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mardi 18 octobre 2011

My Winnipeg (2007) by Dylan



My Winnipeg, comme le titre l’indique, est un film sur la ville de Winnipeg, au Canada. C’est un film que l’on peut qualifier d’expérimental. Le montage n’a rien de continu, les images s’enchaînent les unes après les autres et n’ont pas vraiment de rapport. Il y a pourtant une narration, assez poétique, recherchée, qui est le centre de l’histoire et qui décide, dans un sens, des images à venir. Le narrateur nous raconte sa vie à travers ses souvenirs : les odeurs, les personnes, les sensations. Et tout cela est reproduit à travers le montage, ainsi qu’avec des photos. Le tout entrecoupé de panneaux avec des mots ou des bouts de phrases. Comme « White. Block. House. Sleep » etc. Des mots dans tous les sens, des plans dans tous les sens, tout cela pour construire un univers décalé et déconstruit : l’univers d’un habitant de Winnipeg. Dans le film, on y apprend qu’à Winnipeg, il y a beaucoup plus de « sleepwalkers » ( somnanbules) qu’ailleurs. Ils ne dorment jamais vraiment, vivent la nuit, rêvent de là où ils veulent aller et y vont en dormant. Atmosphère étrange …

Pour ma part, j’ai regardé ce film parce que j’avais entendu John Waters en parler dans une interview, en disant que c’était une œuvre qu’il avait énormément appréciée. Je peux tout à fait comprendre, car elle est réellement originale. Du jamais vu. Cela se laisse regarder, et la narration et son contenu sont intéressants. Mais je trouve que le trop d’images va pendant un certain temps, tout cela continue un peu trop longtemps, même si cela sert son histoire.

Le narrateur, toujours fatigué, toujours endormi, n’arrive pas à quitter la ville. Il cherche une solution à son malheur, et décide de revenir en arrière en écrivant et en « filmant ». Comme il le dit : « What if I film my way out of here ? ». Et c’est ce qu’il fait, il embauche des acteurs pour jouer sa famille et les mets en scène afin de comprendre toutes les étapes qui font qu’il en est arrivé là, et qu’il est devenu qui il est. On ne voit jamais le narrateur, on ne voit pas de caméra, aucun matériel, aucune équipe. On ne voit que les images (en théorie filmées), avec toujours cette narration omniprésente qui ne s’arrête jamais, ou presque. Le film n’est rythmé que par les mots, et s’enchaîne donc très rapidement. Les petites histoires du film sont bien trouvées, on sent le vécu, ou il est très bien imité. Je trouve que le fait de filmer des acteurs sans les faire parler et en ne laissant qu’une narration est une idée originale, qui vaut le coup d’être vue. Les jeux de couleur également : le film passe du noir et blanc (quasiment tout le temps) à quelques passages de couleurs vives, rouge, qui correspond à l’horreur, à la guerre, ou a la violence. Il y a aussi des passages en animation, etc. Ce film est un mélange de toutes les sortes d’images que l’on pourrait s’imaginer. Les plans en soit ne sont pas pris au hasard. Il y a un véritable travail derrière chaque image, les détails, les sourires, tout est fait pour que l’on devienne le narrateur et que l’on comprenne sa façon d’être, tout ça en nous montrant sa façon de voir les autres.

Réalisé par Guy Maddin, c'est un bon "Art film" mélangé avec un documentaire. Vraiment expérimental, il explore les relations humaines liées à une ville (Winnipeg). On comprend l'amour (et la haine) d'une ville, et comment là où on grandit définit malgré nous notre identité. La neige, la nuit.... C'est un film intéressant, sans aucun doute. Je ne regrette pas de l'avoir découvert, mais je pense qu'il faut vraiment être cinéphile pour l'apprécier. Parce que c'est beaucoup moins accessible, et qu'il faut vraiment creuser pour voir au delà des images qui s'enchaînent beaucoup trop vite. Mais je vous en parle tout de même, pour ceux que ça peut intéresser. Ce film a connu un succès monstrueux et n'a eu presque que des bonnes critiques, partout. Alors, écoutons un peu John Waters, intéressons nous aux films un peu différents !

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