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lundi 27 décembre 2010
Bad Santa, Terry Zwigoff (2003) by Cowboy
Noël n’est pas pour tout le monde une fête. Pour certains, c’est la solitude, le froid, la période où même le soleil se fait la malle. Et puis il y a tous ces gens qui affichent un sourire suffisant en allant dépenser leurs deniers pour offrir des cadeaux génériques à une famille qu’ils retrouveront comme chaque année autour d’huîtres avariées et de blanc mousseux insipide.
Ça vous agace ? Moi aussi. L’esprit de Noël. Et heureusement, plutôt que de regarder les niaiseries généralement proposées par les grandes chaînes de télévision durant cette période hivernale, je vais vous proposer un tout autre genre de film : noir, drôle, subversif, Bad Santa n’est pas une comédie de Noël ordinaire.
Réalisé par Terry Zwigoff et co-produit par les frères Coen (encore eux…), Bad Santa, c’est un peu un buddy movie qui raconte l’histoire d’un loser dont le seul talent consiste à savoir ouvrir les coffres-forts plus vite que son ombre, et un nain…pardon, une personne de petite taille qui aide ledit loser à pénétrer dans les magasins afin de voler l’argent des riches pour le garder pour eux. Leur technique reste la même : se faire passer pour un père-noël et un elfe afin de repérer chaque année les lieux qu’ils vont dévaliser.
La donne va changer quand Wilie, le faux père-noël, va s’installer chez un jeune garçon naïf pour échapper à la police. De là, il va trouver une raison de vivre, et s’engager sur la voie de la rédemption, aidé par une barmaid nymphomane qui rêve de se taper le père-noël depuis sa plus tendre enfance.
Visuellement, le film ne paye peut-être pas de mine, mais son point fort est tout autre : des dialogues acérés et l’interprétation magistrale d’un casting peu commun. Billy Bob Thornton, en première ligne, toujours à l’aise dans les rôles de types blasés façon Ed Crane dans The Barber. Lauren Graham, mais si, vous savez, Lorelai dans Gilmore Girls, ici très à l’aise dans son rôle de barmaid névrosée et de mère de substitution. Tony Cox, franchement hilarant dans sa façon de déblatérer des myriades d’insultes avec beaucoup d’aplomb. Last but not least, Brett Kelly dans le rôle du môme, tout simplement hilarant, le genre d’acteur à avoir une tronche caractéristique et à ne pas avoir à faire d’effort pour faire rire. Manque de chance pour lui, la nature l’a doté du physique d’un jeune mongoloïde obèse…mais c’est tant mieux pour nous !
Enfin, rendons un petit hommage à John Ritter, pour qui il s’agissait du dernier tournage avant sa disparition. Le film lui est dédié.
Et puis, ce film est aussi un petit bijou d’originalité. Je n’ai jamais rien vu de pareil. Alternant avec beaucoup de brio scènes dramatiques et scènes de comédies hilarantes, le film navigue entre les clichés qu’il détourne subtilement, faisant de Noël une célébration de la haine et de la trahison, et, ce faisant, de la comédie classique quelque chose de bien plus intéressant, aboutissant à une sorte de…happy end franchement singulier…une véritable comédie screwball, comme on dit, complètement imprévisible, audacieuse, et tout à fait jouissive, surtout dans la façon qu’elle a de tourner l’esprit gnian-gnian des fêtes de fin d’année en un bordel monstre où un père-noël ivre mort frappe des rennes en plastique devant un parterre d’enfants choqués à vie par le spectacle de la décadence d’une icône aussi populaire.
Bad Santa is a gonzo parody of a Christmas redemption movie, but it also hits all the Christmas redemption movie beats, which means you also get that warm fuzzy feeling while Lauren Graham is chanting, "Fuck me, Santa. Fuck me, Santa. Fuck me, Santa" while Thornton goes at her from behind. It isn't really subversive because it doesn't have subversive ideas: It's domesticated gonzo, like the equally fun but much cleaner School of Rock. Willie's Christmas epiphany is when he stands up for the kid, who's being bullied by some skater boys. Later he tells Marcus, "I beat the shit out of some kids today ... but it was for a purpose." David Edelstein
Bref, je recommande chaudement ce film en cette période d’allégresse artificielle, car il viendra vous titiller les glandes lacrymales tout en vous faisant réfléchir sur le côté plastique du bonheur préconçu qu’on vous vend dans les traditionnels contes de Noël. En plus, vous apprendrez deux trois petites choses vraiment utiles, notamment en terme d’auto-défense, ou alors à fabriquer un cadeau qui touchera forcément son destinataire…
Le Trailer mais je le trouve un peu pourri, et c’est pour la version censurée du film.
Ps : Article écrit avec la gueule de bois, pour se mettre en condition. Et qui porte sur la version Unrated du film, ce qui fait probablement une assez grosse différence.
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