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lundi 2 janvier 2012

The Prodigies by Carban

The Prodigies est un film d'Antoine Charreyron, sorti en Juin 2011. C'est l'adaptation du roman la Nuit des Enfants Rois de Bernard Lenteric. Prenant un pari assez risqué, le réalisateur choisit de réaliser son film grâce à la motion capture ainsi qu'avec les techniques d'animations, malgré un univers très réaliste.
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Synopsis


Jimbo Farrar est un jeune enfant surdoué. Il est même plus que cela. Incompris et battu par ses parents, il laisse un jour ses capacités hors du commun prendre le dessus. Pris en charge par Charles Killian, Jimbo apprend à se maitriser ainsi qu'à faire bon usage de ses dons.

Une vingtaine d'années plus tard, Jimbo est devenu un brillant professeur au sein de la fondation Killian, mais l'existence possible d'autres comme lui l'obsède, et il dissimule un test dans un jeu en ligne, afin de les découvrir.
Un jour, 5 jeunes réussissent le test en même temps. Jimbo se met en tête de les rencontrer et de les réunir. Tous, connaissent comme lui une enfance difficile et sont isolés de par leur intelligence.
Alors que Jimbo les réunit et tente de les aider, un incident va définitivement faire perdre aux enfants la confiance qu'ils pouvaient encore avoir envers les adultes, et ils décident de se venger. Usant de leur pouvoir qui leur permet de contrôler certaines zones de leur cerveau, ainsi que du cerveau des autres, ils commencent un jeu de massacre dans lequel Jimbo doit faire un choix. Empêcher ses semblables de nuire, ou les rejoindre.



Analyse


La réalisation du film est tout d'abord très surprenante de par son aspect graphique assez élaboré. En effet, ici la motion capture est utilisée pour incarner des humains normaux, dans un monde relativement normal. Le film aurait très bien pu avoir une mise en scène traditionnelle, et le choix de l'animation est un procédé purement esthétique et artistique.
C'est sans doute un des points crucial du film puisque le réalisateur s'en sert également pour donner un aspect métaphorique à certaines scènes. Ainsi les scènes de violences extrêmes se passent dans une sorte de réalité parallèle, où les méchants deviennent des monstres hideux et effrayant. Cela permet de prendre le point de vue de l'enfant qui voit la scène à sa façon, et ainsi de la vivre comme il peut la vivre. Ce procédé est également utilisé pour renforcer certains ressentiments ou émotions.
Si le rendu final peut diviser, je le trouve très convaincant et suffisamment original pour créer la surprise, même si ce n'est pas le premier film à avoir subi un tel traitement.



L'histoire en elle-même reste très intéressante et dénonce plusieurs choses. Réactualisée par rapport au livre, on peut noter une certaine critique de la société moderne, du côté excessif de la télé-réalité qui traite finalement ici les enfants surdoués comme des monstres de foire en quelque sorte en les exposant au public. Le film traite également de la violence en général, et de la violence commise envers les enfants, de l'isolement que peuvent subir les enfants surdoués, souvent en marge des autres.
Les personnages restent très intéressants. Jimbo Farrar, lui, caractérise bien l'évolution de l'enfant qui a souffert, mais qui a su trouver ses repaires grâce à une figure paternelle. Il devient un homme gentil et doux, et même si ses vieux démons sommeillent en lui, il ne les réveillera que pour protéger ceux qu'il aime et non pour lui-même.
Les 5 enfants en revanche sont très différents. Voyant en Jimbo un espoir, mais subissant une nouvelle désillusion du monde des adultes en général, ils prendront le parti de ne compter que sur eux même et de se venger, éveillant ainsi leurs pires instincts.
A noter donc que ce sont de vrais acteurs qui ont réalisé les mouvements du film grâce à la technique de la motion capture, et que le film jongle entre scènes d'animations, captation de mouvements, et dessins à la main.



Là où le film trouve une certaine force percutante, c'est justement dans la violence qui l'anime. Bien qu'étant un film d'animation, certaines scènes sont d'une violence psychologique assez impressionnante ; et le point de vue des victimes, ainsi que la métamorphose des êtres mauvais en monstres par le ressentiment des enfants accentue cela davantage. Le fait qu'ici ce sont des enfants qui deviennent les principaux antagonistes en rajoute davantage. En effet, la cruauté, presque légitime, dont peuvent faire preuve les 5 surdoués est sans limite et voir le désir de vengeance, et la volonté extrême de faire le mal dans les yeux d'un enfant est encore plus percutant.

L'histoire est donc très prenante, et le système graphique du film ne m'a pas du tout déçu. Le tout possède un bon rythme, et l'action est au rendez-vous. The Prodigies possède vraiment les capacités d'un film traditionnel, et les petits plus dus à l'originalité d'un film d'animation. On pourra également noter une très bonne Bande Son réalisée par Klaus Badelt, qui offre au film une ambiance grand spectacle et prenante. Bien qu'on reconnait son style, son travail sert le film avec justesse.

Pour conclure, The Prodigies a été une bonne surprise pour moi, et s'il a divisé les avis lors de sa sortie, je trouve qu'il reste très correct, et mérite le coup d’œil. Le choix artistique ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais l'essentiel reste que le réalisateur a maitrisé son travail, ce qui est le cas ici.
L'histoire ainsi que les personnages sont vraiment très intéressants de manière générale, et le rythme est suffisamment soutenu pour que l'on ne s'ennuie pas, et que l'on y prenne un certain plaisir.
Pour une première réalisation, Charreyron a fait un très bon travail, sans compter qu'il n'a pas forcement choisi une mise en scène des plus faciles.

Trailer

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