Don Juan DeMarco, réalisé par Jeremy Leven en 1995 avec Marlon Brando dans l’un de ses derniers films, Johnny Depp et Faye Dunaway. Et oui, encore une adaptation du célèbre Don Juan. Je ne prétends pas que ce soit la meilleure mais elle n’est pas inintéressante, loin de là. C’est pourquoi je souhaite vous en parler. Et non, cet article n’est même pas un troll.
L’argument suffira pour certains (surtout certaines) mais sachez qu’on y voit les pectoraux du beau Johnny de long en large. Vous voilà déjà conquises. De plus, si vous avez la fleur bleue et la fibre nostalgique, vous apprécierez nécessairement la chanson associée au film et interprétée par le Roi du romantisme : Bryan Adams – Have you ever really loved a woman ?. Ceux qui n’éprouvent rien de particulier à la vue du beau Johnny ou à l'audition de Bryan Adams pourront néanmoins saluer la prestation de Don Vito Corleone.
Cette affiche cède à la facilité et n’est absolument pas digne du film.
Bien entendu, le bellâtre au sex appeal inégalable incarne notre Don Juan DeMarco (sans espace, ils l’ont probablement oublié ?). De son côté, Marlon Brando hérite lui du rôle du psychiatre en toute fin de carrière dont la réputation n’est plus à faire. Faye Dunaway joue quant à elle le rôle de la femme du psychiatre et accessoirement, le rôle de la psy du psychiatre. Voir la définition du transfert en psychanalyse pour de plus amples renseignements. L’originalité du film est bien là. Don Juan est approché d’un point de vue hautement psychologique. Le film ne contient pratiquement que des séances chez le psy à partir desquelles le patient nous raconte en images et sur fond de voix off à l’accent mexicain sa vision de son histoire. C’est à la suite d’une tentative de suicide que Don Juan DeMarco se fait interner pour dix jours. Durant cette minuscule période, le psychiatre en charge devra déterminer si son patient représente ou non un danger pour lui-même ou pour les autres. De là, tout un questionnement s’ensuivra pour résoudre l’énigme. Le démêlage de nœuds s’annonce compliqué mais passionnant.
Est-il vraiment fou ? Le reste du personnel soignant le résume à un schizophrène délirant qu’il faut calmer avec une bonne dose de neuroleptiques, ce qui n’est pas le cas du psychiatre. Hors de question pour lui de simplifier les choses. Mais est-ce que cet intérêt pour son patient n’est pas un peu trop démesuré ? Est-il en train de se laisser séduire par son patient ? Qu’est-ce qui est réel et qu’est-ce qui tient du fantasme ? Peut-on seulement les distinguer ? Et pourquoi s’acharne-t-il à porter un masque ? Quels sont les masques que je porte moi-même consciemment ou non ?...
Le masque, une symbolique riche de sens
Le thème de Don Juan, de la folie, de la séduction, du masque,… étant trop vaste pour être résumé ici (et ne devant d’ailleurs pas être résumé), je laisserai volontairement cet article sans fin. Néanmoins, j’ajouterai que ce film m’a fait penser sérieusement à Big Fish du début à la fin. L’histoire racontée par le personnage principal est incroyable mais séduisante. Et en fin de compte, peu importe si certains aspects de l’histoire semblent forts déformés par rapport à la réalité. Après tout, un souvenir n’est qu’une création mentale qui se base sur les faits mais qui ne relate jamais parfaitement les faits. Au final, l’histoire est bien souvent plus digeste et plaisante quand celle-ci est absorbée par la machine à fantasme.
In fine, Don Juan DeMarco est un film qui a de quoi séduire. A bon entendeur.
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