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vendredi 28 juin 2013
Harry Brown by Jack
Michael Caine est un acteur formidable maintenant internationalement connu grâce à son rôle d’Alfred Pennyworth dans les Batman de Nolan. Malheureusement ses apparitions sont toujours brèves et ne montrent qu’un bref aperçu du talent de cet homme.
Heureusement Harry Brown est là pour nous montrer l’étendue de ses qualités d’acteur. Car s’il profite d’une réalisation très correcte, c’est bien le personnage d’Harry qui est au cœur du film, preuve en est ce thème musical qui lui est attaché presque comme s’il était une sorte de super héros.
Harry vit seul car sa femme se trouve dans le coma. Il est de ces personnes âgées qui ont une vie bien rangée : sitôt levé le lit est fait, sitôt le repas fini la vaisselle est faite. En bref, un homme sans histoires.
Il habite dans un quartier difficile de Londres, au cœur d’une cité. Une de ces cités qui malgré toute la bonne volonté de certains policiers, comme l’inspecteur Frampton, est une zone de non droit où drogue et armes à feu ont pignon sur rue et où le fait de tirer sur une femme seule se promenant avec une poussette est considéré comme un loisir.
Harry est aussi un marine à la retraite qui n’aime pas vraiment parler de cette époque de sa vie malgré la myriade de médaille qu’elle lui a rapportée. D’ailleurs il n’aurait pas grand monde à qui en parler puisque sa femme ne tarde pas à décéder et qu’il n’a qu’un seul ami, Len.
Les deux hommes se retrouvent chaque après midi dans le même bar pour discuter et jouer aux échecs.
Len vit aussi dans la cité mais contrairement à Harry, il vit dans la crainte de ces jeunes qui ne cessent de le provoquer. Ne supportant plus cette vie, il enjoint Harry à prendre les armes avec lui pour débarrasser la cité de la racaille mais Harry, en homme raisonnable, lui conseille plutôt d’aller voir la police.
Suite à un énième provocation, Len décide en pleine nuit de se faire justice lui même.
L’inspecteur Frampton sonne à la porte d’Harry le matin suivant, Len a été assassiné.
Cette goutte d’eau va faire déborder le vase de cet homme qui n’a plus rien auquel se raccrocher dans la vie.
Là où beaucoup de films auraient pu partir dans la démesure et l’irréalisme, Harry Brown reste toujours juste, touchant et vrai.
Harry ne devient pas d’un coup un vigilante surpuissant, non, il reste Harry un homme à la retraite exaspéré par la déchéance de la société dans laquelle il vit et désespéré par la disparition des seules personnes qui comptaient pour lui.
Sa faiblesse physique et son abattement moral, néanmoins, ne sont jamais traités avec pitié. On n’a pas pitié d’Harry, on le comprend et on a peur pour lui.
L’autre personnage fort de l’histoire est donc l’inspecteur Frampton en charge de l’enquête sur le meurtre de Len. Un personnage secondaire traité aussi avec justesse, tiraillée entre le respect de la loi et sa compassion pour Harry.
Le film traite aussi de manière assez sobre et sans prise de parti le problème de la violence dans les cités et de ces jeunes sans repères et sans avenir en ouvrant sur une scène d’intronisation dans un gang et en filmant admirablement un affrontement entre les forces de polices et ces jeunes sans jamais les pointer du doigt ni les juger.
Etant une grande amatrice de films sur le thème de la vengeance, je classerais Harry Brown dans ces films rares et justes qui arrivent à nous faire comprendre la douleur des vengeurs sans basculer dans le pathos et qui laissent ces gens normaux en colère être des gens normaux et pas des super héros.
Trailer qui spoile un petit peu à ne pas regarder si vous voulez garder la surprise complète
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