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lundi 31 janvier 2011

La Vida Loca (2008) by Dylan



La Vida Loca est un film documentaire de Christian Poveda qui a beaucoup fait parler de lui. De un par son sujet: deux gangs opposés au Salvador. Le documentaire suit un des deux: les Maras 18. On les appelle les Maras, et ils se sont construits sur le modèle des gangs de Los Angeles. Leur vie? La pauvreté, la drogue, les enfants, la prison, la violence, et la mort. Ils sont tatoués jusque sur leurs visages et ne vivent que pour leur gangs et leur valeurs. Dans un monde ou la pauvreté règne et où la police ne fait pas de cadeau, le film retrace la lutte permanente de ces jeunes gens, souvent entre 16 et 29 ans, qui vivent dans un monde complètement différent du nôtre. Là bas, les femmes ont souvent des enfants avant 18 ans, les maris sont morts, absents, ou en prison. Quant aux hommes, ils passent la plupart de leur temps à fumer du crack, de l'héroïne, et bien pire encore. Mais peu importe, c'est leur vie, et ils semblent ne pas vouloir en sortir pour la plupart. Mais La Vida Loca, c'est aussi ceux qui essayent de s'en sortir, malgré la police et le gouvernement qui, visiblement, fait tout pour les en empêcher. Le DVD sort le 3 Mars 2010.

Si le film a autant fait parler de lui, c'est parce que c'était la première fois que quelqu'un osait s'aventurer dans la vie d'un Gang. Et on ne se demande plus pourquoi: le réalisateur franco-espagnol, Christian Povéda, a été retrouvé mort de quatre balles dans la tête avant la sortie du film. C'est essentiellement pour cette raison que le film a fait autant de bruit et que tout le monde s'y est intéressé, mais je trouve que c'est un film extrêmement intéressant que tout le monde devrait regarder. Il nous fait relativiser sur la vie, et cela va bien au delà d'un simple documentaire.



La Vida Loca, ce sont des images brutes et sans aucun commentaires. Le réalisateur serait presque absent, il n'y a pas d'interviews, pas de témoignagnes directs devant la caméra. Ce ne sont que des bouts de vie, qui n'essayent pas de raconter une histoire. Ce sont, au contraire, plusieurs histoires. Mais tout le monde s'entrecroise, on ne sait pas vraiment d'où viennent les personnes que l'on voit à l'écran, mais on sait où elles vont: à la mort. Car la mort est le personnage principal de ce documentaire. Tout au long du film, sans prévenir, une pause se fait, et des coups de feu se font entendre. L'image suivante est celle d'un cadavre, généralement appartenant à un personnage qu'on a vu avant. Ce procédé nous détache un peu de la réalité et nous empêche de trop péter un câble tout le long du documentaire, mais ce sont des vrais images que l'on nous montre et surtout, ce sont des vrais cadavres. On ne sait jamais qui va être le prochain ou la prochaine et, pour ça, c'est un documentaire très, très fort. On y voit tout: les enterrements, les prisons, les procès, la vie dans la rue, les couples dans leur intimité, les enfants, et quelques bouts de vie isolés. Le film est, en soit, une analyse de la situation de cette société, mais sans jamais qu'on n'entende clairement ce que veux dire le réalisateur. Disons que les images parlent d'elles-même.

Chaque histoire est touchante et l'est d'autant plus lorsqu'on réalise d'un coup que la personne que l'on vient de voir est maintenant 6 pieds sous terre. C'est quelque chose de très marquant que de voir ces femmes travailler à 18 ans en étant enceintes et en tenant un deuxième enfant dans les bras. C'est quelque chose d'étrange que de regarder ces femmes tatouées "18" en immense sur leur visage, symbole de leur appartenance au Gang, mais aussi preuve qu'elles ne comptent pas en sortir. Lorsqu'on rentre dans un gang, c'est pour toujours, et jusqu'à la mort. Même si la mort arrive très vite, et visiblement, sans aucune raison.

J'ai été touchée par ce film et par son esthétique: il n'y a aucun jugement, juste des faits. Le réalisateur a également fait des superbes photos de ses sujets, qui sont visibles avec la bande annonce ici. Le film a été réalisé sur une période de 16 mois ou le réalisateur a été en immersion totale avec ce gang. Qui l'a assassiné? On ne sait pas. Mais cela rend les images d'autant plus violentes que de réaliser qu'elles ont coûté la vie à celui qui les a réalisées. Mais tous les mots du monde ne parviendraient pas à faire comprendre la puissance de ce film. Je pense qu'il faut simplement le voir, et qu'on en ressort pas indemne.

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