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lundi 23 janvier 2012

L'Irlandais (2011) by Hablast



Pour son premier film, John Michael McDonagh, frère du réalisateur Martin McDonagh à qui l’on doit In Bruges, met en scène Brendan Gleeson dans un rôle qui semble lui être fait sur mesure : le Sergeant Gerry Boyle alias The Guard

L’histoire met en scène un flic aux méthodes peu orthodoxes. Son passe-temps favori se fait au pub, que dis-je ce n’est pas un loisir, c’est son travail. Le nombre de malfrats qui règnent dans le petit village où il exerce la loi est aussi nombreux que la contenance de Guiness qui lui reste dans son verre 5 minutes après l’avoir commandé. Seulement voilà, à force de se vanter qu’une bourgade comme celle-là est d’une tranquillité sans nom, c’est tout l’inverse qui tendra à se produire. C’est, en effet, par le biais de cette ville qu’un réseau de trafiquants de drogue émergera pour y jeter leur dévolu. C’est ainsi que le FBI y mettra les pieds également et aura besoin de l’aide du Sergent Boyle (Gleeson) pour aider à démanteler ce réseau. Pour ce faire, une équipe composée de deux corps de la police sera mise en place. D’un côté Wendell Everett (joué par Don Cheadle), agent du FBI aux méthodes conventionnelles et sans prise de risque ; de l’autre notre agent Boyle ou l’incarnation parfaite du politiquement incorrect.

Un duo composé donc d’une antithèse s’inspirant d’un mythe aussi vieux que le monde et revisité sous toutes les sauces, dans tous les âges et dans toutes les civilisations : Le Bien et le Mal, le Yin et le Yang, le Ciel et l’Enfer, l’Ange et le Démon, Eros et Thanatos, Cain et Abel, David et Goliath, Magie noire et Magie blanche, Luke Skywalker et Dark Vador … bref 2 entités totalement complémentaires.

La contemporanéité de ce tandem est d’une originalité osée et provocatrice qui caractérise tant bien l’humour bristish que contient ce film. Nous pourrions même plutôt parler d’humour Irish qui va, peut-être plus loin que son confrère. C’est ce que le film semble en tout cas montrer et le résultat est bel et bien présent. La couleur est tout de suite dans la bande-annonce quand le Sergent Boyle annonce avec cynisme : « Je suis irlandais, le racisme fait partie de ma culture ».

Le ton est ainsi lancé laissant place à une cascade de scènes plus corrosives les unes que les autres. On a du mal à ne pas se retrouver au travers de ce flic psychorigide incarné par Don Cheadle quand il se retrouve devant un personnage qui touche à tous les vices à savoir le sexe, la drogue, l’alcool et le rock’n’roll. Ce duo diamétralement opposé nous ferait presque oublier l’intrigue de l’histoire.

Car l’histoire, parlons-en, n’est pas non plus des plus à plaindre. Malgré le fait qu’elle repose sur une base de scénario assez classique, la réalisation maîtrisée de J.M. McDonagh a tendance à la mettre en valeur. Nous ne sommes pas dans un genre policier classique, mais plutôt dans une atmosphère qui nous rappelle le western. C’est d’ailleurs ce que confie le réalisateur : "Je voulais faire de L'Irlandais un western dont le Far West est représenté par la côte occidentale de l'Irlande, avec les ingrédients pour un film stylisé et poétique, dont l'ampleur romanesque et l'humour noir évoquent John Ford et Preston Sturges", affirme-t-il.

Les situations sont parfois tellement caustiques qu’elles déversent un sentiment jouissif chez le spectateur. Il est difficile d’en trouver une qui vaut plus que les autres. Ainsi, autant les scènes avec les prostituées que celles dans les pubs ou encore entre les deux acolytes font preuves de grandes maîtrise théâtrale autant de par les acteurs que par la mise en scène ainsi que le dialoguiste. Tant qu’on est dans le casting, il serait dommage de na pas énoncer la participation de Larry Smith à la photographie, ce dernier n’était nul autre que le directeur de la photographie de Stanley Kubrick pour son film Eyes Wide Shut. Ce dernier a d'ailleurs remporté le prix de la meilleur photographie au festival de Dinard 2011. On pourra également se réjouir de voir apparaître dans des rôles secondaires des acteurs comme Liam Cunningham ou encore Mark Strong, ce qui vient agrémenter un peu plus l’équipe décalée qui a participé à ce film.


En résumé, si vous aimez l’humour Irish, autrement dit, plus noir que noir, l’autodérision, le cynisme, le politiquement incorrect, In Bruges, Brendan Gleeson et l’atmosphère du cinéma anglais, L’irlandais ne devrait certainement pas vous décevoir.

Hablast.

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