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samedi 8 février 2014

Don Juan DeMarco par Albé

Don Juan DeMarco, réalisé par Jeremy Leven en 1995 avec Marlon Brando dans l’un de ses derniers films, Johnny Depp et Faye Dunaway. Et oui, encore une adaptation du célèbre Don Juan. Je ne prétends pas que ce soit la meilleure mais elle n’est pas inintéressante, loin de là. C’est pourquoi je souhaite vous en parler. Et non, cet article n’est même pas un troll.

L’argument suffira pour certains (surtout certaines) mais sachez qu’on y voit les pectoraux du beau Johnny de long en large. Vous voilà déjà conquises. De plus, si vous avez la fleur bleue et la fibre nostalgique, vous apprécierez nécessairement la chanson associée au film et interprétée par le Roi du romantisme : Bryan Adams – Have you ever really loved a woman ?. Ceux qui n’éprouvent rien de particulier à la vue du beau Johnny ou à l'audition de Bryan Adams pourront néanmoins saluer la prestation de Don Vito Corleone.


Cette affiche cède à la facilité et n’est absolument pas digne du film.

Bien entendu, le bellâtre au sex appeal inégalable incarne notre Don Juan DeMarco (sans espace, ils l’ont probablement oublié ?). De son côté, Marlon Brando hérite lui du rôle du psychiatre en toute fin de carrière dont la réputation n’est plus à faire. Faye Dunaway joue quant à elle le rôle de la femme du psychiatre et accessoirement, le rôle de la psy du psychiatre. Voir la définition du transfert en psychanalyse pour de plus amples renseignements. L’originalité du film est bien là. Don Juan est approché d’un point de vue hautement psychologique. Le film ne contient pratiquement que des séances chez le psy à partir desquelles le patient nous raconte en images et sur fond de voix off à l’accent mexicain sa vision de son histoire. C’est à la suite d’une tentative de suicide que Don Juan DeMarco se fait interner pour dix jours. Durant cette minuscule période, le psychiatre en charge devra déterminer si son patient représente ou non un danger pour lui-même ou pour les autres. De là, tout un questionnement s’ensuivra pour résoudre l’énigme. Le démêlage de nœuds s’annonce compliqué mais passionnant.

Est-il vraiment fou ? Le reste du personnel soignant le résume à un schizophrène délirant qu’il faut calmer avec une bonne dose de neuroleptiques, ce qui n’est pas le cas du psychiatre. Hors de question pour lui de simplifier les choses. Mais est-ce que cet intérêt pour son patient n’est pas un peu trop démesuré ? Est-il en train de se laisser séduire par son patient ? Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui tient du fantasme ? Peut-on seulement les distinguer ? Et pourquoi s’acharne-t-il à porter un masque ? Quels sont les masques que je porte moi-même consciemment ou non ?...


Le masque, une symbolique riche de sens

Le thème de Don Juan, de la folie, de la séduction, du masque,… étant trop vaste pour être résumé ici (et ne devant d’ailleurs pas être résumé), je laisserai volontairement cet article sans fin. Néanmoins, j’ajouterai que ce film m’a fait penser sérieusement à Big Fish du début à la fin. L’histoire racontée par le personnage principal est incroyable mais séduisante. Et en fin de compte, peu importe si certains aspects de l’histoire semblent forts déformés par rapport à la réalité. Après tout, un souvenir n’est qu’une création mentale qui se base sur les faits mais qui ne relate jamais parfaitement les faits. Au final, l’histoire est bien souvent plus digeste et plaisante quand celle-ci est absorbée par la machine à fantasme.

In fine, Don Juan DeMarco est un film qui a de quoi séduire. A bon entendeur.

The Hunger (1983) de Tony Scott par Jim

The Hunger – ou Les Prédateurs est la première réalisation (en termes de long métrage) de Tony Scott, le frère du célèbre Ridley, en 1983. C’est également l’adaptation du roman éponyme de Whitley Strieber. Tony Scott s’était déjà fait connaître par des réalisations de publicités, tandis que son frère, lui, avait déjà sorti deux films aujourd’hui cultes, Alien, en 1979, et Blade Runner, en 1982. Et cette influence fraternelle se fera notamment ressentir dans The Hunger, à travers une réalisation unique. The Hunger, boudé injustement à sa sortie, constitue un film au genre hybride, entre film d’horreur, film romantique et influence érotique, sur une thématique d’addiction amoureuse teintée d’une phobie du vieillissement. Enfin, le film renouvelle le film de vampires, présentant des créatures différentes de celles présentées dans les adaptations de Bram Stoker et dans les films « habituels » du genre.



Le thème des vampires, créatures de la nuit, forcées de se nourrir de sang humain et de séduire, envers et contre tout, se trouve transposé dans un New-York moderne – enfin, du moins dans les années quatre-vingt. Jeunes et beaux, John Blaylock (David Bowie) et Miriam (Catherine Deneuve) sont un couple d’immortels, fusionnels et remplis de classe, non-soumis aux lois du vieillissement. Pourtant, sous ces débuts quasi-idylliques – toujours teintés d’un mysticisme envoûtant – les évènements prennent une dimension funeste : John se met à vieillir à une vitesse effrénée, ce qui le pousse à aller voir une scientifique, Sarah Roberts (Susan Surandon), travaillant sur la question du vieillissement accéléré. Prenant John pour un fou lorsqu’il vient la voir pour lui dire qu’il a pris vingt ans en quelques heures, Sarah refuse de lui parler, jusqu’à ce qu’elle le revoit plus tard dans la même journée, et qu’elle se rende compte qu’il ressemble alors à un vieillard de presque une centaine d’années.

Voici un film d’une extrême sensualité – et pas juste à cause d’une scène sexuelle entre Deneuve et Sarandon – qui renvoie parfaitement l’image de vampires libidineux qui ne laissent personne de marbre ; ils sont de dangereux prédateurs. La réalisation est dès lors représentative de cette volupté, les choix de plans permettent de créer une synesthésie sans limite, l’esthétique générale de l’image promettant une lascivité à fleur de peau. Un corps qui ondule, des lèvres qui remuent pour chanter, une artère qui bat à la chamade, le désir fulgurant, tout se transmet par les images – et le son- avec une facilité déconcertante. Les gros plans – fétichistes notamment – constituent le moyen privilégié d’immiscer le spectateur dans la réalité des créatures surnaturelles plus diurnes que nocturnes, dans ce film du moins. De façon générale, la mise en scène se révèle être un beau tour de force de la part de Tony Scott, bon maître du rythme – tout au long de sa carrière tristement finie en 2012. Dans ce premier film, pourtant, le rythme se veut langoureux, prudent. Après des siècles d’existence, il est délicat d’apprécier l’écoulement du temps de la même façon qu’un mortel. Et en même temps, le titre original, The Hunger, littéralement « la faim » , symbolise cet appétit que les vampires ressentent pour le sang des humains, mais aussi, en seconde interprétation, dans ce sentiment progressivement paroxystique de désir que nous nourrissons pour une personne qui nous attire irrémissiblement.

Mais le thème viscéral du film, c’est la dépendance amoureuse, l’addiction charnelle, la déraison causée par l’attirance physique et émotionnelle, un thème qui épouse parfaitement celui des vampires, perdus dans une époque qu’ils ont appris à connaître, sur laquelle ils ont une totale maîtrise sans être soupçonnés, obtenant toujours ce qu’ils convoitent. D’ailleurs, soulignons la première scène du film, baignée dans une musique moderne, dans des décors nocturnes artificiels, où des personnages secondaires, inconscients, dansent et s’enivrent, sans se rendre compte qu’ils évoluent aux côtés de Miriam et John, assoiffés et qu’ils vont succomber au couple fatal. "Dès cette scène le ton est donné : le couple charme avec aisance puis tue, ne nouant aucun lien avec le présent, vivant juste dans leur monde à part, seuls, sans le moindre sentiment pour leurs victimes. Et pourtant, jamais une once d’agressivité ou de bestialité n’apparaît sur les visages des deux personnages : ils sont raffinés, liés par l’amour, par l’immortalité. Ce contraste entre leur civilité et leur nature profonde empreinte de violence est déroutant. Le comble de la grâce revient encore une fois au personnage de Miriam, résolument le plus puissant des deux, enjôleur. Une personne à laquelle il est impossible de résister, ce que Sarah apprend à ses dépens : quand Miriam veut quelque chose, elle l’obtient toujours.



La peur du vieillissement prend toute son ampleur dans le film, surtout à travers le personnage de Miriam, d’une splendeur éternelle, sans le moindre signe de dégradation du temps malgré son (très) grand âge. Ce qui n’est pas le cas de John, voué à se voir pourrir dans un mouvement ascendant fulgurant ; la jeunesse s’effiloche avant qu’il puisse avoir le temps de s’en rendre compte, en une poignée d’heures, les années se sont marquées sur la peau autrefois immaculée. Une altération que Miriam ne peut supporter, elle-même étant le symbole de jeunesse infinie, de la beauté impérissable. Pour subsister – et donc rester infiniment jeune – il faut se nourrir de sang, en ôtant des vies pour conserver son éclat: cette logique cruelle permet de continuer à exister, tels des parasites usant les humains jusqu’à plus soif. Ce qui n’est pas sans rappeler la légende entourant la comtesse Báthory. Parce que si Miriam clame à John qu’entre eux c’est « forever », la logique derrière pourrait être, en tout cas, jusqu’à ce qu’elle s’éprenne de quelqu’un d’autre, et forcément, tant que John n’est pas atteint par le poids de ses années terrestres.

Enfin, The Hunger présente une vision novatrice du vampire : déjà, rien que par le fait que jamais le mot « vampire » n’est évoqué, qu’on ne parle pas de chasseurs de vampires et qu’il n’y a pas une multitude de croix et d’ail. Aussi, John et Miriam ne sont pas exclusivement nocturnes, ils peuvent sortir le jour sans se transformer en tas de poussière. Notons aussi qu’ils se fondent parfaitement dans la société, ne sont pas figés dans leur époque d’origine, s’habillent assez classiquement, paraissent définitivement « normaux », donnent même une leçon de musique à une jeune voisine une fois par semaine. Ainsi, enfouis dans cette normalité, au lieu de dormir dans des cercueils, ils dorment dans un lit et n’ont pas d’énormes canines proéminentes – rétractables ou non. Personnages en marge de la société parce qu’ils vivent enfermés dans leur solitude immortelle, et, en en parfaite adéquation avec la communauté parce qu’ils passent inaperçus, les Blaylock sont des vampires d’un genre tout à fait différent que celui auquel le public a été habitué, ce qui n’est sûrement pas pour déplaire. Ils rejoignent cependant l’image traditionnelle des vampires parce qu’ils fonctionnent sur la logique d’Eros et Thanatos, fondant leur existence sur le désir, le sexe et la mort.



Dans une atmosphère sensuelle et décadente, Tony Scott filme avec volupté les magnétiques Deneuve et Bowie, deux créatures surnaturelles et désirables, pour le pire des mortels qui les entourent, sur une toile de fond d’amour obsessionnel et de peur maladive du vieillissement.

La séquence d'ouverture

Hellraiser, Le Pacte (1987) par Stitch

Hello CIN!

Dans la seconde moitié des 80’s, le monde du cinéma d’horreur est surtout représenté par des personnages tels que Jason de la série des Vendredi 13, Freddy Krueger des griffes de la nuit et autre Michael Myers de la série Halloween. En 1987, un écrivain, Clive Barker, décide de porter sur grand écran un de ses romans, The Hellbound Heart. Cette adaptation aura pour nom Hellraise, Le Pacte.



Avant Hellraiser, Clive Barker a déjà vu deux de ces romans adaptés en long métrage. Mais, l’écrivain n’était pas aux commandes de ces adaptations et le résultat en fut si désastreux qu’il refusa même d’y être assimilé. Ces deux films sont Transmutations (1985) et RawHeadRex (1986). Après cette déception, Clive Barker décida de faire lui-même l’adaptation de The Hellbound Heart. Ainsi, il réalisa Hellraiser, Le Pacte et le film sort sur les écrans en 1987, en pleine période de gloire de slasher movie. C’était un pari risqué de sortir un film d’horreur lors de cette période où régnaient en maître Jason, Freddy et Myers. Mais le film est en parfaite rupture avec ce qui se faisait à l’époque. Ce film traitant de thèmes totalement différents que celui de trucider des jeunes vivant dans le pécher, il trouve très rapidement un large public et devient un chef d’œuvre du genre.

Synopsis

Un homme, Frank Cotton (Sean Chapman), achète un mystérieux cube sur le marché noir marocain. Lorsqu'il réussit à l'ouvrir, il est visité par les Cénobites, des démons venus de l'enfer. Ces derniers lui infligent les pires supplices avant de le tuer. Peu de temps après, son frère Larry (Andrew Robinson), son épouse Julia (Clare Higgins) et Kristy (Ashley Laurence), la fille de Larry, emménagent dans la maison où Frank est mort.
Une goutte de sang tombée sur le plancher ramène Frank sous forme de zombie. Frank réussit à convaincre l'épouse de son frère, qui est aussi sa maîtresse, de lui amener des victimes car il a besoin de leur sang pour redevenir humain. Bien sûr, les Cénobites ne sont pas très heureux de savoir que Frank leur a échappé…



Le trailer c’est ICI.

Les personnages

Dans l’adaptation de son roman, Clive Barker, peut faire comme il a envie que ce soit à l’écran. Il n’a pas de limites et son film est ce qu’il avait en tête dés le départ. La réalisation est efficace car Barker suit la trame principale de l’histoire sans s’en écarter. Pas d’intrigue complexe avec des rebondissements dans tous les sens qui, souvent, déroutent le spectateur et lui fait perdre le fil de l’intrigue. Barker n’en fait donc pas trop dans son film et se concentre sur ses principaux protagonistes en commençant par Julia et sa belle-fille Kristy. L’intrigue est donc simple et se résume d’une part par l’amour d’une femme, Julia, pour son amant et qui fait tout pour que celui-ci revienne à la vie jusqu’à aller au meurtre. Et, d’autre part, on a la belle-fille, Kristy, qui va tout faire pour protéger son père de cette femme néfaste quitte à conclure un pacte avec les démons.




Mais très vite, les personnages principaux ne sont plus ceux que l’on croit puisque les Cénobites deviennent rapidement des protagonistes de premier plan et notamment leur leader Pinhead (interprété par Doug Bradley qui voit en ce personnage LE rôle de sa vie), le démon au visage bardé de clous. Ce dernier subira même une « starification » de la part des spectateurs à l’instar d’un Jason ou d’un Freddy.

Un autre des personnages principaux n’en est pas un en fait puisqu’il s’agit d’un objet, le cube. Sorte de Rubik’s cube, cette boîte est en fait un portail qui s’ouvre vers une dimension parallèle. Dans cet enfer gardé par les Cénobites, sont recueillies toutes les douleurs physiques relevant du sadomasochisme. Le cube permet une quête plus ou moins volontaire du plaisir ultime de la souffrance à qui saura manipuler la boîte. Et, qui dit portail dit entrée ET sortie. Ainsi, la personne qui manipule la boîte peut entrer dans cette dimension parallèle de plaisir sadomasochiste et être à l’entière merci des Cénobites qui savent infligés les pires souffrances mais les Cénobites peuvent aussi emprunter ce portail pour venir dans notre monde s’ils y sont invités.

L’univers des Cénobites

Les Cénobites sont des démons écorchés vifs gardiens d’un monde parallèle où tout n’est que souffrance et brutalité transformées en jouissance.
Les plaisirs de la chair prennent une part importante dans ce film. C’est à cause de sa relation adultère que Julia a pu faire revenir Frank à la vie. Et, c’est aussi grâce au sexe que Julia attire des hommes chez elle pour « nourrir » son amant.
Les nombreuses chaînes et crochets qui parsèment l’autre-monde ou qui sortent de la boîte ne sont pas sans rappeler les pratiques sadomasochistes.
Les Cénobites, mené par Pinhead, sont perçus comme étant les prêtres d’une religion obscure dont les préceptes sont les notions de sacrifice, de soumission et de dévotion pour atteindre le plaisir suprême.
Les Cénobites sont pour beaucoup dans la réussite du film et leurs apparitions sont attendues avec plaisir. Grâce à eux, on entrevoit un monde infernal bien différent des images classiques représentant l’Enfer. Ce monde parallèle sera exploré plus en détail dans le deuxième opus, Les Ecorchés, Hellraiser II la suite directe et indissociable de ce film.

Clive Barker a réussit à créer une atmosphère d’angoisse en ponctuant son film de quelques effets gore bien dosés. Le film joue aussi sur des registres volontairement dérangeant tels que le sadomasochisme, la nécrophilie et même l’inceste. Ce film aborde la puissance des rêves et des désirs et surtout de leurs conséquences désastreuses, le tout dans une ambiance glauque inoubliable.





La franchise Hellraiser

A ce film, il y aura 8 suites qui iront crescendo dans le médiocre. Le seul qui est à qualité égale sera Les Ecorchés, Hellraiser II (1988). Viendront ensuite Hellraiser 3, L’enfer sur terre en 1992, Hellraiser 4, Bloodline en 1996, Hellraiser 5, Inferno en 2000, Hellraiser 6, Hellseeker en 2002, Hellraiser 7, Deader en 2003, Hellraiser 8, Hellworld en 2005 et Hellraiser 9, Révélations en 2011.
Les films Hellraiser 5 à 9 sont sortis directement en DVD. La seule chose qui peut être intéressante dans les suites (en dehors du 2), est la montée en importance de Pinhead et un retour sur ses origines humaines et ce qui a fait qu’il soit devenu le leader des Cénobites.

Pour Conclure

Hellraiser, Le Pacte est un film que tout amateur de film d’horreur se doit de voir. L’ambiance y est malsaine et les thèmes abordés peuvent être dérangeants. Il y a juste le bon dosage de scènes gore. Et le personnage de Pinhead…que du bonheur !! Il n’a rien à envier à ses comparses de l’époque. Il s’élève haut-la-main au rang de « monstre » culte du cinéma horrifique même si dans ce film ses apparitions sont très ponctuelles mais, de ce fait, son impact dans les esprits n’en est que renforcé.

En bonus, la scène de la résurrection de Frank.

Avez-vous déjà vu ce film ? Qu’en avez-vous pensé ?
Pour ceux qui ne connaissaient pas la saga Hellraiser, j’espère vous avoir donné un petit peu l’envie de vous pencher dessus.

Driving Lessons (2006) par Dylan




**Driving Lessons** est une comédie Britannique, écrite et réalisée par **Jeremy Brock**. Il avait réalisé auparavant l’excellent **The Last King of Scotland**. Il s’attaque ici à un sujet bien plus simple et bien moins dramatique : la rencontre d’un jeune homme timide et d’une vieille actrice un peu fofolle.

Ben Marshall (**Rupert Grint**) a 17 ans et habite en Angleterre dans une famille extrêmement religieuse : son père est vicaire, et sa mère aide la communauté de leur Eglise. Le jeune homme est enfermé dans les délires de sa famille et surtout de sa mère (**Laura Linney**), personnage détestable et complètement névrosé, qui essaye d’avoir le contrôle sur tout. Tout ça au nom de Dieu. Et elle mène tout le monde à la baguette, y compris le pauvre Ben, qui se laisse faire sans jamais rien dire. Jusqu’au jour ou il trouve un travail (suivant les conseils de sa mère). Le travail consiste à aider une vieille actrice : Evie Walton (**Julie Walters**). Les deux se lient d’amitiés au fur et à mesure du film. Les deux s’amusent à jouer des scènes ensemble et vont faire du camping. Mais lorsqu’il essaye de partir rejoindre sa mère, Evie avale la clé de la voiture. Il se retrouve à devoir rester avec elle à faire du camping, malgré lui. Chose horrible dans sa tête, étant donné que sa mère n’est pas du tout d’accord. C’est la première fois que Ben fait quelque chose comme ça, mais il commence à y prendre goût… Evie et Ben décident ensuite de partir pour Edinbourg, et le voyage continue. Pour la première fois de sa vie, il va connaître un semblant de liberté. Il conduit alors qu’il n’a que 17 ans, il essaye l’alcool, il perd sa virginité avec une jeune femme, mais surtout, il découvre un peu la vie, la vrai.


*- You’re in the middle of nowhere !
- Then i will cling to the edge of somewhere !*

**Rupert Grint** est vraiment pas mal dans ce film. Il a enfin laissé tomber les mimitiques insupportables de Ron dans Harry Potter, et est devenu un jeune comédien prometteur. Et il a ce physique un peu étrange, qui rend son personnage touchant au possible. Et c’est tout de même difficile de tenir un second rôle aux côtés de Julie Walters, il s’en sort plutôt bien. Sinon, grand respect aux dialogues du film, c’était très plaisant. C’est surtout un hommage au théâtre et à la poésie, mais dans un contexte comique et moderne. Le but n’est clairement pas de faire un film lyrique ou théâtral, j’ai trouvé ça astucieux. Et on s’offre un petit voyage à travers l’Ecosse au passage.


*"Don’t feel guilty. Guilt is a wicked ghost."*

J’ai lu pas mal de critiques négatives qui disaient que ce n’était qu’un énième Feel-Good movie Britannique au même titre que Billy Elliot, The Full Monty etc… Mais ceux là aussi, je les aime beaucoup. C’est certes un film simple à très petit budget, qui mets surtout à l’honneur une grande actrice : **Julie Walters**. Le film s’appelle *Driving Lessons* uniquement parce que sa mère lui apprend à conduire au début, mais le reste n’a rien à voir avec ça. C'est juste un film sur l'amitié entre deux personnes. Certes un peu "classique", un peu cliché, un peu attendu. Mais ça reste drôle, malgré tous ces éléments familiers. Le rôle de la femme d'un certain âge qui perds un peu les pédales, la recherche de liberté, etc. Un p'tit chou de film.

mercredi 1 janvier 2014

Deep Rising par TS


Salut les loupiots,

Il y a déjà un petit moment de ça (quand je vivais à Montréal, pour être exact : ceux qui suivent attentivement le fil de ma vie replaceront facilement cette période[1]) je me suis senti le goût de regarder tout un tas de films se passant sous l'océan. J'ai évité "La Petite Sirène", j'ai savouré Abyss et pour le reste je me suis enfilé une flopée de bobines à la qualité variable. L'un de ces films s'appelait... DEEP RISING!!! (Et y a pas d'raison pour gueuler comme ça.) J'ai donc découvert que ce film n'est autre que "Un Cri dans l'Océan", que j'avais vu et apprécié à sa sortie en salle ; et j'ai découvert par la même occasion que l'ado que j'étais avait vraiment des goûts de chiotte.


Une affiche qui en jette! Même à l'époque on trouvait de meilleurs graphistes, mais notez qu'on aperçoit déjà Famke Janssen derrière, qui est le seul intérêt du film.

Avant tout, quelques mots sur les coupab... sur l'équipe du film. J'ignore si la personne qui faisait le café en faisait du bon, mais j'espère que oui : au moins, quelque chose de bon est sorti de ce film. Pour le reste, le réalisateur est Stephen Sommers à qui l'on doit un paquet de bouses qu'on est rarement assez jeunes ou assez bourrés que pour pouvoir apprécier ne serait-ce qu'un peu. Les acteurs quand à eux m'intriguent : certains ont prouvé être capables de jouer correctement dans d'autres films (Wes Studi par exemple, à qui je pardonnerai peut-être un jour Avatar mais jamais Deep Rising ; Famke Janssen à qui je serai éternellement reconnaissant pour la façon dont Xenia Onatopp m'a troublé à l'époque ; Djimon Hounsou...) mais semblent aussi motivés à jouer dans ce film que moi à aller chez le coiffeur.


Cette scène est drôle parce que ce film, qui pompe un paquet de bons trucs et de bouses d'Hollywood, semble ici copier... une des BD Tintin! 
"Famke Janssen et le Crabe aux Pinces d'Or", mais ouais! 

Le film s'ouvre sur trois lignes de textes qui nous parlent des canyons sous-marins en mer de Chine capables de planquer l'Himalaya (si vous avez un Himalaya à ranger, pensez à la mer de Chine) et des nombreux bateaux qui ont disparu dans cette zone. Ensuite, on voit des épaves partout au fond de l'eau et une caméra tremblotante et des sons moches nous font comprendre qu'on voit tout comme si on était... la BÊTE! L'ambiance effrayante étant plantée (quoi?!?), on enchaine avec une musique héroïque, un bateau rapide qui fend les vagues et le premier plan sur nos héros. Parlons en, de ces chevaliers des temps modernes! Le personnage principal est un vieux beau qui surjoue son rôle de badass à qui on la fait pas. Son acolyte est très... acolyte : voix de gamin qui a pas encore mué (j'avais un coloc comme ça à Montréal : y a des têtes à claque, ben les gens avec ce genre de voix ont des "voix-à-claque" ! ), look d'informaticien mal coiffé et éternel gueule de victime. Il y a aussi une fille avec eux, une jolie asiatique qui se fera buter assez vite puisqu'elle a pas respecté la règle de survie de ce genre de films quand tu es une femme : tape-toi le héros, ou crève. (Au passage, dans la réalité vous êtes pas obligées de toujours vous taper le beau héros, les filles : faire zizi-panpan avec un couillon dans mon genre ne présente aucun risque pour votre santé. Je le dis en passant...)

Il faut savoir que le personnage principal avait été écrit pour Harrison Ford. Bon, je dis pas qu'il a fait que des merveilles, le coco[2], mais il faut pas pousser ! Même Colin Farell aurait hésité à accepté de jouer dans un tel film ! Ensuite, après les bons ("bons" dans le sens "gentils", hein : sinon, ils jouent excessivement mal), on voit les méchants : un groupe de gros bras aux mines patibulaires [3] qui disent des gros mots, parlent de femmes en termes pas très respectueux et se menacent avec des pistolets et des haches à la moindre engueulade. Hé bé, avec un tel tableau j'ai même pas eu besoin d'une musique dramatique pour comprendre qu'ils allaient poser des soucis à nos trois héros, ceux-là !
Y en a même un qui a pas un mais bien DEUX anneaux dans l'oreille gauche (double anarcho-pirate ! ).

Mais comme on l'a compris dès qu'on a eu droit aux plans de caméra pourraves entre les épaves, les méchants seront le moindre des soucis de nos héros. ("Nos" héros, "nos" héros... façon de parler hein : ils ne sont pas plus à moi qu'à vous.)
(Bon, entre tous les défauts de ce film je dois signaler un petit couac qu'on ne peut reprocher à personne : à chaque fois que le chef des vilains pointe son museau, j'avais la musique épique de "Last of the Mohicans" qui me venait en tête, parce que c'est le même gars qui jouait le vilain chef des Indiens.)


Une scène inutile dans un film inutile... 

Ensuite, je vous passe les détails du "comment que ça arrive", mais en gros le réalisateur nous fait comprendre que le propriétaire d'un gros bateau de croisière a fait exprès de mettre son bateau en panne pour que les méchants le pillent, et qu'il l'a fait juste au-dessus de la tanière du monstre (l'imbécile[4]). En gros, le bateau fait "pchhhht" et ne fonctionne plus, le monstre arrive et fait "boum" sur la coque et commence à bouffer tout le monde, à commencer par une jolie asiatique dans les toilettes. (Je sais pas il a quoi contre les jolies asiatiques, le réalisateur. Un souci avec une ex venue du levant peut-être ?...) Du coup, quand nos héros et les sales types le prennent d'abordage, tout le monde a disparu, à part une jolie fille (un héros hollywoodien sans sa demoiselle en détresse à sauver c'est comme un burger MacDonald sans ketchup : c'est pas bon de toute façon, mais ça se fait pas, on sait pas pourquoi mais c'est comme ça), le capitaine, le propriétaire du bateau et quelques autres futures victimes qui serviront surtout à gicler sur les murs de temps à autre afin d'occuper le spectateur. La suite est assez rythmée : un plan de caméra mal foutu, un humain qui repeint les murs de son sang, une blague vaseuse du héros; un plan de caméra foireux, un malheureux qui s'éparpille du sol au plafond, une feinte digne de moi prononcée par le héros... (Pour ceux qui voudraient regarder ce film, j'espère que ça vous plait parce que c'est quand même que ça pendant une bonne heure...) Au bout d'un paquet de cadavres, notre héros, son pote qui se prend les baffes et la jolie poulette qu'il ramène sous le bras se retrouvent dans son bateau et décident de tout faire péter avant de fuir sur l'île qui se trouve à deux pas (ha oui, parce qu'ils se rendent compte qu'en fait il y a une île juste à côté de là où tout le bousin se déroule : que le monde est petit quand même!). L'acolyte est bien un peu triste de constater que sa copine est morte, mais sans plus. C'est d'ailleurs le moment le moins crédible du film: quand un gars avec une gueule de con, un humour déplorable et un charisme de caneton parvient par miracle a séduire une jolie asiatique, il met pas 5 minutes à se remettre de son départ, et je sais de quoi je parle[5]. (C'est d'ailleurs sans doute pire si la demoiselle disparait bouffée par un monstre, marin ou autre, mais là je sais pas de quoi je parle.)


Je... je dois vraiment commenter la bêtise machiste de cette scène? Non parce qu'il parait que c'est de l'humour...

Comme on a pas payé pour rien, on a droit à une confrontation directe avec la bestiole. En effet, par manque de chance notre héros se fait attraper par le vilain monstre, mais par chance (cette fois) ce dernier décide de ne pas le bouffer tout de suite (comme il a fait avec ses centaines de premières victimes, hein) mais de jouer avec tel un hochet, ce qui permet au courageux marin de lui tirer dans l’œil avec son gros fusil.
Ça faut lui laisser : les armes sont de belle taille dans ce film: il faut dire que pour attaquer un bateau rempli de rupins armés de talons aiguilles et de jetons de poker, les pirates ont amené assez d'armes et de munitions que pour envahir la Corée du Sud. Détail amusant, dès que la demoiselle tente d'utiliser un flingue, elle rate, ou elle fait une connerie (d'ailleurs c'est sensé être drôle: "hu hu, femme pas douée pour utiliser symboles phalliques").


Comme quoi j'ai pas uniquement foutu des photos de ce film avec Famke Janssen: je suis pas ce genre de gars.

Bref, ça se termine sur une plage avec le comique (qui a survécu : ça leur arrive parfois), la future poupée sexuelle et l'inévitable héros, tout contents d'avoir vaincu. Et comme le réalisateur y croyait très fort, le dernier plan nous montre des arbres qui tombent rapidement au loin, comme si un énorme bidule était en train d'avancer très vite dans la forêt... (Oui, il a osé, je vous niaise pas ! )


\o/ Bonus \o/

Petit jeu rigolo :
Dès que vous repérez un "emprunt" fait à un classique du cinéma, vous le faites remarquer à vos compagnons de beuverie et vous descendez un verre de gin. Le but est d'être assez sobre à la fin du film que pour continuer de le trouver mauvais. "Alien", "The Thing", "Tremors", "Leviathan", "Jaws"…

LA blague du héros :
Poulette mignonne : "You have a boat out there ?"
Héros cynique : "Yes..."
Poulette bonnarde : "I you get me out of here..."
Héros sur de lui : "...I can have whatever I want ?"
Poulette surbaisable : Yes, whatever you want !"
Héros overcool : "Can you get me a cold beer ?"
Poulette baisissimable : "Very funny..." (Sur ce point, je suis d'accord avec elle.)


[1] Heu... get a life, guys ! Non mais vraiment, en plus ça fait flipper d'imaginer que quelqu'un puisse réellement me suivre à la trace de la sorte.

[2] Je le répète : Indiana Jones est une trilogie, et un épisode 4 n'a jamais vu le jour. JAMAIS ! Tout comme Terminator 3 ou un hypothétique rachat de Star Wars par Disney : c'est juste des racontars que les grandes personnes disent aux enfants pas sages comme moi pour leur faire peur !

[3] Comme on dit chez nous, "avoir de telles mines, c'est pas de veine". (Oui bon, je sais qu'elle est nulle ma blague, mais au moins elle est OK pour les mineurs...)

[4] Le propriétaire du bateau, pas le réalisateur. Enfin... les deux, disons.

[5] Je... ouais, je sais de quoi je parle parce que c'est arrivé à un pote. Voilà tout.

La Tour Infernale par Carban



Si la Tour Infernale est un film catastrophe sortie en 1974, c'est aussi le film de la rencontre au sommet entre deux des plus grands acteurs de cette époque.En effet Paul Newman et Steve McQueen se donnent la réplique dans ce film spectaculaire qui vous passera peut-être l'envie de séjourner dans un gratte-ciel.

Le film réalisé par John Guillermin et Irwin Allen est en fait une synthèse de deux romans, et s'inspire librement de la construction de grandes tours comme celle du World Trade Center par exemple, afin de montrer ce qui pourrait se passer en cas d'incendie dans une construction de ce genre.
En effet, la Tour Infernale commence lors de l’inauguration de la nouvelle plus grande tour du monde. La première partie du film sert principalement à nous présenter les personnages principaux, dont l'architecte de l'édifice Paul Newman. Pourtant les présentations ne trainent pas trop, et on peut noter plusieurs petits incidents électriques avant le début de la cérémonie.
Celle-ci à peine commencé, une incendie va se déclarer au 81ème étage. Commence alors pour les invités une nuit qu'ils ne seront pas près d'oublier, malgré l'intervention des pompiers et de leur courageux capitaine, Steve McQueen.

Tout d'abord, le film s'offre le luxe d'avoir un casting pour le moins exceptionnel. Outre Newman et McQueen, on notera la présence de Fred Astaire, Faye Dunaway, William Holden, Susan Blakely, Richard Chamberlain, ou encore O.J. Simpson qui était encore à cette époque, un citoyen respectable.
Si le film possède de nombreux personnages secondaires, on peut dire malgré tout que le scénario est suffisamment bien construit pour nous les présenter et leur donner une importance à l'histoire, sans que l'on s'éloigne de la construction standard du film catastrophe. Des codes que l'on retrouve encore aujourd'hui sont utilisés pour le film, qui marque finalement les débuts moderne du genre, avec son grand frère l'Aventure du Poseidon.



Bien évidemment, le film sert un propos qui lui est propre, et outre l'incendie d'un gratte-ciel, ce qui est vraiment mis en avant ici est la lutte de tous les instants fournies par les pompiers pour essayer de maitriser l'incendie et sauver des vies humaines. D'ailleurs lors de la scène d'ouverture, un hommage directe et rendu aux combattants du feu. Avec une mise en scène efficace et soignée, et des scènes spectaculaires mais d'un grand réalisme, on n'a aucun mal à imaginer la difficulté et le calvaire que cela doit être de lutter face à ce genre de catastrophes, dont les flammes ne sont pas le seul ennemi. Il est difficile de voir ce film sans imaginer l'enfer qu'a dû être pour ces hommes le World Trade Center, par exemple. En effet, si le film à plus de quarante ans aujourd'hui, il a admirablement bien vieilli, et conserve un effet intemporel, tellement les effets spéciaux et la réalisation sont correctes. Bien loin des films catastrophes plus récents qui préfères montrer des désastres à grandes échelles comme 2012, Le jour d'après ou ce genre de films, La tour infernale, présente la conséquence d'un incendie dans un immeuble, mais aussi dans des espaces particulièrement réduits comme les ascenseurs ou les cages d'escaliers, ce qui est particulièrement efficace pour conférer un maximum de réalisme. D'autant plus que plus l'espace est clos, plus le piège sera susceptible de se refermer sur les gens.



D'une certaine manière, ce film, qui décrit un incendie à grande échelle, s'attaque aussi à la cause principale de ces feux, et de toute catastrophe pouvant survenir dans l'immobilier, mettant en cause la construction même de l’édifice en matière de norme de sécurités ou simplement le côté peu scrupuleux des promoteurs qui, pour faire des économies sont prêts à se limiter aux standards, même quand ceux-ci ne suffisent pas. La responsabilité est clairement donner à l'être humain, et comme le dit le personnage de Steve McQueen, la construction de tours toujours plus hautes est un problème, quand on sait qu'on ne peut lutter efficacement contre le feu, au-delà de sept étages (à l'époque du film en tout cas.)

Pour en revenir au casting, si les deux acteurs principaux avaient pendant longtemps imaginés tourner un film ensemble, il aura fallut de longues négociations pour y arriver. Cependant le résultat est là, et les deux acteurs, s'impliquant dans leurs rôles, effectueront la plupart de leurs cascades eux-même. Pour la petite anecdote, c'est Steve McQueen qui réclama le rôle du capitaine des pompiers, alors qu'il était pressenti au départ pour celui de l'architecte. D'ailleurs l'acteur exigera de bénéficier du même nombre de lignes de dialogues que son rival (Paul Newman ayant débuté sa carrière avant celui-ci). Autre anecdote plus ironique celle-ci, le tournage du film s'est terminée un 11 septembre.Si le film fait la part belle aux deux acteurs, le scénario nous livre les petites histoires des acteurs secondaires, même si une fois la catastrophe bien lancée, ceux-ci sont mis en retraits, schéma assez classique des films du genre.



Néanmoins le film prend le temps de se mettre en place et si le début semble un peu long, les 2h45 passent finalement assez vite et l'on prend un réel plaisir face à ce spectacle, dont la tension crescendo reste très présente. A chaque instant on nous rappelle que nous somme face à quelque chose qui peut réellement arriver, et le réalisme de chaque scène ne fait aucune concession. Bien que mettant l'accent sur l'héroïsme des pompiers, le film nous montre également que bien souvent, ce sont les mouvements de paniques et la bêtise des gens qui enveniment et compliquent les situations. De plus il nous est montré à de maintes reprises, que le feu est un ennemi mortel, contre lequel on ne peut quasiment rien faire. Les fumées toxiques, la fragilisation des structures, et les flammes, forment un piège réel, sans compter les surprises que réservent le feu se déclenchant dans un local clos (embrasement généralisé éclair, explosion de fumée etc.) Et c'est sans doute pour son réalisme et sa mise en scène excellent que la Tour Infernale deviendra la référence en matière de film catastrophe, un an à peine après la sortie l'Aventure du Poseidon qui avaient déjà rencontré un grand succès. Après il est évident que ça reste un film, et que le tout est scénarisé, que certaines scènes sembleront un peu extraordinaire, mais le but d'un film, c'est aussi d'en mettre plein les yeux, mais le fond lui, reste solide et bien réel.



Pour conclure, malgré ses quarante ans, la Tour Infernale à très bien vieilli, et aujourd'hui encore, reste très efficace dans le genre du film catastrophe, même si on sent qu'on est bien dans les seventies. La réalisation est parfaitement menée, le spectaculaire est au rendez-vous, la bande son colle parfaitement aux situations oppressantes de ce piège de flammes, et un casting haut en couleur permettent à ce film de s'imposer comme une œuvre culte de cette époque, et qui fonctionne encore très bien aujourd'hui. On est loin du film catastrophe moderne, mais ce n'est pas déplaisant, au contraire.

Finalement, s'il y a une chose que l'on peut dire et qui est à retenir, c'est que le feu, ça brûle.

Lettre à Stan Wilson par Carban



Tu sais, depuis que tu es parti, le 7ème art a perdu l'un de ses créateurs les plus visionnaires. Tu as su traverser trois décennies de cinéma et surprendre avec ton travail colossale.
Tu fais indéniablement parti de ces magiciens qui en arrière plan donnent vie à l'extraordinaire, et si on retient plus facilement le nom d'un réalisateur, il ne fait nul doute que tu fais parti de ceux qui donnent réellement vie aux films les plus surprenants.
Mais grâce à ton travail tu as su t'imposer et être reconnu. Comment aurait-il pu en être autrement ? Comment n'aurais-tu pas pu recevoir les multiples oscars et autres récompenses qui ont couronnés ta carrière ?

Après tout, tu es le père de tous les personnages emblématiques de ces trente dernières années. Peut-être que d'autres les ont pensés, mais toi tu leurs a donnés vie. Monstres, robots, alien ou créatures du passé, tellement te doivent leur existence, et tant qu'on parlera d'eux, personne ne pourra oublier l'artiste et le technicien de talent que tu étais. Ton nom restera à jamais lié aux effets spéciaux, et au-delà de ça, aux différentes technologies qui s'offraient à toi et dont tu as utilisé le plein potentiel pour insuffler la vie dans le rêve afin d'effrayer ou encore d'émerveiller.

Tu étais l'un de ces rares spécialistes de talent qui était indispensable au cinéma, qui aujourd'hui à de plus en plus tendance à se reposer sur les CGI, faute à l'avènement du numérique. Malgré les difficultés, tu as maintes fois prouvé qu'avec de l'ingéniosité on pouvait surpasser tous les défis, et je souhaite que tu serviras encore longtemps d'exemple à cette nouvelle génération qui prendra la relève et que tu as inspiré et fait rêver grâce à ton travail.