Film sorti en 1989 et devenu culte aujourd'hui, Dead Poets Society a été plusieurs fois récompensé. Titulaire de l'Oscar du meilleur scénario original et du César du meilleur film étranger, son réalisateur Peter Weir nous présente en effet un film fort sur la jeunesse et sur l'importance de vivre sa vie pleinement.
Synopsis
Todd Anderson, jeune adolescent introverti, rejoint la célèbre école de Welton comme son frère avant lui. Lieu d'enseignement uniquement pour garçon, Welton a la réputation de former ses élèves de la manière la plus réputée, au prix d'un enseignement très dur.
Avec ses amis, dont Neil Pery, Knoxe ou encore Charlie, le jeune homme essaye de s'habituer à sa nouvelle vie.
Pourtant l'arrivée d'un nouveau professeur de littérature, ancien élève de Welton lui aussi, John Keating, va complètement changer leurs habitudes scolaires. Ce dernier, professeur passionné, va leur apprendre l'importance du "carpe diem", de vivre le jour présent, en accordant de l'importance à la libre pensée et en la concrétisation de ses rêves.
Analyse
Dead Poets Society nous plonge dans l'univers assez peu réjouissant d'une école privée très dure où tout est surveillé. Comme le montre le discours d'entrée du directeur, l'académie de Welton forme l'élite et on comprend assez rapidement que les étudiants ne vont pas s'amuser. Sentiment partagé par les concernés, lorsqu'ils rejoignent leur dortoir.
Pourtant le film prend une dimension tout de suite plus ouverte avec l'entrée en scène de Robin Williams, qui dès les départ confère au film un intérêt tout particulier dans sa façon d'être et dans ses dialogues. Rapidement ses tirades rencontrent l'oreille attentive des étudiants comme des spectateurs. Sa connaissance de la littérature classique anglaise, l'utilisation qu'il en fait et sa façon de parler captivent.
Si nous suivons davantage le parcours du groupe d'amis dans le film, c'est à mon sens l'interprétation de Robin Williams qui en est indéniablement le moteur et qui rythme la vie des étudiants.
Son interprétation est très juste. Personnage à la fois attachant et paternel, l'acteur est très bien dans la peau de ce professeur et on ressent la passion qu'il a pour son métier. La dimension dramatique du personnage, notamment à la fin du film, est elle aussi poignante, et à l'instar de celui qu'il interprète dans Will Hunting, on ressent le côté passionné de l'homme dans ce qu'il fait, et pourtant on a du mal à cerner le côté plus personnel de sa vie, comme si l'essentiel de son existence était son métier (ce qu'il dit implicitement dans le film).
La bande d'amis est également la force du film. Très diversifiée au niveau des personnages et des interprètes, on s'identifie facilement à eux, et suivons leur année scolaire, ainsi que les 400 coups avec à la fois un certain plaisir et une certaine tristesse à certaines occasions. On peut noter l'apparition de Ethan Hawke dans le rôle de Todd Anderson, mais j'ai trouvé son personnage un peu trop introverti et trop effacé. À ses côtés nous avons Robert Sean Leonard (Dr Wilson), interprète de Neil Perry, plus enclin à profiter de la liberté qu'il peut avoir et d'assouvir sa passion du théâtre malgré l'interdit paternel. Sa rencontre avec Keating est donc une révélation.
Nous pouvons également citer Josh Charles en amoureux transit, ou encore Gale Hansen en tête brûlée complètement décalée, un peu rebelle, mais qui nous apporte certains moments forts du film. Un personnage attachant et drôle.
Ainsi avec des personnages variés, (qui peuvent tomber parfois dans le cliché, mais comment faire autrement), le film nous offre un panel d'acteurs convaincants. Tout au long, la notion de Carpe Diem reste mise en avant et nous suivons les cours de Keating avec plaisir.
Le film traite également du désir d'affranchissement qu'ont les étudiants par rapport à leurs parents qui essayent de tracer leur vie alors qu'ils n'ont encore que l'âge de rêver à leur avenir. Grâce à l'ouverture d'esprit et à la poésie, Keating va leur apporter les clés nécessaires à la liberté de penser et d'agir par eux-même, ce qu'ils vont faire, notamment en bravant les interdits de l'école (exemple flagrant : la création du Cercle).
Avec ce film Peter Weir a pris un certain risque. Il est difficile de réaliser un film qui traite de poésie tout en le rendant intéressant sur la durée. Pas d'action réelle, pas de rebondissement inattendu, le film suit son cours, suit la vie des étudiants, sans pour autant jamais tomber dans les longueurs et l'ennui. La mise en scène est parfaitement maitrisée et nous attendons la suite avec impatience et curiosité. Assumant un certain anti-conformiste, notamment chez son professeur, Weir assure un film pour tous, à la fois émouvant et touchant, et drôle dans des situations inattendues, notamment au sein d'une école ayant ce prestige.
La musique de Maurice Jarre quant à elle est tout à fait dans le ton, très belle, elle assure au film sa force.
Pour conclure, Dead Poets Society est un très bon film, peut-être pas réservé à tout le monde à cause de son rythme assez particulier et de son contexte assez restreint (internat de garçon). Pourtant le long métrage est porté par des acteurs très bons, notamment la prestation exceptionnelle de Robin Williams qui nous montre toute l'étendue de son talent, dans un rôle qui pourtant reste assez simple. Il parvient néanmoins à captiver dès le début du film et à sublimer son personnage.
Bien qu'il ait sans doute un peu vieilli, ce film ne se démode pas et reste un classique du genre, à voir pour sa poésie particulière et son scénario de qualité. À noter que le film a rapporté au box-office mondial 15 fois plus que ce qu'il a couté à la production.
Trailer
Soundtrack - Keating's Triumph
Soundtrack - Carpe Diem
Divers : Est-ce qu'il n'y a que moi que cette phrase du film a "surpris" : voix dure "Asseyez-vous monsieur Anderson !... Répondez à la question monsieur Anderson !"
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