/ Bonus \o/

Petit jeu rigolo :
Dès que vous repérez un "emprunt" fait à un classique du cinéma, vous le faites remarquer à vos compagnons de beuverie et vous descendez un verre de gin. Le but est d'être assez sobre à la fin du film que pour continuer de le trouver mauvais. "Alien", "The Thing", "Tremors", "Leviathan", "Jaws"…

LA blague du héros :
Poulette mignonne : "You have a boat out there ?"
Héros cynique : "Yes..."
Poulette bonnarde : "I you get me out of here..."
Héros sur de lui : "...I can have whatever I want ?"
Poulette surbaisable : Yes, whatever you want !"
Héros overcool : "Can you get me a cold beer ?"
Poulette baisissimable : "Very funny..." (Sur ce point, je suis d'accord avec elle.)


[1] Heu... get a life, guys ! Non mais vraiment, en plus ça fait flipper d'imaginer que quelqu'un puisse réellement me suivre à la trace de la sorte.

[2] Je le répète : Indiana Jones est une trilogie, et un épisode 4 n'a jamais vu le jour. JAMAIS ! Tout comme Terminator 3 ou un hypothétique rachat de Star Wars par Disney : c'est juste des racontars que les grandes personnes disent aux enfants pas sages comme moi pour leur faire peur !

[3] Comme on dit chez nous, "avoir de telles mines, c'est pas de veine". (Oui bon, je sais qu'elle est nulle ma blague, mais au moins elle est OK pour les mineurs...)

[4] Le propriétaire du bateau, pas le réalisateur. Enfin... les deux, disons.

[5] Je... ouais, je sais de quoi je parle parce que c'est arrivé à un pote. Voilà tout.

La Tour Infernale par Carban



Si la Tour Infernale est un film catastrophe sortie en 1974, c'est aussi le film de la rencontre au sommet entre deux des plus grands acteurs de cette époque.En effet Paul Newman et Steve McQueen se donnent la réplique dans ce film spectaculaire qui vous passera peut-être l'envie de séjourner dans un gratte-ciel.

Le film réalisé par John Guillermin et Irwin Allen est en fait une synthèse de deux romans, et s'inspire librement de la construction de grandes tours comme celle du World Trade Center par exemple, afin de montrer ce qui pourrait se passer en cas d'incendie dans une construction de ce genre.
En effet, la Tour Infernale commence lors de l’inauguration de la nouvelle plus grande tour du monde. La première partie du film sert principalement à nous présenter les personnages principaux, dont l'architecte de l'édifice Paul Newman. Pourtant les présentations ne trainent pas trop, et on peut noter plusieurs petits incidents électriques avant le début de la cérémonie.
Celle-ci à peine commencé, une incendie va se déclarer au 81ème étage. Commence alors pour les invités une nuit qu'ils ne seront pas près d'oublier, malgré l'intervention des pompiers et de leur courageux capitaine, Steve McQueen.

Tout d'abord, le film s'offre le luxe d'avoir un casting pour le moins exceptionnel. Outre Newman et McQueen, on notera la présence de Fred Astaire, Faye Dunaway, William Holden, Susan Blakely, Richard Chamberlain, ou encore O.J. Simpson qui était encore à cette époque, un citoyen respectable.
Si le film possède de nombreux personnages secondaires, on peut dire malgré tout que le scénario est suffisamment bien construit pour nous les présenter et leur donner une importance à l'histoire, sans que l'on s'éloigne de la construction standard du film catastrophe. Des codes que l'on retrouve encore aujourd'hui sont utilisés pour le film, qui marque finalement les débuts moderne du genre, avec son grand frère l'Aventure du Poseidon.



Bien évidemment, le film sert un propos qui lui est propre, et outre l'incendie d'un gratte-ciel, ce qui est vraiment mis en avant ici est la lutte de tous les instants fournies par les pompiers pour essayer de maitriser l'incendie et sauver des vies humaines. D'ailleurs lors de la scène d'ouverture, un hommage directe et rendu aux combattants du feu. Avec une mise en scène efficace et soignée, et des scènes spectaculaires mais d'un grand réalisme, on n'a aucun mal à imaginer la difficulté et le calvaire que cela doit être de lutter face à ce genre de catastrophes, dont les flammes ne sont pas le seul ennemi. Il est difficile de voir ce film sans imaginer l'enfer qu'a dû être pour ces hommes le World Trade Center, par exemple. En effet, si le film à plus de quarante ans aujourd'hui, il a admirablement bien vieilli, et conserve un effet intemporel, tellement les effets spéciaux et la réalisation sont correctes. Bien loin des films catastrophes plus récents qui préfères montrer des désastres à grandes échelles comme 2012, Le jour d'après ou ce genre de films, La tour infernale, présente la conséquence d'un incendie dans un immeuble, mais aussi dans des espaces particulièrement réduits comme les ascenseurs ou les cages d'escaliers, ce qui est particulièrement efficace pour conférer un maximum de réalisme. D'autant plus que plus l'espace est clos, plus le piège sera susceptible de se refermer sur les gens.



D'une certaine manière, ce film, qui décrit un incendie à grande échelle, s'attaque aussi à la cause principale de ces feux, et de toute catastrophe pouvant survenir dans l'immobilier, mettant en cause la construction même de l’édifice en matière de norme de sécurités ou simplement le côté peu scrupuleux des promoteurs qui, pour faire des économies sont prêts à se limiter aux standards, même quand ceux-ci ne suffisent pas. La responsabilité est clairement donner à l'être humain, et comme le dit le personnage de Steve McQueen, la construction de tours toujours plus hautes est un problème, quand on sait qu'on ne peut lutter efficacement contre le feu, au-delà de sept étages (à l'époque du film en tout cas.)

Pour en revenir au casting, si les deux acteurs principaux avaient pendant longtemps imaginés tourner un film ensemble, il aura fallut de longues négociations pour y arriver. Cependant le résultat est là, et les deux acteurs, s'impliquant dans leurs rôles, effectueront la plupart de leurs cascades eux-même. Pour la petite anecdote, c'est Steve McQueen qui réclama le rôle du capitaine des pompiers, alors qu'il était pressenti au départ pour celui de l'architecte. D'ailleurs l'acteur exigera de bénéficier du même nombre de lignes de dialogues que son rival (Paul Newman ayant débuté sa carrière avant celui-ci). Autre anecdote plus ironique celle-ci, le tournage du film s'est terminée un 11 septembre.Si le film fait la part belle aux deux acteurs, le scénario nous livre les petites histoires des acteurs secondaires, même si une fois la catastrophe bien lancée, ceux-ci sont mis en retraits, schéma assez classique des films du genre.



Néanmoins le film prend le temps de se mettre en place et si le début semble un peu long, les 2h45 passent finalement assez vite et l'on prend un réel plaisir face à ce spectacle, dont la tension crescendo reste très présente. A chaque instant on nous rappelle que nous somme face à quelque chose qui peut réellement arriver, et le réalisme de chaque scène ne fait aucune concession. Bien que mettant l'accent sur l'héroïsme des pompiers, le film nous montre également que bien souvent, ce sont les mouvements de paniques et la bêtise des gens qui enveniment et compliquent les situations. De plus il nous est montré à de maintes reprises, que le feu est un ennemi mortel, contre lequel on ne peut quasiment rien faire. Les fumées toxiques, la fragilisation des structures, et les flammes, forment un piège réel, sans compter les surprises que réservent le feu se déclenchant dans un local clos (embrasement généralisé éclair, explosion de fumée etc.) Et c'est sans doute pour son réalisme et sa mise en scène excellent que la Tour Infernale deviendra la référence en matière de film catastrophe, un an à peine après la sortie l'Aventure du Poseidon qui avaient déjà rencontré un grand succès. Après il est évident que ça reste un film, et que le tout est scénarisé, que certaines scènes sembleront un peu extraordinaire, mais le but d'un film, c'est aussi d'en mettre plein les yeux, mais le fond lui, reste solide et bien réel.



Pour conclure, malgré ses quarante ans, la Tour Infernale à très bien vieilli, et aujourd'hui encore, reste très efficace dans le genre du film catastrophe, même si on sent qu'on est bien dans les seventies. La réalisation est parfaitement menée, le spectaculaire est au rendez-vous, la bande son colle parfaitement aux situations oppressantes de ce piège de flammes, et un casting haut en couleur permettent à ce film de s'imposer comme une œuvre culte de cette époque, et qui fonctionne encore très bien aujourd'hui. On est loin du film catastrophe moderne, mais ce n'est pas déplaisant, au contraire.

Finalement, s'il y a une chose que l'on peut dire et qui est à retenir, c'est que le feu, ça brûle.

Lettre à Stan Wilson par Carban



Tu sais, depuis que tu es parti, le 7ème art a perdu l'un de ses créateurs les plus visionnaires. Tu as su traverser trois décennies de cinéma et surprendre avec ton travail colossale.
Tu fais indéniablement parti de ces magiciens qui en arrière plan donnent vie à l'extraordinaire, et si on retient plus facilement le nom d'un réalisateur, il ne fait nul doute que tu fais parti de ceux qui donnent réellement vie aux films les plus surprenants.
Mais grâce à ton travail tu as su t'imposer et être reconnu. Comment aurait-il pu en être autrement ? Comment n'aurais-tu pas pu recevoir les multiples oscars et autres récompenses qui ont couronnés ta carrière ?

Après tout, tu es le père de tous les personnages emblématiques de ces trente dernières années. Peut-être que d'autres les ont pensés, mais toi tu leurs a donnés vie. Monstres, robots, alien ou créatures du passé, tellement te doivent leur existence, et tant qu'on parlera d'eux, personne ne pourra oublier l'artiste et le technicien de talent que tu étais. Ton nom restera à jamais lié aux effets spéciaux, et au-delà de ça, aux différentes technologies qui s'offraient à toi et dont tu as utilisé le plein potentiel pour insuffler la vie dans le rêve afin d'effrayer ou encore d'émerveiller.

Tu étais l'un de ces rares spécialistes de talent qui était indispensable au cinéma, qui aujourd'hui à de plus en plus tendance à se reposer sur les CGI, faute à l'avènement du numérique. Malgré les difficultés, tu as maintes fois prouvé qu'avec de l'ingéniosité on pouvait surpasser tous les défis, et je souhaite que tu serviras encore longtemps d'exemple à cette nouvelle génération qui prendra la relève et que tu as inspiré et fait rêver grâce à ton travail.

The Machinist par Kviitiivz




The Machinist est un film réalisé par Brad Anderson en 2005.
Dans les rôles principaux nous retrouvons Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, John Sharian.
Bien que réalisé par un américain, le film a été tourné en Espagne, près de Barcelone et financé par ce même pays car les studios hollywoodiens ne voulaient tout simplement pas de ce projet.

Trevor Reznik (Christian Bale) est ouvrier dans une usine.
En dehors de son travail, il passe la majorité de son temps et de ses nuits chez Stevie, une prostituée qui est pour lui celle qui se rapproche le plus d'une amie mais aussi à la cafétéria de l'aéroport à parler avec la serveuse, Maria. Le problème principal de Trevor est son insomnie, il n'a plus dormi depuis un an. C'est dans cet état que chaque jour il s'affaiblit de plus en plus, s'amaigrit mais aussi à de plus en plus de mal à garder son attention au travail, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses au vu des machines avec lesquelles il est en contact. L'apparition d'un nouveau collègue pour le plus étrange et de messages codés dans son appartement vont de plus en plus laisser penser Trevor que quelqu'un est après lui.




Au niveau du scénario, bien que celui ci est tout de même bien ficelé, il n'est à mon sens pas sans lacunes: d'une part l'insomnie... je vois ma tête après 3 jours sans dormir et là je me dis juste qu'an an faut pas pousser le bouchon tout de même. Mais bon, dans le but de pas te pourrir le film pour un détail on va dire OK. (détail certes important j'avoue, mais se pourrir le film pour ca, très franchement ca aurait très con vu la qualité du reste). Deuxième lacune du film c'est tout simplement sa prévisibilité car si le tout est bien conduit on flaire quand même à partir d'un certain moment l'anguille sous roche.
C'est dommage il faut le reconnaitre mais ca ne m'a pas pour autant gâché le film non plus.

La réalisation est quant à elle assez bien foutue, notons d'ailleurs la scène de la route 666 avec une bonne utilisation, une fois n'est pas coutume de l'effet stromboscope. La couleur est tout aussi bien utilisée, donnant à bien des scènes une ambiance pesante, froide (l'usine, l'appartement), et d'autre part les scènes d'extérieur aux couleurs beaucoup plus lumineuses, un peu rétro. Cette mise en scène maitrisée pousse le spectateur lui même à ressentir une part de paranoïa grandissante au fur et à mesure de l'avancement ainsi que la fragilité psychologique de Trevor due à son insomnie qui elle aussi ne fait que s'accentuer. L'interprétation des seconds rôles est tout à fait honorable de là part de tout le cast, mais je n'ai cependant pas des masses accroché au personnage de Ivan, le nouveau collègue "super inquiétant", qui m'a paru trop caricatural en fait, bien que je pense que ça soit surement voulu.


Le fameux Ivan

La prestation et la performance de Christian Bale dans le rôle de Trevor est juste fabuleuse.
Si on ne peut évidemment pas passer à coté du physique transformé de l'acteur par une trentaine de kilos en moins c'est surtout son visage, ses traits qui impressionnent, qui choquent même.
La faiblesse et la fatigue se lisent sur son visage mais aussi dans ses mouvements (notamment la scène où Trevor fuit en courant les questions d'un policier et semble au bord de l'évanouissement).
Son interprétation de Trevor est sans failles, Bale EST Trevor Reznic, une réelle appropriation du personnage par l'acteur et pas seulement au niveau physique car sur tout point, ca colle.  Le personnage de Trevor évolue tout au long du film, de plus en plus faible physiquement mais surtout psychologiquement.



Au final The Machinist, porté par une prestation remarquable de Christian Bale et une ambiance efficace et oppressante à souhait est un film à retenir malgré ses quelques imperfections.
Vraiment à voir...

Prédator par Carban




Grand cru de mon année de naissance, Predator est le second film de John McTiernan, maître du film d'action de sa génération avec entre autre Pièges de Cristal. Cet action survival orienté SF donne la vedette à Arnold Schwarzenegger et à Apollo Creed.

Si l'histoire du film est assez basique en elle-même, l'intérêt se situe davantage dans la mise en scène et surtout dans la présentation d'un nouveau personnage phare dans le domaine de la fiction : le Predator, un extra-terrestre dont le principal plaisir est la collection de trophées acquis lors de traques.
C'est la triste découverte que fera une équipe de commandos américains envoyée dans la jungle sud-américaine pour libérer au départ des otages.Si la mission se passe plutôt bien, malgré quelques surprises, c'est bien lors de son repli que la petite équipe dirigée par Dutch (notre Arnold), va devoir faire face à un prédateur inconnu, qui à la vilaine habitude de tuer, dépecer et accrocher ses victimes la tête en bas. Le chemin de retour ne se fera pas sans heurs bien évidemment.

On peut clairement le dire, le scénario tient sur un timbre poste et ne risque pas d'émoustiller les capacités intellectuelles des spectateurs les plus exigeants. Le film reste cependant aujourd'hui encore un classique du cinéma de science-fiction. Il faut dire que le boulot fourni par McTiernan pour la mise en scène, mais surtout par Stan Winston pour créer cette créature toute particulière est très bien mené, et ainsi le Predator trouvera sa place dans notre univers de fiction à travers plusieurs films, mais également de jeux-vidéo ou encore de comics.



Pourtant ce n'était pas gagné au départ. En effet, la créature imaginée était totalement différente de celle que l'on connait, et c'est la collaboration des deux hommes qui permettra de créer le monstre emblématique que l'on connait aujourd'hui. Pour en revenir au film lui-même, il ne faut pas se leurrer, on est dans le testostéroné. Entre les poignées de mains épiques et ultra viriles, le tabac à chiquer, ou les blagues bien masculines, il n'y a pas de doutes, ici on est face à des militaires de chez l'Oncle Sam, et vu leur armement, ils sont là pour tout casser.
D'ailleurs les personnages sont assez stéréotypés, et on a le droit à tout, du black, au taciturne, au gringalet à lunette, en passant par le pisteur animiste d'origine amérindienne. Fallait bien un peu de sixième sens dans tout ce tas de muscles.
Et c'est justement parce que le film assume son côté léger au niveau de l’histoire, que l'on peut y prendre un plaisir malgré tout. D'autant plus que les chasseurs vont devenir les chassés, et que notre ami E.T. aux dreadlocks, sait y faire pour leur faire perdre la boule.

Cela dit, si Predator est devenu un film culte des années 80, malgré ce scénario qui plonge sans vergogne dans les clichés du genre, ce n'est pas gratuit non plus. Le côté grand spectacle est assuré, mais au-delà de ça, la mise en scène nous plonge dans l'ambiance. On ressent très bien la présence moite et chaude de la jungle, l'effet qu'elle a sur le commando, et surtout, le Predator est une créature qui intrigue. Pour de nombreuses raisons d'ailleurs. Tout d'abord on ne la voit pas.
Pas parce qu'elle se cache constamment mais surtout parce qu'elle est invisible grâce à une technologie inconnue sur Terre. On devine sa présence, on le sent rôder, mais son camouflage ne permet pas de le distinguer, ce qui va brouiller nos amis militaires qui ne savent pas contre quoi ils se battent.



Le Predator attise donc la curiosité. On se demande à quoi ressemble cette créature qui semble dotée d'une technologie supérieure aux humains, au point de tenir en échec un commando surentrainé. Aucune arme moderne ne peut en venir à bout et il faudra en venir à la force brute, bestiale, et à l'intelligence pour espérer triompher de cet inconnu.

En ce sens les dernières scènes du films sont une réussite et Schwarzy excelle dans son rôle de commando mis en position de faiblesse, tout comme Stalone le faisait dans le premier Rambo. Néanmoins McTiernan toujours dans son rôle de maitre de l'action, ne tente pas de nous angoisser et de nous effrayer comme le huitième passager de Ridley Scott peut le faire dans le Nostromo. Ici on est dans l'action pure et dure, et il ne s'agit pas de nous laisser supposer les choses, de nous surprendre ou de nos donner une crise cardiaque. Quelques scènes gores sont au rendez-vous pour mettre en avant le côté Safari du film, ainsi que les trophées collectés par le Predator, ainsi que sa nature violente et bestiale (on le voit arracher un crâne avec colonne vertébrale d'un coup).
Et c'est bien là, l'un des aspects intéressants du film. En effet celui-ci s'ouvre sur la mission du commando, où une petite troupe entrainée et parfaitement équipée parvient à vaincre des dizaines d'ennemis retranchés dans leur camps avec une violence palpables. Leurs supériorités est écrasantes, ils le savent et ils le montrent.
Pourtant une fois que le Predator se met en chasse, les rôles sont parfaitement inversés. Face aux aptitudes et aux équipements de la créature, les militaires en deviennent inefficaces, comme le montrent plusieurs déploiements de forces inutiles qui ne font que détruire des arbres sans même blesser le Predator. Pour vaincre une telle créature, il faudra régresser à un stade plus primaire.
C'est le constat qui s'impose à nous lors de la dernière scène où le personnage de Dutch parvient à leurrer la créature avec des moyens archaïques (utilisation de la boue), et des armes qui ont quelques millénaires de retard. D'ailleurs on notera que le Predator est un chasseur qui aime les défis et qui sait reconnaitre un adversaire valeureux, puisque celui-ci retirera ses armes les plus avancés pour affronter Dutch dans un combat final épique et violent.
Malgré tout, la créature en tant que prédateur ultime n'accepte pas la défaite, et est prête à tout.



Ainsi le film avec des choses simples parvient à s'imposer à coup de scènes explosives et de punchline savoureuses (qui ont d'ailleurs parfois plus d'effet dans la VF du film). Le film qui n'a pas loin de trente ans aujourd'hui, n'a pas mal vieilli, et la mise en scène montre clairement qu'en matière de film d'action burné, John McTiernan reste un des artiste du genre. On notera également la musique du grand Alan Silvestri qui a bien su trouver comment mettre en avant cette partie de chasse dans laquelle l'homme est la proie. Le thème principal, rend un bel hommage au Predator et ne manque pas de faire son effet.

Pour conclure Predator, bien que dans un registre différent d'Alien, et peut-être plus basique également, n'en demeure pas moins un film culte dans la SF d'action des années 80, et sait faire de ses simplicités apparentes une force qui finalement sert le film tout du long et prenant le luxe de poser une petite question métaphysique sur la supériorité technologique apparente et la violence.
Un classique à voir, avec des prestations d'acteur simples mais efficaces et des scènes d'action qui continuent de faire effet même 26 ans après.