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dimanche 30 décembre 2012

Children of Men by Arno




Londres. Année 2027. Le cadet de l’humanité vient de mourir, assassiné. Le monde entier en est choqué. Et il faut bien comprendre cette réaction, plus aucune femme n’a donné naissance depuis presque vingt ans. Ajouter à cela des clandestins qui fuient leurs pays et tentent de se réfugier en Grande-Bretagne, seul pays dont le gouvernement réussit à faire face aux diverses tentatives de rébellion. Nous sommes donc dans un monde pas vraiment post-apocalyptique, mais qui n’a pas le moindre avenir (ce qui n’empêche pas pour autant les gens de vouloir sauvegarder les œuvres d’art, parier sur les courses de lévriers, suivre la Premier League…).
Juste après un attentat en plein cœur de Londres en réaction de l’assassinat du Cadet, Clive Owen se fait kidnapper par un groupe d’activistes dont le leader n’est autre que son ex, Julianne Moore, car elle a besoin de lui pour lui donner un coup de main. Sa mission : escorter une jeune femme, qui porte un lourd et terrible secret, qui sera révélé assez rapidement et que l’on devine aisément [MINI-SPOIL] elle est enceinte [/MINI-SPOIL]

A première vue, l’intrigue et le synopsis ne me donnaient pas particulièrement envie, pour ça que sa sortie en salles ne m’avait pas intéressé outre mesure, mais, après plusieurs passages sur la fiche de l’une de nos concitoyennes – ainsi qu’une discussion très animée avec un ami - je me suis jeté dès que le dvd a été commercialisé. Et franchement, je suis bien loin d’être déçu !

En effet, cette adaptation du roman de P.D. James est rondement bien mené par Alfonso Cuaron (Y tu mama tambien, HP et le prisonnier d’Azkaban), que cela soit au niveau de la réalisation, intelligente, usant de nombreux plans-séquences, nous faisant évoluer à travers le perso de Clive Owen, et nous plonge ainsi en réelle immersion dans cet univers très sombre, donnant un réel rythme dans cette quête hors du commun, ou de cette vision d’un futur chaotique excellente où le gouvernement aide (et cautionne) les seniors à 'partir’ avec un kit spécial nommé Quietus (bien loin du tabou actuel sur l’euthanasie) alors que la marijuana, elle, reste prohibée. La déco du film accentue cet effet pessimiste et sombre, sans employer d’effets visuels démentiels, mais ô combien réaliste, dérangeant et flippant à souhait pour des amoureux de Londres, comme moi, de découvrir des endroits existants devenus si glauques avec juste quelques artifices.

Finalement ce futur rappelle étrangement certains évènements passés (les bûchers par exemple, suite aux foyers de fièvre aphteuse et autres Creutzfeldt-Jakob) ou présents (presque l’impression d’être devant le JT du jour), et où les ghettos poussent comme des champignons laissant place à une montée du fanatisme et toutes ses dérives.

Ajouter à cela un casting des plus intéressants, outre Owen, qui est parfait dans ce personnage, se dévoilant, passant de l’homme lambda au mec complètement engagé dans sa lutte au fil des minutes, nous trouvons un Michael Caine version hippie déglingué, rien que cela vaut le coup d’œil !


tire sur mon doigt ! (sa blague préférée)


Bref longtemps qu’un film d’anticipation ne m’avait pas autant enchanté, sûrement V for Vendetta (Londres encore !). Juste un poil déçu par la finqui est pourtant originale sans vraiment l’être, mais je n’en dirai pas plus, si vous voulez savoir pourquoi, venez me voir à mon bureau.


NB : Pour ceux qui auraient l’occasion de le voir, n’hésitez pas à aller faire un tour dans les bonus et regarder le docu baptisé la possibilité d’espérer, qui traite des différents thèmes du film : notre réalité et celle du film, la peur, les menaces économiques et environnementales, tout cela vu par des philosophe, géographe, historien, sociologue, économiste scientifique et autre altermondialiste. Et pour résumer leurs propos, certes on peut espérer, mais il faudrait surtout s’activer et méchamment se réveiller et tout de suite !

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