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lundi 3 janvier 2011

Jaws by Hablast

C’est l’histoire d’une station balnéaire tranquille qui s’apprête à accueillir les touristes pour la haute saison qui approche. Mais, malheureusement, un requin va s’inscrire dans le tableau et y mettre son grain de sel. Au programme : du sang, des morts et une chasse au prédateur meurtrière.

Quand on lit cela, on aurait vraiment l’impression de lire un synospsis de série B assez bourrin et surtout parmi tant d’autres. Nous connaissons pourtant tous Jaws comme un film précurseur, incontournable, culte et toujours opérant à l’heure actuel. Si ce film détient ce statut, ce n’est donc certainement pas grâce à son scénario en carton-pâte, mais bien évidemment grâce à l’équipe prodigieuse qui l’a réalisé (auteur Peter Benchley et scénaristes, par ailleurs, inclus). Voici, une analyse qui, peut-être, vous aidera à comprendre un tel succès.



Jaws est un film, même si à l’époque nous ne le savions pas encore, qui détient un casting prodigieux : Steven Spielberg à la réalisation, un certain John Milius parmis les scénaristes, John Williams à la musique (oscarisé), Verna Fields au montage (oscarisée), John R. Carter et Robert Hoyt au son (oscarisés), ainsi que les 3 talentueux acteurs principaux : Roy Sheider, Richard Dreyfuss et Robert Shaw. Tout cela dans une production Universal Pictures.
On verra d’ailleurs par la suite que Spielberg recevra la statuette pour La Liste de Schindler et Il faut sauver le soldat Ryan, ainsi que Richard Dreyfuss pour le rôle de Elliot Garfield dans The Goodbye Girl.

Le tournage est donc lancé et commence très fort avec, dès les premiers instants, une victime féminine. Cette façon de faire n’est pas anodine chez Spielberg et nous le verrons tout au long de ses prochains films majeurs. Il suffit de se pencher sur les 4 Indianna Jones, Jurassic Park et Le Monde Perdu, Il faut sauver le soldat Ryan … Tous ses films commencent par une scène intense et surtout qui donne très clairement le ton du film. Nous nous rendons compte d’ailleurs que cette scène a de fortes chances d'avoir été puisée sur un certain film de Sir Alfred… En effet, a l’instar de Psychose d’Hitchcock ou nous voyons la disparition d’une femme en 3 temps :
1) Le calme ; l’une qui prend sa douche, l’autre qui nage paisiblement dans l’eau.
2) La scène d’horreur ; l’une se faisant assassiner sauvagement, l’autre se faisant dévorer dans une violence assez rare.
3) Le retour au calme ; l’eau qui continue à couler tranquillement, et le bruit reposant de la bouée.
Quoiqu’il en soi, la technique de l’action en guise de première scène est efficace car elle permet d’immerger directement le spectateur, il sait à quoi s’attendre mais cela permet également l’acceptation du film par ce dernier. Une technique qui va aussi être utilisé par George Lucas pour les Star Wars.

La suite du film se poursuivra donc avec cette atmosphère inapaisante et sera divisé en deux parties majeures : celle où le requin poursuit son chef-d’œuvre et où le maire de la ville ne daigne pas à prendre les précautions nécessaires et celle ou nos 3 protagonistes se lancent à sa poursuite.

Même si l’on retiendra surtout la deuxième partie, la première se voit essentielle pour meubler le caractère des personnages. C’est ce qui permettra à Spielberg de prouver son talent en instaurant des hommes emplis d’humanité contre le mal absolu. Nous constatons que cette façon de faire est également très répandu chez Spielberg et cela se comprend suite à sa grande efficacité.

Nous avons donc, comme personnages centraux Martin Brody. Un homme, droit, mais obsédé par le Requin. Martin en est même souffrant. Son inconscient est meurtri par ce Requin, il en fera carrément une névrose qui se traduira par sa peur de l’eau. Spielberg joue adroitement là-dessus : Le Requin vit sous la mer (inconscience), il va devoir y émerger (conscient) pour que Martin Brody puisse l’anéantir et retrouver la paix dans sa psychose. Aux premiers abords, nous voyons en lui un homme réservé, mais qui n’hésitera pas à se montrer à la lumière du jour pour prévenir l’insécurité imminente qu’inflige le Requin sur Amity Island.

Matt Hooper : Scientifique bobo qui en connaît un rayon sur le faune de la mer. L’homme est également caractérisé par une certaine humanité mais là où il se diffère de Martin Brody, c’est sur son humour et, de ce fait, se montre d’une plus grande sociabilité. Une amitié va rapidement naître entre lui et son collègue Martin de par la même envie et leur même façon de procéder pour anéantir le monstre.

Quint : La définition incarnée du vieux loup de mer, Quint est un homme misogyne qui aime se rigoler de blague salaces et du malheur des autres. Mais sa présence dans le film se caractérise également par l’envie immodérée d’en finir avec le squale. Il en parlera ouvertement lors de la discussion sur l’USS Indianapolis (voir plus loin).



Nous nous rendons déjà compte ici que le scénario n’est pas si primaire que cela. Trois hommes, tous très différents, ont pourtant le leitmotiv central du film en commun : la mort du Requin. Et en plus, tous 3 ont une raison également très divergente du « pourquoi » ils veulent en arriver à ce dessein.

Il reste tout de même un personnage d’une grande importance à évoquer : le Carcharodon Carcariass ; le Grand Requin Blanc. Ce type de méchant est diaboliquement efficient si on utilise adroitement ses ressources et c’est ce que le talentueux réalisateur de 28 ans prouvera. Voici, ici, pourquoi ce personnage a suscité tant de peur chez des milliers de spectateurs :
- La raison la plus évidente est qu’il ne parle pas ; nous ne savons donc pas à quoi il pense, qu’est-ce qu’il attend, d’où va-t-il surgir ; il est donc impossible d’anticiper ses apparitions (détail honteusement détourné dans Jaws 4 d’ailleurs).
- Ce qu’il reste des victimes
- On ne le voit que très peu dans le film ; ce qui créé chez le spectateur l’impression d’intranquillité et bien évidemment, il ne vient pas quand on s’y attend et inversement (Martin lançant des appâts sur lui sans le remarquer directement).
- Sa manière de s’exécuter en deux temps : Le spectateur est surpris une première fois rien qu’en voyant son aileron apparaître hors de l’eau mais nous ne savons toujours pas si le sang va couler. Le haut le cœur se voit encore plus élevé quand une victime passe dans sa mâchoire.
- Et enfin, la musique oppressante de John Williams.

Cette musique est tellement complémentaire au requin qu’elle en fait partie intégrante, elle est vivante. Si le requin meurt, elle meurt également. Pour bien distinguer la musique des faits il suffit de comprendre que celle-ci sert à amener l’œuvre du squale. Autrement dit, la musique n’a plus sa place à partir du moment où le Requin commet ses crimes car la puissance des images ne requiert plus la puissance sonore ; cette dernière trouve son utilité dans la manière de décupler cette puissance visuelle. La célèbre BO figure aujourd’hui dans le panthéon des musiques originales du cinéma de part son efficacité, sa simplicité et son histoire, aujourd’hui très répandue.

Steven Spielberg voulait au départ une BO qui adoucissait les images du film. Mais John Williams s’opposa directement à cette idée : « Avec tout ce que tu est parvenu à réalisé, ça serait dommage de tout adoucir avec la bande-son. Non, il faut joindre le plan audio et visuel dans la même direction ». La suite, on la connaît, John Williams proposa une musique répétitive, obsessionnelle, faite de deux seules notes, Mi et Fa. Quand celui-ci joua l’air à Spielberg, ce dernier éclata de rire en croyant à une blague. Il n’aurait, à ce moment-là, sûrement pas été le seul à douter du talent de John Williams. Il figure, par ailleurs, un grand respect entre les deux cinéastes, car, et cela s’est vu dans beaucoup d’autres films entre eux, John Williams a tout de même incorporé une mélodie adoucissante dans le thème et nous remarquons, là aussi, que Spielberg avait bien pressenti l’efficience de cette BO.

Arrive maintenant, l’analyse sur la deuxième partie du film et, de loin, la plus intéressante. Nos 3 braves hommes sont contraints de vivre ensemble, ce qui ne s’avéra pas une mince affaire. Difficile que la querelle n’éclate pas au grand jour quand nous avons affaire à un fils de riche qui ne glande rien de la journée, à un tortionnaire qui n’arrête pas de clamer que c’est son bateau et que si quelqu’un n’est pas content, il peut toujours sauter par dessus bord ainsi qu’un coincé qui a peur de l’eau, qui ne sait pas faire de nœuds et qui fait tout de travers (n’ose pas aller tout au devant de la rambarde pour faire contrepied ainsi que le moment où il fait tomber les deux bouteilles d’air comprimés). Pourtant, cet exemple, plutôt anodin est en fait une technique très adroite qui aidera à comprendre la fin que nous expliquerons plus loin.

Cependant, aux premières lueurs du soir, Spielberg nous rappelle que ces 3 hommes sont avant tout humains et qu’ils peuvent tout de même entretenir une relation d’amitié. Cette scène est considérée, par une grande majorité du public dont Spielberg, comme la meilleure scène du film. Elle commence par un dialogue léger entre Hooper et Quint à propos de leur cicatrices toutes plus insolites les unes que les autres. Tout deux doivent ces blessures à cause de leur façon de vivre ; l’un sortant d’une ambiance pêcheur et bistrot, l’autre de ses expériences scientifiques d’observations sous-marines. La compétition de la plus grande cicatrice commence : Quint parle d’abord de son durillon sur sa tête, dû à un coup de bouteille pendant la Saint Patrick à Boston, puis c'est au tour de Hooper de montrer une morsure de murène, Quint lui répond par son bras droit abîmé pendant une séance de bras de fer avec un chinois, Hooper embraye avec une morsure de requin pendant un prélèvement, puis Quint parle d'un coup de queue d'un renard des mers. Hooper ouvre sa chemise, montre sa poitrine et dit avoir la pire des blessures. Les autres ne voient rien. Hooper annonce alors que Mary Ellen Moffit lui a brisé le cœur. Le fou rire est au rendez-vous. Martin demande alors à Quint l’origine de son tatouage effacé sur son bras, mais avant que ce dernier ne puisse répondre, Hooper lui coupa la parole en disant qu’il était marqué « Maman ». Martin et Hooper continuent à rire mais pas Quint qui s’apprête à expliquer sa haine des requins en ouvrant la discussion qui sera, plus tard, une scène devenue culte dans le milieu du septième art.

Dans ce monologue, Quint explique qu’il était sur le cuirassé USS Indianapolis dans lequel il transportait avec l’équipage le célèbre Little Boy, ou plus significativement, la bombe atomique qui servit au bombardement d’Hiroschima. L’USS Indianapolis fut torpillé par un sous-marin japonais et les 1100 hommes d’équipage devinrent naufragés et vont alors rester 5 jours dans l’eau. Durant cette période, plus de la moitié des hommes furent dévorés par les requins. 316 hommes seront repêchés vivants par l’US Navy.



Cette ambiance tendue sera replongée dans la bonne humeur avec la célèbre chanson « Farewell and adieu to you fair Spanish ladies. Farewell and adieu to you ladies of Spain. » De retour, au moment, où on s’y attend le moins, le requin refera son apparition…

Un des derniers points qui mérite une grande attention est la manière dont le requin sera tué. Là encore, les 3 personnages du films useront de leur caractère dans le manière de procéder :
Quint : éternel pragmatique préfère la manière la plus drastique : on le pêche, on le tue et on rentre au bercail. Méthode qui échouera assez rapidement.
Hooper : le scientifique suggère en solution de secours de lui infliger du nitrate de strychnine, poison mortel. Pour cela, il devra prendre place dans la cage et aller au fond de l’eau. Méthode qui se vouera également par un échec.
Martin : qui, à la base, n’avait aucune solution, si ce n’était sa suggestion aujourd’hui classée à la 35ème place du classement AFI's 100 Years…100 Movie Quotes: "You're gonna need a bigger boat. », aura, pour finir raison la solution échéante.

SPOILER
Nous parlions tout à l’heure de la maladresse de Martin Brody, particulièrement au niveau des bombes à air comprimé. Cette façon d’amener indirectement la phase finale d’un film s’appelle un MacGuffin. Le MacGuffin est un objet matériel et généralement mystérieux qui sert de prétexte au développement d'un scénario. Le principe date des débuts du cinéma mais l'expression est associée à Alfred Hitchcock, qui l'a redéfinie, popularisée et mise en pratique dans plusieurs de ses films.



Ici, Martin, après la mort de Quint, parvient à propulser une de ces bouteilles dans la gueule du Requin. Par la suite, il se hisse sur le mat, seule partie encore immergée des eaux terrifiantes et, après maintes reprises, parvient à tirer sur la bombonne, ce qui engendrera la mort du Requin.
FIN DU SPOILER

Le film est un réel succès au box-office ; avec un budget avoisinant les 12 millions de dollars, ce dernier en fera gagner 470 millions à travers le monde, ce qui lui provoquera la nouvelle appellation, aujourd’hui très répandue, de Blockbuster avec, en prime, une distinction de 3 oscars (son, montage, musique).

Par la suite, Spielberg prouvera son talent à travers les succès que l’on connaît notamment Les aventuriers de l’Arche Perdue, Jurassic Park et La liste de Schindler

Anecdotes:

- La technique de la première scène accrocheuse est reprise aujourd’hui dans énormément de productions comme par exemple avec le Jeu Vidéo God Of War
- Le thème, ô combien archétypal du journal de 20 heures sur TF1, vous a sans doute fait penser aux dents de la mer ; c’est ce que Serge Llado aura popularisé dans l’émission radio de Laurent Ruquier : ICI
- D’après les rumeurs Hitchcock aurait décliné l’invitation de Spielberg sur la plateau de Family Plot (tourné 1 an après Jaws) car ce dernier lui aurait volé son idée au sujet de la phase calme/action/calme par jalousie. En effet, Hitchcock aurait eu plus de mal à percer dans le monde du cinéma que Spielberg.
- Les acteurs pressentis pour le rôle de Martin Brody furent Charlton Heston, et Paul Newman, Jeff Bridges pour le rôle d’Hopper ainsi que Lee Marvin, Jon Voight et Sterling Hayden pour le rôle de Quint.
- Robert Shaw (Quint) était toujours saoul sur le plateau de tournage, il se moquait sans arrêt de la petite taille de Richard Dreyfuss et de ses origines juives.
- Toujours avec Robert Shaw ; c’est principalement lui qui a écrit la scène de l’USS Indianapolis.
- Depuis la sortie du film, de nombreuses campagnes ont été menées pour réhabiliter le capitaine McVeigh, tenu pour responsable la catastrophe de l’Indianapolis.
- Au minutage 01:32:12 du film, après l’attaque nocturne du Requin, Hopper demande à Martin s'il va bien sans que ce dernier ne daigne répondre ; à ce moment là, nous voyons une étoile filante en arrière plan. Si la signification de cette étoile nous est inconnue aujourd’hui, beaucoup spéculent sur le fait qu’elle serait en fait Superman, clin d’œil fait par Spielberg.
- Les doubleurs français de Martin Brody et Matt Hooper doublaient à l’époque d’autres grands acteurs : Jacques Thébault, qui fait Brody, a également doublé Humphrey Bogard dans Casablanca, John Cassavetes dans les 12 salopards, Steve MCqueen dans la Tour infernale et Papillon notamment ou encore Ian Holm pour Ash dans Alien. Bernard Murrat qui double Hooper aura également prêté sa voix à Robert Redford dans l’arnaque (avec Robert Shaw), John Hurt également pour Alien ou encore Al Pacino dans Un après-midi de chien.
- Richard Dreyfuss explique dans les bonus du DVD que le tournage était d’une difficulté sans pareil. Tous les jours les acteurs attendaient de jouer leurs scènes mais ne recevaient comme réponse du parlophone « Le Requin ne fonctionne pas » ; le jour où l’on entendu « Le Requin fonctionne », personne n’avait compris tout de suite.
- Pépètte, le chien disparue dans l’eau, avait comme véritable propriétaire … Steven Spielberg.
- L’idée d’instaurer la musique pour prévenir la présence du requin relate d’une anecdote traumatisante pour Spielberg. En effet, ce film culte, tire son idée majeure de … Bambi. Spielberg raconte qu’il avait une peur bleue du film de Walt Disney car on ne voit jamais les chasseurs mais on sait leur présence de par la musique.
- Benchley (auteur du livre) et Spielberg font chacun un cameo dans le film. Le premier en tant que journaliste et le second lorsque Martin tente de communiquer avec sa femme par radio, nous entendons sa voix.
- Bob Mattey, créateur de la pieuvre de 20 000 lieux sous les mers, a créé 3 requins pour le tournage en polyuréthane. Ces 3 requins furent appelés « Bruce ».
- Il y a tout de même certaines scènes où figurent un véritable requin. Notamment celle où nous le voyons « emmêlé » dans la cage. Le but, à la base était de faire des prises de vue d’un requin tournant autour d’une cage, mais le résultat n’était pas concluant. Ce n’est qu’au moment ou les techniciens décidèrent d’abandonner l’idée que le squale s’est auto-emprisonné dans la cage : l’image était tellement époustouflante qu’elle fut reprise dans le film.
- Les barils utilisés dans le film sont en fait une «solution de secours » ; le requin était tellement défectueux qu’il a fallu utiliser un stratagème pour susciter sa présence ⇒ les fameux barils jaune.
- Toujours au sujet des barils ; le plan où nous voyons les 3 tonneaux passer sous l’Orca (bateau de Quint), ont raflé la coque et à eu pour conséquence le naufrage du navire. Les producteurs se sont souciés des acteurs plutôt que le matériel. Sauf John R. Carter et Robert Hoyt qui disaient d’empêcher leur matériel de son de couler. A rappeler qu’ils ont remporté un oscar quelque temps plus tard.
- Malgré que la caméra a coulé, les plans ont pu être récupérés par la chef monteuse Verna Fields (également oscarisée), grâce à une solution saline.
- La fameuse phrase "You're gonna need a bigger boat. » est une improvisation de Roy Sheider.
- Le moment où nous voyons le Requin couler à pic, nous entendons un bruit de … dinosaure, également utilisé lors de la chute du camion dans son premier long-métrage Duel. Une vidéo ou les deux pistes audio ont été switchées nous fait remarquer cette ressemblance
- Et enfin pour clôturer cet article, voici une vidéo humoristique qui résume Jaws en 60 secondes.


Cordialement, Hablast.

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