We
want to give your child the best possible start. Believe me, we have
enough imperfection built in already. Your child doesn't need any more
additional burdens. Keep in mind, this child is still you. Simply, the
best, of you. You could conceive naturally a thousand times and never
get such a result
En 1997, un jeune réalisateur alors inconnu – si l’on omet qu’il vient
de vendre son scénario « The Truman Show », se fait connaître avec un
film de science-fiction déroutant, Gattaca. Si le film ne rapporte aucun bénéfice – au contraire, il constitue un véritable gouffre financier, il reste culte et incontournable dans le monde de la science-fiction
– et du cinéma en général, et ce pour plusieurs raisons intéressantes :
son univers dystopique obsédé par les manipulations génétiques, son
aspect esthétique lisse et onirique de par l’utilisation de certaines
couleurs, sa thématique profonde d’opposition entre individus, et enfin
son subtexte relatif à la fatalité. A travers ces caractéristiques –
non-exhaustives mais particulièrement représentatives, Gattaca
d’Andrew Niccol constitue un film de science-fiction définitivement
philosophique, soulevant de nombreuses questions fondamentales et
inéluctablement d’actualité.
Jérôme/Eugene (Jude Law) et Vincent/Jérôme (Ethan Hawke)
L’univers dystopique rime souvent avec science-fiction : les films du
genre sont immanquablement – et surtout depuis les années septante –
ancrés dans une perspective d’oppression, de paranoïa, de société
humaine aliénée et/ou dirigée par des personnes mal intentionnées qui
créent des discriminations et de la répression. Au sein de cette société
(chaotique), l’individu est privé de son individualité propre, destiné
à être juste une pièce du puzzle parmi les autres, un numéro dans la
multitude de chiffres. Dans Gattaca, cet univers dystopique est caractérisé par le triomphe de l’eugénisme
: les naissances ne passent plus par les aléas des actes sexuels, mais
par une rigoureuse sélection génétique – ce qui rappelle Brave New World
de Huxley. Il n’est donc pas étonnant que le principal adjuvant au
personnage principal ait comme second prénom Eugene, lui-même produit
des nouvelles techniques de procréation et de sélection, au contraire du
personnage principal, Vincent – devenu Jérôme, enfant né d’un rapport
sexuel sans la moindre intervention visant à sélectionner des gènes.
Dans ce monde, les enfants sont « créés » selon les critères de
perfection : la sélection génétique a pour but d’enlever tous les
travers du génome pour obtenir un individu parfait, un individu « valide
» : après la naissance de Vincent – et la découverte de ses nombreuses
failles héréditaires, ce dernier étant considéré comme «invalide », ses
parents décident de ne plus laisser le hasard décider pour la naissance
de leur second enfant, Anton. Anton est dès lors considéré comme «
valide » par la société et ses nombreuses bornes de contrôles sanguins
et urinaires. Et dans le monde où les protagonistes évoluent, être «
valide » donne le droit à tout : les « invalides » sont vus comme des
aberrations, des erreurs génétiques, et ne peuvent avoir accès aux
facilités qu’on donne allègrement aux « valides ». Vincent est donc un
paria de la société, sans cesse comparé – et se comparant- aux « valides
» dont son frère est un des meilleurs représentants : les castes ne
sont plus déterminées par le statut social, le niveau d’étude, mais par
la nature profonde de l’être, d’une certaine façon. Nature contre
laquelle on ne peut rien faire.
(Jérôme/Eugene (Jude Law))
Entre le cauchemar et le rêve se situe Gattaca. Cauchemar d’une
société où vous aurez beau être intelligent, plein de volonté, votre
génome sera un obstacle à votre réussite, comme pour Vincent. Rêve dans
des décors épurés, totalement dénués d’artifices excentriques, à l’image
de la perfection si pure du monde fait pour et par les gens reconnus
comme « valides ». C’est dès lors pour cette raison que tout est si
lisse dans cet univers – en termes d’accessoires, d’habillage et de
décoration : tout est parfait, sans digressions, comme le génome des
humains : aseptisé, purgé de défauts. Gattaca étant elle-même le summum
de la perfection, comme les individus qui la peuplent – tous valides, à
l’exception de Vincent.
Un certain onirisme se détache de l’usage de la couleur dans Gattaca
: des tons sombres sublimés par les lumières artificielles car les
sources d’éclairage sont surtout intérieures aux lieux – Gattaca, la
maison de Vincent et d’Eugene, mais aussi, dans de nombreuses scènes,
une prépondérance de tons jaunes et oranges, eux-mêmes associés dans
notre mémoire collective aux films de Jean-Pierre Jeunet de Marc Caro,
les bastions des films oniriques. Ce côté onirique du film se retrouve
aussi dans des scènes qui nous rappellent ce caractère « construit » du
film, cette divagation sur l’avenir de notre société, son rapport au
progrès, mais aussi dans les seuls émanations « naturelles » de cet
univers comme la lumière naturelle du jour, devenue elle aussi un rêve
dans la construction du futur. Les tons les plus sombres – et les plus
froids- du film se retrouvent au sein même de Gattaca, dans les
bureaux, la salle d’exercice, dans ces lieux dépourvus d’humanité,
uniquement basés sur la performance et la perfection à tout prix.
Vincent est lui-même tiraillé entre le cauchemar et le rêve : le
cauchemar que sa supercherie soit découverte – il use le sang, l’urine
et divers traces corporelles de Jérôme, pour qu’on le prenne pour ce «
valide », et le rêve, dans le sens où Gattaca permet à Vincent d’obtenir
son plus grand rêve : aller dans l’espace. Onirisme – d’un point de vue
des couleurs, et réalité abrupte se succèdent dans le film, rendant
compte de l’état de Vincent pour qui son rêve a un prix d’or, entre
l’ombre et la lumière, le sacrifice et la récompense.
(Vincent/Jérôme (Ethan Hawke) et Irene (Uma Thurman))
Gattaca joue en permanence sur des jeux d’opposition entre Vincent et les valides, d’une façon narrative et visuelle
: d’un point de vue narratif, deux personnages en particulier lui sont
opposés : d’abord son propre frère, Anton, et puis Jérôme - Eugene,
ancien nageur de haut niveau maintenant paralysé qui lui prête son
identité afin de lui permettre un accès à son rêve : Gattaca. Avec
Jérôme, l’opposition valide-invalide prend encore plus d’importance
étant donné le fait qu’en apparence, Jérôme est l’invalide et Vincent le
valide : les deux hommes s’échangent leurs vies « prédestinées » : l’un
incapable de mener sa vie comme bon lui semble parce qu’il n’est plus
valide, et l’autre vivant l’avenir prometteur d’un valide. L’opposition
narrative devient également visuelle lorsque les scènes les montrent
chacun à leur besogne quotidienne : l’un dans la prétention d’être un
autre et ce qu’elle implique (implants sous-cutanés, etc), et l’autre
dans la création de son autre, de sa copie presque parfaite lorsqu’il
prépare ses échantillons de sang ou d’urine. L’antinomie atteint son
paroxysme dans la scène finale où les deux personnages sont présentés
parallèlement : leur identité commune aura permis de les rapprocher sans
pouvoir les définir véritablement.
La fatalité occupe une grande place dans la vie des personnages de Gattaca
: en faisant confiance aux manipulations génétiques, des individus «
parfaits » sont créés, ces mêmes individus destinés à un avenir où tout
est possible et surtout le grandiose. Mais il y a comme un bémol dans
l’histoire : ces individus si « parfaits », peuvent-il être heureux ?
Quelle est la place de la perfection dans le bonheur ? Au contraire de
Vincent, animé par une volonté farouche – celle d’intégrer Gattaca et de
partir dans l’espace, qui, lui, semble heureux d’être là où il est, et
ce, malgré les sacrifices. La société élitiste dans laquelle Vincent
évolue ne lui a jamais fait aucun cadeau, et c’est avec l’usurpation
d’identité de Jérôme qu’il a réussi à rentrer là où personne n’aurait
voulu de lui, contre toute attente. Dans Gattaca, le fatalisme
n’a absolument aucun sens, il révèle que l’homme fait ce qu’il veut de
son existence, qu’il est capable d’aller où il veut, même si ce n’était
pas son « destin ».
(Vincent et Anton)
Comme nous l’avons évoqué, Gattaca est peut-être plus une fable philosophique sur la liberté de l’individu
quant à sa destinée, liberté à concevoir en termes de choix et de
volonté – et cela envers et contre toute attente, qu’un banal film de
science-fiction. Tout le film est construit sur le principe d’opposition
entre celui qui ne peut pas (Vincent) et ceux qui peuvent (les
individus de Gattaca, Jérôme, Anton), et comment tous ces personnages
modulent leurs destinées, non pas avec leurs prédispositions génétiques,
mais avec leur volonté propre. Une véritable critique de cette tendance
– pas si moderne - à toujours voir l’avenir d’une personne en termes de
dispositions, de probabilités, d’un point de vue purement théorique et
en pratiquant des amalgames. Il s’agit de concevoir que l’individu peut
s’affranchir de ces prédestinations pour atteindre un but qu’on pensait
hors d’atteinte, comme Vincent.
There's no gene for fate
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