Dans une vie d’Homme, … Non attendez, je vais la refaire. Dans la
vie… Non, faut que je trouve un bon début de critique, merde. Pouf pouf.
Camarades. Ou plutôt non. Citoyens, ça fait maintenant 4 ans que tout
fan de Marvel au cinéma se prépare psychologiquement à la rencontre des héros de toute une vie sur grande écrans. Depuis Iron Man
en 2008, tout biberonné aux comics comme moi sait que tôt ou tard,
l’Homme de Fer côtoiera Hulk, Thor et Captain America dans un même film.
Nous sommes le 25 avril au matin. La brume se dissipe quand Paris
s’éveille. C’est le grand jour. C’est Le jour. Avengers.
Nul n’aura été bien sûr sourd aux critiques massivement élogieuses (les
CME, mais à prononcer c’t’un régal…) qui ciblent le dernier (et
deuxième) long-métrage pour le cinéma de Joss Whedon, créateur de la série Buffy,
quoiqu’en l’occurrence peu me chaut (c’est une expression française qui
veut dire que j’m’en bat les steaks, ignare). Mais qu’en est-il
vraiment ? Assisterons nous à une véritable révélation dans l’Art si
méconnu du blockbuster dont votre humble serviteur ici présent (oui,
moi, misérable lombric !) à l’immense honneur de vous narrer les
sirupeuses méandres depuis maintenant plusieurs semaines ? Avengers
est-il le film dont tout Fanboy a rêvé au risque d’en suinter si fort
que tant de draps ont dû être changés à des heures déraisonnables ?
Oui.
Parlons un peu histoire. Mon premier conseil à tout curieux sera de bien
s’assurer avant de pousser les portes du cinéma d’avoir vu les Iron Man, Thor, l’Incroyable Hulk et Captain America
jusqu’à la fin des scènes post-générique. Dans le cas contraire
(quoique pour Hulk ce soit finalement assez facultatif), il est probable
que vous ne pigeassiez rien à Avengers. Il est question de Loki,
demi-frère de Thor ayant franchi les Univers et rencontré un gang
d’Alien conquérants qui vont l’aider à préparer une revanche contre
cette enfoiré de Dieu de la foudre, tout ça en volant le Cube Cosmique (Tesseract,
comme ils disent dans le film), qui est une source illimitée d’énergie,
pour préparer une invasion. Expirez. C’était sans compter la bravoure
du S.H.I.E.L.D, agence de renseignement (what else ?)
de Nick Fury qui va recruter les plus grands cerveaux et héros de la
planète pour lutter encore et toujours contre l’envahisseur.
La première difficulté du film est donc, vous l’aurez compris, de faire s’entrechoquer les égos
et personnalités de ces Remarkable People avec équilibre et
nonchalance. C’est réussi, et c’est en grande partie dû à une excellente
écriture dans les dialogues, bourrés d’un humour moins
débilement absurde qui faisaient les blagounettes de Thor, ou
potachement potaches comme dans Iron Man. Et pour une fois, Tony Stark
n’est pas le seul à avoir la vanne facile, comique de situation oblige,
exagérations très comic book qui ajoutent au film un second degré
bienvenue au milieu de certaines pattes graphiques kitsch (mention au costume de Captain America).
Côté scénario pur et dur (Whedon a l’outrecuidance de donner une petit cachet Power Rangers bien gerbatif à sa séquence d’intro), l’histoire classique d’une invasion extraterrestre par des Méchants est dopée par le cocktail sur-explosif
des personnalités toutes plus charismatiques les unes que les autres
qui peuplent Avengers. Le film s’ouvre sur le recrutement et déroule sa
longue histoire avec une cohérence des plus délectables. Et le bonheur
est atteint quand pas un seul héros n’est laissé de côté. D’aucun
murmureraient même une Scarlett Johansson un peu trop présente (entendez, qui ne laissera pas les amateurs de bonne chair en reste) même si tout le monde tombera d’accord sur le fait que le jeu d’acteur d’Avengers est franchement bon.
On retrouve bien sûr le Robert Downey Jr. tout en insolence que l’on aime aduler avec ou sans l’armure d’Iron Man. Le méga bodybuildé Chris Hemsworth revient dans la peau d’un Thor légèrement en retrait dans le film. Chris Evans
est toujours un Captain America charismatique, droit et honnête, dont
la rencontre avec Tony Stark fait si joliment écho à Civil War (private
joke, si tu lis pas des comics t’es pas dans l’délire, toi même tu le
saissssss). Scarlett Johansson montre enfin qu’elle sait faire autre chose qu’être dans un film de super-héros pour deux trois mandales et puis s’en vont. Jeremy Renner interprète avec conviction un Hawkeye franchement intéressant. Cobbie Smulders dans la peau de Mariah Hill avec justesse, Clark Gregg est une agent Coulson vraiment attachant, et Samuel Lee Jackson un Nick Fury convenable. Les deux gros atouts en matière d’acting sont Tom Hiddleston
en Loki, qui entre instantanément dans le panthéon des Super-Méchants
du cinéma pour ses scènes d’une cruauté ambiguë et saisissante. Et Mark Ruffalo,
qui devient un Bruce Banner criant de sincérité bien plus efficace
qu’Edward Norton, et un Hulk absolument parfait, volant la vedette aux
simples mortels comme aux Dieu en fin de film. La confrontation entre le
Géant Vert et le Dieu de la Trahison étant l’un des moments du film qui
marquent à jamais.
Bon, côté technique, la prouesse est là. On taira la musique d’Alan Silvestri
un poil trop illustrative. On oublie les quelques esthétiques télés
vite éclipsées par les acteurs mis en scène pour s’attarder sur Joss
Whedon. Qui était bel et bien l’homme de la situation. Fan de comics,
c’est indubitable, Whedon nous offre tout simplement 2h20 de
Bande-Dessinée sur grand écran. Multipliant les plans à symboliques fortes
(la Trinité Marvel réunie après une séquence mémorable pour tout
marvel-geek pour seul exemple), mais aussi et surtout les morceaux de
bravoures de mises en scènes, Whedon trouve la justesse adéquate pour
traiter Avengers dans des moments cinématographiques rares
que sont les quelques scènes de fins de films. Moi qui ne crache pas
sur un bon Bay en matière d’action, j’ai trouvé mon nouveau Dieu en la
personne de Whedon, et pour des séquences pas si futilement explosives
que ça. Quelques flèches. Un « Hulk smash » qui ne s’oublie pas. Et surtout un plan séquence absolument parfait où s’enchaînent les exploits héroïques dans un exemple de fluidité et de narration. Les qualificatifs me manquent. La nouvelle armure d’Iron Man ou l’Avenger Tower s’ajoutent à l’orgasme visuel
que constitue le film de Whedon, dont le seul tort à mes yeux est de ne
pas avoir parsemé davantage son film d’Easter Eggs dont Marvel détient
le secret. Pourtant, Stan Lee répond présent. Et que dire de la scène post-générique qui laisse présager le meilleur pour le futur de Marvel au cinéma…
Bien sur, Avengers n’est pas sans faiblesses. Selon
votre seuil de tolérance aux ralentissements et votre intérêt pour
l’univers héroïque qui éclot devant vous, l’ouverture du film s’étirera
plus moins longuement. La partie « Héliporteur » sera trop longue, ou
pas assez rythmée. Et bien sur, il y aura toujours à redire côté intrigue. Mais la vraie valeur du film tiens à son aspect à la fois vintage et bigrement moderne, issu de la complexité de l’univers qu’il embrasse.
Bon, je résume le fond de ma pensée. On pourra lui reprocher tout ce
qu’on voudra en terme de cohérence, de rythme, Avengers reste un film d’action magistral, le meilleur film de super-héros des 9 royaumes, un blockbuster de très grande qualité comme on n’en fait plus, doté d’une finesse d’écriture rare dans ses dialogues où son scénario pop-corn (auquel on pourra reprocher de maigres ralentissements)
où se mêlent avec brio et équilibre les personnalités complexes des
héros qu’on à tellement hâte de retrouver prochainement qu’on est empli
de joie amère quand les lumières se rallument.
Bon, comment je conclue ? Avengers… Assemble ?
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