Rechercher dans ce blog

lundi 14 mars 2011

the Good, the Bad and the Weird (FILM) by Frisotte

Bon, je suppose que je ne vous apprends rien en vous disant que Kim Jee-woon (le réalisateur) a voulu rendre hommage à Le Bon, La Brute et Le Truand et aux westerns en général en faisant ce film. Ce film est… unique - enfin pour moi - par les décors, les habits, les accessoires, les personnages, etc. Cela peut s’expliquer notamment par le contexte historique.



Histoire (du film hein) :

Nous sommes en Mandchourie dans les années 30. Kim Pan-ju est un riche Coréen qui cherche à devenir encore plus riche en faisant des affaires avec les Japonais. Il envoie donc un bonhomme amener une carte à Kanemaru, un très riche Japonais (on apprend par la suite que le Japon en a besoin pour étendre sa domination). Mais voilà, Kim Pan-ju est un peu trop ambitieux, alors il paye Chang-yi (la Brute) pour récupérer la carte et l’argent que lui doit Kanemaru. Pour cela, Chang-yi va devoir arrêter un train. Malheureusement, personne n’a prévu le passage de Te-goo (le Cinglé) dans le train pour voler les riches voyageurs. Chang-yi arrête donc le train (avec ses acolytes de Brute), arrive dans la cabine de Kanemaru et… Kanemaru est mort et les valises ont été fouillées. Pendant qu’il cherche la cause de cela, ses acolytes fouillent le reste du train et tombent sur Do-won (le Bon), ou plutôt, Do-won leur tombe dessus. La Brute voit Le Cinglé en train de s’enfuir dans le désert, lui tire dessus, mais pas de bol, il se fait viser par Le Bon. Ils commencent tranquillement à se tirer dessus d’un bout à l’autre du train pendant que le Cinglé se fait la belle. Puis le Bon se fait éjecter du train par l’énorme marteau d’un homme de la Brute et se met à poursuivre le Cinglé. La bande des Trois royaumes observe la scène du haut d’une petite colline. Pendant ce temps, le Cinglé se fait récupérer par Man-gil (son ami) en side-car.
Bon, je vous ai fait un topo des dix premières minutes du film.
Ainsi, tout le monde veut la carte (sauf le Bon qui veut juste capturer le Cinglé et la Brute) : le Cinglé, la Brute, la bande des Trois Royaumes, l’armée japonaise.
J’aimerais bien vous en dire un peu plus, mais c’est vraiment un film qui ne peut pas se raconter, à cause de sa rapidité et l’entremêlement des histoires dans la trame principale, sans tomber dans le spoil.

Les personnages :


La Brute (Lee Byung-Hun, qui a joué dans des films que je n’ai pas vu) : il a un look de dandy, avec une coupe de cheveux très branchée pour l’époque. Il ne cherche qu’une chose : être le meilleur, peu importe qu’il meurt ou non. Il a toute une bande derrière lui, notamment un mec très doué aux sabres et Attila (je l’ai surnommé comme ça à cause de son look et c’est lui qui a l’énorme marteau). Il recherche plus la supériorité que la carte au trésor, mais pour prouver à tous qu’il est le meilleur, il doit se battre contre le Bon et le Cinglé et donc les retrouver.

Le Bon (Jung Wo-Sung, pareil que pour la Brute) : il est seul, avec son cheval, sa carabine et son fusil. C’est un chasseur de prime, il recherche donc le Cinglé et la Brute. Néanmoins, au détour d’un rocher dans le désert, il va faire un marché avec le Cinglé pour se partager le trésor, si trésor il y a. On se doute tout de même qu’il n’a confiance en personne sauf en ses armes et il a raison car il ne rate jamais sa cible. C’est lui qui a le plus le look western du film, chapeau, foulard, long manteau (et non, pas de poncho).

Le Cinglé (Song Kang-ho : The Host, Memories of Murder) : c’est un voleur, qui préfère le side-car au cheval pour se déplacer dans le désert. Il a souvent un chapeau et des lunettes d’aviateur sur la tête (même avec un casque scaphandre). Il est toujours là où on ne l’attend pas et il a surtout le chic pour se fourrer dans des situations étranges. Tout le monde le prend pour un empoté et un benêt, mais en réalité il est bien moins cinglé qu’on ne le pense.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que ces trois personnages ne restent pas bloqués dans leurs surnoms (surnoms qui n’existent que pour l’affiche en réalité), ils sont tour à tour brute, bon et cinglé. Le Bon nous parait sympathique par sa nonchalance et sa façon de voir les choses, mais il n’hésite pas à tirer sur tout ce qui bouge, la Brute doit sa nature à un épisode marquant du passé (qu’on entrevoit parfois en flash-back), le Cinglé prend soin de sa « mémé » et de Man-gil. Ce que j’ai aimé dans ces persos, c’est qu’en réalité ils sont bien plus complexes qu’on ne peut le penser au premier abord et en tant qu’acteurs, on sent qu’ils se sont éclatés sur ce film et ça fait vraiment plaisir à voir.



En personnages secondaires, on peut noter la présence de la tribu des Trois royaumes, ils sont évidemment bien moins développés que les trois personnes principaux, mais leur présence est quand même intéressante à noter ; on les voit tout au long du film et ils représentent bien la multitude de culture que connait la Mandchourie à cette époque. Leur chef est donc chinois, avec des massues pour armes, le second est coréen et un peu neuneu, le reste de la bande est mongol, russe, coréen et chinois, ils sont habillés de façon traditionnelle ou plus moderne, ils ont des chevaux, des chameaux ou des motos.

On a l’impression tout au long du film d’avoir droit à du grand n’importe quoi, toutes ces différences de civilisations, d’accoutrements, la frontière constante entre modernité et « archaïsme », l’humour à chaque coin du film, tout cela sur un fond de chasse au trésor et de courses poursuites.
Les décors sont principalement désertiques, avec des falaises, des défilés, du sable qui vole pendant les chevauchées, mais une partie de l’action se déroule également au Marché fantôme, une ville totalement hallucinante, un vrai labyrinthe, où tout ce qui a été volé est vendu (on peut d’ailleurs voir une statue géante de Bouddha).

Il y a donc une influence directe des westerns spaghettis. Avec Le Bon, La Brute et Le Truand, on retrouve le trésor caché, l’association bancale entre le Bon et le Cinglé/Truand, une intervention de l’armée, le Cinglé se retrouve d’ailleurs en train de creuser vers la fin du film pendant que le Bon le surveille avec son fusil (bon par contre je vous préviens tout de suite, vous n’aurez pas droit à la réplique culte de Blondin). Et évidemment, comme tout le monde s’y attend, il y a le duel, ou plutôt le triel.


Hey, vous voulez savoir qui gagne ? Et ben regardez le film.

Malgré cette importante influence des westerns spaghettis, Kim Jee-woon arrive très bien à mettre sa touche personnelle pour en faire un film totalement déjanté et culte, unique en son genre (même si je ne m’y connais pas non plus fabuleusement bien en cinéma coréen).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire