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lundi 26 septembre 2011

The Innocents (1961) by Dylan



The Innocents fut réalisé par Jack Clayton, grand nom de la Nouvelle Vague britannique. Il réalisera, entre autre, Gatsby le magnifique (1974) sur un scénario de Coppola ou encore Memento Mori (1992). Véritable calligraphe de la caméra, il réalise ici un film d'angoisse classique, portant à l'écran un style de personnage que j'adore dans les films du genre: des enfants. D'après Le Tour d'écrou de Henry James, et sur un scénario écrit en collaboration avec Truman Capote. Ce film est considéré comme étant l'un de ses meilleurs (voir son meilleur), et mets en scène une jeune gouvernante (Deborah Kerr) qui se voit confier la garde de deux jeunes enfants d'une famille très, très riche. Les règles sont simples: elle prendra tout en main avec l'aide des auters domestiques, mais elle vivra avec les enfants, loin du maître de maison, et elle ne devra le déranger sous aucun prétexte. Un peu hésitante, elle finit pourtant par accepter, et part habiter dans une immense demeure pour faire la connaissance des deux jeunes enfants: Flora et Miles. Hélàs, elle se rend rapidement compte que les enfants semblent tous les deux avoir deux personnalités: une "jeune" et une plus... vieille. Rapidement, des phénomènes étranges l'amène à penser que la maison serait hantée par un fantôme, voir plusieurs... Elle ne sait alors que penser et essaye de comprendre d'où viennent ces présences et quelles sont leur influences sur les enfants...



The Innocents est un classique du cinéma d'horreur Britannique. Sortit en 1962 (filmé en 1961), il est tourné en 35 mm et en noir et blanc. S'approchant un peu des films étranges à suspens comme Rosemary's Baby, la pression monte tout le long du film sans que l'on sache trop à quoi s'attendre. Il se situe dans l'Angleterre de la fin du 19ème siècle, ce qui donne lieu à de somptueux décors mais surtout de très, très jolis costumes. Mais je vous préviens: il faut voir ce film en pensant à l'époque, ou vous risquez d'être déçus. Effectivement, dans notre monde cinématographique actuel, nous avons l'habitude de sursauter, de voir des fantômes en images de synthèse, en gros: d'avoir vraiment peur. Mais je trouve qu'il est intéressant de voir également ce style de film qui, après tout, était ce qui faisait frissonner les gens dans les années 50-60. Ici, on joue surtout sur la psychologie et sur le fait que nous avons affaire à une gouvernante sceptique, qui n'a pas l'habitude de voir ce genre de choses. Pour moi, c'est un film à voir lorsque l'on aime le cinéma: le noir et blanc ne dérange pas du tout (pour les plus réticents), car les personnages sont peu nombreux et très bien éclairés. Le manque de couleur nous aide également à nous plonger dans l'univers des personnages qui sont, dans un sens, enfermés dans une grande maison. Réel huis-clos, le film devient de plus en plus oppressant jusqu'au grand final: la fin. Il y a un véritable travail de mise en scène, à la fois avec les enfants, mais aussi avec les décors du Château, les statues.... tout. Le point fort du film réside pour moi ici. Dans cette capacité à faire parler les images lorsqu'il est clair que la plupart des personnages mentent. Comme si la vérité sortait du lieu. La profondeur des personnages est également intéressante, personne n'est ce qu'il semble être, et on le comprend, mais on le comprend toujours de façon plus ou moins innatendue. Les acteurs qui font les enfants sont vraiment attachants et flippants à la fois: pari réussi.

Le fantôme principal est assez flippant aussi (okay, okay, pour l'époque), et je trouve ça assez culotté de prendre simplement un acteur et de ne rien ajouter de vraiment paranormal. Juste histoire que l'on se mette à la place de la gouvernante et qu'on ne sache pas vraiment ce que l'on est en train de voir (même si on s'en doute). Personnellement, j'ai toujours aimé les histoires de fantômes, et je trouve que celle-ci est vraiment originale (elle a d'ailleurs été adaptée bien d'autres fois). Il n'y a pas de volonté de faire a tout prix sursauter le public, contrairement à la plupart des films récents. C'est bien plus doux, bien plus réaliste, et surtout, bien mieux amené. The Innocents aurait pu être un film muet tant c'est un film expressif, qui repose essentiellement sur l'expression de ses personnages et l'immense décors. Et pour moi, c'est ce qui fait un grand film: être capable de comprendre l'histoire, même si on enlevait le son. (Mais gardez le, il est tellement classe....)



Les plans sont originaux, décalés, somptueux, et tout ça en format 2.35, un scope vraiment, vraiment très agréable à regarder, et qui colle très bien avec la grandeur des décors et le sentiment d'y être enfermé avec les personnages. A mes yeux, ce film est un chef-d'oeuvre. Lorsqu'on y réfléchit, il n'y a aucun plan inutile, aucune scène en trop. Tout est là pour servir le scénario, et il n'y a pas de superflu. Les acteurs sont parfaits, et on reste plongé dans l'histoire du début à la fin. Il y a, en plus, une musique qui revient plusieurs fois le long du film: une musique enfantine mais qui devient étrangement angoissante lorsqu'elle est liée au film. On l'entend au début, et c'est pour ma part grâce à cette musique que je suis entrée immédiatement dans l'ambiance.. encore une fois, comme dans Rosemary's Baby (1968) de Polanski, qui s'est sûrement inspiré de ce film-ci pour la musique du sien. Pour le reste, je pense qu'il vaut mieux voir le film, même s'il y aurait de quoi écrire des pages et des pages sur chacun des personnages, tant ils sont complexes et intéressants. Et pour le petit côté prestige: le film fut nominé pour le meilleur film britannique, et la meilleure adaptation aux BAFTA Awards. Clayton fut récompensé par le National Board of Review Award pour la direction, Truman Capote reçu le prix Edgar Allan Poe pour le meilleur scénario.

Trailer

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