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mercredi 1 janvier 2014

La Tour Infernale par Carban



Si la Tour Infernale est un film catastrophe sortie en 1974, c'est aussi le film de la rencontre au sommet entre deux des plus grands acteurs de cette époque.En effet Paul Newman et Steve McQueen se donnent la réplique dans ce film spectaculaire qui vous passera peut-être l'envie de séjourner dans un gratte-ciel.

Le film réalisé par John Guillermin et Irwin Allen est en fait une synthèse de deux romans, et s'inspire librement de la construction de grandes tours comme celle du World Trade Center par exemple, afin de montrer ce qui pourrait se passer en cas d'incendie dans une construction de ce genre.
En effet, la Tour Infernale commence lors de l’inauguration de la nouvelle plus grande tour du monde. La première partie du film sert principalement à nous présenter les personnages principaux, dont l'architecte de l'édifice Paul Newman. Pourtant les présentations ne trainent pas trop, et on peut noter plusieurs petits incidents électriques avant le début de la cérémonie.
Celle-ci à peine commencé, une incendie va se déclarer au 81ème étage. Commence alors pour les invités une nuit qu'ils ne seront pas près d'oublier, malgré l'intervention des pompiers et de leur courageux capitaine, Steve McQueen.

Tout d'abord, le film s'offre le luxe d'avoir un casting pour le moins exceptionnel. Outre Newman et McQueen, on notera la présence de Fred Astaire, Faye Dunaway, William Holden, Susan Blakely, Richard Chamberlain, ou encore O.J. Simpson qui était encore à cette époque, un citoyen respectable.
Si le film possède de nombreux personnages secondaires, on peut dire malgré tout que le scénario est suffisamment bien construit pour nous les présenter et leur donner une importance à l'histoire, sans que l'on s'éloigne de la construction standard du film catastrophe. Des codes que l'on retrouve encore aujourd'hui sont utilisés pour le film, qui marque finalement les débuts moderne du genre, avec son grand frère l'Aventure du Poseidon.



Bien évidemment, le film sert un propos qui lui est propre, et outre l'incendie d'un gratte-ciel, ce qui est vraiment mis en avant ici est la lutte de tous les instants fournies par les pompiers pour essayer de maitriser l'incendie et sauver des vies humaines. D'ailleurs lors de la scène d'ouverture, un hommage directe et rendu aux combattants du feu. Avec une mise en scène efficace et soignée, et des scènes spectaculaires mais d'un grand réalisme, on n'a aucun mal à imaginer la difficulté et le calvaire que cela doit être de lutter face à ce genre de catastrophes, dont les flammes ne sont pas le seul ennemi. Il est difficile de voir ce film sans imaginer l'enfer qu'a dû être pour ces hommes le World Trade Center, par exemple. En effet, si le film à plus de quarante ans aujourd'hui, il a admirablement bien vieilli, et conserve un effet intemporel, tellement les effets spéciaux et la réalisation sont correctes. Bien loin des films catastrophes plus récents qui préfères montrer des désastres à grandes échelles comme 2012, Le jour d'après ou ce genre de films, La tour infernale, présente la conséquence d'un incendie dans un immeuble, mais aussi dans des espaces particulièrement réduits comme les ascenseurs ou les cages d'escaliers, ce qui est particulièrement efficace pour conférer un maximum de réalisme. D'autant plus que plus l'espace est clos, plus le piège sera susceptible de se refermer sur les gens.



D'une certaine manière, ce film, qui décrit un incendie à grande échelle, s'attaque aussi à la cause principale de ces feux, et de toute catastrophe pouvant survenir dans l'immobilier, mettant en cause la construction même de l’édifice en matière de norme de sécurités ou simplement le côté peu scrupuleux des promoteurs qui, pour faire des économies sont prêts à se limiter aux standards, même quand ceux-ci ne suffisent pas. La responsabilité est clairement donner à l'être humain, et comme le dit le personnage de Steve McQueen, la construction de tours toujours plus hautes est un problème, quand on sait qu'on ne peut lutter efficacement contre le feu, au-delà de sept étages (à l'époque du film en tout cas.)

Pour en revenir au casting, si les deux acteurs principaux avaient pendant longtemps imaginés tourner un film ensemble, il aura fallut de longues négociations pour y arriver. Cependant le résultat est là, et les deux acteurs, s'impliquant dans leurs rôles, effectueront la plupart de leurs cascades eux-même. Pour la petite anecdote, c'est Steve McQueen qui réclama le rôle du capitaine des pompiers, alors qu'il était pressenti au départ pour celui de l'architecte. D'ailleurs l'acteur exigera de bénéficier du même nombre de lignes de dialogues que son rival (Paul Newman ayant débuté sa carrière avant celui-ci). Autre anecdote plus ironique celle-ci, le tournage du film s'est terminée un 11 septembre.Si le film fait la part belle aux deux acteurs, le scénario nous livre les petites histoires des acteurs secondaires, même si une fois la catastrophe bien lancée, ceux-ci sont mis en retraits, schéma assez classique des films du genre.



Néanmoins le film prend le temps de se mettre en place et si le début semble un peu long, les 2h45 passent finalement assez vite et l'on prend un réel plaisir face à ce spectacle, dont la tension crescendo reste très présente. A chaque instant on nous rappelle que nous somme face à quelque chose qui peut réellement arriver, et le réalisme de chaque scène ne fait aucune concession. Bien que mettant l'accent sur l'héroïsme des pompiers, le film nous montre également que bien souvent, ce sont les mouvements de paniques et la bêtise des gens qui enveniment et compliquent les situations. De plus il nous est montré à de maintes reprises, que le feu est un ennemi mortel, contre lequel on ne peut quasiment rien faire. Les fumées toxiques, la fragilisation des structures, et les flammes, forment un piège réel, sans compter les surprises que réservent le feu se déclenchant dans un local clos (embrasement généralisé éclair, explosion de fumée etc.) Et c'est sans doute pour son réalisme et sa mise en scène excellent que la Tour Infernale deviendra la référence en matière de film catastrophe, un an à peine après la sortie l'Aventure du Poseidon qui avaient déjà rencontré un grand succès. Après il est évident que ça reste un film, et que le tout est scénarisé, que certaines scènes sembleront un peu extraordinaire, mais le but d'un film, c'est aussi d'en mettre plein les yeux, mais le fond lui, reste solide et bien réel.



Pour conclure, malgré ses quarante ans, la Tour Infernale à très bien vieilli, et aujourd'hui encore, reste très efficace dans le genre du film catastrophe, même si on sent qu'on est bien dans les seventies. La réalisation est parfaitement menée, le spectaculaire est au rendez-vous, la bande son colle parfaitement aux situations oppressantes de ce piège de flammes, et un casting haut en couleur permettent à ce film de s'imposer comme une œuvre culte de cette époque, et qui fonctionne encore très bien aujourd'hui. On est loin du film catastrophe moderne, mais ce n'est pas déplaisant, au contraire.

Finalement, s'il y a une chose que l'on peut dire et qui est à retenir, c'est que le feu, ça brûle.

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