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mercredi 1 janvier 2014

Prédator par Carban




Grand cru de mon année de naissance, Predator est le second film de John McTiernan, maître du film d'action de sa génération avec entre autre Pièges de Cristal. Cet action survival orienté SF donne la vedette à Arnold Schwarzenegger et à Apollo Creed.

Si l'histoire du film est assez basique en elle-même, l'intérêt se situe davantage dans la mise en scène et surtout dans la présentation d'un nouveau personnage phare dans le domaine de la fiction : le Predator, un extra-terrestre dont le principal plaisir est la collection de trophées acquis lors de traques.
C'est la triste découverte que fera une équipe de commandos américains envoyée dans la jungle sud-américaine pour libérer au départ des otages.Si la mission se passe plutôt bien, malgré quelques surprises, c'est bien lors de son repli que la petite équipe dirigée par Dutch (notre Arnold), va devoir faire face à un prédateur inconnu, qui à la vilaine habitude de tuer, dépecer et accrocher ses victimes la tête en bas. Le chemin de retour ne se fera pas sans heurs bien évidemment.

On peut clairement le dire, le scénario tient sur un timbre poste et ne risque pas d'émoustiller les capacités intellectuelles des spectateurs les plus exigeants. Le film reste cependant aujourd'hui encore un classique du cinéma de science-fiction. Il faut dire que le boulot fourni par McTiernan pour la mise en scène, mais surtout par Stan Winston pour créer cette créature toute particulière est très bien mené, et ainsi le Predator trouvera sa place dans notre univers de fiction à travers plusieurs films, mais également de jeux-vidéo ou encore de comics.



Pourtant ce n'était pas gagné au départ. En effet, la créature imaginée était totalement différente de celle que l'on connait, et c'est la collaboration des deux hommes qui permettra de créer le monstre emblématique que l'on connait aujourd'hui. Pour en revenir au film lui-même, il ne faut pas se leurrer, on est dans le testostéroné. Entre les poignées de mains épiques et ultra viriles, le tabac à chiquer, ou les blagues bien masculines, il n'y a pas de doutes, ici on est face à des militaires de chez l'Oncle Sam, et vu leur armement, ils sont là pour tout casser.
D'ailleurs les personnages sont assez stéréotypés, et on a le droit à tout, du black, au taciturne, au gringalet à lunette, en passant par le pisteur animiste d'origine amérindienne. Fallait bien un peu de sixième sens dans tout ce tas de muscles.
Et c'est justement parce que le film assume son côté léger au niveau de l’histoire, que l'on peut y prendre un plaisir malgré tout. D'autant plus que les chasseurs vont devenir les chassés, et que notre ami E.T. aux dreadlocks, sait y faire pour leur faire perdre la boule.

Cela dit, si Predator est devenu un film culte des années 80, malgré ce scénario qui plonge sans vergogne dans les clichés du genre, ce n'est pas gratuit non plus. Le côté grand spectacle est assuré, mais au-delà de ça, la mise en scène nous plonge dans l'ambiance. On ressent très bien la présence moite et chaude de la jungle, l'effet qu'elle a sur le commando, et surtout, le Predator est une créature qui intrigue. Pour de nombreuses raisons d'ailleurs. Tout d'abord on ne la voit pas.
Pas parce qu'elle se cache constamment mais surtout parce qu'elle est invisible grâce à une technologie inconnue sur Terre. On devine sa présence, on le sent rôder, mais son camouflage ne permet pas de le distinguer, ce qui va brouiller nos amis militaires qui ne savent pas contre quoi ils se battent.



Le Predator attise donc la curiosité. On se demande à quoi ressemble cette créature qui semble dotée d'une technologie supérieure aux humains, au point de tenir en échec un commando surentrainé. Aucune arme moderne ne peut en venir à bout et il faudra en venir à la force brute, bestiale, et à l'intelligence pour espérer triompher de cet inconnu.

En ce sens les dernières scènes du films sont une réussite et Schwarzy excelle dans son rôle de commando mis en position de faiblesse, tout comme Stalone le faisait dans le premier Rambo. Néanmoins McTiernan toujours dans son rôle de maitre de l'action, ne tente pas de nous angoisser et de nous effrayer comme le huitième passager de Ridley Scott peut le faire dans le Nostromo. Ici on est dans l'action pure et dure, et il ne s'agit pas de nous laisser supposer les choses, de nous surprendre ou de nos donner une crise cardiaque. Quelques scènes gores sont au rendez-vous pour mettre en avant le côté Safari du film, ainsi que les trophées collectés par le Predator, ainsi que sa nature violente et bestiale (on le voit arracher un crâne avec colonne vertébrale d'un coup).
Et c'est bien là, l'un des aspects intéressants du film. En effet celui-ci s'ouvre sur la mission du commando, où une petite troupe entrainée et parfaitement équipée parvient à vaincre des dizaines d'ennemis retranchés dans leur camps avec une violence palpables. Leurs supériorités est écrasantes, ils le savent et ils le montrent.
Pourtant une fois que le Predator se met en chasse, les rôles sont parfaitement inversés. Face aux aptitudes et aux équipements de la créature, les militaires en deviennent inefficaces, comme le montrent plusieurs déploiements de forces inutiles qui ne font que détruire des arbres sans même blesser le Predator. Pour vaincre une telle créature, il faudra régresser à un stade plus primaire.
C'est le constat qui s'impose à nous lors de la dernière scène où le personnage de Dutch parvient à leurrer la créature avec des moyens archaïques (utilisation de la boue), et des armes qui ont quelques millénaires de retard. D'ailleurs on notera que le Predator est un chasseur qui aime les défis et qui sait reconnaitre un adversaire valeureux, puisque celui-ci retirera ses armes les plus avancés pour affronter Dutch dans un combat final épique et violent.
Malgré tout, la créature en tant que prédateur ultime n'accepte pas la défaite, et est prête à tout.



Ainsi le film avec des choses simples parvient à s'imposer à coup de scènes explosives et de punchline savoureuses (qui ont d'ailleurs parfois plus d'effet dans la VF du film). Le film qui n'a pas loin de trente ans aujourd'hui, n'a pas mal vieilli, et la mise en scène montre clairement qu'en matière de film d'action burné, John McTiernan reste un des artiste du genre. On notera également la musique du grand Alan Silvestri qui a bien su trouver comment mettre en avant cette partie de chasse dans laquelle l'homme est la proie. Le thème principal, rend un bel hommage au Predator et ne manque pas de faire son effet.

Pour conclure Predator, bien que dans un registre différent d'Alien, et peut-être plus basique également, n'en demeure pas moins un film culte dans la SF d'action des années 80, et sait faire de ses simplicités apparentes une force qui finalement sert le film tout du long et prenant le luxe de poser une petite question métaphysique sur la supériorité technologique apparente et la violence.
Un classique à voir, avec des prestations d'acteur simples mais efficaces et des scènes d'action qui continuent de faire effet même 26 ans après.

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