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samedi 8 février 2014

Don Juan DeMarco par Albé

Don Juan DeMarco, réalisé par Jeremy Leven en 1995 avec Marlon Brando dans l’un de ses derniers films, Johnny Depp et Faye Dunaway. Et oui, encore une adaptation du célèbre Don Juan. Je ne prétends pas que ce soit la meilleure mais elle n’est pas inintéressante, loin de là. C’est pourquoi je souhaite vous en parler. Et non, cet article n’est même pas un troll.

L’argument suffira pour certains (surtout certaines) mais sachez qu’on y voit les pectoraux du beau Johnny de long en large. Vous voilà déjà conquises. De plus, si vous avez la fleur bleue et la fibre nostalgique, vous apprécierez nécessairement la chanson associée au film et interprétée par le Roi du romantisme : Bryan Adams – Have you ever really loved a woman ?. Ceux qui n’éprouvent rien de particulier à la vue du beau Johnny ou à l'audition de Bryan Adams pourront néanmoins saluer la prestation de Don Vito Corleone.


Cette affiche cède à la facilité et n’est absolument pas digne du film.

Bien entendu, le bellâtre au sex appeal inégalable incarne notre Don Juan DeMarco (sans espace, ils l’ont probablement oublié ?). De son côté, Marlon Brando hérite lui du rôle du psychiatre en toute fin de carrière dont la réputation n’est plus à faire. Faye Dunaway joue quant à elle le rôle de la femme du psychiatre et accessoirement, le rôle de la psy du psychiatre. Voir la définition du transfert en psychanalyse pour de plus amples renseignements. L’originalité du film est bien là. Don Juan est approché d’un point de vue hautement psychologique. Le film ne contient pratiquement que des séances chez le psy à partir desquelles le patient nous raconte en images et sur fond de voix off à l’accent mexicain sa vision de son histoire. C’est à la suite d’une tentative de suicide que Don Juan DeMarco se fait interner pour dix jours. Durant cette minuscule période, le psychiatre en charge devra déterminer si son patient représente ou non un danger pour lui-même ou pour les autres. De là, tout un questionnement s’ensuivra pour résoudre l’énigme. Le démêlage de nœuds s’annonce compliqué mais passionnant.

Est-il vraiment fou ? Le reste du personnel soignant le résume à un schizophrène délirant qu’il faut calmer avec une bonne dose de neuroleptiques, ce qui n’est pas le cas du psychiatre. Hors de question pour lui de simplifier les choses. Mais est-ce que cet intérêt pour son patient n’est pas un peu trop démesuré ? Est-il en train de se laisser séduire par son patient ? Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui tient du fantasme ? Peut-on seulement les distinguer ? Et pourquoi s’acharne-t-il à porter un masque ? Quels sont les masques que je porte moi-même consciemment ou non ?...


Le masque, une symbolique riche de sens

Le thème de Don Juan, de la folie, de la séduction, du masque,… étant trop vaste pour être résumé ici (et ne devant d’ailleurs pas être résumé), je laisserai volontairement cet article sans fin. Néanmoins, j’ajouterai que ce film m’a fait penser sérieusement à Big Fish du début à la fin. L’histoire racontée par le personnage principal est incroyable mais séduisante. Et en fin de compte, peu importe si certains aspects de l’histoire semblent forts déformés par rapport à la réalité. Après tout, un souvenir n’est qu’une création mentale qui se base sur les faits mais qui ne relate jamais parfaitement les faits. Au final, l’histoire est bien souvent plus digeste et plaisante quand celle-ci est absorbée par la machine à fantasme.

In fine, Don Juan DeMarco est un film qui a de quoi séduire. A bon entendeur.

The Hunger (1983) de Tony Scott par Jim

The Hunger – ou Les Prédateurs est la première réalisation (en termes de long métrage) de Tony Scott, le frère du célèbre Ridley, en 1983. C’est également l’adaptation du roman éponyme de Whitley Strieber. Tony Scott s’était déjà fait connaître par des réalisations de publicités, tandis que son frère, lui, avait déjà sorti deux films aujourd’hui cultes, Alien, en 1979, et Blade Runner, en 1982. Et cette influence fraternelle se fera notamment ressentir dans The Hunger, à travers une réalisation unique. The Hunger, boudé injustement à sa sortie, constitue un film au genre hybride, entre film d’horreur, film romantique et influence érotique, sur une thématique d’addiction amoureuse teintée d’une phobie du vieillissement. Enfin, le film renouvelle le film de vampires, présentant des créatures différentes de celles présentées dans les adaptations de Bram Stoker et dans les films « habituels » du genre.



Le thème des vampires, créatures de la nuit, forcées de se nourrir de sang humain et de séduire, envers et contre tout, se trouve transposé dans un New-York moderne – enfin, du moins dans les années quatre-vingt. Jeunes et beaux, John Blaylock (David Bowie) et Miriam (Catherine Deneuve) sont un couple d’immortels, fusionnels et remplis de classe, non-soumis aux lois du vieillissement. Pourtant, sous ces débuts quasi-idylliques – toujours teintés d’un mysticisme envoûtant – les évènements prennent une dimension funeste : John se met à vieillir à une vitesse effrénée, ce qui le pousse à aller voir une scientifique, Sarah Roberts (Susan Surandon), travaillant sur la question du vieillissement accéléré. Prenant John pour un fou lorsqu’il vient la voir pour lui dire qu’il a pris vingt ans en quelques heures, Sarah refuse de lui parler, jusqu’à ce qu’elle le revoit plus tard dans la même journée, et qu’elle se rende compte qu’il ressemble alors à un vieillard de presque une centaine d’années.

Voici un film d’une extrême sensualité – et pas juste à cause d’une scène sexuelle entre Deneuve et Sarandon – qui renvoie parfaitement l’image de vampires libidineux qui ne laissent personne de marbre ; ils sont de dangereux prédateurs. La réalisation est dès lors représentative de cette volupté, les choix de plans permettent de créer une synesthésie sans limite, l’esthétique générale de l’image promettant une lascivité à fleur de peau. Un corps qui ondule, des lèvres qui remuent pour chanter, une artère qui bat à la chamade, le désir fulgurant, tout se transmet par les images – et le son- avec une facilité déconcertante. Les gros plans – fétichistes notamment – constituent le moyen privilégié d’immiscer le spectateur dans la réalité des créatures surnaturelles plus diurnes que nocturnes, dans ce film du moins. De façon générale, la mise en scène se révèle être un beau tour de force de la part de Tony Scott, bon maître du rythme – tout au long de sa carrière tristement finie en 2012. Dans ce premier film, pourtant, le rythme se veut langoureux, prudent. Après des siècles d’existence, il est délicat d’apprécier l’écoulement du temps de la même façon qu’un mortel. Et en même temps, le titre original, The Hunger, littéralement « la faim » , symbolise cet appétit que les vampires ressentent pour le sang des humains, mais aussi, en seconde interprétation, dans ce sentiment progressivement paroxystique de désir que nous nourrissons pour une personne qui nous attire irrémissiblement.

Mais le thème viscéral du film, c’est la dépendance amoureuse, l’addiction charnelle, la déraison causée par l’attirance physique et émotionnelle, un thème qui épouse parfaitement celui des vampires, perdus dans une époque qu’ils ont appris à connaître, sur laquelle ils ont une totale maîtrise sans être soupçonnés, obtenant toujours ce qu’ils convoitent. D’ailleurs, soulignons la première scène du film, baignée dans une musique moderne, dans des décors nocturnes artificiels, où des personnages secondaires, inconscients, dansent et s’enivrent, sans se rendre compte qu’ils évoluent aux côtés de Miriam et John, assoiffés et qu’ils vont succomber au couple fatal. "Dès cette scène le ton est donné : le couple charme avec aisance puis tue, ne nouant aucun lien avec le présent, vivant juste dans leur monde à part, seuls, sans le moindre sentiment pour leurs victimes. Et pourtant, jamais une once d’agressivité ou de bestialité n’apparaît sur les visages des deux personnages : ils sont raffinés, liés par l’amour, par l’immortalité. Ce contraste entre leur civilité et leur nature profonde empreinte de violence est déroutant. Le comble de la grâce revient encore une fois au personnage de Miriam, résolument le plus puissant des deux, enjôleur. Une personne à laquelle il est impossible de résister, ce que Sarah apprend à ses dépens : quand Miriam veut quelque chose, elle l’obtient toujours.



La peur du vieillissement prend toute son ampleur dans le film, surtout à travers le personnage de Miriam, d’une splendeur éternelle, sans le moindre signe de dégradation du temps malgré son (très) grand âge. Ce qui n’est pas le cas de John, voué à se voir pourrir dans un mouvement ascendant fulgurant ; la jeunesse s’effiloche avant qu’il puisse avoir le temps de s’en rendre compte, en une poignée d’heures, les années se sont marquées sur la peau autrefois immaculée. Une altération que Miriam ne peut supporter, elle-même étant le symbole de jeunesse infinie, de la beauté impérissable. Pour subsister – et donc rester infiniment jeune – il faut se nourrir de sang, en ôtant des vies pour conserver son éclat: cette logique cruelle permet de continuer à exister, tels des parasites usant les humains jusqu’à plus soif. Ce qui n’est pas sans rappeler la légende entourant la comtesse Báthory. Parce que si Miriam clame à John qu’entre eux c’est « forever », la logique derrière pourrait être, en tout cas, jusqu’à ce qu’elle s’éprenne de quelqu’un d’autre, et forcément, tant que John n’est pas atteint par le poids de ses années terrestres.

Enfin, The Hunger présente une vision novatrice du vampire : déjà, rien que par le fait que jamais le mot « vampire » n’est évoqué, qu’on ne parle pas de chasseurs de vampires et qu’il n’y a pas une multitude de croix et d’ail. Aussi, John et Miriam ne sont pas exclusivement nocturnes, ils peuvent sortir le jour sans se transformer en tas de poussière. Notons aussi qu’ils se fondent parfaitement dans la société, ne sont pas figés dans leur époque d’origine, s’habillent assez classiquement, paraissent définitivement « normaux », donnent même une leçon de musique à une jeune voisine une fois par semaine. Ainsi, enfouis dans cette normalité, au lieu de dormir dans des cercueils, ils dorment dans un lit et n’ont pas d’énormes canines proéminentes – rétractables ou non. Personnages en marge de la société parce qu’ils vivent enfermés dans leur solitude immortelle, et, en en parfaite adéquation avec la communauté parce qu’ils passent inaperçus, les Blaylock sont des vampires d’un genre tout à fait différent que celui auquel le public a été habitué, ce qui n’est sûrement pas pour déplaire. Ils rejoignent cependant l’image traditionnelle des vampires parce qu’ils fonctionnent sur la logique d’Eros et Thanatos, fondant leur existence sur le désir, le sexe et la mort.



Dans une atmosphère sensuelle et décadente, Tony Scott filme avec volupté les magnétiques Deneuve et Bowie, deux créatures surnaturelles et désirables, pour le pire des mortels qui les entourent, sur une toile de fond d’amour obsessionnel et de peur maladive du vieillissement.

La séquence d'ouverture

Hellraiser, Le Pacte (1987) par Stitch

Hello CIN!

Dans la seconde moitié des 80’s, le monde du cinéma d’horreur est surtout représenté par des personnages tels que Jason de la série des Vendredi 13, Freddy Krueger des griffes de la nuit et autre Michael Myers de la série Halloween. En 1987, un écrivain, Clive Barker, décide de porter sur grand écran un de ses romans, The Hellbound Heart. Cette adaptation aura pour nom Hellraise, Le Pacte.



Avant Hellraiser, Clive Barker a déjà vu deux de ces romans adaptés en long métrage. Mais, l’écrivain n’était pas aux commandes de ces adaptations et le résultat en fut si désastreux qu’il refusa même d’y être assimilé. Ces deux films sont Transmutations (1985) et RawHeadRex (1986). Après cette déception, Clive Barker décida de faire lui-même l’adaptation de The Hellbound Heart. Ainsi, il réalisa Hellraiser, Le Pacte et le film sort sur les écrans en 1987, en pleine période de gloire de slasher movie. C’était un pari risqué de sortir un film d’horreur lors de cette période où régnaient en maître Jason, Freddy et Myers. Mais le film est en parfaite rupture avec ce qui se faisait à l’époque. Ce film traitant de thèmes totalement différents que celui de trucider des jeunes vivant dans le pécher, il trouve très rapidement un large public et devient un chef d’œuvre du genre.

Synopsis

Un homme, Frank Cotton (Sean Chapman), achète un mystérieux cube sur le marché noir marocain. Lorsqu'il réussit à l'ouvrir, il est visité par les Cénobites, des démons venus de l'enfer. Ces derniers lui infligent les pires supplices avant de le tuer. Peu de temps après, son frère Larry (Andrew Robinson), son épouse Julia (Clare Higgins) et Kristy (Ashley Laurence), la fille de Larry, emménagent dans la maison où Frank est mort.
Une goutte de sang tombée sur le plancher ramène Frank sous forme de zombie. Frank réussit à convaincre l'épouse de son frère, qui est aussi sa maîtresse, de lui amener des victimes car il a besoin de leur sang pour redevenir humain. Bien sûr, les Cénobites ne sont pas très heureux de savoir que Frank leur a échappé…



Le trailer c’est ICI.

Les personnages

Dans l’adaptation de son roman, Clive Barker, peut faire comme il a envie que ce soit à l’écran. Il n’a pas de limites et son film est ce qu’il avait en tête dés le départ. La réalisation est efficace car Barker suit la trame principale de l’histoire sans s’en écarter. Pas d’intrigue complexe avec des rebondissements dans tous les sens qui, souvent, déroutent le spectateur et lui fait perdre le fil de l’intrigue. Barker n’en fait donc pas trop dans son film et se concentre sur ses principaux protagonistes en commençant par Julia et sa belle-fille Kristy. L’intrigue est donc simple et se résume d’une part par l’amour d’une femme, Julia, pour son amant et qui fait tout pour que celui-ci revienne à la vie jusqu’à aller au meurtre. Et, d’autre part, on a la belle-fille, Kristy, qui va tout faire pour protéger son père de cette femme néfaste quitte à conclure un pacte avec les démons.




Mais très vite, les personnages principaux ne sont plus ceux que l’on croit puisque les Cénobites deviennent rapidement des protagonistes de premier plan et notamment leur leader Pinhead (interprété par Doug Bradley qui voit en ce personnage LE rôle de sa vie), le démon au visage bardé de clous. Ce dernier subira même une « starification » de la part des spectateurs à l’instar d’un Jason ou d’un Freddy.

Un autre des personnages principaux n’en est pas un en fait puisqu’il s’agit d’un objet, le cube. Sorte de Rubik’s cube, cette boîte est en fait un portail qui s’ouvre vers une dimension parallèle. Dans cet enfer gardé par les Cénobites, sont recueillies toutes les douleurs physiques relevant du sadomasochisme. Le cube permet une quête plus ou moins volontaire du plaisir ultime de la souffrance à qui saura manipuler la boîte. Et, qui dit portail dit entrée ET sortie. Ainsi, la personne qui manipule la boîte peut entrer dans cette dimension parallèle de plaisir sadomasochiste et être à l’entière merci des Cénobites qui savent infligés les pires souffrances mais les Cénobites peuvent aussi emprunter ce portail pour venir dans notre monde s’ils y sont invités.

L’univers des Cénobites

Les Cénobites sont des démons écorchés vifs gardiens d’un monde parallèle où tout n’est que souffrance et brutalité transformées en jouissance.
Les plaisirs de la chair prennent une part importante dans ce film. C’est à cause de sa relation adultère que Julia a pu faire revenir Frank à la vie. Et, c’est aussi grâce au sexe que Julia attire des hommes chez elle pour « nourrir » son amant.
Les nombreuses chaînes et crochets qui parsèment l’autre-monde ou qui sortent de la boîte ne sont pas sans rappeler les pratiques sadomasochistes.
Les Cénobites, mené par Pinhead, sont perçus comme étant les prêtres d’une religion obscure dont les préceptes sont les notions de sacrifice, de soumission et de dévotion pour atteindre le plaisir suprême.
Les Cénobites sont pour beaucoup dans la réussite du film et leurs apparitions sont attendues avec plaisir. Grâce à eux, on entrevoit un monde infernal bien différent des images classiques représentant l’Enfer. Ce monde parallèle sera exploré plus en détail dans le deuxième opus, Les Ecorchés, Hellraiser II la suite directe et indissociable de ce film.

Clive Barker a réussit à créer une atmosphère d’angoisse en ponctuant son film de quelques effets gore bien dosés. Le film joue aussi sur des registres volontairement dérangeant tels que le sadomasochisme, la nécrophilie et même l’inceste. Ce film aborde la puissance des rêves et des désirs et surtout de leurs conséquences désastreuses, le tout dans une ambiance glauque inoubliable.





La franchise Hellraiser

A ce film, il y aura 8 suites qui iront crescendo dans le médiocre. Le seul qui est à qualité égale sera Les Ecorchés, Hellraiser II (1988). Viendront ensuite Hellraiser 3, L’enfer sur terre en 1992, Hellraiser 4, Bloodline en 1996, Hellraiser 5, Inferno en 2000, Hellraiser 6, Hellseeker en 2002, Hellraiser 7, Deader en 2003, Hellraiser 8, Hellworld en 2005 et Hellraiser 9, Révélations en 2011.
Les films Hellraiser 5 à 9 sont sortis directement en DVD. La seule chose qui peut être intéressante dans les suites (en dehors du 2), est la montée en importance de Pinhead et un retour sur ses origines humaines et ce qui a fait qu’il soit devenu le leader des Cénobites.

Pour Conclure

Hellraiser, Le Pacte est un film que tout amateur de film d’horreur se doit de voir. L’ambiance y est malsaine et les thèmes abordés peuvent être dérangeants. Il y a juste le bon dosage de scènes gore. Et le personnage de Pinhead…que du bonheur !! Il n’a rien à envier à ses comparses de l’époque. Il s’élève haut-la-main au rang de « monstre » culte du cinéma horrifique même si dans ce film ses apparitions sont très ponctuelles mais, de ce fait, son impact dans les esprits n’en est que renforcé.

En bonus, la scène de la résurrection de Frank.

Avez-vous déjà vu ce film ? Qu’en avez-vous pensé ?
Pour ceux qui ne connaissaient pas la saga Hellraiser, j’espère vous avoir donné un petit peu l’envie de vous pencher dessus.

Driving Lessons (2006) par Dylan




**Driving Lessons** est une comédie Britannique, écrite et réalisée par **Jeremy Brock**. Il avait réalisé auparavant l’excellent **The Last King of Scotland**. Il s’attaque ici à un sujet bien plus simple et bien moins dramatique : la rencontre d’un jeune homme timide et d’une vieille actrice un peu fofolle.

Ben Marshall (**Rupert Grint**) a 17 ans et habite en Angleterre dans une famille extrêmement religieuse : son père est vicaire, et sa mère aide la communauté de leur Eglise. Le jeune homme est enfermé dans les délires de sa famille et surtout de sa mère (**Laura Linney**), personnage détestable et complètement névrosé, qui essaye d’avoir le contrôle sur tout. Tout ça au nom de Dieu. Et elle mène tout le monde à la baguette, y compris le pauvre Ben, qui se laisse faire sans jamais rien dire. Jusqu’au jour ou il trouve un travail (suivant les conseils de sa mère). Le travail consiste à aider une vieille actrice : Evie Walton (**Julie Walters**). Les deux se lient d’amitiés au fur et à mesure du film. Les deux s’amusent à jouer des scènes ensemble et vont faire du camping. Mais lorsqu’il essaye de partir rejoindre sa mère, Evie avale la clé de la voiture. Il se retrouve à devoir rester avec elle à faire du camping, malgré lui. Chose horrible dans sa tête, étant donné que sa mère n’est pas du tout d’accord. C’est la première fois que Ben fait quelque chose comme ça, mais il commence à y prendre goût… Evie et Ben décident ensuite de partir pour Edinbourg, et le voyage continue. Pour la première fois de sa vie, il va connaître un semblant de liberté. Il conduit alors qu’il n’a que 17 ans, il essaye l’alcool, il perd sa virginité avec une jeune femme, mais surtout, il découvre un peu la vie, la vrai.


*- You’re in the middle of nowhere !
- Then i will cling to the edge of somewhere !*

**Rupert Grint** est vraiment pas mal dans ce film. Il a enfin laissé tomber les mimitiques insupportables de Ron dans Harry Potter, et est devenu un jeune comédien prometteur. Et il a ce physique un peu étrange, qui rend son personnage touchant au possible. Et c’est tout de même difficile de tenir un second rôle aux côtés de Julie Walters, il s’en sort plutôt bien. Sinon, grand respect aux dialogues du film, c’était très plaisant. C’est surtout un hommage au théâtre et à la poésie, mais dans un contexte comique et moderne. Le but n’est clairement pas de faire un film lyrique ou théâtral, j’ai trouvé ça astucieux. Et on s’offre un petit voyage à travers l’Ecosse au passage.


*"Don’t feel guilty. Guilt is a wicked ghost."*

J’ai lu pas mal de critiques négatives qui disaient que ce n’était qu’un énième Feel-Good movie Britannique au même titre que Billy Elliot, The Full Monty etc… Mais ceux là aussi, je les aime beaucoup. C’est certes un film simple à très petit budget, qui mets surtout à l’honneur une grande actrice : **Julie Walters**. Le film s’appelle *Driving Lessons* uniquement parce que sa mère lui apprend à conduire au début, mais le reste n’a rien à voir avec ça. C'est juste un film sur l'amitié entre deux personnes. Certes un peu "classique", un peu cliché, un peu attendu. Mais ça reste drôle, malgré tous ces éléments familiers. Le rôle de la femme d'un certain âge qui perds un peu les pédales, la recherche de liberté, etc. Un p'tit chou de film.