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vendredi 24 mai 2013

Tom Hardy, l'acteur de ma vie ! by Misaki



Une simple bio ? Un article parce qu'il faut en faire parce que le jaune, le vert et le bleu c'est beau ?

Non.

C'est une déclaration d'admiration pour cet homme, cet acteur dont je suis avec passion sa carrière. Un homme simple, apprécié de ses partenaires. Un futur grand !


Naissance d'un acteur de l'ombre - 2001 à 2009

Né en 1977 à Londres. Étudiant à l'école d'art dramatique Richmond Drama School.

Tout en participant à des téléfilms et des pièces de théâtres,
Tom Hardy fait ses premiers pas dans le cinéma Américain en tenant un petit rôle dans Band of Brothers de Steven Spielberg et Tom Hanks. Puis dans La Chute du faucon noir de Ridley Scott.

S'essayant à plusieurs registres, comme dans le film de guerre Simon, An English Legionnaire, dans la science fiction avec Star Trek : Nemesis ou encore dans Oliver Twist.

Des rôles secondaire aux côtés de Daniel Craig dans Layer Cake puis dans RocknRolla de Guy Ritchie, Marie-Antoinette de Sofia Coppola, dans le navet The Code avec Antonio Banderas et Morgan Freeeman.


Tom Hardy, un acteur bien entouré.

Il a tourné avec des grands réalisateurs tels que Christopher Nolan pour Inception et The Dark Knight Rise, Gavin O'Connor réalisateur du surprenant Pride and Glory, pour le film magnifique Warrior, avec Guy Ritchie pour RocknRolla. Dans le génial Des hommes sans loi de John Hillcoat ou encore dans l'ovni Bronson du surprenant réalisateur Nicolas Winding Refn.

Tourner avec Gary Oldman, Christian Bale ou encore Leonardo Di Caprio est formateur pour Tom Hardy. Ces trois acteurs sont connus pour chercher au plus profond d'eux même pour interpréter un personnage. On pense à Gary Oldman pour Dracula, Leo DiCaprio pour Aviator ou récemment Django Unchained et Christian Bale, l'acteur Yoyo connu pour ses performances dans The Machinist, Rescue Dawn,
Fighter ou la trilogie Batman.


Tom Hardy, acteur caméléon ?

En effet, il suffit de regarder l'investissement physique et ses performances dans Bronson, Warrior et même les hommes sans lois qui sont selon moi ses plus grandes performances avec de nombreuses autres.

Tantôt possédé dans Bronson. Tantôt une montagne de muscle torturé dans Warrior dont il avouera que les relations avec sa compagne et ses proches se sont dégradés pendant sa préparation physique.
Et pourtant c'est le méconnu WAZ d'un inconnu Tom Shankland qui offre à Tom Hardy une prestation impressionnante dans un rôle de psychopathe au côté de Stellan Skarsgård et Melissa George.

Mais le monde entier découvre véritablement cet acteur hors catégorie dans Bronson de Monsieur Drive et prochainement Only God Forgives. L'acteur est habité par Charlie Bronson aka Michael Gordon Peterson himself que Tom a rencontré a de nombreuses reprises pour lui rendre hommage dans ce surprenant ovni. Pour l'anecdote, Charles Bronson fit remarqué le physique assez maigre de l'acteur durant leur première rencontre. Tom Hardy lui fit remarquer qu'il reviendra dans 5 semaines. Au nouvel entretien Hardy a pris 20 kilos de muscles. Bronson lui donna son aval et félicita l'acteur pour sa performance.

Il continue son chemin en interprétant le rôle de Eames dans le chef d’œuvre Inception. Un rôle "Commando" tout en justesse. Puis dans Warrior, où il surprend son monde avec son personnage torturé de "marines". Un rôle à oscar pour moi.

Dans La Taupe il campe le rôle d'un agent en compagnie de trés bon acteurs comme Gary Oldman, Colin Firth, John Hurt, Benedict Cumberbatch et Mark Strong.

Erreur de parcours avec Target avec lequel on dira qu'il a fait comme Natalie Portman et son "Sex Friends". Un film pour se reposer tout en s'amusant.

Il enchaine enfin avec deux grands films The Dark Knight Rises de Christopher Nolan dans le rôle impressionant de Bane, rôle qui ne pouvait être attribué qu'à Tom Hardy au vu de ses performances physique dans Bronson et Warrior. Même si Christopher Nolan avouera n'avoir jamais vu Bronson et que Tom Hardy lui aurait tapé dans l’œil dans Rocknrolla.

Puis Des hommes sans loi de John Hillcoat avec un rôle "d'ours" aux dialogues recherchés...

On le retrouvera prochainement dans Mad Max 4: Fury Road de George Miller , dans Animal Rescue avec Noomi Rapace et Matthias Schoenaerts ou encore Everest (le nouveau Vertical Limit ?)

Tom Hardy s'est également fait remarquer à la télévision dans la série The Take racontant l'ascension d'une petite frappe dans le milieu du crime, disponible en DVD et bluray en France.


Tom Hardy, star hollywoodienne ou tout simplement un homme simple ?

Tom Hardy n'oublie pas d'où il vient. Lui qui a démarré une carrière sur le tard en ne pensant pas qu'un jour il rencontrerait un tel succès.
On aurait pu croire que le succès lui aurait donné la grosse tête. Mais non, Tom Hardy est un acteur mais surtout un homme qui en a manger dans la vie dans tout les sens du terme.
Il reste le même. Charmeur, blagueur, obstiné, travailleur acharné.
Il se présente en conférences, à des festivals avec des chemises à carreaux, des costumes avec des baskets, une barbe à la Hagrid, des bracelets, des colliers.
Il reste simple, se moquant de ce qu'on peut raconter sur lui.

Un acteur proche de ses fans, de nous cinéphiles. Il participe a une émission d'aventure pour la chaine Discovery Channel en Russie. Il fait de la lutte en compagnie de Russes

Jouant un petit rôle incroyable dans le court métrage Sergeant Slaughter, My Big Brother que je vous invite a regarder ici.

Acteur aux multiples tatouages retraçant sa vie de l'obscurité à la reconnaissance. Tom Hardy est l'acteur à suivre, l'acteur qu'on ne peut détester tant pour ses innombrables talents que pour sa simplicité.

Tom Hardy, je t'aime (en toute amitié bien sur)

vendredi 17 mai 2013

Brian De Palma's Phantom Of The Paradise by Stitch

Bonjour les CINéens et CINéennes!!

20th Century Fox present Brian De Palma’s



Brian De Palma (Carrie, Scarface, Les Incorruptibles…) signe en 1974 un film qui deviendra un chef-d’œuvre, considéré comme un film culte par toute une génération de cinéphiles (y compris moi). En plus, ce film ne peut être que culte puisqu’il est sorti l’année de ma naissance.



Le trailer est ici

Le 14 avril 2012, le cinéma perdait William Finley, le premier rôle de Phantom Of The Paradise. Pour commémorer sa mémoire, j’ai décidé de vous présenter son film phare.

Distribution du film

-William Finley : Winslow Leach/le Phantom
-Paul Williams : Swan
-Jessica Harper : Phoenix
-George Memmoli : Philbin
-Gerrit Graham : Beef
-Archie Hahn, Jeffrey Comanor, Harold Oblono : les Juicy Fruits, les Beach Bums, The Undeads

Synopsis

L’image de ce lien résume parfaitement le film. « Voici l’histoire de la recherche d’un nouveau son, une nouvelle sorte de musique, de l’homme qui l’a créée, de la fille qui la chanta, et du monstre qui la vola. »



Winslow Leach, jeune compositeur inconnu, tente désespérément de faire connaître la cantate qu’il a composée. Cette cantate ayant pour thème Faust est l’œuvre de sa vie.
Swan, producteur et patron du label Death Records, est à la recherche de nouveaux talents pour l’inauguration du Paradise, le palais du rock qu’il veut lancer. Il escroque Leach et s’approprie sa partition. Leach tente de récupérer sa cantate et fait la connaissance de Phoenix lors d’une audition. Il en tombe immédiatement amoureux et voit en elle l’incarnation vocale pour sa cantate.
Swan fait enfermer Leach pour trafic de drogue à Sing Sing. Brisé, ayant perdu sa voix, le malheureux compositeur parvient à s’évader, mais se retrouve défiguré en essayant de se faire justice. Laissé pour mort, il revient hanter le Paradise et vend son âme à Swan pour pouvoir finir de composer son oeuvre.



La musique et Phantom Of The Paradise

Phantom Of The Paradise n’est pas une comédie musicale au sens strict du terme. C’est un film qui traite de la musique et donc les chansons s’intègrent à l’histoire mais ne la raconte pas contrairement aux comédies musicales.
Le film datant des années 70, les musiques vont de paire. On a donc une transition entre les 60’s et les 70’s au fur et à mesure que les minutes du film défilent. Pour ceux qui veulent, il y a possibilité d’écouter l’ensemble de l’OST ici.

Toute l’OST a été composée par Paul Williams qui tient le rôle de Swan. Pour ma part, j’adore !! Elle est composée de mélodies pop imparables, alternant le très Happy Days « Goodbye, Eddie, Goodbye », le rock « Somebody Super Like You/Life at Last», le folk de « Special To Me » ou l'ultra romantique et mélancolique « Old Souls ». Et puis, comment ne pas parler de « The Hell of It » débutant avec des guitares au son déchirant pour continuer comme une bondissante comptine, peut-être le morceau musicalement le plus riche de toute la bande originale et qui pour moi, termine le film en apothéose.

Les trois groupes The Juicy Fruits, The Beach Bums et The Undeads sont interprétés tous trois par les mêmes acteurs. De ce fait, De Palma montre que les groupes sont interchangeables et peuvent être très éphémères. Ainsi trois groupes et trois styles différents. Tout d’abord les Juicy Fruits qui ne sont pas sans rappeler la période Grease avec un rock léger. Viennent ensuite les Beach Bums qui sont un ersatz des Beach Boys et leur son rock californien qui donne envie de surfer sur la vague. Et enfin, le noir, l’obscur, le gothique avec The Undeads qui font tout de suite penser au groupe Kiss avec leur maquillage noir et blanc sur le visage.

La musique de Phantom Of The Paradise s’inscrit parfaitement dans le film et lui donne tout son ton. On commence par des sons légers pour aller de plus en plus vers du sombre et du mélancolique. Comme par exemple le titre « Old Souls » qui est une ballade romantique qui intervient juste après la mort de Beef et pendant la trahison de Phoenix avec Swan. La mélancolie et la détresse du Phantom n’en est que plus renforcée grâce à ce titre.



Rappelons aussi la musique qui accompagne la réécriture de l’opéra-rock Faust de Leach, « Phantom’s Theme » qui montre bien toute la douleur rentrée du personnage. La séquence qui le voit composer ce morceau, où les lignes de portées défilent sur l'écran, en même temps que l'aiguille de l'horloge, la bougie qui se consume et les piles de partitions qui s'amoncellent, restent aujourd'hui le pinacle émotionnel du film, puissant et fragile, désespéré, ultime supplique du Phantom à la belle Phoenix.



L’univers de Phantom Of The Paradise

Quand on visionne le film, on ne peut pas passer à coté des trois grandes influences présentes à savoir le mythe de Faust de Goethe, le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et bien entendu le fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux.

Commençons par le fantôme de l’Opéra. Comme dans le roman et les adaptations cinématographiques qui en ont été faites, le heros du film, Winslow Leach/Phantom présente un certain nombre d'ingrédients de l'histoire originale, à savoir qu'il est défiguré et qu'il veut que celle dont il est épris soit la vedette de son opéra. Il hante l’Opéra représenté ici par le Paradise, temple de la décadence et de la musique (comme le fût à l’époque le Studio 54).

Selon Goethe, Faust met en scène un homme qui, en échange de la jeunesse éternelle et de la réussite, promet son âme à Méphistophélès, l'envoyé du Diable. Il accède ainsi au pouvoir ultime. Séduisant, dominateur et extrêmement puissant. Brian de Palma fait de Swan, un Méphistophélès d'un nouveau genre, sévissant dans l'industrie musicale des seventies, et il faut bien avouer que ce personnage dégage un charisme déconcertant, malgré un physique assez quelconque. Faust est ici joué par le naïf Leach qui vend son âme à Swann afin de pouvoir finir sa cantate et l’offrir ainsi à la belle Phoenix.

Et la troisième référence majeure est donc le portrait de Dorian Gray. Swan devient Dorian Gray et le portrait peint est remplacé par une séquence sur bobine de film. Comme dans le roman, c’est l’image qui vieillit à la place de Swan lui conférant ainsi jeunesse éternelle.

D’autres références romanesque ou cinématographique sont présentes dans ce superbe film. Retenons par exemple Frankenstein de Mary Shelley lors de cette scène musicale emmenée par le génial « Somebody Super Like You/Life At Last » ou les membres de The Undeads créent la Créature incarnée par Beef grâce à des morceaux humains pris dans le public.
De Palma lance aussi un clin d’œil au Psycho d’Hitchcock grâce à la mémorable scène de douche de Beef.

Brian De Palma critique de son époque ?

A travers cette exploitation de thèmes classiques, De Palma s'attaque au milieu du show-business, et montre d'un doigt accusateur les maisons de disque qui ont vampirisé de jeunes talents de manière éhontée, usant de leur innocence pour leur faire signer des contrats abusifs.
A travers le personnage du fantôme, De Palma s’interroge sur la place de l’artiste dans un monde capitaliste qu’il ne peut rejeter, sous peine d’être rejeté à son tour.

Par l’image du répertoire, on peut voir que de nombreuses vedettes sont produites par Swan. On peut y voir les noms d’Alice Cooper, de Bette Midler ou de Peter Fonda pour les plus connus. On peut donc se demander si De Palma ne considère pas que ces artistes n’aient pas vendu, de façon métaphorique, leur âme au Diable pour leur assurer gloire et célébrité.

Si De Palma est critique par rapport au show business, il l’est également par rapport à son public. Une foule que le réalisateur décrit assoiffée, insatiable, incapable de penser par elle-même. La mort du chanteur glamour bisexué Beef passe pour partie intégrante du spectacle, un effet spécial concocté dans le seul but de nourrir la foule. Il en va de même pour le meurtre de Swan lors de la cérémonie de mariage avec Phoenix. La foule est pareille à un zombie, prête à accepter tout ce que le système peut lui donner sans se poser la moindre question.

Pour Conclure

Phantom Of The Paradise est un film des 70’s qui s’inscrit formidablement bien dans son époque et qui, je trouve, n’a pas trop vieilli. Il montre très bien les travers d’une société sans pitié où le public est de plus en plus voyeur, en demande toujours plus et où les artistes doivent jouer du spectaculaire et de la surenchère s’ils ne veulent pas tomber dans l’oubli. Ceci est encore un peu vrai de nos jours comme on peut le voir à travers la téléréalité.
Les trois références majeures du film se complètent très bien pour donner un fil conducteur extrêmement bien ficelé et qui tient vraiment la route.

Ce film est comme je l’ai écris en introduction est considéré comme culte par toute une génération de cinéphiles et beaucoup de personnes en font encore référence.
Je citerai pour exemple afin de conclure le cas Bob Sinclar dont le clip de « I Feel For You » ressemble étrangement à Phantom Of The Paradis. Vous ne trouvez pas ?? Voyez vous-même !!

dimanche 12 mai 2013

La Moustache (2005) by Oren

Notes de haut de page : Pas lu le livre. Contient des spoilers.

"Qu'est-ce que tu dirais si je me rasais la moustache ?" demande Marc à Agnès. "Je ne sais pas. Je t'aime avec mais je t'ai jamais connu sans." C’est sur cette question tout à fait anodine entre un couple que démarre ce film.




Car de l’anodin, c’est d’abord ce qu’on nous présente : entre le titre quelconque du film et le début d’histoire d’un couple de bobos parisiens qui vit dans un grand appartement, une invitation à un dîner chez des amis, une vie professionnelle réussie… Une vie normale en bref.
Au début, Marc se cache, Agnès va-t-elle remarquer la surprise qui lui a faite ? Il est amusé, mais déchante un peu quand elle ne voit pas. Ses amis ne remarquent rien non plus. Ses collègues encore moins. Il s’énerve, s’engueule avec Agnès.
"Tu n’as jamais eu de moustache". Tout bascule.


L’enfer c’est les autres

La Moustache nous montre avant tout l’importance de vivre à travers les autres. Quand ceux-ci ne nous remarquent pas, on est plus rien, on ne vit plus. Quand Marc n’est pas remarqué auprès de sa femme, son couple et sa vie ne sont plus. Pourquoi ne remarque-t-elle pas ? Lui joue-t-elle un tour ? Ou est-ce que c’est lui qui devient malade ? Bref, le problème de l’indifférence se pose. Le simple détail futile de se raser la moustache est indifférent à tout son entourage.
Là, une certaine ressemblance avec un film de David Lynch apparaît : folie, schizophrénie, descente aux enfers, trou spatio-temporel, paranoïa… ? Toutes les questions sont permises. Mais c’est bien à de la paranoïa à laquelle on est confrontés (selon mon interprétation). On est brouillés entre rêve et réalité. Qui dit vrai ? Quelle est la vérité ? Il y en a-t-il au moins une ? On s’inquiète. On est frustrés.
Le cauchemar et l’angoisse se confrontent violemment à la tranquillité d’un couple. C’en est dérangeant et troublant.




Une interprétation parfaite

Vincent Lindon est Marc. Il joue au début, s’amuse avec sa femme, puis vient la déception, son regard de chien battu arrive. Puis il est perdu.
Emmanuelle Devos est exquise. Je n’avais jamais vu de film avec cette personne, et à vrai dire, elle me rebutait un peu, mais son rôle, tantôt de femme ne remarquant pas son mari, tantôt de (presque) manipulatrice si je puis dire, est complexe et incroyable. Elle se révèle être d’une importance capitale, puisque c’est elle qui dit ou non si Marc a tort ou raison. Et ici, il a plutôt tort…
Leurs dialogues, souvent ponctués par des silences et de la musique classique nous mènent vers l’incompréhension. Ils essayent de se réparer, de panser leurs blessures, mais tout dégringole après un autre événement ravageur dans la vie de Marc et de sa fameuse moustache.




Un film en demi-teinte

Malheureusement, la dernière partie, là où Marc s’enfuit à Hong-Kong tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et conclut mal cette histoire. On aurait pu continuer cette dernière à Paris, je trouve vraiment inutile d’avoir mené cette fin de film à l’autre bout du monde.
Vous l’aurez compris, on s’ennuie un peu durant cette partie à Hong-Kong.
Incompréhensible pour beaucoup et sans réelle clé pour se faire (sauf l’imagination et des hypothèses), La Moustache est pour certains un film d’intellectuels, laissant pour compte les autres, les ignorants. Le réalisateur et auteur du livre, Emmanuel Carrère ne sait même pas où va son film, où cette folie s’arrête. Troublant.
La fin n’en est donc pas une, pas d’explication, pas de remède sorti de nulle part pour nous dire où se trouve la vérité. C’est peut-être mieux comme cela, même si frustrant de prime abord, une vraie fin nous aurait peut-être déçus. Bref, on est à nouveau dans cette spirale infernale. Que Marc accepte finalement, et sans savoir où ça va le mener…

vendredi 3 mai 2013

Elephant Man (1980) by Wommy




Film réalisé par David Lynch en 1980 sous la houlette de Mel Brooks à la production, il retrace l’histoire réelle de Joseph Merrick (John Hurt), nommé par erreur John dans le film, souffrant de graves difformités congénitales recueilli et secouru par le Docteur Frederick Treves (Anthony Hopkins). Le film rend hommage à Tod Browning et à son film Freaks mettant en scène des monstres de foire.

Le film a été nommé 8 fois aux oscars mais n’a remporté aucune statuette. En revanche, il remporta, entre autres, le grand prix du Festival International du film fantastique d’Avoriaz en 1981 et le césar du meilleur film étranger en 1982.

Synopsis
Londres, 1884, en pleine époque victorienne, et alors que les monstres de foires attirent un large public, celle de l’homme éléphant promet un spectacle horrible. Le Docteur Frederick Treves, grand chirurgien renommé, et intrigué professionnellement parlant par les malformations physiques de celui-ci, aimerait l’examiner. Il découvre John Merrick, un jeune homme de 21 ans, présentant d’extrêmes difformités, maltraité et malade. Il le recueille au sein de l’hôpital, et contre toute attente, découvre qu’il est capable de communiquer et surtout pourvu d’intelligence, de compréhension, de culture et d’un certain raffinement. Avec l’aval du conseil d’administration de l’hôpital et sous la protection de son directeur, John Merrick y obtient une chambre à vie, fait beaucoup parler de lui dans les journaux, et se lie d’amitié avec des gens de la Haute Société londonienne. Cependant son « propriétaire » au sein de la foire, n’est pas bien loin et est prêt à tout pour récupérer son gagne-pain.


John Merrick : People are frightened by what they don't understand.


De la réalité…



Le film se base sur la biographie du Docteur Treves, devenu avec le temps l’ami de Joseph Merrick, The Elephant Man and Other Reminiscences et sur le livre d’Ashley Montagu The Elephant Man, a Study in Human Dignity.
Le Docteur Treves présente l'Homme Éléphant à la société de pathologie de Londres comme un cas de difformité congénitale extrême. On a longtemps cru qu’il souffrait de neurofibromatose de type I dite aussi maladie de Recklinghausen, maladie neurologique héréditaire. Cependant des analyses ADN effectuées sur ses ossements auraient révélé qu’il souffrait du syndrome de Protée, une autre maladie génétique qui affecte la croissance des tissus et produit des déformations. Mais à l’heure actuelle nous ne pouvons déterminer avec certitude la pathologie dont il souffrait.
La légende, alimentée par Joseph Merrick lui-même, voulait que ses malformations proviennent du fait que sa mère lors de son 4ème mois de grossesse avait manqué d’être piétinée par des éléphants lors d’une parade. Cette explication est d’ailleurs reprise dans le film de Lynch via la scène d’ouverture et racontée par le « propriétaire » de Merrick à Treves.
Il aura fallu 12 heures quotidiennes de maquillage pour transformer John Hurt en John Merrick, et on ne peut que féliciter cet incroyable travail plus vrai que nature. Ce maquillage a été réalisé à l’aide de plâtres qui avaient été à l’époque directement moulés sur la tête de Joseph Merrick.


…à la fiction



David Lynch signe ici son plus grand chef d’œuvre, un film authentique, transpirant de tolérance et d’humanisme. Comment ne pas être bouleversé par la vie hors normes de John Merrick ?
Le coté dramatique et historique est renforcé par le choix de Lynch pour le noir et blanc conférant au film une esthétique toute particulière. Les reproductions du Londres victorien et les costumes sont bluffants, tous les acteurs jouent à la perfection… Anthony Hopkins et son incroyable charisme, John Hurt et son interprétation impeccable malgré la difficulté de jouer un tel personnage.
On retrouve bien la patte de Lynch avec des passages oniriques (scènes d’ouverture et de fin) hypnotiques qui nous emportent dans un autre monde, le tout ponctué par une magnifique bande son hyper travaillée et l’émouvant Adagio pour cordes de Samuel Barber qui nous file des frissons et la larmichette à l’œil. Quasiment toutes les scènes sont cultes, que ça soit l’arrivée de Merrick à l’hôpital, la récitation du psaume 23 de la Bible révélant sa culture, la traque dans la gare, la scène au théâtre ou encore la fatalité, se sachant condamné mais heureux.
Malgré une mise en scène plutôt classique et linéaire, le film garde une certaine part d’ambiguïté. Malgré les apparences, John Merrick ne reste-t-il pas une bête de foire ? En effet Treves le sort des griffes d’un homme mauvais et sans scrupules mais en l’emmenant à l’hôpital ne le change t’il tout simplement pas de cage ? Le chirurgien s’empresse d’en faire un sujet médical intéressant pour sa carrière, une célèbre actrice de théâtre attirée par la publicité qu’elle pourrait en retirer organise des rencontres, aussitôt copiée par la haute bourgeoisie. Sans s’en rendre compte il devient à nouveau une attraction, ces agissements sont dénoncés par l’infirmière en chef qui met le doute dans l’esprit du Docteur Treves. Anthony Hopkins joue d’ailleurs son personnage à la perfection laissant toujours planer une ambiguïté sur ses réelles intentions.
L’humanité de John Merrick n’est pas remise en cause à la fin du film, au contraire, mais Lynch n’exclut jamais en filigrane la cruauté et l’hypocrisie du peuple et des bourgeois.


John Merrick : I am not an elephant ! I am not an animal ! I am a human being ! I am a man !


J’ai vu le film il y a très très longtemps (genre 20 ans) et quand je l’ai revu la semaine dernière, j’ai pu mesurer l’impact que ce film avait eu sur moi, tellement je me rappelais très nettement de nombreuses scènes, notamment la scène d’introduction et la scène de fin.

Enfin un film de David Lynch qui ne nous laisse pas sur notre faim avec 100 questions en suspens !
En résumé, un chef d’œuvre que chacun se doit de voir au moins une fois dans sa vie !


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