(… ou The Perks of Being a Wallflower en version originale)
Comme nous le disions avec Luz, Albé et Wommy
un samedi soir où tout le monde dormait déjà sur CIN. C’est l’exemple
typique du film qu’on a pas envie d’aller voir, la faute à une
bande-annonce mal fichue, un synopsis trop commun voire un casting
mi-figue, mi-raisin… Et puis, bon, après avoir pesé le pour et le contre
pendant des heures, on se lance finalement…
Alors, pour essayer de mieux vous vendre ce film que les sites lambda qui parlent de cinéma. Un petit synopsis à ma sauce :
Charlie (Logan Lerman) est un ado en pleine crise, pas
parce qu’il va faire sa rentrée au lycée et s’en prendre plein la gueule
par ses camarades plus âgés qui ne voient en lui qu’un premier de la
classe, passionné de littérature, petit chouchou du prof. Non, Charlie a
de bonnes raisons de ne pas se sentir bien puisqu’il a perdu récemment
son meilleur ami qui s’est suicidé et a refait ressurgir certains
traumatismes liés à son passé… Mais tout va changer dès qu’il va
rencontrer Patrick (Ezra Miller) et sa belle-sœur Sam (Emma Watson)…
Donc, voilà une des premières choses qui m’a agréablement surpris dans ce film, l’approche psychologique des personnages,
et principalement le cheminement dans l’esprit de Charlie tout au long
du film, au fur et à mesure de la construction de son cercle d’amis et
des relations qui se créent et se développent entre eux, et qui nous en
dévoilent du fait un peu plus sur chacun des persos. Chose importante
que j’oubliais de vous dire, l’action du film se passe au début des
années 90 (pour cela peut être que l’empathie marche encore plus sur
moi, qui était lycéen à la même époque), ainsi on ne nous donne pas un
énième teen movie sur la génération actuelle qui a poussé les
expériences et les découvertes à outrance vers l’extrême… Bon, ok, dans
les 90’s, les ados n’étaient pas des saints non plus (je peux en
témoigner) et découvraient aussi la drogue, la sexualité, l’amour,
mais dans une moindre mesure, et du fait l’image n’est pas motif à
vouloir choquer le spectateur, loin de là ! L’ambiance musicale est
d’ailleurs très réussie, et a son rôle propre via les compils maison sur
cassettes audio (vous avez connu ça, rassurez-moi ?!) que s’échangent
certains des persos… ajouter en plus la superbe chanson de Bowie qui colle parfaitement à nos trois jeunes.
La présence d’Ezra Miller (que j’avais trouvé excellent dans We Need to Talk about Kevin)
était la véritable raison de visionner ce film, et cette nouvelle
prestation, radicalement éloigné de son rôle de psychopathe, montre une
fois de plus tout le talent et le potentiel de ce jeune acteur. Cette
fois-ci dans la peau d’un jeune gay, qui assume, contrairement à
certains de ses camarades de l’époque. Mais il n’est pas le seul au
final à se démarquer dans l’interprétation, puisque Emma Watson négocie de très belle manière le virage post-Hermione, jeune femme désinhibée malgré certains complexes, et même Logan Lerman livre sa première vraie prestation de comédien (exit Percy Jackson et les trois mousquetaires),
je voulais dire dans un premier temps qu’il joue parfaitement le jeune
introverti, qui passe pour le boulet de service, mais au final touche
le spectateur avec cette performance bouleversante !
Un des points qui me faisait peur au niveau du casting, la présence de
seconds rôles venus des plateaux tv, souvent gage de faiblesse
scénaristique, budgétaire… ou pas ! Mais quel plaisir de voir Dylan Mc Dermott d'American Horror Story en papa normal, bon il y a aussi Kate Walsh (Grey’s Anatomy, Private Practice) dans le rôle de la maman de Charlie, rien à dire à son sujet par contre…
Stephen Chbosky s’auto-adapte à l’écran (un de plus, remember Beigbeder et son Amour dure trois ans
!) puisqu’il avait écrit le livre il y a une dizaine d’années, pas de
problème de fidélité en rapport à l’œuvre originale une nouvelle fois.
D’ailleurs, il faudra que je me procure le bouquin dans les mois à venir
(quand j’en aurai fini de ma pile de livres de chevet).
Terminons-en avec ce Monde Charlie, on a même droit à un twist que je
n’ai pas vu venir, pourtant à l’habitude, je sens ces choses arriver,
preuve que je me suis fait bercer bien comme il faut par le rythme du
film, la mise en scène est soignée, les fans du Rocky Horror Picture Show apprécieront les quelques scènes de reprise du club de théâtre.
Que de bons ingrédients au final et tout ça nous donne droit à un joli
petit film indé ! Ma première surprise de l’année 2013 (en espérant
qu’il y en ait beaucoup d’autres !)
… and in that moment, we were infinite !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire