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lundi 22 octobre 2012

4,2 raisons de devenir réalisateur de Porno by Oneiros

Salut,
Je m’adresse aujourd’hui à toi qui n’as pas été accepté dans une fac de cinéma, toi qui as des bonnes idées (enfin vite fait) et qui penses qu’Inception est le meilleur film de ces dix dernières années (alors que tout le monde sait que c’est Spaced Invaders (1)). Oui je m’adresse à toi qui aimes clamer que « Oh avec un budget de 10 000e et Louis de Funès, je te fais le prochain 2001 l’odyssée de l’espace » et qui commences à envisager sérieusement de prendre des cours d’Acting en Malaisie : STOP ! Arrête tout, j’ai la solution à tes problèmes! La solution qui te permettra de concilier ta passion des femmes, de la glande et de l’argent : deviens réalisateur de Porno.

1) Le porno, cet art noble qui développe l’imagination.

Pourquoi un réalisateur se bornerait-il à un genre ? Pourquoi se contenter uniquement d’un film avec des Nains quand on peut faire un film avec des nains qui lancent des assiettes ? Pourquoi faire un film avec des zombies uniquement, quand lesdits zombies peuvent attaquer un club de natation japonais ? (2) Ce que je veux dire c’est que le Porno ne vous limitera pas à un genre, un type de film, et justifiera à peu près tout vos excès : vous voulez mettre Georges Bush, de la philosophie française et des japonaises pas farouches (3) dans le même film ? Vous aimez la Pastèque et les comédies musicales. Lancez-vous ! (4). Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer à notre guide « Mes Premiers Pas dans le Porno » et au générateur de scénarii vendu avec.

Un générateur qui fonctionne sur le principe de : « Une catégorie de personnage + un adjectif qualificatif + un verbe + une deuxième catégorie de personnage + un attribut physique » (5) ce qui nous donne par exemple le film : Les moines centristes assiègent les suffragettes à tentacules.
Et, pour le coup, vous pourrez ainsi vous référer au point 4 de cette propa : donner une dimension politique à votre film.

Points positifs :

- Liberté totale de création.
- Télérama louera votre créativité et parlera du renouveau de Rocco Siffredi (Pour son rôle de la Barre dans votre film « Centristes Samouraï Vs Raymond Barre »)
- Le titre animera quelques soirées de cinéphiles du dimanche.

Points négatifs :

- le budget.
- La dimension politique qui pourra freiner la diffusion du film.


2) Le porno parodique, cet art pour les gens qui n’ont pas d’imagination

Durant toute votre vie vous n’avez pas su faire preuve de la moindre once d’originalité. Déjà, en primaire, vous copiiez sur votre voisine parce que vous ne saviez pas quoi écrire quand la rédaction avait pour thème « Je raconte mes vacances ». On ne peut pas vous en blâmer : vous n’avez pas eu d’enfance difficile, pas de blessure secrète ou d’éveil précoce et traumatisant à la sexualité qui aurait pu vous donner ce supplément d’âme et de génie. Non, vous n’avez jamais la bonne idée au bon moment. Pas de panique, le porno parodique est là.
Globalement il vous suffira juste de prendre une œuvre déjà existante, et de trouver le jeu de mot le plus moisi et le plus sexuel possible dessus. Batman l’homme chauve-souris ? Batte-man, le petit chauve sourit. Bienvenue à Gattaca ? Bienvenue dans ma boîte à Caca. Jason Bourne ? Jason Bourre ! Monthy Python’s Flying circus ? Mon petit Python, Fucking Circus. (6) Mais ce qui est beau, c’est que, contrairement au cinéma traditionnel, dans lequel vous auriez été taxé de plagiat, ici on admirera votre génie, votre sens de la formule et de la dérision, sans jamais à un seul moment parler de ce manque d’imagination qui vous freine depuis votre enfance. Yeah!

Points positifs :

- Les Inrocks parleront de vous une fois par an dans « un numéro sulfureux » sur le porno.
- Possibilité de reconversion en chroniqueur chez Laurent Ruquier.
- Cracher dans la soupe de l’industrie cinématographique.

Points négatifs :

- Requiert un budget plus ou moins conséquent selon la parodie choisie. (Évitez les trucs en costumes et préférez les huis clos.)
- Vos jeux de mots sont quand même bien scandaleux.


3) Le porno, cet art minimaliste (Pour les pauvres quoi !)

C’est rageant ! Vous teniez le scénario de votre chef d’œuvre mais il vous manque 35 millions d’euros de budget pour le réaliser et payer l’acteur de vos rêves : James Van Der Beek. (7) Damned ! Enfer et damnation ! Il va falloir trouver une autre façon d’optimiser votre budget de 500 dollars (Fou que vous êtes, vous avez fait péter votre codevi pour embrasser votre carrière dans le cinéma.) Car pour ce point n°3, vous aurez juste besoin d’un canapé (95% du budget) et de deux amis exhibitionnistes et cinéphiles. Partant de là, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

A) Soit vous faites du Gonzo que vous irez revendre au marché.
B) Soit vous filmez ça de manière totalement hasardeuse en rajoutant des filtres (et de la musique électro) plus tard, afin de faire croire à une œuvre d’art.
C) Soit, vous faites parler vos personnages pendant 90% du film. Dialogues que vous aurez préalablement écrits à partir d’extraits des deux derniers livres que vous avez lus. Ce qui devrait donner un truc comme ça : (8)

- Booba, mon petit ourson, que penses-tu des méditations métaphysiques ?
- Oh biatch, moi je quiphe quand c’est méga-physique !


Points positifs :

- Une dimension artistique indéniable
- Un budget abordable
- Possibilité de diffusion rapide et massive, dans un anonymat toutefois total.

Points négatifs :

- Il y a plusieurs personnes sur le créneau, pour la dimension artistique.
- Tarantino a déjà le monopole des gens qui parlent autour d’une table pendant 2h
- Le côté amateur.


4) Le porno, cet art engagé.

Parce qu’au fond il n'y a jamais eu rien d’autre que votre engagement politique. Ce combat de tous les instants qui vous anime depuis votre enfance chez les jeunesses communistes, jusqu’à vos premiers émois honteux avec une socialistes à la fac de lettres. Au fond ce n’est pas tant faire du cinéma qui vous intéresse que de faire passer un message. Vous ne savez pas quoi dénoncer? Mais enfin, à quoi aura donc servi ce poster du Ché au dessus de votre lit hein ? Bon, vous n’avez qu’à dénoncer, par exemple, les excès de la droite. Oui, c’est bien ça.
Pour ce faire, filmez juste des gens qui s’envoient en l’air à Versailles, en faisant un parallèle sur de pauvres paysans à la sexualité rustre et champêtre. N’hésitez pas à faire crier à vos acteurs des slogans comme « Oh baise-moi comme si je touchais le RSA » et autre « Oh je la sens bien ta droite dure, oh oui ! » et l’affaire est dans le sac. Si l’envie vous prenait de dénoncer la famine en Afrique, vous n’avez qu’à filmer des gens s’envoyant en l’air sur des sacs de riz. Vous voyez, easy non?
Notez que si vous intégrez des Ninjas centristes, il est inutile de leur faire dire quoi que ce soit : Leur simple présence est déjà un acte politique fort.

Points positifs :
- Vous pourrez choquer les hautes sphères de l’état et avoir un article dans le Figaro, façon « Ce film qui fait trembler le pouvoir. »
- Vous deviendrez ainsi un réalisateur de films sociaux, comme Ken Loach, Schlesinger, ou encore Dearden. Et ça, c’est bien pour votre carrière.
- Possibilité de devenir député ensuite.

Points négatifs :

- Vous n’y connaissez rien en politique.
- Il faut louer un château.
- Et éventuellement tourner avec des paysans… URK…

Et enfin 4,2eme raison, aussi appelée la raison « non mais, tout ça c’est derrière moi ! »

Partez du principe que le Porno n’était qu’un tremplin, que tout ça c’était juste pour vous faire la main, coucher avec des femmes et que maintenant que ça c’est fait, vous pouvez désormais faire un VRAI film. De la même façon qu’un HPG ou une Clara Morgane, vous refusez de vous cantonner (9) au Porno (10) parce que vous avez décidé de vouloir porter plusieurs casquettes. Non, vous voulez faire une comédie dramatique. Un truc bien lourd et bien pesant avec des gens déprimés qui ne couchent jamais ensemble pendant 2h ? Ou même un drame social sur des handicapés qui font de la boxe ?

Et bien c’est possible, mais comme dit précédemment, vous devrez d’abord faire une dizaine de films pornos et accepter d’être « L’ex-réalisateur porno » qui veut faire rire / détonner / choquer (11) le cinéma français. Car oui, le porno est une étiquette, il est comme cette fille moche avez qui vous n’assumez pas d’être sorti et qui revient régulièrement vous hanter.

Points positifs :

- Vous avez plus de chance de jouer avec Kad Mérad en faisant une comédie que du porno.
- Possibilité d’acquérir une street-créd’ comme disent les jeunes.

Points négatifs :

- Déjà que vous n’avez pas d’idées pour du porno… Alors si en plus faut faire une comédie.
- Vous avez plus de chance de jouer avec Kad Mérad en faisant une comédie que du Porno.
- L’étiquette qui ne vous quittera pas.


Voilà, désormais vous n’avez plus d’excuse pour ne rien foutre de votre vie. Plus de « Mais, j’ai une licence de cinéma et je ne trouve pas de travail » ou de « Mais je n’ai pas été accepté dans l’école de cinéma de Luc Besson, ma vie est fichue! » Grâce à ce petit guide, le monde merveilleux du porno vous ouvrira grand ses… bras…

Définitivement ses bras…

________________

1)
2)
3)
4)
5) Écrivez-nous et nous vous ferons suivre ledit manuel accompagné dudit générateur. Tous les fonds récoltés iront à l’association à but lucratif visant à améliorer mes conditions de vie.
6) Roh Oneiros tu devrais arrêter de sous-traiter tes jeux de mots quand même!
7) Qui aurait fait un parfait James bond.
8) Oui, oui Booba fait une apparition dans l’Astrée.
9) Comme le riz.
10) Pas au point de chanter avec Lord Kossity quand même hein !
11) Varie selon le genre de cinéma que vous voulez faire.

samedi 20 octobre 2012

Voyage initiatique au coeur du studio Ghibli by Lincoln


Hello CIN !

J'avais envie de parler des films d'animations du Studio Ghibli, donc CIN me paraît être le bon endroit pour ça !

Mékeskesaykça vous me direz ? 



Pour l'historique, son nom en VO Kabushiki Gaisha Sutajio Jiburi, est un studio d'animation japonais créé par Hayao Miyazaki principalement, ainsi que par Isao Takahata et la compagnie Tokuma Shoten, elle-même éditrice du magazine sur l'animation Animage.

Ce petit bonhomme sur le logo est un totoro (tiré de Mon voisin Totoro). C'est une créature qui existe dans l'un des long-métrage produit par ce studio.

Pourquoi Ghibli puisque le monsieur ne s'appelle pas comme ça ?
Durant la Seconde Guerre mondiale des avions de reconnaissance et de patrouilles portaient le nom de "Ca.309 Ghibli". Hayoa Miyazaki connaissant cela a choisi son nom pour signifier que son studio jouerait un rôle d'éclaireur dans le secteur de l'animation japonaise.


Hayao Miyazaki


On peut constater que dans ce genre de long-métrage d'animation, la main est mise sur la qualité ! Très haute qualité technique, magnifiques dessins ainsi que de la qualité scénaristique.
Ils misent aussi sur la valorisation de la nature, la terre, l'écologie et la capacité de l'homme à vivre en harmonie avec la nature. On pourra le constater dans plusieurs longs-métrages, mais surtout dans le plot de La princesse Mononoké.




Ils ont produit pas loin de 20 longs-métrages de 1986 à 2012, dont un qui va sortir en 2013. Mais aussi 6 courts-métrages et ont participé à la création des mondes ou caractères de 2 jeux vidéos.

Parmi tout ceci, je peux dire que j'aborderai Le Château dans le ciel (天空の城ラピュタ, Tenkū no shiro Rapyuta), Princesse Mononoké (もののけ姫, Mononoke hie), Le Voyage de Chihiro(千と千尋の神隠し, Sen to Chihiro no kamikakushi), Les Contes de Terremer (ゲド戦記, Gedo senti).
Et encore d'autres dans ce thema qui commence par ce premier article !


Clockwork Ninja Monkeys vs Adolf Hitler by Harmoniak


Halo tout le monde, ici le Baron Hanz Von Scheiße pour la chronique cinématographique hebdomadaire du secteur. Tout d'abord je suis ravi de pouvoir vous parler de cinéma, je trouve ça vraiment serh gut que notre Violette Zymbol donne l'opportunité à un cinéphile du Reich de s'exprimer sur ce noble sujet qu'est le Zinéma. Parlons à présent d'un film qui m'a tout simplement bouleversé. Ici à Vichy, on parle d'un sommet du film fantastique, d'un choc comme on en avait guère connu depuis Murnau. Je veux bien sûr parler du tout premier blockbuster de Lars Von Trier, Clockwork Ninja Monkey vs Adolf Hitler.


Teaser poster offiziel

Zynopsis : 70 ans ont passé depuis la mort du Fürher, et avec lui la chute du IIIème Reich. Quand toutes les autres tentatives de construction d'un quatrième Reich échouent, le Professeur Doofenschwartz crée une armée de Singes Ninjas Mécaniques pour renverser les démocraties du Monde et réussir là où Hitler a échoué. Mais quand les plans du sombre professeur prennent une tournure qui n'est pas au goût du Fürher, celui-ci ressurgit du passé pour délivrer sa vision des choses.

Fische technique :

Titre français : Clockwork Ninja Monkey vs Adolf Hitler
Titre original : Stolz der Nazi
Réalisation : Lars von Trier
Scénario : Lars von Trier
Direction artistique : Frieda Chau
Musique : Richard Wagner
Production : Lars von Trier (exécutif), Dieudonné (associé), Robert Pétain (collaborateur)
Pays d'Origine : Coproduction Européenne, majoritairement Germano-Danoise
Langue : Allemande
Format : Couleurs - 35 mm - 1,85:1 - Dolby Digital
Genre : Anticipation
Date de sortie européenne : 30 avril 2015

Distributzion :

Martin Wuttke : Adolf Hitler (adulte, zombie & cyborg)
Daniel Brühl : Adolf Hitler (jeune)
Bruno Ganz : Adolf Hitler (scène de la transfiguration Divine)
Adolf Hitler : Lui même (images d'archives)
Richard Sammel : Le Professeur Doofenschwartz
Ronald Lacey : Maître Schüsselreis, entraineur Ninja
Christoph Waltz : Hans Landa (caméo)
Andy Serkis : Le chef des singes (performance capture)
Charlotte Gainsbourg : La guenon préférée du chef
Dieudonné : Dieu
Elie Semoun : Le Rabbin

Ein brève critique

Ce film est absolument wunderbar. Il fait preuve d'une intelligence rare au milieu de la production actuelle à grösse budget. Fort d'une réinterprétation savante et libérée du roman de Pierre Boule, "Der Planet der Affen", le grand Lars Von Trier, à qui on doit déjà l'hilarant "Melancholia", récidive avec une fresque épique qui m'a laissé complètement kartoffeln. Les prestations brillantes dans le rôle du Führer sont secondées par un casting de seconds rôles de choix. On retient l'hilarante performance de ce nigaud d'Elie Semoun, qui incarne avec brio un Rabbin Juif particulièrement ridicule, un régal. L'érotisme des apparitions de Charlotte Gainsbourg resteront à bien des égards dans les mémoires. Enfin, les effets spéciaux délivrent des scènes d'action intenses et spectaculaires qui vous feront frémir ! ZPOILER La scène où les singes décident de se rallier aux côtés du Führer et utilisent la Lüftwaffe pour assiéger Auschwitz est incroyable, vivement ein reconversion en Drei D ! FIN DU ZPOILER.

Un film à recommander à tous les amateurs d'aczion et de rebondizement, mais aussi de romance et d'évazion. Un film qui fera, je n'en doute pas, fureur.

Das polemique

La scène de Dieter Laser en Mengele a été coupée au montage pour que le film soit PG-13. Das ist regrettable ! On attend la version Direktor's Cut avec beaucoup d'impatzience !


Nous devons exterminer les singes ! - Une scène coupée au montage final

Le mot de la fin, par Harmoniak, le vrai.

Comme les plus perspicaces d'entre vous l'auront remarqué, cet article parodie les Allemands, le Nazisme, le Judaïsme, Lars Von Trier ou encore Dieudonné. Ceci à un but purement humoristique et ne relève pas de l'amalgame ou du racisme ; les propos ont pour but de vous divertir et ne m'engagent aucunement. Je réfute également tout anti-Germanisme. Sur ce point, je tiens donc à m'excuser si j'ai offensé des schleus qui m'auraient lu.

The Dreamers by Dylan




The Dreamers aka Innocents est un film réalisé par Bernardo Bertolucci.
Il est sortit en 2003 et a été présenté au Festival de Sundance.


Le film raconte l’histoire d’un jeune Américain, Matthew (Michael Pitt), qui passe un an à Paris pour ses études. Nous sommes en Mai 1968, et Paris a une énergie particulière, celle de la révolution. C’est un passionné de cinéma, et c’est à la Cinémathèque Française qu’il rencontre une jeune femme, et son frère Théo (Louis Garrel). Dès lors, une amitié se créer entre les jeunes gens. Ils partagent leur passion pour le cinéma, mais également pour la musique. Ils débattent de tout et de rien, de politique, de la vie.  Une relation intense se développe entre les jeunes gens. Pourtant, il y a une atmosphère étrange. Matthew ne tarde pas à découvrir que Théo et Isabelle ont une relation bien particulière, qui va plus loin que celle d’un frère et une sœur. Pourtant, sa fascination pour eux le fait rester. La force du film, c’est ce coté intimiste : on se sent avec eux, à discuter, à vivre Mai 68 de l’intérieur d’un appartement. J’ai beaucoup apprécié ce choix de narration, le fait de nous entraîner dans une sorte de huis-clos au lieu de ne montrer que ce qu’on connaît déjà de Mai 68. La révolution était culturelle mais passait aussi par les foyers, les dialogues entre les jeunes. Et c’est exactement ce que le film nous montre : les dialogues parents-enfants de l’époque, les diversités d’opinion, la place des artistes dans la politique. Les personnages parlent de Keaton, Chaplin. Mais surtout, ils passent leur temps à rejouer des scènes de leurs films préférés.

Par exemple, ils refont la scène du Louvre (traverser le Louvre en courant) dans Bande à Part (Godard), pour essayer de battre le record du film.



"I was one of the insatiables. The ones you'd always find sitting closest to the screen. Why do we sit so close? Maybe it was because we wanted to receive the images first. When they were still new, still fresh. Before they cleared the hurdles of the rows behind us. Before they'd been relayed back from row to row, spectator to spectator; until worn out, secondhand, the size of a postage stamp, it returned to the projectionist's cabin. Maybe, too, the screen was really a screen. It screened us... from the world."

The Dreamers un film très difficile à résumer, c’est un film que l’on découvre, pas que l’on raconte. Il y a tellement d’éléments qui peuvent toucher tous les cinéphiles et les amoureux de musique…  C’est essentiellement un hommage au cinéma et surtout, un hommage aux cinéphiles. Lorsqu’on regarde The Dreamers, on retrouve la magie du cinéma et pas ses origines, mais sa résurrection. La cinémathèque Française, Henri Langlois, le soulèvement des cinéphiles pour protéger leur passion. Tous ces évènements sont retracés dans le film, à travers trois témoignages différents. Celui du frère(Louis Garrel), jeune qui s’intéresse à la politique et à Mao. Celui de la sœur, Isabelle (Eva Green), jeune adolescente avec une psychologie assez particulière. Celui de l’étranger, Matthew,  étudiant alors que la Guerre du Vietnam fait rage et qu’il aurait pu être envoyé au combat. Tous ces éléments font du film quelque chose d’assez complet et mémorable. Les liens sont forts, le jeu d’acteur irréprochable même  si l’on sent qu’il y a du avoir de l’improvisation.  C’est un cinéma du réel : on a l’impression de vivre quelques semaines avec eux.

" Le film de Bertolucci mêle habilement deux révolutions : celle de l’Histoire qui a lieu dans la rue et celle des adolescents qui est une révolution domestique et intime. L’initiation de la chair se vit parallèlement aux soubresauts de l’Histoire."(http://penserlecinema.over-blog.fr)

La musique du film est exactement tout ce que j’aime: Janis Joplin, Jimi Hendrix, Bob Dylan, The Doors, The Grateful Dead… Elle est très présente pendant le film et cela lui donne un sentiment très…rock and roll ! En bonus, Michael Pitt nous offre également sa version de *Hey Joe* de Hendrix, utilisée pour la B.O du film. Joli…

Les plans sont fluides et nous transportent à travers cet immense appartement Parisien. La déco est parfaite, la lumière aussi. , très bien filmés, toujours très proche des acteurs. Et quels acteurs ! Même Louis Garrel, souvent énervant, joue mieux que jamais. Peut-être parce que son look et sa façon de parler colle parfaitement à l’esthétique du film, pour une fois. Peut-être aussi parce qu’il fait une belle équipe aux côtés de Michael Pitt et Eva Green. Il y a une réelle profondeur dans ce film : les personnages discutent entre eux et nous amènent dans leur monde, celui de la Nouvelle Vague, de Mai 68.



En Conclusion, c’est un film que je conseille à tous les cinéphiles, ou à tous les gens qui aiment Bertolucci. J'aime ce film car il démontre que l'amitié et l'amour peuvent prendre bien des formes, et qu'il faut savoir trouver la beauté partout. Et **The Dreamers**, c'est toute la beauté de la jeunesse, de la découverte, de la rébellion.

Sinon, vous pouvez toujours le voir pour voir Eva Green toute nue. Plein de fois. <3


►Trailer: http://www.youtube.com/watch?v=YU1brBVMBkM

Being Flynn by Lisa


Film de Paul Weitz sorti en 2012, Being Flynn (Monsieur Flynn en Français, traduction de m.......) est l’adaptation d’un roman autobiographique de Nick Flynn "Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie" (Another Bullshit Night in Suck City : a Memoir), paru en 2004. Je n’ai pas encore lu le livre, donc je ne vous en parlerai pas, mais je viens de le commander alors peut être un jour, si je ne meurs pas avant sous la tonne de travail qui m’attend, mais je préfère écrire cet article et raconter ma vie dedans de manière tout à fait inintéressante en faisant de longues phrases illisibles plutôt que de m’y mettre… bzzzz, comment ça vous dormez ?

Breeeeef. Dans Being Flynn, il y a Paul Dano, dont je suis complètement amoureuse depuis Long Island Expressway (L. I. E, génialissime), il y a Julianne Moore, dont je suis également un peu amoureuse, il y a Robert De Niro, dont je ne suis pas amoureuse, mais nous restons en bons termes lui et moi.



(Borborygmes baveux et incompréhensibles… ahem)

Mais venons-en aux faits. Nick Flynn (Paul Dano) est un jour appelé par son père, Jonathan Flynn (Robert De Niro), qu’il n’a pas vu depuis dix-huit ans. Ce dernier lui demande un service, puis se tire sans demander son reste. Jonathan est en effet en pleine descente aux enfers, se retrouvant à la rue et finissant au foyer pour sans abris dans lequel il retrouve son fils, qui y travaille. Ainsi Being Flynn nous montre un fils qui ne cherche pas son père, un père qui ne croit pas chercher son fils, deux hommes qui se tombent dessus et qui se heurtent, deux murs mis face à face, en somme. Ça, c’est le côté dramatique du film, une relation père-fils bien complexe, bien tordue, avec du bon gros traumatisme qui fait mal comme un coup de batte de baseball derrière l’oreille. Jusque-là, vous vous dites que bon, ça casse pas trois pattes à un canard, et puis c’est vu et revu cette affaire. Néanmoins, je tiens à dire que le film ne nous fait pas le coup des violons, et reste assez sobre, voire froid, dans le traitement des sentiments, qui est parfois étonnamment subtil (surtout grâce au jeu de Paul Dano).

Là je m’arrête et je vous annonce qu’il m’est absolument impossible de porter un jugement objectif et lucide sur ce film. Je sollicite donc vivement l’avis et la critique de personnes qui l’auraient vu également, afin de nuancer ce que je vais en dire.

Il m’est impossible d’être objective parce que ce film me « parle » tout particulièrement. Ouais, en plus de l’histoire du père indigne, Being Flynn met en avant deux vocations d’écrivains, très différentes, celle du père, fantasmée, et celle du fils, qui s’élabore au fil du film. Or, bonbenvoilà (un nouvel adverbe très pratique), les voies de l’écriture, ça me passionne. En outre, j’ai toujours eu une certaine fascination pour la figure du fou errant, sans foyer ni attaches. Pour avoir été bénévole en foyer pour sans abris (toi aussi, vis ma vie), je sais que la réalité peut être plus surprenante et déroutante encore que ce que l’on imagine, et surtout, aller plus loin que ce que l’on qualifierait volontiers de pure fiction.

Des personnages qui écrivent ou rêvent d’écrire, qui perdent pied, qui déblatèrent, des litrons de tord-boyaux, des mensonges éhontés, des dialogues qui suintent la mauvaise foi, ce film conspire à me séduire, ai-je songé en le visionnant. Par conséquent, je ne sais qu’en penser, il me semble à peu près impossible de porter un jugement sur quelque chose qui me plaît trop par son sujet pour me permettre d’en apprécier la valeur artistique, même s’il me semble pouvoir dire que c’est bien filmé. En le regardant, je ne me suis moins attachée à l’image qu’au contenu, est-ce vraiment un tort ?

Le contenu est en effet très riche, sans doute parce qu’il s’agit d’une matière autobiographique. Les lignes thématiques sont nombreuses et bien traitées : addictions, vie dans la rue, écriture et vocation, suicide, fantasme et réalité, folie, quête de soi, haine de soi, et j’en passe (ça a l’air assez déprimant énuméré de la sorte). Par cette densité, le film prend véritablement l’apparence de la vie : on y croit, on est happé à l’intérieur, on se met à s’interroger, en même temps que les personnages.



Est-ce un bon film ? Je ne sais pas, je me suis trop laissée séduire pour le savoir. Quoi qu’il en soit, c’est un film qui a quelque chose à nous dire, et cela suffit, selon moi, à lui donner quelque intérêt. Même si De Niro cabotine, il réussira, je pense, à vous mettre ce coup de poing dans la face, qui, à mon sens, est la pointe du film.


jeudi 11 octobre 2012

Cría cuervos par Oren


Cría cuervos est un film espagnol réalisé par Carlos Saura avec Géraldine Chaplin et Ana Torrent dans les rôles principaux.
Ce film a remporté le grand prix du Jury au Festival de Cannes.
Il a également bénéficié d’une deuxième sortie au cinéma en 2007.




A Madrid dans les années 70, Ana, 9 ans, a été témoin de la mort de son père (dans les bras de sa maîtresse) et de sa mère (morte de chagrin). Élevée par sa tante Paulina, elle refuse le monde des adultes et se réfugie dans ses souvenirs et imagine sa mère vivante…


Un film sur le franquisme…

Tout d’abord, ce film est métaphoriquement équivoque au franquisme. Ce n’est peut-être pas décelable au premier abord à notre époque et dans notre pays, mais en replaçant le film dans son contexte, on y voit tous les personnages de la période franquiste réunie : le père incarne le franquisme, il est militaire et est le symbole de Franco, la mère se veut républicaine, quant à Ana, elle incarne la jeunesse pleine d’incertitudes et d’espoir des années post-Franco.
Le titre du film est plus qu’évocateur, il vient du proverbe espagnol « Cría cuervos y te sacarán los ojos » (Nourris les corbeaux et ils t’arracheront les yeux).


Le thème de la mort est omniprésent

Comme je vous l’ai dit plus haut, Ana a été témoin de la mort de ses deux parents.
Elle tient son père pour responsable de la mort de sa mère et imagine le tuer avec du poison. Cette pensée, à 9 ans est très froide et marque une très forte tension.
D’ailleurs, tout le film nous rappelle sans cesse la mort : la vision des parents morts, l’imagination de l’assassinat du père et de la tante.
Même les scènes et les images en imposent. En effet, Cría cuervos est dénué de musique (sauf la chanson Porqué te vas, mais j’y reviendrai plus tard) et les images sont cliniques, froides et presque diaphanes.




Mais surtout, il y a cette volonté de montrer la cruauté de l’enfance

A 9 ans, être témoin de la mort de ses parents est assez difficile à vivre, vous en conviendrez. C’est pourquoi Ana s’enferme dans son monde et tente de faire revivre sa mère par tous les moyens possibles, même si, au final, elle n’y arrive pas et sa mère n’est définitivement plus là.
*Ana* pense en effet pouvoir faire revivre (sa mère) et tuer (son père) qui elle a envie et quand elle le décide.
Son enfance a été volée, non seulement par le contexte politique et puritain où les enfants n’ont guère le droit à la parole dans lequel elle a été élevée mais aussi et surtout par son père qui est responsable de la mort à petit feu de sa mère.
Souvenirs, flashbacks, futur, tout s’entremêle sans jamais nous faire perdre le fil du film : tout est compréhensible malgré ce méli-mélo de scènes qui s’entrechoquent dans la tête d’Ana et sous nos yeux.
Elle veut fuir la réalité et s’abandonne en écoutant Porqué te vas de Jeanette, chanson qui revient à deux reprises : une fois lors d’un rare moment où elle s’amuse et danse avec ses sœurs (la scène est ici. http://www.youtube.com/watch?v=25ckdkg1xCw) et une autre fois, lors du générique qui nous offre un plan des trois sœurs allant à l’école puis centré vers le ciel… Cette scène de fin nous montre alors une sorte d’espoir pour le futur d’Ana.
L'interprétation de la jeune Ana Torrent est tout à fait impressionnante.




Bonne découverte ou revisionnage !

La chanson de Jeanette.:  http://www.youtube.com/watch?v=SLxrrE6wC5I
Trailer. : http://www.youtube.com/watch?v=pczJsUbqblY