Sous les conseils avisés de ma chère et tendre Lisa,
l'experte en Teen Movie, j'ai visionné un classique du genre datant de
1990 (Entendez nonante, je suis belge et c'est bien plus facile et plus
beau à dire que quatre vingt dix !). Le film s'intitule Pump up the Volume. Niveau casting, Dylan et Misaki seront ravis d'apprendre que Christian Slater y tient le rôle principal.
L'histoire est celle de Mark, un lycéen new-yorkais contraint de suivre
ses parents dans un trou perdu du désert de l'Arizona. Absolument aucun
intérêt de bâtir une ville dans cet endroit. La ville ne doit son
existence qu'à la présence des pipelines (à prononcer à l'anglaise
s'il-te-plait Tonsexe). Coupé du monde, Mark se sent à
l'étroit. Au lycée, il ne fait pas de vagues et joue la carte de l'élève
discret et studieux. A la maison, il se révèle anonymement sur une
station radio pirate qu'il anime tous les soirs. Mark se transforme
alors en Happy Harry la trique (ou Happy Harry Hard-on).
Sur les ondes, il confesse tout : ses craintes, ses envies, ses
colères, ses dégoûts. Tout y passe. Cela va du plaisir onaniste qu'il
simule en direct au dégoût profond du système qu’il témoigne notamment
lorsqu’il appelle le conseiller d’orientation. Au départ, personne ne
prête réellement attention à son émission. Et puis très vite, les fans
se rassemblent et font d’Harry leur icône, celle d'une jeunesse qui se
lève en signe de protestation, comme ce fut le cas pour les élèves de Monsieur Keating.
Bientôt, des enregistrements de l'émission sur cassette audio
s'échangent dans la cour de récréation et tout le monde s'interroge sur
l'identité de l'animateur improvisé. Les débordements du jeune homme
finissent par agacer les autorités ou plus exactement, les adultes. Il
faut que cela cesse au plus vite et que la jeunesse rentre à nouveau
dans les rangs. Toutefois, la jeunesse ne l'entend pas de cette oreille
et soutient sa vedette locale. Elle souhaite faire entendre son opinion
et gonfle le volume pour y parvenir, quitte à ce que cela dérape à l’affrontement.
Mon avis sur le film est mitigé. Les dialogues manquent un peu de
profondeur. Cela transpire la vacuité, ce qui n’est pas le cas du Cercle des poètes disparus,
sorti un an plus tôt. Mais je ne dirai absolument pas que le film est
sans intérêts. Au contraire, il y a de la matière : le sexe,
l'homosexualité, le suicide, les dérives d'un système éducatif qui
devrait songer à s'orienter lui-même avant d'orienter les jeunes,...
Selon moi, l'intérêt majeur du film ne se situe pas dans les dialogues
mais bien dans la programmation musicale choisie par Harry la trique.
C'est là que se trouve toute l'émotion et le contenu. La chanson
centrale du film est interprétée par un Léonard Cohen
on ne peut plus blasé. Et pourtant, impossible de s'en lasser tellement
le morceau prend aux tripes. C'est un peu comme une magnifique pomme
rouge écarlate avec un ver bien enfoui à l'intérieur :
Everybody knows
Tout le monde le sait
Everybody knows that the boat is leaking
Tout le monde sait que le bâteau fuit
Everybody knows that the captain lied
Tout le monde sait que le capitaine a menti
Everybody got this broken feeling
Tout le monde a ce sentiment de déchirement
Like their father or their dog just died
Comme si leur père ou leur chien venait de mourir
Dans la même veine d'amertume et de désespoir à revendre, il y a cette
autre chanson de Leonard Cohen un peu plus difficile à entendre : If it be your will. Ce n'est pas de votre goût ? Ne partez pas avant d'avoir écouter la suite du registre. Il y a de quoi donner la trique :
Why can't I fall in love - Ian Neville
Wave of mutilation - Pixies
Freedom of speech - Above the law
Girls L.G.B.N.A.F - Ice-T, celui des experts
Me and the devil blues - de Robert Johnson et repris par les Cowboy Junkies
Pour la bande son complète, voici le lien ! Bonne écoute !
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