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dimanche 9 décembre 2012
La grande Illusion by Luz
Salut CIN !
Un cookie pour toi, un autre pour toi. Asseyons-nous et lisons.
J'ai la chance d'avoir un collectif de cinéma, dans ma ville universitaire, qui un peu moins d'une fois par semaine passe des classiques. Ces films sont précédés d'un exposé de Dick Tomasovic, universitaire, aspirant de recherche au FNRS, passionné d'Histoire du Cinéma, il réalise même quelques courts métrages. Il est maintenant chargé de cours à l'Ulg.
J'ai donc été voir « La Grande Illusion » de Renoir réalisé en 1937.
Oui Oui, Jean Renoir, deuxième fils de l'illustre peintre!
Trailer ! http://www.youtube.com/watch?v=hctrYzVYmfM
Distribution des rôles principaux :
Jean Gabin : lieutenant Maréchal
Jean Gabin est déjà à son apogée, mis en lumière dans le film, on insiste sur son regard.
Marcel Dalio : lieutenant Rosenthal
Pierre Fresnay : capitaine de Boëldieu
Erich von Stroheim : capitaine puis commandant von Rauffenstein
Dita Parlo : Elsa
Synopsis :
- Première partie : Durant la Première Guerre mondiale, l'avion du lieutenant Maréchal et du capitaine de Boëldieu est abattu par le commandant von Rauffenstein, un aristocrate connaissant la famille du capitaine de Boëldieu. Les deux officiers français sont envoyés dans un camp d'officiers en Allemagne. Ils font connaissance avec d'autres prisonniers français, de tous grades et issus de différents milieux sociaux. Là bas, ils vivent au rythme des avancées et reculées françaises, organisent des activités et partagent les ressources qui leur sont envoyées par les familles, surtout celles envoyées par la famille du lieutenant Rosenthal, fils d'une riche famille juive dans les finances.(Notons ici, que le juif est ici bien accepté dans un contexte d'antisémitisme latent).
Le Fouquet's ? : http://www.youtube.com/watch?v=JcRmL-ad8wo
Ils décident de s'échapper en creusant un tunnel dans des conditions périlleuses, malheureusement la veille de leur évasion, ils sont transférés dans un autre camp.
- Deuxième partie : Maréchal et Boëldieu, après diverses tentatives d'évasion, sont transférés dans un ultime camp fortifié en montagne, qui est dirigé par von Rauffenstein (aristocrate allemand, infirme après une blessure et inapte au service actif). Ils y retrouvent Rosenthal.
Cette partie se centre sur la relation entre les deux aristocrates, qui malgré la guerre séparant leurs pays respectifs, fraternisent et se respectent avec comme « excuse » leur classe sociale.
Un ultime projet d'évasion est élaboré entre Boëldieu, Maréchal et Rosenthal : par respect envers l'aristocrate allemand, Boëldieu décide de se sacrifier afin que Maréchal et Rosenthal puissent s'échapper.
La diversion se fait sur les notes d'"Il était un petit navire".
- Troisième partie : Maréchal et Rosenthal sont en fuite, ils doivent traverser l'Allemagne en plein hiver, via les routes de campagne afin de rejoindre la Suisse. Ils sont affamés et épuisés (au bord de la dispute) et trouve une petite ferme où ils sont accueillis par Elsa, une jeune fermière allemande, et sa fille. Les hommes sont morts à la guerre. Rosenthal et Maréchal décident de s'y arrêter quelques temps (en attendant de meilleurs jours) et aident aux travaux de ferme.
Mais au fil du temps, Maréchal tombe amoureux d'Elsa, qui est en joie de retrouver un homme dans sa demeure, il se lie aussi d'amitié avec sa petite fille.
Mais Rosenthal et Maréchal doivent rejoindre la France, ils partent. Maréchal promet à Elsa de revenir après la guerre, si la vie l'habite encore. (Moment émouvant, mon petit coeur sensible n'a pu se retenir.)
Les deux compères traversent la frontière suisse et se séparent en se donnant rendez vous à Paris le jour de la libération.
« - Maréchal : En espérant que c'est la dernière
- Rosenthal : Ah ! tu te fais des illusions ! »
The end.
- Mon analyse :
Ce film se veut pacifiste et antisémite (ce qui n'est pas une chose facile à sa sortie 1937), il décrit aussi les grandes différences entre diverses classes sociales et leur rapprochement durant la guerre. Il est intéressant de voir, pour une fois, les camps d'officiers mis en lumière. On y repère aussi l'aristocratie s'attachant à leurs anciennes traditions, et vivant toujours dans un monde archaïque (à travers la relation de Boëldieu et von Rauffenstein).
- Le titre :
Le titre de ce film a été très discuté et Renoir n'a jamais donné la réponse à nos esprits chercheurs. Certains parlent de la Grande illusion d'une dernière guerre, d'autres par rapport à la durée de la guerre, qui au début de 14 ne devait durer que quelques semaines. Ou encore, l'Illusion serait celle des frontières, qui ne séparent pas des nations ou des territoires, mais les classes sociales.
- Diffusion et contexte :
Pour sa première diffusion (au cinéma Marivaux) le film fût amputé (il sera seulement projeté en entier en 1958 à Bruxelles), le lendemain soir il est projeté sans interruption et fait salle comble à chaque séance. Il battrait un record : 1,55 million de francs en quatre semaines, 200 000 spectateurs en deux mois dans une seule salle, meilleure recette de l'année 1937.
Le film a aussi traversé l'Atlantique, où il reçut une très bonne critique et resta 36 semaines à l'affiche à New-York.
Le film a forcément été interdit sous le régime nazi en Allemagne mais aussi à cause de son esprit pacifiste en France durant la guerre 39-45.
(Il paraitrait que Mussolini et Hitler kiffaient le film, mais bon ça me parait scabreux comme affirmation.)
Le négatif original du film a été retrouvé dans les archives soviétiques en 1970 par la cinémathèque de Toulouse (en collaboration avec les Grignoux, ils fournissent souvent les « classiques »), ce négatif a permis une copie restaurée en 2012 (c'est celle là qui a été diffusée dans mon cinéma).
GO FOR IT!
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