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mercredi 27 octobre 2010

Les bandes noires by Cowboy

Bonjour, citoyens cinéphiles.

Aujourd’hui, nous allons percer l’un des plus grands mystères du cinéma : les bandes noires. Pourquoi n’utilisent-on pas l’intégralité de nos écrans ? Pourquoi ces affreuses bandes noires viennent obstruer une partie de notre vision ?

La réponse tient en un mot : le format.

Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’à ses origines, le cinéma était muet. Les 35mm de la pellicule, format standardisé très rapidement, et qui n’a pratiquement pas évolué depuis, étaient donc dévolus entièrement à l’image. Projeté, ça donne un aspect que nous connaissons bien, le 4/3, aussi appelé 1,33:1, longtemps resté la norme en télévision. Si on balance du 4/3 sur un écran 16/9, par exemple, on aura des bandes sur les côtés. Moche, hein ? Bon, bien sûr, à l’époque, la télé n’existait pas, donc on s’en foutait un peu, il fallait juste un écran pour projeter le film.

Avec l’invention du cinéma parlant, il faut réussir à placer le son sur la pellicule. Bam, on a une image carrée, format 1,375:1, et l’apparition des bandes noires. Et puis la télé arrive dans les foyers dans les années 50, donc le cinéma doit tenter de garder son public en offrant un aspect spectaculaire. C’est l’avènement des formats larges. 1,66:1 en Europe, 1,75:1 en Italie et 1,85:1 aux USA sont des formats dits « panoramiques », où l’on perd en hauteur au profit de la largeur. De nos jours, une bonne partie des films sortent en 1,85:1.
On invente aussi le Cinemascope, du 35mm anamorphosé, c'est-à-dire qu’on filme en comprimant l’image (dans un rapport de 2:1), et quand on projette, on l’étire, ce qui provoque une petite perte de qualité. Ça donne de l’aspect 2,35:1. Panavision, Vistavision et Technovision sont des variantes de ce procédé.



On se met aussi à utiliser de la pellicule 70mm, qui permet d’avoir une meilleure qualité mais qui coûte extrêmement cher, sans compter qu’il faut un équipement spécial pour en projeter. Ce sont donc les plus grosses productions qui en bénéficient. Le procédé IMAX est rendu possible grâce à cette pellicule 70mm, puisqu’en augmentant la taille de l’écran, on compense la perte de qualité (qui serait trop importante avec du 35mm).

Aujourd’hui, on choisit le format d’un film en fonction du budget et des prétentions artistiques que l’on a. Rien ne sert de prendre un truc large si on veut filmer un huis clos, alors qu’il paraîtrait illogique de prendre un format carré pour filmer des paysages.

Il faut savoir quelques petits trucs :
-on peut gonfler du 35mm en 70. Comment ? J’en sais rien, allez sur wikipédia…
-quand on fait les prises de vue d’un film, on a deux possibilités : la méthode hard matte qui consiste à mettre des caches devant la caméra là où il y aura les bandes noires, et la méthode soft matte qui consiste à tout filmer, et à réduire ensuite pour donner du widescreen ou tout laisser, ce qui donne du fullscreen (et fait voir des trucs qu’on ne devrait pas voir, genre câbles, perche…). En Europe, on filme toujours en hard matte, ce qui n'est pas le cas du marché américain, où, le cas échéant, les deux versions sont proposées en DVD.
-quand on projectionne un film dans une salle, on a tout intérêt à dégager les bandes noires en utilisant des caches, sinon on verrait l’usure dessus. Vous savez, là, les espèces de tâches. Et puis il faut se servir du bon objectif, sinon il manquera des bouts d’images.

Bon, j’espère ne pas avoir dit trop de conneries…

Ci-joint, un petit lien qui permet de voir les moyens mis à dispositions pour diffuser un film à partir d'un format donné, avec les inconvénients que cela entraîne: bandes noires, déformations, ou perte d'une partie de l'image.

lundi 25 octobre 2010

A Serious Man de Joel et Ethan Coen (2009) by Cowboy

Je l'ai bien compris ici, tout le monde n'est pas fan des frères Coen et, à plus forte raison, de leurs comédies et de leur sens de l'humour si...particulier (et pourtant bien présent même dans leurs films les plus sombres).

Leur prochain film, A Serious Man, va débarquer le 20 Janvier dans les salles françaises. Et contrairement à ce que son titre semble laisser entendre, Joel et Ethan nous livre une nouvelle comédie, directement après Burn After Reading. Le sujet du film lui aussi ne semble pas, de prime abord, porter à rire. C'est la première fois que les Coen traitent de leur religion, le Judaïsme. Le film raconte l'histoire d'un père de famille ordinaire dans les années 70, professeur à l'université, et dont la vie semble se désagréger sans qu'il ne parvienne à comprendre pourquoi. Il va tenter de lutter contre le destin et de trouver des réponses, se tournant tout naturellement vers la religion.



J'ai eu l'opportunité de voir le film en Angleterre un mois avant sa sortie française. Et en toute honnêteté, j'éprouvais un peu d'appréhension, pour 3 raisons, dont deux vous concerne peut-être, tandis que la dernière est plus anecdotique et personnelle.
D'abord, le sujet du film. Pour un goï ignorant des traditions judaïques comme moi, j'avais une crainte sérieuse de tomber sur un film suffisamment ésotérique pour ne pas me laisser rentrer dans un univers qui, à priori, n'est pas le mien, et dont j'ignore tout si ce n'est quelques rares clichés.
Ensuite, si ce n'est pas la première fois qu'ils sortent deux comédies de suite (The Big Lebowski puis O'brother, Intolérable Cruauté puis Ladykillers), alors qu'ils pourraient choisir d'alterner entre films noirs et films plus légers, une légère appréhension s'installait à l'idée qu'une déception m'attendrait peut-être, suite à la demie-déception d'un Burn After Reading poussif et mineur, brisant la continuité quasi-parfaite de leur filmographie, qui n'a connue que quelques baisses de régime rapidement corrigées.
Enfin, et là il ne s'agit que de moi, j'allais voir pour la première fois une comédie slapstick aux dialogues vifs et acerbes dans la langue de Shakespeare, sans l'aide de sous-titres, et je doutais de mes capacités de compréhension.

Mais je peux vous rassurer. Je suis ressorti du cinéma plus rassuré que jamais. A l'exception d'une scène d'ouverture réellement obscure (ce qui est sans doute délibéré), le film est clair et limpide (tout du moins, comme un film des Coen peut l'être, mais pas moins qu’un autre, j’entends…), les références religieuses sont, si ce n'est expliquées, capables d'être devinées. Mais surtout, ce film est entièrement Coenesque. On retrouve tous les thèmes chers aux deux frères: l'argent, le hasard, l'absurde, le anti-héros, l'incompréhension, les rêves. J'aurais même tendance à dire que ce film est l'un des plus universels et des plus accessibles qu'ils aient produit. Contrairement au financiers du Grand Saut, aux avocats d'Intolérable Cruauté, aux extraordinaires bras cassés de Ladykillers, les personnages sont ici très réalistes, et, à l'instar du Big Lebowski, les Coen semblent peindre à nouveau les gens comme vous et moi, comme c'était aussi le cas dans Fargo, Arizona Junior (quoique j'émets plus de réserves sur la crédibilité de celui-là) ou Blood Simple. C'est aussi, je pense, leur comédie la plus sombre, on y rit du malheur d'un autre, de la mort, d'une institution aussi majestueuse que la religion. Et, comme le préfigurait déjà Burn After Reading, ne comptez pas sur un happy end traditionnel.

Au delà d'un scénario qui, je vous l'ai dit, est parfaitement compréhensible, mais qui est aussi bourré de bonnes surprises et d'originalités, le film est aussi doté d'une interprétation sans faille. Véritable antithèse du film précédent sur ce plan là, ce ne sont que des acteurs très peu connus qui peuplent le film. Tout juste peut-on reconnaître Richard Kind (de Spin City) et Simon Helberg (de The Big Bang Theory). Mais c'est bien la preuve qu'un relatif anonymat n'est pas forcément signe d'amateurisme. Michael Stuhlbarg, à ce titre, issu du théâtre, et qui joue son premier rôle principal au cinéma, est tout simplement remarquable en père de famille désemparé.



Graphiquement, c'est du grand Coen. Le côté 70's y est magnifié, la photographie, signée à nouveau Roger Deakins, est superbe. Il est aussi à noter, si je ne m'abuse, que A Serious Man contient le premier plan de nudité frontale (féminine) dans un film des Coen. Je ne parviens pas à me souvenir de grandes scènes d'érotisme dans leur film, simplement d’une scène assez crue mais filmée dans un impressionnant clair-obscur dans Blood Simple, et d'une autre scène de sexe hors champs dans Burn After Reading. Une grande première donc, mais je vous laisse la surprise de la découvrir sans rien dévoiler de plus. La B.O. m'a également frappée, les Coen ont aussi pioché dans les tubes hard-rock des 70's, et quelle ne fut pas ma surprise d'entendre du Jimi Hendrix ou du Jefferson Airplane. Musique qui aura même une certaine incidence sur le scénario.

En bref, je ne peux que vous conseiller d'aller voir cette nouvelle production estampillée Coen. Drôle, touchant, beau et loin d'être inaccessible, vous pouvez y aller en toute sérénité. Ce film est tout simplement en train de prendre la deuxième place des meilleures comédies des Coen, et dieu sait que j'apprécie O'Brother et Arizona Junior énormément. En tout cas, moi, je ne manquerais pas d'aller le revoir, notamment pour comprendre les quelques répliques qui m'ont échappé à la première vision.

Spielberg et les juifs (création) by Micab

Que ceux qui à la simple lecture de ce titre lève un sourcil étonné n’aient pas peur. Je ne vais pas vous emmener dans des réflexions aussi soporifiques que celles du Cahier du cinéma, je n’en ai pas la prétention, le talent et encore moins l’envie.

Il s’agit avant tout de remettre le cinéaste face à ses origines et la manière dont il agit avec elles. Pourquoi ? Parce qu’elles agissent beaucoup plus profondément qu’il n’y paraît et ce dans plusieurs de ses films.
Spielberg un simple réalisateur juif et pro-israélien ? Pas si simple…

Geek par excellence, Spielberg est né avec une caméra dans la main. Pas la peine de revenir sur la légende où à l’instar de son personnage dans Attrape moi si tu peux, il se baladait à 17 ans dans les studios Universal avec un attaché case à la main sans accréditation pour finir par devenir leur homme providentiel.
Spielberg vit à contretemps de ses pairs, et en adéquation complète avec les spectateurs du monde entier. Au moment où il commence à être reconnu pour son travail dans les années 70, Hollywood vit son époque la plus réaliste et surtout la plus politique. Il faut dire que la présidence de Nixon aura apporté des films comme les 3 jours du condor ou les hommes du président. Très fortement influencé par la nouvelle vague, les réalisateurs vedettes sont des "jeunes loups" à qui tout est promis, et ils ont pour nom : William Friedkin, Brian DePalma, George Lucas, Francis Ford Coppola, Martin Scorcese… Ils ont réalisé des films comme le parrain et sa suite, vol au-dessus d’un nid de coucou, French Connection, Taxi Driver etc etc.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Spielberg est à l’opposé. Face à ce cinéma réaliste, il invente les codes du blockbuster avec les dents de la mer, et il continuera dans cette veine, avec les Indiana Jones et consort.
Sa particularité, raconter une histoire dans le milieu banal de la classe moyenne américaine. C’est-à-dire la banlieue, des marques reconnaissables (McDo entre autres), des maisons aussi semblables les unes aux autres, un noyau familial plutôt fragile et aussi l’ennuie profond. Les personnages de Spielberg s’emmerdent à 100 sous de l’heure avant l’arrivée d’un événement qui va les contraindre à changer leur vie. Exemple dans ses réalisations : E.T. évidemment, rencontre du 3e type, les dents de la mer, la quatrième dimension, plus tard la guerre des mondes ou A.I. et dans une de ses production le premier Poltergeist.



Ce n’est pas un hasard. Spielberg met dans ses films beaucoup de son enfance qu’il décrit comme celle d’un solitaire rejeté par ses camarades parce qu’il ne faisait pas parti de la wasp, parce qu’il était juif et parce que ses parents étaient divorcés. Ses efforts d’intégration seront finalement récompensés par le cinéma. Il réalise son premier court métrage très jeune et il sera même projeter dans son lycée avec beaucoup de succès. Son envie de faire partie de la majorité, et quelque part d’être un américain moyen se sentira beaucoup dans ses premiers films, il n’hésite pas à montrer ce que ces pairs appellent le vulgaire (en gros les grandes marques américaines type Coca-Cola) tout simplement parce que ça fait plus réel. Il y est attaché comme à une famille.
Toute marque de judaïté est complètement absente de ses premières réalisations. Volontairement. A part peut-être dans les aventuriers de l’arche perdue, où le trésor cherché par Indiana Jones sont les tables des 10 commandements, lois fondatrices du peuple juif en Israël, et encore… Il filme l’Amérique et le monde telle qu’il les voit, telle qu’ils semblent être, telle qu’il a envie qu’ils soient. C’est pour cette raison qu’on a toujours reproché à Spielberg d’être un cinéaste un peu naïf.

Dans les années 80, le réalisateur est donc un homme reconnu mais jamais récompensé malgré plusieurs nominations comme meilleur réalisateur. Sa première incursion dans le classicisme académique des films à Oscar sera la couleur pourpre qui révèlera Whoopi Goldberg et Oprah Winfrey. Très attaché à la "cause noire" durant sa jeunesse au moment du civil right movement, justement à cause du rejet dont il est victime, ce projet était prévu pour lui donner la reconnaissance qu’il espérait. Ce film détient un triste record, 11 nominations et aucune statuette… personne n’a fait "mieux" depuis !
Spielberg souffre de ce "rejet". Et quoi de plus naturel que de se retourner vers ce qu’on connaît le mieux : soi-même, sa famille, son histoire, justement quand tout ne va pas aussi bien qu’on l’espérait ?



Ce qui donne en résumé très rapide une des raisons de l’implication du réalisateur dans la liste de Schindler, une sorte de retour aux sources.
Et l’histoire n’est pas facile à mettre en place. Il choisit de parler d’un industriel nazi sauvant des juifs des camps d’extermination et finalement de la mort, un personnage qui est donc très ambigu. Pourtant c’est une réussite sans égal, tant au niveau critique, qu’au niveau populaire. C’est le film qui a fait prendre conscience à Steven Spielberg une judaïté qu’il avait jusqu’à présent rejetée. John Williams faisant appel pour la bande originale du film au violoniste juif Itzakh Perlman apportera sa touche personnelle au dessein du réalisateur qu’il aura suivi tout au long de sa carrière.

Enfin récompensé à sa juste valeur, et reconnu dans le monde entier comme le cinéaste le plus emblématique d’Hollywood, Spielberg va aller encore une fois aller à l’encontre de ce qui se fait, le cinéma grand spectacle qu’il a contribué à créer, pour aller vers des films plus intimistes et surtout plus politiques suite aux attaques terroristes du 11 septembre 2001.
Un des projets les plus emblématiques de cette période est Munich qui raconte la revanche officielle de l’Etat d’Israël face au massacre de l’équipe nationale olympique lors des JO de Munich en 1972.
Spielberg passe alors du statut de héros, créateur et soutien financier de la fondation pour la shoah, à celui d’antisémite. On parle de lui en des termes peu élogieux, lui reprochant sa conversion tardive ou son implicite reconnaissance de la Palestine dans le film, on lui demande de s’occuper de films plus légers…



Munich marque donc un tournant. Ce qui a toujours été une source d’inspiration, que ce soit pour gommer sa judaïté ou au contraire en faire un étendard, devient en un film sinon un problème, au moins un motif de rupture avec une partie de son public.
Depuis le réalisateur n’a réalisé que le très mauvais Indiana Jones 4. Que nous réserve l’avenir à partir de ce constat ? Lui seul le sait…

L'évolution non-stylisée des grandes dents (création) by Jim

Que ce soit à la télévision ou au cinéma, aujourd'hui, après l'ère des pétasses blondes qui se masturbent devant des séries pour adolescents en parlant de la crise du pétrole, nous sommes dans une période où les vampires tiennent une place plus que primordiale.
Mais d'où vient ce changement d'atmosphère, privilégiant les dents longues, les refrains sanguinolents? Surtout que dans la façon dont est traité le thème du vampire, il y a une dualité percutante : soit il s'agit d'un monstre assoiffé de sang avide de jeunes adolescentes en chaleur qui hurlent au lieu de courir ou de se parfumer avec de l'ail, soit il s'agit d'une ombre humaine, devenue immortelle et dont le souhait le plus cher est la rédemption. Une sorte de personnage écorché, tiraillé entre son passé – qui mérite bien sûr le qualificatif d'- abominable. Le premier type de vampire est évidemment celui des films d'horreur/épouvante (bien que la seule chose qui fasse frissonner soit, de manière générale, les scénarios hyper évidents et stéréotypés), le second celui de Twilight (on ne va pas vous faire un dessin, c'est un peu une métaphore du bad boy trop méchant qui a décidé de devenir un poète maudit version nanar romantique), de True Blood, et sans doute d'autres choses connues ou inconnues, ça dépend de la variable x dans un contexte y donné.
(Marquons quand même une parenthèse pour déclarer que dans True Blood, les vampires ne sont pas tous kikoo-mignons, ils sont dark ténébreux avec des envies de sucer votre sang, surtout si vous êtes bonne, 24 ans, blondinette, gros seins, fille facile).



La deuxième image du vampire – celle du pauvre type qui se sent coupable d'avoir enlevé tant d'innocentes vies – est bien entendue celle qui est surexploitée pour le moment. Il y a quelques années, les autres Bela Lugosi, Christopher Lee étaient des figures mêlant érotisme et horreur. Citons très vite les burlesques Le Bal des Vampires, Dracula mort et heureux de l'être, Buffy the Vampire Slayer, des oeuvres où le vampire est toujours une saloperie suceuse de sang, qu'il faut détruire avant qu'elle nous avale tout crus.
Malgré cette imagerie très négative, avec des films comme Entretien avec un vampire (Brad Pitt y joue Louis, un type devenu vampire sans vraiment l'avoir voulu, tourmenté par Lestat, dandy aux tendances bizarres) où le personnage principal ne se nourrit pas de sang humain, le vampire devient celui qui demande pardon, qui, malgré sa condition de "démon" en vient à vouloir devenir un homme et à éprouver, notamment, des regrets.
Twilight, fable pré-pubère sur le fait que les méchants peuvent être gentils en vrai, s'ils sont apprivoisés, a remporté un succès pharamineux, contre toute attente des sceptiques. Il est vrai que le scénario ne vaut pas un clou, mais cependant, ça marche : les salles sont combles, les livres, films et produits dérivés se vendent comme des petits pains au chocolat, elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline, de l'attendre avec un petit bouquet d'églantines.
Une fine analyste pourrait dire (en parlant de Twilight) que l'image de l'homme (le sexe masculin hein), telle qu'elle est présentée, coïncide avec celle du prince charmant (pas si charmant quand il allonge les crocs) : il ne larguera pas sa dulcinée pour une sombre histoire de canal déférent avec une plus jeune, plus intelligente ou à plus grosse poitrine, ce qui l'intéresse, finalement, c'est la personne telle qu'elle est, il a l'éternité pour vous supporter, peu importe que vous soyez inintéressante et emmerdeuse, vaut mieux être mal accompagné que seul à bouffer du sang de rat d'égout.

Si cette image moderne montre un côté plus gentil, adieu le côté "bête de sexe, envoûtements à gogo, viens ici, que je te mette ma grosse frite là où je pense".
Ici, rapide comparaison entre True Blood où chaque épisode semble avoir été étudié pour contenir un certain quota de nichons, de fesses, de soupirs enragés de plaisir, et Twilight, où l'amour courtois façon "attendons le bon moment, j'ai jamais trempé ma biscotte, je veux pas que notre histoire se base là-dessus, tu risques d'être déçue poupée".
D'une façon plus subtile (quoique), la sensualité était abordée dans, par exemple, Dracula de Francis Ford Coppola, où, avec le regard d'un amoureux transi, Gary Oldman semblait dire à Wineforever Ryder "si nous copulions sur le lit, comme deux écureuils normands en pleine séance de méditation ? "




Est-ce tout simplement la transposition des vampires, créatures anciennes et pas vénérées, dans un monde désenchanté comme celui d'aujourd'hui, qui a tendance à nuire à l'image de "vilain être qui fout le bordel et suce tout ce qui bouge à la façon Clara Morgane "? A l'époque où on sait que c'est à cause de dérèglements chimiques dans le cerveau que les gens deviennent dépressifs, que l'économie domine toute forme de vie, les émanations érotico-surnaturelles morbides que représentent les vampires n'ont plus de sens. C'est pourquoi leur insertion dans notre société passe pour une belle connerie, qu'on épice en les rendant gothiques (si, si, le bar de True Blood), et dans presque tous les cas ; bourrés de fric, à croire que les billets sortent de leurs pores.
Non pas que je dise tout ceci dans le simple but de dire "c'était mieux avant, quand des bons acteurs incarnaient des gueules de fromage blanc meurtriers, et que les histoires faisaient froid dans le dos", je ne fais que constater une évolution assez... il n'y a pas de mots pour décrire le monde et ses influences, dans cinquante ans, un sage sociologue nommera cette décennie "la pseudo-sentimentalisation des choses". Ok.
Bon, sur ce, je vais aller dehors, là où il n'y a personne pour me causer de vampires.

Jonathan Demme & l'homophobie (création) by Sadako

Bonjour, me revoilà parmi vous avec un article un peu particulier, pour vous parler de deux films sur lesquels je travaille actuellement: Le Silence des Agneaux (ah bon?!) et Philadelphia.



De prime abord, ces deux films n'ont pas grand chose en commun me direz vous, Le Silence des agneaux est un film qui relève du genre de l'horreur, du serial-killer, du thriller psychologique, tandis que Philadelphia tend vers le drame social.

Dans ce cas, qu'est ce qui rapproche ces deux œuvres? Tout d'abord leur réalisateur commun, Jonathan Demme, et le fait qu'ils aient tous deux suscité de fortes réactions de la part de la communauté homosexuelle.

Commençons par Le Silence des agneaux, sorti en 1991, je vous ai déjà cassé les pieds il y a quelques mois avec ce film, mais je vais tout de même vous faire une ébauche du synopsis, pour ceux qui auraient raté le cours!
Une jeune recrue du FBI, Clarice Starling (Jodie Foster) se voit confier une part de responsabilité importante dans l'enquête sur le tueur en série Buffalo Bill. La jeune Clarice est chargée d'inciter Hannibal Lecter (Anthony Hopkins) à apporter son aide à l'enquête.Lecter est un terrible serial killer cannibale mis sous les verrous par l'agent Will Graham dans l'opus précédent: Dragon Rouge. Hannibal, psychiatre réputé, va aider Clarice à identifier et appréhender Jame Gumb, aka Buffalo Bill, ainsi qu'à régler certains de ses problèmes personnels, mais ceci est une autre histoire.

Les deux personnages qui ont provoqué des remous dans la communauté homosexuelle sont Jame Gumb, qui capture et tue des jeunes femmes pour se confectionner un manteau de femme avec leur peau, et l'agent Clarice Starling.

Jame Gumb (Ted Levine) est un personnage véritablement noir, bien plus monstrueux encore qu'Hannibal Lecter. Buffalo Bill est mentionné comme homosexuel au début du film, au vu de sa relation avec Benjamin Raspail, puis Lecter le dépeint comme transsexuel, en expliquant qu'il y a de très grandes chances que Buffalo Bill ait déposé des demandes auprès des hôpitaux locaux pour subir une opération de changement de sexe.
Jame Gumb présente de nombreuses caractéristiques généralement attribuées aux homosexuels, il parle de manière efféminée, il possède un petit bichon blanc du nom de Précieuse, on sait de lui que c'est un couturier très habile, il se décolore les cheveux... Il a également le téton percé et porte un tatouage étrange au niveau des côtes.
Buffalo Bill est également un travesti, on le voit presque nu dans une scène, portant uniquement une sorte de peignoir féminin, maquillé, son sexe caché entre les jambes pour ressembler à une femme.



Jusque là rien de bien dramatique vous me direz, chacun fait ce qu'il veut de son corps, mais faire un sérial killer d'un homosexuel a été très très mal perçu. Au début des années 90 la communauté gay était très mal acceptée notamment à cause de la recrudescence du sida, qui leur était généralement assimilée, l'amalgame étant fortement ancré dans les esprits. Jonathan Demme ainsi que le roman de Thomas Harris ont été violemment attaqués par les activistes gay pour avoir donné une telle image du personnage de Buffalo Bill.

L'association de la communauté homosexuelle et d'un personnage aussi meurtrier et violent a particulièrement été critiquée, puisque d'après des études psychiatriques ce sont des individus généralement pacifiques et non violents.Le film de Jonathan Demme a donc été premièrement perçu comme homophobe.

Le personnage de Clarice Starling au contraire a été perçu de manière très positive, que ce soit par la communauté féministe ou lesbienne. En effet la jeune agent du FBI est un exemple nouveau de ce que peut être la femme dans le film d'horreur ou de détective de manière plus générale. Clarice est très intelligente, forte, indépendante, elle mène l'enquête pratiquement seule de bout en bout et parvient à sauver la jeune Catherine des griffes de Buffalo Bill (a qui elle colle un bon pruneau au passage). L'héroïque Clarice balaye a grands coups de pieds les stéréotypes habituels et donne à la femme une place active loin du rôle de victime potiche et faible dans les films d'horreur conventionnels.
Certains courants de pensée un peu trop extrêmes à mon sens ont absolument tenu à voir l'homosexualité en Clarice, ainsi qu'en Jodie Foster, qui est très protectrice et secrète quant à sa vie privée.

Clarice a ouvert la porte a de nombreux rôles de femme détective efficace, et a toujours de l'influence aujourd'hui, prenez simplement Kate Beckett dans la série Castle, ou encore Temperance Brennan dans Bones...



Nous sommes en 1993, et Jonathan Demme réalise un nouveau film, Philadelphia. Le film aborde des thèmes très délicats comme l'homosexualité, l'homophobie et le sida.Il s'agit de l'histoire d'un brillant avocat homosexuel, Andrew Beckett (Tom Hanks), atteint du virus du sida. Il se retrouve démis de ses fonctions suite à une soi-disant histoire de papiers égarés dans une affaire importante. Le fait est que les lésions provoquées par sa maladie ont été remarquées, et qu'il ne s'agit que d'une conspiration pour se débarrasser de lui à cause de son état et de son orientation sexuelle. Beckett en est intimement convaincu et demande conseil à plusieurs hommes de loi, dont un avocat ouvertement homophobe Joe Miller (Denzel Washington).

Celui ci refusera d'abord de prendre le cas, et ira même jusqu'à demander à un médecin si il a pu contracter le sida en serrant la main de Beckett. Miller ouvrira les yeux petit à petit et finira par se ranger aux côtés de Beckett pour l'aider à préparer son argumentation au tribunal contre la firme qui l'accuse d'incompétence et d'avoir menti pour cacher sa maladie. La peur et l'ignorance sont principalement en cause. S'ensuit un procès véritablement bien mené qui tranchera en faveur de Beckett, qui malheureusement succombera à sa maladie quelque temps après, laissant son compagnon Miguel(Antonio Banderas) seul après leur lutte acharnée.



Le film attaque de manière très habile l'homophobie, la firme et le directeur du cabinet de Beckett sont véritablement diabolisés et tournés en ridicule. Le personnage de Joe Miller est un excellent exemple, il apparait tout d'abord comme un homophobe ignorant, puis au contact de Beckett il apprend à connaitre et à respecter les homosexuels. Le film est également très instructif quand au mode de transmission du sida, remplissant ainsi une fonction informative auprès du public. Jonathan Demme réalise un film qui à la fois dénonce les abus homophobes dans le milieu du travail, brosse un portrait positif et élogieux de la communauté homosexuelle, et invite à leur porter un nouveau regard, ainsi qu'aux malades touchés par le sida.

Le réalisateur combat donc les préjugés, à l'aide d'un scénario bien ficelé, d'un casting prestigieux et efficace.
Philadelphia a été un premier pas au cinéma pour briser les tabous de l'homosexualité et du sida, et faire évoluer les mentalités à travers le monde de manière efficace. Demme s'est vu salué par la communauté gay, et le film fait toujours autorité en la matière.

Les deux films ont été largement récompensés et salué par le public bien qu'ils soient totalement différents, mais il parait impensable de qualifier Jonathan Demme de réalisateur homophobe.

Babel de Alejandro González Inárritu (2005) by Santiago



▪ Tu as vu Babel?

Oui

▪ Tu as aimé?

Heu ...

▪ C’est long hein!

Oui mais comment dire ..Il y a trop de plans trop longs.

▪ Attends .. C’est pas si simple. Le réalisateur prend le temps de bien mettre ses personnages en place, de planter “les décors”. C’est un film tout simple et complexe mais pas si compliqué.

Moi j’ai rien compris. Y a pas d’histoire.

▪ Pas d‘histoire !!!!! M’enfin, c’est un film qui raconte DES histoires !! Des histoires qui se croisent, qui ont un dénominateur commun.

Et pourquoi Babel ? Je croyais à un film historique moi ... comme Gladiator.

▪ La Tour de Babel ? C’est un récit biblique. Les hommes voulaient construire une tour si haute qu’ils pourraient se hisser plus haut que Dieu. Pour saboter leur entreprise, Dieu leur jeta une malédiction: ils se mirent à parler plusieurs langues. Si bien qu’ils ne purent plus se comprendre et le chantier fut impossible. Mais il faut le voir comme une métaphore.. Penses-tu réellement que les différentes langues soient un obstacle entre les peuples ? Regarde les gens entre eux: dans une même maison, une même école, une même usine, un même pays .. Ils parlent la même langue mais ne savent pas se comprendre ...

Oui Ok mais c’est quoi le sujet du film alors ? Le hasard ? J’ai lu un truc où on le comparait à “L’effet Papillon”.

▪ Ha! L’effet Papillon .. Oui il faut le prendre au sens premier. C’est une expression inventée par un mathématicien, un théoricien du Chaos : Un battement d’aile de Papillon à Pékin peut provoquer un ouragan à Los Angeles. C’est sensé mettre en évidence l’effet de causalité.

Quoi?

▪ La causalité ? L’enchaînement des événements. Le lien de cause à effet entre les choses.

Oui ok .. Mais c’est un film qui parle de quoi alors?

▪ De ce que tu veux. Il y a tous les ingrédients pour en faire un film contre l’exclusion, contre le racisme, les langues différentes, de la difficulté de communiquer.

Contre les armes?

▪ Oui !! Exactement, le film n’est pas un réquisitoire contre les armes comme l’aurait fait Michael Moore mais voilà .. Une arme est là : il doit y avoir un mort.
Mais tu peux aussi y voir la problématique de la différence, un film sur les handicaps, sur le désespoir, sur la solidarité, sur la superposition possible ou impossible des cultures
.

Oui, j’ai bien aimé le sourire de Cate Blanchett quand la vielle dame lui fait fumer son .. son tabac.

▪ Oui, c’est un beau moment.

Sinon, j’aurais bien attendu de le voir en DVD.

▪ Et bien là, je t’avoue que si je l’avais regardé en DVD chez moi, j’aurai décroché avant la fin. Je me serais levé plusieurs fois et j’aurais fini par l’écouter à distance tandis que là au cinéma, tu es assis, tu ne bouges pas et petit à petit, tu en prends plein la tronche. Les images sont remarquables et demandent un très grand écran. Et la musique ! D’habitude, je zappe la musique quand je regarde un film, impossible pour moi d’entendre quand je suis tout à regarder l’image, à écouter les dialogues et à observer les détails de mise en scène. Mais là la musique prend parfois la première place. Non, vraiment, j’ai trouvé ce film remarquable.

Ouais ... j’avais pas vu ça comme ça. M’enfin .. Brad Pitt.. Je m’attendais à autre chose ..

▪ Ha ! Tu as encore trop Fight Club en tête. Tu veux savoir? A part 3 vedettes, tous les autres comédiens ont été trouvé sur place, de vrais nomades du désert qui n’avaient jamais vu une caméra. Et le choix de Brad Pitt et Cate Blanchett .. À mon avis c’est une décision des producteurs. Ce film n’a pas besoin d’eux!! Mais j’admet qu’ils sont vraiment remarquables !!



Maintenant que tu le dis .. Je me souviens d’une chanson qui raconte qu’un jour un type plante une graine, attends que l’arbre pousse et devienne grand, un bûcheron abat l’arbre, puis un scieur achète le tronc et le découpe en planches. Un menuisier achète les planches et attends patiemment la moitié de sa vie pour les laisser sécher puis un luthier qui passe par là achète les planches et en fait une guitare puis le gars achète la guitare et fait des chansons ... Dans le refrain, il y a : “C’est la chaîne sans fin des détails innombrables..”

▪ Oui, c’est une chanson d’Yves Duteuil.



Babel. De Alejandro González Inárritu (Prix de la mise en scène à Cannes)

Richard:Brad Pitt
Susan: Cate Blanchett
Santiago: Gael Garcia Bernal

Acteur omniprésent de ce film : La Musique

Des bandes annonces

Un homme japonais, sa une fille sourde et muette. Cette fille cherche à se connecter à la vie des autres ados.
Un groupe de touristes américains voyagent en car dans le désert marocain.
Une nounou mexicaine veut aller au mariage de sa fille au Mexique. Elle vit et travaille au USA depuis 16 ans.
Un fusil passe de mains en mains ..
Un coup de feu est tiré...


Ce film, réalisé par un artiste inspiré clôture une trilogie sur le thème des destins qui s’entremêlent. Amours de chiennes, 21 Grammes et Babel.

Invictus de Clint Eastwood (2009) By Soul




Souvenez-vous. Il y a quelques semaines, un faux troll nous annonçait qu'il était impossible de ne pas aimer Clint Eastwood.
Il est vrai que le Clint a le don pour choisir ses sujets et que dernièrement surtout, il a pratiquement toujours fait l'unanimité.

Clint s'attaque donc de nouveau à l'Histoire avec un grand H, et c'est cette fois l'élection de Nelson Mandela à la tête de l'Afrique du Sud qui retient son attention.

Le sujet:
Libéré en 1990 après 27 années de détention, Nelson Mandela accède au pouvoir démocratiquement et devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994.
Le pays est au bord de la crise. Car si l'apartheid est théoriquement morte et enterrée depuis 1991, les tensions entre les noirs et les blancs sont toujours au plus haut.



Mandela souhaite avant tout à réconcilier son peuple. Et pour lui, cela passera par le rugby. L'emblème même de la domination blanche devra en effet devenir un vecteur d'unification pour un pays déchiré. Et avec l'organisation de la coupe du monde de rugby qui se déroulera sur ses terres l'année suivante, l'occasion est trop belle de montrer à la communauté internationale que l'Afrique du Sud a changé.



L'histoire est ensuite connue: Donnés perdants par tous les observateurs, les Springboks réussiront l'exploit de battre les intouchables All Blacks Neo-Zélandais.


Clint Eastwood n'y va pas par 4 chemins. Dès la première scène du film, le ton est donné. Un convoi de voitures conduit Mandela qui vient d'être libéré.
D'un côté de la route des adolescents blancs jouant au rugby sur un véritable green de golf, de l'autre des noirs jouant au football sur un terrain vague entouré de grillages.
L'entraineur blanc constate: "Retenez bien ce jour, c'est celui où notre pays a commencé à sombrer".

Son message, Eastwood l'adresse au peuple...américain.
En effet, difficile tout au long du film de ne pas faire la relation Mandela-Obama. Et impossible non plus de se dire que le choix de cette histoire n'est que coïncidence.
Eastwood est un malin. Républicain du plus profond de son âme, il est avant tout patriote et si ses films sont des œuvres qui semblent engagées, elles ne le sont jamais vraiment. L'important semble se situer au niveau non pas de l'identité, mais de l'appartenance.
Et c'est le cas ici. Mandela souhaite réunir autour de lui SON peuple, noir ou blanc, aux identités bien distinctes mais à l'appartenance unique, celle d'Afrique du Sud.

C'est en montrant l'exemple qu'il souhaite faire changer les mentalités. D'abord en s'entourant de personnes de l'ancien gouvernement, tant dans son équipe politique que pour ses gardes du corps. Ceux-là même qui opprimaient les noirs quelques temps auparavant.
La réconciliation passe par là et le discours est clair: Le pardon est essentiel et il est hors de question de reproduire ce que les blancs ont fait subir aux noirs.
Comme lorsque le ministère du sport vote à l'unanimité la suppression du symbole des Springboks ainsi que les couleurs vert et or du maillot national mais que Mandela lui même intervient pour argumenter en faveur du maintien de ses symboles.

"Ils m'ont élu comme dirigeant, qu'ils me laissent les diriger à présent" assènera-t-il à sa conseillère qui semble perplexe sur les priorités du nouveau président.


L'élément clé du film est la rencontre entre Nelson Mandela et le capitaine des Springboks, François Pienaar.
La poignée de mains entre les deux hommes résonne comme la réconciliation vers laquelle Eastwood souhaite nous emmener.
Sera-t-elle possible? Oui, si l'Afrique du Sud gagne sa coupe du monde. Oui si les noirs cessent de supporter tout pays jouant contre les Springboks. Oui si Pienaar parvient à changer la mentalité de ses équipiers. Oui si les Springboks parviennent à conquérir le public.


On le sait, toute cette tâche sera couronnée de succès.


Pourtant, pendant le film, je me pose une question: "Pourquoi est-ce aussi facile?"

En effet, à aucun moment Mandela ne rencontre réellement le moindre obstacle. Ou alors, ils sont vite mis sous l'éteignoir et lui permettent de poursuivre son œuvre jusqu'à la consécration de son pays et la réconciliation tant attendue.
Il manque à l'histoire de Clint Eastwood un opposant, celui qui peut faire vaciller Mandela.
Certes, il est sous-entendu à plusieurs reprises mais disparait très vite pour se rallier à la cause de Madiba, surnom affectueux donné à Mandela par ses proches.
Les gardes du corps blancs deviennent souriants, le père de François Pienaar oublie qu'il est raciste, sa mère semble copiner avec la nounou noire le jour de la finale et même ce qu'on pense être une tentative d'attentat se transforme en message de soutien total pour les Springboks.
Évidemment, Eastwood ne peut pas prendre de libertés sur l'Histoire et j'en arrive donc à la conclusion qu'il nous laisse la responsabilité de la prise de position face à cela. Nous sommes assez grands pour savoir ce qui est bien et ce qui est mal.
J'en reviens à ce que je disais plus haut et je constate que ce film est bien un film destiné au public américain, un film qui prend une seule et unique direction sans réelle prise de risque.

Et finalement, il ne pourrait en être autrement. Eastwood réussit son pari une fois de plus, avec certaines imperfections qui feront sourire certes, mais il faudra s'y faire.
Et après avoir mis en scène sa propre mort dans Gran Torino (celle du républicain borné?), il annonce une renaissance en couleur, peut-être bien décidé à tenter de réunir les gens.
En espérant toutefois qu'il ne s'agisse pas d'un message désespéré d'un homme au crépuscule de sa vie, mais bien d'une réelle entreprise pour les années à venir.

la bande annonce

La Leçon de Piano de Jane Campion (1993) by Dylan



"J'ai observé sous microscope le désir, la curiosité, et l'érotisme se changer en amour" Jane Campion

Je vais tenter de m'attaquer à un film absolument extraordinaire qui est dans mon top films depuis bien des années. La Leçon De Piano m'a bouleversée dès la première fois que je l'ai vu, et j'ai la même sensation à chaque fois que je le regarde. J'ai toujours été fascinée par les films d'époque, et ils font généralement partis de mes préférés. Non seulement pour leurs histoires, leurs forces, leurs acteurs, et souvent leur musique. La réalisatrice, Jane Campion, a réalisé d'autres très bon films, tels que Holy Smoke sur lequel j'avais déjà écrit, Portrait de Femme, et récemment Bright Star.

Avec La Leçon de Piano, elle devient la première femme à obtenir la Palme d'Or à Cannes, suivie de près par deux Oscars pour le même film: celui de la meilleure actrice pour Holly Hunter, et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Anna Paquin.

Jane Campion avoue avoir cherché à montrer dans ce film qu'elle même avait toujours voulu voir. Et c'est un pari réussi: on se plonge dans le cœur de l'histoire et on s'y perd littéralement pendant 2H de pur bonheur. Je suis vraiment admirative devant le travail de cette réalisatrice, qui a toujours une manière bien à elle de présenter une histoire. On sent qu'elle est à 200% dans ses personnages et qu'ils sont vraiment très recherchés, en plus d'être bien interprétés.

L'histoire: Au XIXe siècle, une jeune femme écossaise, Ada MacGrath (Holly Hunter), débarque avec sa fille en Nouvelle-Zélande. Son mari est décédé, et son père l'envoie se marier avec quelqu'un d'autre, Alistair Stewart (Sam Neill), un colon. Depuis la mort de son mari, et surtout depuis ses 6 ans, Ada ne dit plus un mot, ne s'exprime qu'à travers son piano, et qu'en langage des signes. Personne ne sait pourquoi, pas même elle. Son nouveau mari ne comprend pas sa femme ni l'amour qu'elle peut avoir pour son piano, et décide de vendre ce bien précieux contre des Terres voisines.

Ada fera tout pour récupérer son piano, et va donc rencontrer son nouveau propriétaire, George Baines (Harvey Keitel), qui accepte de lui rendre son piano, touche par touche, contre des services précis. Baines va évidemment tomber amoureux d'Ada et va lui demander des choses de plus en plus indécentes. Ada quant à elle, devra résister à cet homme en apparence si rustre mais qui en fin de compte sera le seul à la comprendre et à ravir son cœur.

La Leçon de Piano, c'est un triangle amoureux entre Ada, son mari, et Baines. Il explore les côtés désespérés, merveilleux et passionnés d'une relation amoureuse. Mais c'est également la vie dans un nouveau pays, c'est également le deuil de l'amour, la volonté d'une femme à rester intègre, l'amour d'une mère pour sa fille. C'est également de la sexualité, de la perversion, mais surtout une sensibilité incroyable, transmise à travers la musique. L'esprit et les pensées d'Ada, sont transmises par les notes, et par une narration qui n'est que peu présente, pour mieux se plonger dans le film.

Chaque personnage a une dimension mystique et fascinante, surtout Ada et Baines. Le côté sauvage de Baines est en fin de compte un côté plus humain que les autres, et j'ai beaucoup aimé ce contraste entre le mari qui est censé être moderne et classe, et le 'sauvage' qui en fin de compte est le personnage le plus profond des deux hommes. On retrouve ce goût des personnages complexes qui est présent dans toutes les œuvres de Jane Campion. Comme dans Holly Smoke, on a affaire à des personnages têtus et complexes qui s'affrontent et se tournent autour tout en refusant chacun de renier leur nature.



C'est extrêmement difficile pour moi de parler d'un film que j'adore autant, mais j'aimerai transmettre un peu mon amour et mon admiration totale pour celui-ci. C'est le deuxième film qui m'a donné envie de faire du cinéma, le premier étant Le Dernier Des Mohicans. L'un comme l'autre, je pourrai sincèrement passer mes journées à les visionner. Car ils représentent pour moi ce que devraient être tous les films, ou presque. Par sa pureté, sa sincérité, et par sa représentation du désir et des sentiments.

Au fur et à mesure du film, les vrais sentiments et la vraie nature de Ada sont découverts. Il y a un jeu immense avec les costumes, et dans un sens, plus elle enlève ses vêtements complexes (corsets etc), plus elle enlève cette apparence froide et distante. Comme si les costumes étaient la raison de son silence. Encore quelque chose que j'ai trouvé extrêmement bien vu...et très érotique.

Les images tout d'abord sont absolument somptueuses et pleines de symboles, comme le piano abandonné sur la plage, dans les vagues. Le rapport à la musique m'a sincèrement touchée au plus haut point, et je trouve qu'il est rare de voir des films aussi profonds et aussi touchants. Absolument tous les gestes et tous les regards de ce film méritent un Oscar, et la relation entre le personnage de Harvey Keitel et Holly Hunter est une des plus intenses jamais vue au cinéma. Je suis tombée amoureuse de l'érotisme de ce film. Les scènes de sexe sont incroyablement poignantes, et les scènes les plus sexuelles restent celles autour du piano, qui est en soit un instrument romantique et plein de sens.

Les costumes eux aussi sont remarquables, et je trouve que toutes les images de ce film pourraient être une belle photographie.

Et oserai-je parler de la musique? La B.O de ce film est, comme pour Le Dernier des Mohicans, une des plus belles voir la plus belle musique de film jamais faite. Un grand merci à Michael Nyman pour le thème principal, que j'écoute en boucle depuis des années. C'est une des premières musiques de film que j'ai adoré, et que j'adore toujours autant depuis sa sortie. En plus de ça, c'est vraiment Holly Hunter qui joue tous les morceaux que l'on voit dans le film, et ça rend sa prestation d'autant plus impressionnante.

La Leçon De Piano, c'est un film où on pleure. Mais c'est un film qui offre une nouvelle perspective du monde et de l'histoire. Je ne sais pas s'il m'a touchée à ce point parce que je suis une fille et que je me suis sentie concernée par l'histoire, mais quoiqu'il en soit, c'est un putain de chef d'œuvre.

S'il y a encore parmi vous des gens qui n'ont pas vu ce film, c'est presque une obligation de le voir...

Holly Hunter et son Oscar

Le Livre d'Eli des frères Hughes (2009) by Dylan



Le Livre D’Eli est le genre de film extrêmement agréable à regarder. Il reprend les codes d’un film sur le monde après l’apocalypse en s’appuyant sur une facette trop peu explorée : la place de la religion. En effet, dans la plupart des films sur le sujet, on retrouve les mêmes thèmes : la recherche de nourriture, la violence, le danger, l’errance mais aussi la recherche d’un nouveau monde, une destination finale plus belle.

J’ai toujours eu une grande attirance pour les films se passant dans un futur proche, et lorsque j’ai vu que Gary Oldman était à l’affiche, je suis bien sûr aller m’acheter un ticket. Peu importe que le héros soit joué par Denzel Washington que je n’aime pas plus que ça…

L’histoire

Pour être franche, au vu du titre et du résumé, je pensais que le livre qu’a Eli (Denzel Washington) était son journal intime. Je pensais qu’il écrivait au fur et à mesure les aventures et les remarques qui lui passaient par la tête. Mais j’avais tort, cela n’a aucun rapport.

Eli est un solitaire, et il traverse les Etats-Unis à pied dans un seul but : aller vers l’Ouest. Pourquoi ? Parce qu’il sait que c’est son destin : une voix dans sa tête le guide et lui dit quoi faire, et surtout comment survivre. Pourtant, Eli n’a pas l’air si dingue que ça. Il est même extrêmement classe. La première scène de combats est vraiment fabuleuse. Donc non, Eli n’est pas un illuminé, c’est juste un messie. Et le livre qu’il transporte et qu’il lit tous les soirs, ce n’est pas son journal intime : c’est la Bible.

Et là, petite athée que je suis, dans le cinéma, j’ai fait « Oh putain fais chier! ». Le livre d’Eli est donc un film sur un messie qui possède la dernière Bible de la planète et qui décide de la préserver pour l’amener à L’Ouest, là ou elle sera à l’abri et entre de bonnes mains.

Malheureusement pour lui, il y a Carnegie (Gary Oldman) qui est un homme cultivé, un des seuls à savoir encore lire. Et Carnegie reconstruit une ville avec de l’eau, de la nourriture etc. Il est le chef d’une bande de voyous analphabètes et il lui manque une chose pour devenir le maître du nouveau monde : une Bible. Car d’après lui, la Bible contient les mots justes pour déplacer des masses. En résumé, il veut être le nouveau Jésus. Il va donc tout faire pour récupérer le livre d’Eli.



Le Livre d’Eli est réalisé par les frères Hughes, réalisateurs entre autre de From Hell en 2001.

Le film est vraiment très épuré et très beau d’un point de vue esthétique, chose que j’ai particulièrement apprécié. Les looks post-apocalyptique sont très bien trouvés, et ne tombent pas dans les clichés Punk comme on a pu le voir dans des films comme Mad Max ou Doomsday.

Le Livre d’Eli a été tourné dans le désert au Nouveau-Mexique et a été retravaillé numériquement pour obtenir cette impression de pureté, sans végétations aucune : du vrai désert, impressionnant. Les réalisateurs ont également travaillé sur l’esthétique du film avec des dessinateurs de BD : un pari réussi !

J’irai pas dormir dans le désert

J’ai adoré la franchise du film sur toute la difficulté de survivre en milieu hostile. On y parle évidemment des hommes qui mangent d’autres hommes, mais ce n’est qu’une petite partie des survivants, et on comprend bien la lutte des gens en théorie plus civilisés contre ce genre de pratique.

J’ai également adoré le fait que les méchants ne soient pas trop clichés et qu’ils restent avant tout humain. On est loin de la sensation du gros boss de jeux vidéo comme on peut trouver dans les Resident Evil. Carnegie est joué par Gary Oldman qui nous a déjà habitué à faire des rôles de méchants géniaux comme dans Léon ou Le 5ème Element. Ici, pas de surprise : il tient ses promesses. Il joue magistralement bien, tout en gardant un côté humain.

Les deux grosses surprises du film sont venues d’ailleurs. La première : Denzel Washington que je n’aime vraiment pas comme acteur, bien qu’il soit doué. Mais dans ce film, il m’a bluffée. Je peux donc dire qu’à partir du moment ou j’ai vu ce film, je suis tombée amoureuse de Denzel Washington. Mais aussi de la deuxième surprise : Mila Kunis. Vous savez, cette petite dame super bien roulée et super jolie qu’on avait découvert dans That 70’s show ? Eh bien elle a bien grandit, et elle démontre dans ce film qu’elle est une très bonne actrice, et qu’elle sait faire autre chose que des comédies. Bravo.


Mila Kunis

Amen

Comme je l’ai dit au début de l’article, si il y a bien une chose qui m’a saoulée dans le film, c’est que ça parle de la Bible. Le film a d’ailleurs été fortement critiqué pour ça et beaucoup ont parlés de propagande religieuse. Effectivement, c’est quelque peu saoulant pour une athée comme moi, mais ça montre aussi que même après la fin du monde, les hommes ont besoin de s’appuyer sur la religion, sur Dieu, et de retrouver cette culture perdue. Le Livre d’Eli montre le mauvais côté de la religion par le personnage de Carnégie, et le bon côté par le personnage de Eli.

Mais en fin de compte, au-delà d’un twist ending un peu bateau, j’ai beaucoup apprécié ce film, et je le conseille à tous les amateurs d’un film avec des jolis combats de temps en temps, qui sortent vraiment du lot à mes yeux. Au fond, le message religieux, on s’en fout pas mal et je suis passée à côté sans aucun problème.

.Bande-Annonce

Les meilleurs clichés du cinéma d'horreur (création) by Violetta

Pour ma première propa en ces lieux, je vous propose un petit panorama des meilleurs clichés du cinéma d'horreur, que j'ai recensé pour vous en fervente amatrice de ce genre de films ! Si vous vous lassez parfois de certaines scènes, lieux ou procédés vus et revus, ou si au contraire vous avez beau les revoir cent fois et trouvez qu'ils ne perdent jamais leur piment, alors vous et moi avons beaucoup de choses à nous dire!

Commençons par le genre fantastique/épouvante, au sens large :


(Fragile, de Jaume Balaguero)

1/ L'ami imaginaire:

Prenons un couple-type avec un gamin (ou une gamine) de nature plutôt solitaire : inévitablement, si le couple s'installe dans une maison isolée et/ou proprette, spacieuse et lumineuse, il adviendra un moment où le gamin restera prostré à regarder quelque chose qu'on ne peut pas voir dans un couloir sombre, se mettra à chuchoter tout seul dans sa chambre ou dans la salle de bains, puis commencera à dessiner des petits personnages louches. Lorsque les parents, ne pouvant se résoudre en adultes bornés à accepter les phénomènes survenant dans la maison, engueuleront le gamin, celui-ci plaidera alors: « Mais c'est pas moi, c'est lui (ou elle) ! » S'ensuivra bien souvent:
-Qui est lui/elle ?...
-C'est mon/ma nouvel(le) ami(e). Il/Elle habitait dans la maison avant nous. »

2/ Le miroir:

Lorsque Machin ou Machine est en train de prendre ses cachets/se démaquiller/se mirer en réfléchissant à la situation, il y a environ 95% de chances qu'un truc baroque apparaisse dans le miroir, juste derrière sa tronche. En général Machin/Machine se retourne brusquement, saisi(e) de trouille, mais le truc a bien sûr déjà disparu.

3/ Le grenier (ou presque aussi souvent la cave):

Machin/Machine a entendu un bruit bizarre, a un doute ou une intuition soudaine, cherche un de ses camarades de galère ? C'est parti mon kiki: vous pouvez parier qu'il/elle montera au grenier ou descendra à la cave tout(e) seul(e), de nuit, et souvent muni(e) d'une pauvre bougie, d'un briquet ou d'un téléphone portable. Jamais de lampe-torche digne de ce nom ni d'éclairage aux normes; il/elle risquerait alors d'y voir à plus de deux centimètres de son pif, et ça serait dommage.

4/ L'ampoule qui sature ou qui vient de griller:

Lorsque le protagoniste appuie sur l'interrupteur, pour peu qu'il y en ait un, soit la lumière s'allume pour grésiller peu de temps après et s'éteindre, soit elle ne s'allume pas. Dans ce cas-là il arrive qu'il se rabatte sur la bougie, mais attention alors au mystérieux courant d'air qui risque de la souffler.

5/ Le chemin de sang qui tourne à l'angle du couloir:

Au cas où le protagoniste chercherait quelqu'un qui se serait absenté depuis un petit moment déjà, le bon souvenir de cette personne se rappellera souvent à lui au détour d'un couloir sombre, qui semble déjà avoir été traversé par une énorme limace rouge. En effet, la piste dessinée par le corps traîné est toujours d'une épaisseur exemplaire et le tournant très net, tellement parfois qu'un panneau lumineux et fléché aurait été moins grotesque à la place...

6/ Le dessin ou le jouet d'enfant:

Si le protagoniste est en train de chercher des indices, que ce soit dans n'importe quelle pièce de la maison/de l'hôpital/du motel, il finira souvent par tomber sur un dessin esquissé par un mioche ou sur un jouet tel qu' une poupée, une boîte à musique ou un pantin à moitié déchenaillé ayant appartenu au mioche en question.

6 bis (variante)/ La photo:

Bien plus présente dans les films d'horreur fantastiques, la photographie, qu'elle soit en noir et blanc ou en couleur un peu défraîchie, apparaîtra quant à elle dans 98% des cas. Cependant elle n'est pas incompatible avec les indices précédents... Si le mioche de la famille est présent sur la photo, ses affaires peuvent tout aussi bien traîner dans le coin.

7/ L'ombre qui file devant la caméra:

Le protagoniste est en train de s'engager dans une pièce (laborieusement, parce qu'il a la trouille), est en train de pisser ou est penché sur un bricolage quelconque... Et là banco, c'est l'infarctus : une silhouette noire passe en un éclair juste derrière lui (accompagnée bien sûr d'un bref son strident). Le protagoniste ne se retourne pas toujours... Cependant lorsqu'il le fait, il s'avance vers le point de fuite de l'apparition, tout seul comme un con, en demandant à la cantonade: « Machin/Machine... C'est toi ? » ou « Y'a quelqu'un... ? »

7 bis (variante)/ La personne prostrée de dos dans un coin:

Tout le monde sait pertinemment qu'il ne faut pas la toucher en lui mettant une main sur l'épaule, mais le protagoniste le fera quand même. En général, il n'est alors pas déçu du voyage (surtout si la personne est encore vivante).

8/ Le fantôme haut en couleur:

Le meilleur moment du film, si celui-ci est bien mené, survient lorsque la victime de l'histoire, animée d'intentions plus ou moins vengeresses, apparaît franchement à une ou plusieurs reprises sous la forme d'un fantôme mochissime. Les approches les plus réussies :
-En saccadée : l'image du fantôme gagne du terrain par à-coups, rapidement, comme des flashs succincts, jusqu'à ce qu'on subisse un gros plan de sa tronche dont on se rappellera longtemps.
-Au ralentie/Montée sur rails : particulièrement traumatique, le procédé consiste en un rapprochement impitoyablement lent du fantôme, pendant qu'on se demande désespérément si oui ou non il va sauter à la tronche du protagoniste en temps voulu. Le fantôme glisse parfois tout raide, en trajectoire parfaitement linéaire, donnant l'impression de progresser sur des rails ou d'être poussé sur un skateboard. Sueurs garanties.
-Directe : sans aucun préambule, le fantôme qui demeurait planqué quelque part apparaît en sautant à la face du protagoniste. Plus rare, mais néanmoins efficace.

9/ Le flash-back:

De nature stressante, il est généralement constitué d'une série de plans stroboscopiques, pleins de cris, de coups et d'images choc. C'est parfois à la suite d'un de ces flashes-back que le protagoniste comprend le terrible secret de l'histoire.

Voyons maintenant le thriller et sa pathétique variante, le slasher...


(Résurrection, de Russell Mulcahy)

1/ Le flic qui s'avance sans vérifier dans les recoins avant:

En théorie, les instructeurs du FBI ou de l'école de police apprennent à leurs élèves à bien se méfier lorsqu'ils pénètrent dans une zone suspecte... Honnêtement, c'est à se demander parfois si l'enquêteur ne ferait pas mieux de retourner réviser un bon coup ses leçons avant de se lancer à la poursuite du tueur. Car lorsqu'il se retourne (si il le fait) pour réaliser sa bourde une fois embringué dans les tunnels d'égouts/l'entrepôt désaffecté/l'atelier glauque, il est déjà trop tard: le tueur lui balance son poing dans la gueule.

2/ La voix gutturale ou trafiquée:

Parfois, un psychopathe machiavélique qui ne tient pas à se faire coffrer rapidement contrefera sa voix au téléphone ou sur les enregistrements (ce qui lui conférera par la même occasion un certain charisme et renforcera l'angoisse du mystère qui plane autour de lui). La voix menace habituellement les protagonistes, lorsqu'elle ne se perd pas en spéculations intellectuelles ou en énigmes casse-bonbons.

3/ Le masque glauque:

Lorsque le psychopathe se cache derrière un masque moche ou sportif, il a tendance à en imposer davantage... Certes, mais dommage que les réalisateurs de slashers aient misé sur cet unique aspect, en croyant qu'il suffirait à faire oublier le bouffon insipide qui se trouvait derrière...

4/ La bobonne et les gosses de l'enquêteur agressés:

A tous les coups, lorsque l'enquête en est à un stade avancé, le flic revient chez lui et trouve sa femme et/ou son/ses gosses en train de chialer parce qu'ils se sont fait menacer par le tueur (à moins qu'il ne soit déjà trop tard, mais c'est quand même plus rare). Résultat, branle-bas de combat dans la baraque, toute la petite famille se tire chez un oncle ou un collègue à Paumé-sur-Loin. Bien fait pour le tueur, il n'a qu'à s'acheter un GPS maintenant.

5/ La fille pourchassée:

Dans un slasher ou un film dit « gore », en plein cœur de l'action où la fille essoufflée court à travers un sous-bois, elle se prend les pieds dans une racine ou trébuche sur une pierre au moins une ou deux fois. Si elle ne se fait pas violer par l'arbre, elle regarde alors derrière elle pour voir si elle a toujours le tueur aux fesses... et c'est en se relevant qu'elle s'aperçoit qu'il est juste devant.

6/ L'escapade solo:

Il fait nuit noire, il pleut, l'inspecteur et son coéquipier décident d'une petite escapade (sans mandat) en plein milieu d'un complexe de vieux entrepôts moisis avec des bâches en plastique qui pendent... Et à ce moment-là, l'inspecteur lance souvent cette brillante idée : « Séparons-nous. Toi tu prends par là, moi par l'escalier », ou bien « Attends-moi ici. Si je ne suis pas revenu dans une heure, préviens la brigade. » C'est sûr qu'en voulant faire son malin en solo, on a plus de chances de se faire rétamer par Monsieur Ketchup...

7/ « C'est pas moi, c'est Charlie », ou « C'est ma mère » ou « C'est la volonté de Dieu »:

Certains psychopathes à tendance schizophrène, après s'être fait coffrer ou étant sur le point de se faire abattre par l'enquêteur, sortent quelquefois cette excuse-type pour justifier leurs actes abomiffreux. Suivant les situations, ils peuvent être coupés en plein monologue par le coéquipier couillon du flic qui leur tire une balle par derrière.

Et pour terminer en beauté, un petit tour d'horizon du Kaidan eiga, le film de fantôme asiatique :


(The Wig, de Won Shin-yeon)

1/ Les lieux humides:

Si Machin-wa ou Machine-ko se penche sur l'évier, la baignoire, ou commence à patauger dans des flaques d'eau pour traverser un endroit moisi... Alors c'est qu'il/elle court allègrement au-devant des emmerdes.

2/ Les longs cheveux bruns:

Le protagoniste, pour ainsi dire, n'y échappe quasiment jamais : indémodable élément du Kaidan eiga (et le pire étant qu'il fonctionne à chaque fois), la touffe de cheveux noirs qui reste collée entre les doigts ou qui frôle la tronche au passage n'a pas son pareil pour donner la chair de poule.

3/ La télé brouillée:

Souvent, lorsque le protagoniste s'autorise un petit détour par le salon, la télévision, si elle n'est pas déjà en marche, s'allume toute seule pour crépiter de parasites blancs. Évidemment, les tentatives pour essayer de l'éteindre sont inutiles...

4/ Les bruits de pas rapides:

Cliché de la bande-son par excellence, tantôt légers tantôt éléphantesques, le protagoniste les entend venir de l'étage au-dessus de lui. Ils vont crescendo puis decrescendo, juste pour mettre la pression... Tout ce que vous espérez alors est que le propriétaire des pas ne daigne pas descendre.

5/ Le(s) fantôme(s) extrêmement tenace(s):

Se déplaçant fréquemment en rampant, parfois vers et/ou sur les lits, ou bien au plafond, le fantôme presque toujours de sexe féminin a souvent un prénom finissant en -ko si il est japonais. Mais plus grave encore, il est la plupart du temps tellement coriace que le ou les protagonistes devront s'y reprendre au minimum à deux fois pour s'en débarrasser... à condition qu'ils arrivent à le faire, sous peine d'en ressortir ruinés sans avoir pu mettre fin à la malédiction.

M le Maudit de Fritz Lang (1931) by Morduff

Pour cette fois j’ai une forte envie de remonter le temps à l’époque ou le cinéma parlant était encore le phénomène de l’époque, en l’année 1931, avec un film allemand réalisé par Fritz Lang qui signe ici son premier film parlant, bien qu’il ait déjà une grande expérience dans le cinéma muet d’antan.

L’intrigue nous place à Berlin dans les années 1930 où les habitants font face à la chasse redoutable du tueur en série pédophile Hans Beckert qui attire les enfants n’ayant pas conscience du danger en leur offrant des ballons et des friandises, laissant derrière lui les corps inertes de ses victimes.

Nous faisons face aux agissements réellement inquiétants d’un pédophile et tueur d’enfants qui, à chaque fois qu’il est à l’affût de sa proie, sifflote In The Hall of The Montain King d’Edvard Grieg, qui semble lui donner un sentiment de bien-être à son esprit qu’il considère comme détraqué.
Cet air de musique servira à personnifier Beckert lors de ses apparitions, même hors-champ ce qui permet de créer un climat très pesant lors de ses approches visant à commettre des actes sordides. C’est d’ailleurs à partir de ce film que le terme Leitmotiv sera généralisé où un thème, ici une musique, permet d’identifier un événement marquant.



Cette effroyable situation sème la panique chez les habitants qui, révoltés par l’incompétence des autorités à débusquer le tueur, se mettent aussi à sa recherche en s’associant avec plusieurs chefs de la pègre qui utiliseront une méthode de filature plutôt efficace qui consiste à l’engagement de clochards et autres marginaux qui doivent surveiller chaque coin de rue afin de trouver Beckert.
Cela nous mènera à une furieuses chasse à l’homme où la confrontation entre les policiers et la pègre se maintiendra jusqu’à ce que l’un des victorieux puisse appliquer sa justice.



Il est intéressant de savoir que depuis le montage d’origine du 11 mai 1931 d’une durée d’environ 1h 57, le film a subi de nombreuses coupures, notamment en mars 1960 avec environs 20 minutes de supprimées mais on a pu restaurer jusqu’à 1h 50 grâce aux copies conservées par La Cinémathèque Suisse et le musée Néerlandais du film. On peut donc considérer la dizaine de minutes restantes comme un trésor perdu.

Je trouve que le titre français a le mérite d’être bien trouvé car il correspond à une scène clé du film, la lettre M signifiant Mörder ou Meurtrier en allemand. En quoi cela est-il important dans le film? Je ne vais pas en dire plus, les spoilers c’est pas bien !

Pour ma part, je trouve ce film sincèrement poignant car nous assistons à un portrait malsain d’un tueur à l’apparence ingrate qui nous expose ses peurs, ses sentiments et son état d’esprit qui, selon lui, justifie ses actes. De plus, Peter Lorre nous offre une prestation vraiment excellente dans ce rôle de tueur pédophile en ressortant toute la personnalité malsaine et torturée du personnage où il n’est pas forcément sain d’entrer dans ce genre d’esprit.
J’ai pu constater que quelque soit l’époque dans laquelle le métrage a été réalisé, on peut toujours se sentir concernés par des problèmes si graves qui sont hélas toujours d’actualité.
Toutes ces émotions que j’ai ressenties en visionnant le film me font penser qu’il est bien difficile de faire sa justice car face à l’extrême, ici la pédophilie, l’impartialité est quasiment infaisable. Mais en voulant exécuter ce monstre humain de sang froid, ne deviendrions-nous pas une part de cette bête ? Cette réflexion que je me suis faite m’a fortement marqué et la sagesse doit s’avérer de rigueur même si après tout, nous ne sommes que des êtres humains.

Extrait du film

TROLL: le cinéma de ces emmerdeurs intellectuels (création) by Jim

(ceci est un troll merci de ne pas l'oublier avant de commenter)


Vient toujours un moment où l'individu est confronté à une appréciation – bonne ou mauvaise – de ses goûts en matière de films. Lorsque cela arrive, plusieurs options sont de mise : nier, faire genre, « je ne l'ai vu qu'une fois, c'est pas mon style, je n'ai pas aimé non plus », maintenir sa position « ah non, je suis désolé(e), pour moi ce film est bon  même si pour toi il comporte autant de subtilité qu'une plage de nudistes par moins quarante degrés », ou se taire, je vous emmerde et je rentre à ma maison.

Il y a toujours des gens pour vous rabaisser. Oui, des nuisibles emmerdeurs qui disent que le film X est d'une nullité artistique à chier, donne une caméra à Britney Spears, elle pourrait faire mieux. Les autres qui ne jurent que par le cinéma indépendant, les films d'auteurs, décrétant que le reste est juste bon pour la masse populaire dont le cerveau ne contient pas de sillons.
Voilà le triste constat : il y a des imbéciles dans les cinéphiles des villes (non, c'était juste pour la rime ça).



Le cinéma d'auteur, cinéma qu'on qualifie d'expérimental, sans doute pour attester de son caractère souvent mauvais, est passé par des vagues de lenteur, des circuits où le bâillement est une chose habituelle. Certains Godard sont très bon, traitant de sujets tout aussi variés que passionnants, mais souvent, la fatigue pointe vite le bout de son nez. Idem pour Van Sant, qui, au point culminant de sa phase expérimentale, s'est retrouvé à réaliser « Last Days », un film qui a le don de donner envie à celui qui le regarde des envies de suicides aussi claires que celles du protagoniste du film.
L'ennui, la solitude, la fatigue. L'art, en somme, comme le disent nos « intellectuels » plus malins, plus enclins à déceler toute sorte de soi-disant subtilité : plus c'est long, plus c'est con, plus c'est bon. Ah non, pas con, c'est intelligent, j'avais oublié.

Mais pourquoi ce dédain, cette personnalité hautaine, ce mépris des gens qui ne se font pas chier à devoir trouver une quelconque transcendance dans une scène ? Pour se démarquer du spectateur lambda, souvent amené à des choix stratégiques de films « faciles », faute d'une instruction ou d'une culture suffisante pour apprécier ce qui sort du lot? Monsieur et Madame Toutlemonde n'ont pas toujours le temps, ni l'envie de se confronter à des visions, des partis pris : peut-on reprocher à quelqu'un de ne pas vouloir voir Funny Games, par exemple? Et inversement, peut-on considérer cela comme malsain de regarder Funny Games, ou même Salo et les 120 jours de Sodome?

Ce qui est le plus dérangeant est tout simplement le jugement en lui-même. Chacun a son avis sur un film, ses impressions, débarque avec son histoire personnelle, ses interprétations, et n'a pas le même regard sur un même problème : il n'y a pas une mais plusieurs vérités, la réalité est donc multiple (nous n'allons pas nous attarder ici sur la réponse adverse très philosophique qui envisage qu'il y a une vérité, mais pas à la portée des humains pour des raisons x).
Il faut replacer dans un contexte parfois diffus et difficile à appréhender chaque chose, chaque avis.
Le jugement se porte donc toujours par rapport à soi, à ce qu'on peut faire, ce qu'on veut faire et ce qu'on ne peut pas faire. Et tout le monde le sait, un vrai intellectuel du cinéma préfère passer une soirée à dormir ou à se donner l'impression d'être quelqu'un de plus fin, de plus cultivé et de plus select que les autres.

Le dernier point important relatif à ce cinéma d'auteur est bien entendu son ton général ; loin d'être joyeux, il est souvent maussade, pas vraiment donneur de leçon, mais fréquemment noir. La religion catholique aimant toujours le malheur (qui donne une profondeur à ses victimes), et la société en général, trouvant que la douleur est une force, retirer une satisfaction de pouvoir clamer « je suis capable de me bouffer deux heures d'atrocités, c'est de l'art » est donc en mouvance avec les instances supérieures, dirons-nous.

La prochaine fois que vous prenez Die Hard dans vos mains et qu'une pétasse vous toise en sifflant avec ses lèvres comme un serpent, retournez-vous sur elle et dites-lui « si tu es une mal baisée pseudo gothique qui adore se faire chier deux heures devant une fille qui prend son bain, alors, franchement, ne me dis pas que tu te trouves maligne, tu es pire qu'une tumeur au genou un soir de saint-sylvestre ».

Les filles, sortez vous les doigts du cul (création) bu Sadako

 Vous êtes blonde à forte poitrine?
Vous en avez marre de jouer les victimes dans les films d'horreur?
Vous en avez assez de voir vos congénères se faire désinguer par des sérial killers qui vous prennent pour de la chair à tronçonneuse?

Si les clichés vous gonflent, si vous voulez passer de greluche passive à bourrine active, Kuro a pour vous toute une panoplie de solutions imaginatives et incroyablement ludiques.

#Bienvenue dans le programme de remise à niveau :
#Les gonzesses contre-attaquent!!!

Tout d'abord, vous devez démarrer votre revanche en choisissant votre victime, pas la peine de foncer dans un tas de grands blacks armés jusqu'aux dents avec une petite cuillère, soyons réalistes.
On va admettre que pour votre premier coup, vous avez décidé de vous attaquer à un homme seul.

Le plus déterminant dans l'opération c'est le choix de votre arme!

Vous savez c'est une question de personnalité, il y a autant de façon de procéder que de têtes dans cette classe. Commençons par un grand classique qui a pratiquement fait ses preuves à chaque fois:

Leçon numéro 1: Le flingue.
Peu complexe d'utilisation et plutôt facile à se procurer surtout pour les résidents américains, l'arme à feu reste une valeur sûre et vous garantira un résultat optimal, pour peu que vous sachiez un minimum viser...
Prenez de préférence une arme légère pour les débutantes, un petit Beretta 9mm fera l'affaire.

Maintenant, pointez le méchant et faites mouche!

Ah on a promis un bon résultat final, on a pas dit que c'était facile de courir dans le noir avant de trouver le méchant! Vous me copierez cent fois "je dois penser à prendre une lampe de poche avant d'attaquer un sérial killer" mademoiselle! Sinon c'est acceptable dans l'ensemble.

Vous aimez le travail manuel, cette vengeance est faite pour vous!!
Leçon numéro 2: Ma main dans ta gueule.
La combinaison à retenir est très technique et vous n'avez pas le droit à l'erreur, sinon votre adversaire au lieu de se lever et d'aller crever 5 pas plus loin, se tortillera de rire sous la tempête de chatouilles que vous lui infligerez... Ceci dit cette technique est parfaite pour les feignasses du dernier rang qui n'ont pas l'air de vouloir bouger de leur chaise...

C'est pas le moment de vous tourner les pouces!

Maintenant que vous commencez à avoir un peu plus d'expérience, passons aux choses sérieuses, cette fois on va dire que vous choisissez de vous venger de deux enflures à la fois.
Et oui petite démone revancharde deviendra grande!

Leçon numéro 3:Les armes improvisées.
A présent il faut que vous appreniez à utiliser votre environnement pour vous défendre, si vous n'avez pas d'arme à feu à portée de main, vous allez devoir faire preuve d'inventivité. Munissez-vous par exemple d'un parapluie, au cas ou la météo soit mauvaise, et le cas échéant, vous lui trouverez certainement une utilité quelconque! Souvenez vous également que la télévision est un objet lourd si cathodique et peut causer de terribles dégâts létaux et contendants.

Bon comme c'est d'un niveau un peu plus élevé, vous avez le droit de vous faire aider un peu

Oulala le travail bâclé là, je ne suis pas contente du tout mademoiselle, combien de fois je vous ai dit de toujours bien s'assurer de la mort de votre cible là... évidemment qu'on vous fait jouer les potiches, vous oubliez les règles de sécurité élémentaire! Faites moi 20 pompes sur une main immédiatement! Et pour la prochaine fois vous me copierez 100 fois "je ne dois pas coucher avec l'assassin de ma mère". Nan mais!

Ok assez bavassé sur le boulot en solo,
Leçon numéro 4: Travaux Pratiques en groupe!
Mettez vous trois par trois, de préférence avec des copine du même niveau que vous, et montrez moi ce que vous avez retenu de ce cours de vengeance féminine! Le choix de l'arme est à votre guise.

Démonstration!

Yeaaaah magnifique application de la leçon d'aujourd'hui, très freestyle, très bruyant, notez s'il vous plait qu'elles n'ont pas oublié de mettre la tête absolument hors service, elles iront loin ces petites! Je leur mets un 20 et je leur donne une image même!

#Voilà les filles, maintenant que vous êtes une véritable armée de Final Girls, faites moi part de vos techniques favorites!

Professeur Kuro, à votre service d'ici l'évaluation!

A History of Violence de David Cronenberg (2004) by Jim

Dix-septième film de David Cronenberg, A History of Violence, sorti en 2005, qui a fait partie de la compétition officielle du festival de Cannes la même année, met en scène la dualité entre deux mondes : celui de la violence, et celui de la tranquillité.

Le film se déroule en trois actes, trois actes non-préalablement annoncés par Cronenberg, mais aisément décelables par le spectateur : le premier est celui de la présentation, de la tranquillité qui devient perturbée par une violence inouïe, gratuite et déchaînée, le deuxième, de la tranquillité qui devient une façade, qui découle de la violence, et le troisième, de la violence qui veut devenir une façade. Pour des raisons de « spoiler », l'article ne détaillera pas les deux derniers actes, c'est évident, mais s'attardera sur certains points.



A History of Violence s'ouvre sur un travelling de deux hommes qui quittent un hôtel. Après cinq minutes de tergiversations, la caméra suit l'un deux, qui revient prendre de l'eau, nonchalant, alors que des cadavres gisent par terre et qu'une petite fille, vivante, assiste à la scène avant d'être assassinée.
Une enfant se réveille, dans son lit, pleurant, prétextant avoir vu des monstres. Son père, Tom Stall (Viggo Mortensen) la rassure, répétant inlassablement que les monstres n'existent pas, il n'y en a pas. Premier sous-entendu scénaristique sur la complexité de la psychologie des personnages qui vont se développer sous le nez du spectateur.
Les Stall sont une famille normale, vivant dans une petite bourgade de l'Indiana, le père tenant un petit restaurant dans le centre-ville (d'un mouchoir de poche), la vie étant sans histoires, paisible, jusqu'au soir où les deux tueurs du début font irruption dans le restaurant. Alors que la tension est à son comble, qu'un des hommes essaye de tuer la serveuse, Tom, avec des réflexes méthodiques, tue les deux hommes, et devient un héros pour la communauté locale, l'affaire passant à la télévision, dans les journaux.
Cependant, peu de temps après, un homme étrange apparenté à la mafia de la côte est vient au restaurant et prend Tom pour un dénommé Joey...

Qui est Tom Stall? Qui est Joey? Qui sont ces mafieux? Comment un homme d'ordinaire doux, attentionné, a-t-il pu tuer deux malfrats, d'une telle façon? Légitime défense? Folie sous-jacente qui ne demande qu'à éclater? Si Tom était Joey comment est-il devenu quelqu'un d'autre?
Les indices sont disséminés avec beaucoup de savoir-faire à travers les dialogues, les plans, les jeux d'acteurs, la portée des interprétations des acteurs étant tout à fait non-discutable quant à l'élaboration de l'histoire totale, celle qui n'est pas présentée ici, mais qu'on voit s'ébaucher à travers chaque pièce du puzzle qu'un personnage apporte.
Chapeau bas à Viggo Mortensen, qui, n'a pas besoin de longues tirades pour prouver son talent, son corps parle assez pour lui, son visage semblant déclamer plus de signes que le moindre monologue.

Cronenberg aimant beaucoup parler de la psychologie des personnages, il n'est pas étonnant de trouver un personnage aussi alambiqué que Tom, déroutant, posant d'innombrables questions et étonnant toujours. Néanmoins, le fils de Tom, Jack, est aussi un cas intéressant : son évolution, à travers le film, au contact de la violence (celle d'un garçon de son école qui n'arrête pas de le provoquer, et enfin, celle qui a eu un impact sur la communauté), est des plus dangereuses, prenant une direction exponentiellement grave.



« A History of Violence » se traduit par « Un Passé Violent », littéralement, bien que les québécois ont opté pour la version « Une Histoire de Violence », étant d'ailleurs un titre à double sens, renvoyant au présent qui est violent, et le passé qu'on suggère avoir été empreint d'une énorme violence.

La violence est donc le thème principal, lorsque l'identité ne prend pas le dessus : les deux concepts voguent, dansent, l'un devenant prépondérant à un moment, avant que l'inverse ne se reproduise : il s'agit d'un mouvement fréquent, mais dont les deux parties sont liées, inévitablement.
C'est par la violence que l'identité s'est construite, c'est dans l'identité même qu'est la source de la violence, et c'est l'identité qui définit la violence.
D'ailleurs, les scènes violentes, telles qu'elles sont présentées, ne sentent pas la minimisation, ni l'égayement : on montre les choses comme elles sont, sans chorégraphie, sans vouloir apaiser celui qui se risque à regarder, sans frôler le gore non plus. Un besoin de retrouver la réalité, à travers les blessures, les coups qu'on donne, les écorchures qu'on prend.
L'identité, elle, pour le personnage de Tom et celui de Jack, est ébranlée, dérangée de ses habitudes : l'élément nouveau balaye tout sur son passage, pour un temps, le temps de la violence.

David Cronenberg, par des choix de réalisation très judicieux, sème une ambiance particulière, des questions, et, beaucoup de symboles. Chaque geste, chaque œil qui cligne, chaque bouche qui forme une grimace est matière à analyse, à allégorie cachée.
Malgré un certain dédain des instances donnant des récompenses, A History of Violence sort du lot des films sur la violence, s'inscrit dans une logique très psycho-philosophique de la vision des choses, et mérite plus qu'amplement un coup d'œil intéressé.


TRAILER

The Chaser de Na Hong Jin (2007) by Micab

Pendant des années, sur le continent asiatique, deux phares se dressaient fièrement pour éclairer les pauvres cinéphiles à la recherche de bons films :
- Le Japon qui non seulement avec sa tradition d’animés nous a donné entre autre Miyazaki, Oshii, Otomo mais aussi des grandes valeurs comme Kurosawa, Nakata, Kitano, Oshima et pleins d’autres.
- La Chine (et surtout Hong Kong) : John Woo, les frères Wan etc etc

Récemment on a vu aussi se développer à l’international des pays comme le Vietnam et surtout la Corée du Sud. A se demander si la Mecque du cinéma de ce continent n’est pas doucement mais sûrement en train de se déplacer vers le sud.

La Corée du sud doit beaucoup au festival de Cannes et à Tarantino. Old Boy en remportant le très convoité Grand Prix en 2004 avait fait grand bruit, et depuis la réputation du réalisateur et de ce film en particulier ont largement dépassé le cercle des connaisseurs et des initiés. Il faut dire que le massacre de Virginia Tech en 2007 lui a fait aussi une publicité dont il se serait bien passé.



Dans la catégorie "je-frappe-un-grand-coup-pour-mon-premier-film" le réalisateur sud-coréen Na Hong-jin ferait certainement une entrée très remarqué. Son premier film The Chaser, un policier sombre, très sombre est en passe de devenir un classique dans le genre.

Tous les codes sont appliqués à la lettre : milieu urbain, scènes de nuit, scènes de poursuite et pour rajouter un peu d’ambiance on retrouve ici la figure très charismatique du serial killer.
Mais pour le reste, le réalisateur va s’amuser à les contourner habilement et de manière suffisamment appuyés pour mieux souligner l’originalité de son film.

Jung-ho un ancien flic de la crim’ a suivi les conseils chers à tous les esprits libéraux, il a créé sa propre entreprise en devenant proxénète. Il faut dire que ça gagne un peu mieux et qu’il évite les ennuis administratifs. Ça ne l’empêche de rendre service à ses anciens collègues pour faire prospérer son commerce. Chaque soir, il reçoit des appels de clients anonymes à qui il envoie ses filles. Comme tout bon patron qui se respecte, il a des problèmes de personnel. La plupart de ses filles se sont enfuies sans payer leurs dettes. De nature peu calme, il se retrouve avec un client sur la main sans pouvoir le satisfaire. Il fait alors appel à Mi-jin, une mère de famille qui ne devait pas travailler ce soir là. Cette dernière disparaît à son tour, et chose étrange elle laisse derrière elle son enfant. Poussé par un désir de justice insatiable en rapport à son gagne-pain qu’on lui vole, Jung-ho décide de reprendre du métier et de mener son enquête. Il réalise alors que toutes ses filles avaient rencontré le même client avant de disparaître, un client identifié uniquement par son numéro de téléphone... Il se met en tête de retrouver Mi-jin, mais se rend vite compte que "son" client est un serial killer, il va lui falloir retrouver sa fille pour conserver ses ressources financières.



Amoral, Jung-ho l’est assurément. Si le titre the chaser fait référence au serial killer en quête de sa future proie, le véritable chasseur est bien l’ancien policier aux méthodes plus que contestables. Comme un prédateur le proxénète ne poursuit qu’un but le sien, n’a qu’une logique la sienne, ne connait qu’une seule façon de s’affirmer : réussir à conserver son territoire. Les scènes de poursuite, contrairement à ce qui se fait actuellement dans le cinéma d’action, se font à pied, mais l’intensité est la même, sinon plus forte. Les scènes de tortures et de violence sont aussi efficaces que celles de Old Boy, et l’ambiance générale rappelle méchamment Se7en peut-être en mieux car justement il ne cherche pas à copier David Fincher… contrairement à d'autres.

Ce film est une bombe !
Présenté au festival de Cannes en 2008, le film a été sélectionné hors compétition… sinon on aurait pu gager qu’il ne serait pas reparti bredouille.

Equilibrium de Kurt Wimmer (2002) by Carban

Sorti en 2002 et réalisé par Kurt Wimmer (ahah), Equilibrium est un film de science-fiction porté à l'écran par Christian Bale.
Surfant sur la vague de la Matrix-mania, ce long-métrage reprenant bon nombre de thèmes chers à la S.F. classique nous embarque dans un futur pas si loin que ça et dont le seul mot d'ordre est "Paix".



Synopsis

Après une troisième guerre mondiale meurtrière, le gouvernement de Libria cherche la cause de ce qui est tellement inhumain chez l'être humain et en vient à conclure que les sentiments sont responsables des pires atrocités commises par l'Homme envers ses semblables.
Le Père, chef spirituel et politique de Libria, décide de mettre au point un remède à ce mal : le Prozium. Ce composé chimique inhibe tout sentiment et permet ainsi de faire disparaitre la haine, la colère, la souffrance, mais également la joie ou l'amour.

Afin de préserver cette paix, une unité d'élite, le Tetra Grammaton, est formée. Ses membres, les ecclésiastes Grammaton, sont chargés d'éliminer la menace que représente les Transgresseurs, communauté refusant de prendre du Prozium. Possesseurs d'une technique de combat des plus efficaces, le kata-armé, les ecclésiastes sont des adversaires redoutables.

Malgré sa foie et son talent, le plus gradé des ecclésiastes, John Preston, va découvrir que le système qu'il sert est plein de failles et de privations après avoir malencontreusement brisé sa capsule de Prozium. Sa remise en question va l'amener à voir le monde dans lequel il vit d'une manière différente.


(As-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?)

Analyse

Bien que le succès du film ne fut pas au rendez-vous lors de sa sortie en salle, aujourd'hui Equilibrium est considéré comme un film culte par de nombreux fans de science-fiction et a connu un grand succès lors de sa sortie en DVD.
Il faut dire qu'à la même période, au cinéma, paraissaient les deux derniers volets de la trilogie Matrix (oui oui les deux qu'on se demande pourquoi qu'ils existent). Face à un tel concurrent et avec une accroche quelque peu risquée ("forget the Matrix"), le film de Kurt Wimmer aurait pu tomber dans les oubliettes.

Néanmoins, malgré quelques erreurs techniques et scénaristiques, le résultat final est plus que satisfaisant, compte tenu du faible budget mis à la disposition d'un film de cette envergure.
L'histoire, bien qu'assez classique pour une œuvre de science-fiction et s'inspirant de grands récits de SF, est traitée de manière convaincante, même si parfois on pourrait souhaiter que certains points soient davantage approfondis.
Cependant le côté action du film reste son principal point fort et la mise au point du "Gun-Kata", art martial mêlant techniques de corps à corps et d'armes à feu, y est pour quelque chose. C'est le chorégraphe Jim Wickers qui en est à l'origine, et ce système de combat donne un caractère certain au film. Du coup à côté le bullet-time de Matrix ne semble plus tellement impressionnant.


(Kireiii-desu =^____^=)

L'autre point essentiel qui fait de ce long-métrage un bon film est le jeu sans fautes de Christian Bale. Loin de ses dernières interprétations plus médiocres, il nous livre ici un très bon personnage dont la froideur déshumanisée est aussi convaincante que son aspect plus sensible. La scène dans le palais de justice en est une très bonne illustration, chaque détail du visage marquant l'état d'esprit du personnage. Bale est criant de vérité dans son rôle.
Mention spéciale à Sean Bean (dédicace à notre concitoyenne et bleuette Wild) qui malgré une courte apparition nous montre une nouvelle fois son talent et sa sensibilité tout en pudeur. En plus dans ce film il garde sa bonne habitude qui est de ####.


("Mais tu sais, je suis pauvre et je n'ai que mes rêves. J'ai déposé mes rêves sous tes pieds. Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.")

Pour ce qui est de (bou)Taye Diggs, troisième rôle du film, bah j'ai eu envie de le claquer dès sa première apparition, jusqu'à sa dernière.
Très bonne surprise également pour l'interprète du fils de Preston, qui malgré son jeune âge m'a fait presque peur, tellement qu'il semble pire que son paternel et dont le personnage nous offre un twist sympa et inattendu.

Du point de vue du scénario, Equilibrium traite de sujets largement utilisés dans la S.F. et ainsi la liberté est au centre du film.
Libria jouit/souffre d'une propagande de masse et une partie de la population lutte pour avoir le droit de retrouver son individualité. Le point intéressant du film, c'est que la lutte ici n'est pas réellement politique à proprement parlé. Si l'on se bat c'est pour avoir le droit d'éprouver des sentiments et de vivre comme un être humain normal.
Les conséquences du Prozium sont en effet assez dramatiques au niveau de nos sentiments comme le montrent certaines scènes du film et le bénéfice (plus aucunes guerres, etc) semble insignifiant par rapport à la perte des émotions et aux conséquences qui en découlent.
En ce sens, la fin du film est bien menée également car la violence a disparu à Libria en même temps que les sentiments et l'on voit clairement le résultat final.
Autre point intéressant du film : cet aspect de la violence. Les sentiments sont prohibés car ils se composent de colère et de haine, ce qui amène à la violence. Hors avec le Prozium tout ceci est censé disparaitre.
Cependant la police ainsi que les ecclésiastes Grammaton font preuve d'une grande violence, notamment dans l'utilisation du kata-armé qui combine armes létales et coups mortels. Privés de sentiments, ces hommes peuvent tuer les transgresseurs (même de sang froid, par exécutions sommaires) sans se poser de questions et sans remords.
Néanmoins l'on remarque clairement qu'après avoir arrêté de prendre du Prozium, Preston est incapable de tuer de sang froid, pas même un simple animal. Il fait preuve d'empathie sans raison apparente, ce dont il était incapable auparavant.
Les sentiments ici permettent de montrer le côté bon de l'être humain, coté qui disparait en même temps que le mauvais avec le Prozium.
Finalement Equilibrium témoigne de la nature humaine qui se compose du plus beau comme du plus laid, et du meilleur comme du pire. Cette dualité souffrant d'un manichéisme certain semble ne pas pouvoir être rompue et dans le fond, retirer à l'homme ses sentiments, c'est le priver de la seule part de lumière qui peut exister en lui.
Autre aspect qui peut être intéressant : l'utilisation des miroirs dans le film. Il suffit de voir l'impact qu'ils ont sur Preston, lorsqu'il se voit dedans à plusieurs reprises.


(Ça fait mal hein ?)

Pour conclure, Equilibrium est un très bon film de science-fiction malgré quelques erreurs. Le jeu des acteurs est excellent, les références artistiques du film bien choisies (bien que pas forcément originales) et la bande originale accompagne très bien les scènes du long-métrage.
On aurait aimé que l'ensemble soit plus étoffé et peut-être moins simpliste à certains moments, mais encore une fois le budget y est sans doute pour quelque chose, et ce film montre qu'avec peu, on peut faire aussi bien, voire mieux, qu'avec beaucoup (oui oui je pense aux deux derniers Matrix xD).

- Trailer (pas forcément pertinent dans les descriptions écrites je trouve)
- End Credits

Et vous ? Vos réactions ?