Rechercher dans ce blog

lundi 19 décembre 2011

Altered States (1980) by Dylan



"I'm a man in search of his true self. How archetypically American can you get? We're all trying to fulfill ourselves, understand ourselves, get in touch with ourselves, face the reality of ourselves, explore ourselves, expand ourselves. Ever since we dispensed with God we've got nothing but ourselves to explain this meaningless horror of life."

Altered States est un film Américain de 1980 réalisé par Ken Russel, réalisateur anglais souvent critiqué pour son obsession pour la sexualité et pour l’église. C’est une adaptation d’un roman de Paddy Chayefsky. Le roman est basé sur la vie de John C. Lilly, un chercheur qui étudiait la nature de la conscience en utilisant entre autre les drogues hallucinogènes et les sons des dauphins. L’histoire est celle de Edward Jessup (William Hurt), un professeur d’université qui étudie la schizophrénie. Il développe une théorie qui considère les autres états de conscience comme des états réels. Il fait de nombreuses expériences en se servant notamment d’un water tank, une cuve ou il s’immerge afin d’augmenter les sensations et la clairvoyance. Il fait ensuite un voyage au Mexique, ou il participe à un rituel chamanique dans la montagne.Le rituel est l’élément perturbateur du film, et fait un peu penser au rituel Ayahusca, et aux descriptions de visions et croyances réelles qu’on peut trouver notamment dans des livres comme Voir de Carlos Castaneda. Après le rituel, Edward va changer. Son entourage le remarque, lui aussi, mais il essaye de leur expliquer sa vision des choses. Pour ses confrères, il a vécu une régression génétique et risque un cancer. Mais pour lui, toute son expérience au Mexique va bien au delà de la médecine ou de la science. Pour lui, ça n’a rien à voir avec la génétique ou un éventuel cancer. Ce qu’il a vécu était bien réel. Il va donc continuer ses expériences et ramener la drogue au Etats-Unis pour l’étudier et en reprendre. Pour le reste, je vous laisse découvrir le film, car ça en vaut vraiment la peine. Et il faut écouter les superbes dialogues et explications du film, car le scénario est vraiment un de ses point fort :

"We all live with it. That unbearable terror is what makes us such singular creatures. We hide from it, we succumb to it, mostly we defy it! We build fragile little structures to keep it out. We love, we raise families, we work, we make friends. We write poems..."



A mes yeux, ce film est un petit bijou. Et il faut d’autant plus en profiter qu’il a bien failli ne jamais voir le jour. Le réalisateur d’origine (Arthur Penn) ayant démissionné, ainsi que le responsable des effets spéciaux. La production a également laissé tomber, mais c’est grâce à Warner Bros qu’il a enfin pu atterrir sur les écrans. Ouf. Tout ça pour avoir une nomination aux Oscars pour la musique… comme quoi ! Mais bon, ce n’est pas seulement la musique qui aurait pu être nominée, c’est l’ensemble. Les acteurs, la mise en scène, tout est réuni pour donner au film le souffle puissant dont il a besoin. Malgré quelques effets spéciaux « fonts verts » qui laissent à désirer, l’esthétique générale des hallucinations reste très intéressante. Il y a une très forte symbolique qui elle, n’a pas d’âge, et le film reste un très grand (et bon) délire visuel.

Je me retiendrai aussi de dire que Enter The Void n’a rien inventé. La fin du film nous donne réellement la sensation d’être en pleine hallucination et de complètement sortir de nous même. C’est intense, violent, troublant, scotchant. On se croirait en plein bad trip sous LSD, et encore. J’apprécie vraiment tous les éléments visuels présents dans ce film et ne m’en lasse jamais. Mon rêve serait d’ailleurs de le voir sur un grand écran de cinéma, avec un bon système sonore. Le rêve !!! J’envie les gens qui ont pu aller voir ça en 1980. Mais bon, je fais avec mon ordinateur, et le film reste carrément orgasmique. Altered States mélange ésotérisme et science-fiction, et réussit un coup de maître là ou beaucoup de réalisateurs se plantent. Faire un film intellectuel qui parle de sortie hors du corps, de plans de conscience, tout ça vu et vécu par un scientifique… Il faut dire aussi que l’acteur principal, William Hurt, fait un travail remarquable. D’autant plus que c’était son premier vrai film ! C’est certes maintenant un visage connu, mais il montre ici une facette « nouvelle » que j’apprécie énormément. Et je trouve que commencer par un film pareil, c’est vraiment, vraiment culotté.



L’univers général du film est intriguant et original, et il y a également de très belles images (notamment celles de nudité). La relation entre Edward et sa femme Emily (Blair Brown) est une très belle relation : a la fois intellectuelle et amoureuse. Mais c’est cette compréhension qu’ils ont l’un pour l’autre que je trouve intéressante. Ce n’est pas le couple creux et stéréotypé qu’on a souvent l’habitude de voir. Il y a une humanité profonde dans ce film.

"You saved me. You redeemed me from the pit. I was in it, Emily. I was *in that ultimate moment of terror that is the beginning of life. It is nothing. Simple, hideous nothing. The final truth of all things is that there is no final Truth. Truth is what's transitory. It's human life that is real. I don't want to frighten you, Emily, but what I'm trying to tell you is that moment of terror is a real and living horror, living and growing within me now, and the only thing that keeps it from devouring me is you."*



Altered States touche à un sujet qui m’intéressait et me fascinait bien avant d’avoir vu le film. Mais c’est très rare de voir des scénarios sur le sujet, surtout aussi bien documentés. Les états de conscience, les drogues hallucinogènes, les recherches faites dans les années 70…. Le seul petit défaut du film est la toute fin. Tout est crescendo pour finalement retomber un peu. Mais bon, c’est vraiment si on veut chipoter, et je me doute que ça devait être une idée de la production pour éviter que le spectateur ne soit pas trop traumatisé. Happy Ending, après tout, pourquoi pas ? Dans tous les cas, Altered States est un film que je conseille à tous les amoureux de la science-fiction, de l’ésotérisme, à tous les gens qui aiment les univers décalés, ou ne serais-ce que pour voir les débuts de William Hurt. C’est un film qu’on oublie pas, et dont on ne ressort pas indemne. Conclusion : Putain, ça c’est du cinéma !!!!!

TRAILER

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire