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dimanche 15 septembre 2013

La couleur pourpre par Stitch


Coucou CIN.

Je vais vous parler d’un film que j’apprécie particulièrement et qui restera à jamais au fond de mon cœur. Ce film est La Couleur Pourpre de Steven Spielberg.



Il est pour moi et reste encore à ce jour à mes yeux le meilleur film du réalisateur.  Ce film est BEAU tout simplement.
Il est tiré du roman éponyme d’Alice Walker, femme afro-américaine née en 1944, féministe militante et écrivaine,  qui publie son roman phare en 1982.
Synopsis
Nous sommes dans les années 30 dans le sud des Etats-Unis. Celie Harris, (Whoopi Goldberg), jeune fille noire, vit dans une plantation de coton avec son père et sa sœur Nettie (Akosua Busia). A 15 ans, Celie est mariée de force à « Monsieur » Albert Johnson (Danny Glover) qui possède un petit bout de terre contre une bonne dot. Mais Celie n’aime pas son mari et « Monsieur » n’aime pas Celie qui a un visage beaucoup plus ingrat que sa jolie sœur. Mais Nettie est autant farouche et rebelle que Celie est docile et soumise.  Il est donc beaucoup plus facile de la violenter et de la rabaisser. Mais, suite à une altercation, Albert chasse Nettie et la menace de mort si elle remet les pieds chez lui. Ainsi séparée brutalement de sa sœur, Celie devient de plus en plus le souffre-douleur de son mari.
Les années passent et les nouvelles de Nettie se font de plus en rares jusqu’à disparaître complètement. Celie se liera d’amitié avec la maîtresse de son mari, Shug Avery (Margaret Avery). Cette dernière l’aidera à prendre confiance en elle et à s’affirmer afin de ne plus jamais subir une quelconque humiliation.



La bande annonce c’est ici en [VF] et en [VO].




La Couleur Pourpre drame historique

Spielberg sort du tournage du deuxième volet d’Indiana Jones qui laisse au réalisateur un gout d’insatisfaction. Il cherche alors autre chose, un sujet fort et surtout avec un tournage différend qui serait plus un cinéma d’adulte sans effet spéciaux. Ce quelque chose, il le trouve dans le livre d’Alice Walker que lui fait lire son associée d’Amblin.
Il voit de suite le challenge que peut représenter la mise en image de ce livre qui a eu le prix Pulitzer de la fiction en 1982. Il voit cette histoire de femmes tantôt soumises, tantôt battantes, tantôt émancipées. Il voit la relation entre les deux sexes et les formes de pouvoirs, dominations et les relations que cela implique. Il voit aussi que c’est une histoire de « noirs », avec tout ce qui s’ensuit sur la condition des Afro-Américains dans le sud des Etats-Unis des années 30.
A sa sortie, le film choque les critiques et est un peu boudé. Est-ce normal qu’un blanc juif réalise une adaptation cinématographique d’un livre traitant de la condition des populations  noires  et écrit par une noire? D’ailleurs, si le film est nominé dans 11 catégories aux Oscars, il ne le sera pas dans celle du meilleur réalisateur (et il repartira même bredouille).

La couleur pourpre est avant tout une œuvre universelle où il ne s’agit pas de faire une observation ethnique ou une critique sociale. Ce film traite de la condition des femmes afro-américaines dans la première partie du XXeme siècle aux Etats-Unis avec des femmes battantes, meurtries,  solidaires dans un univers dominé par les mâles qui leur font mal.
Ce film montre aussi quelle pouvait être la place de la population noire en cette période et le racisme qui était tout ce qu’il y a de plus normal et banal. Si les noirs étaient « tolérés », c’était quand même les blancs qui détenaient les pouvoirs et les noirs ne devaient seulement obéissance et servitude comme on peut le voir dans cette scène du film où Sofia tient tête à un couple de blanc. Les mentalités des blancs de l’entre-deux guerre étaient encore beaucoup marqués par des années d’esclavage et les noirs n’étaient et ne devaient rester que de la main-d’œuvre.

Le film est littéralement porté par le jeu d’actrice de trois femmes : une petite nouvelle dans le métier, Whoopi Goldberg (Celie), une future star TV, Ophra Winfrey (Sofia) et une chanteuse, Margaret Avery (Shug Avery).  Le rôle de Shug devait être à l’origine pour Tina Turner mais cette dernière a refusé pour se concentrer sur sa carrière de chanteuse qui était en plein essor.


Danny Glover (Albert) est d’un naturel non-violent et a donc déclaré lors d’interviews avoir eu des difficultés à incarner ce personnage violent et la scène où il sépare les deux sœurs a été extrêmement  éprouvante pour lui. Le rôle de Glover est celui d’un homme veuf qui se remarie avec Celie afin d’avoir une bonniche à la maison pour tout lui faire. Et si elle ose répondre ou dire un mot qui ne plait pas à « Monsieur » comme elle doit l’appeler, ce dernier trouve tout à fait normal de lui infliger une petite correction histoire de remettre les idées en place.
Mais, au fur et à mesure que les minutes du film s’égrainent (et il y en a 154), nous voyons une Celie, appuyée par l’aide de Shug et Sofia, qui devient une femme de plus en plus émancipée. Elle s’affirme, elle apprend à dire non jusqu’au moment où elle décide de quitter son mari avec cette phrase mythique lancée après un repas des plus mouvementé:
 Je suis pauvre, noire et peut-être moche mais grâce à Dieu, je vis, JE VIS !!

Ce film est en quelque sorte une saga familiale avec comme dans toute famille ses joies, ses peines et ses drames. Certes dans la famille de Celie, il y a peut-être plus de drames que dans une autre. Mais, de ce film dont l’histoire est somme toute très cruelle, Spielberg a su faire ressortir la matière de l’œuvre pour nous la livrer sur écran et cela donne un film émouvant plus qu’éprouvant. Ce film est un magnifique mélodrame qui arrive à nous tirer les larmes juste quand il faut (et je dois avouer que je pleure à chaque fois que je visionne le film même si je le connais par cœur).


La couleur pourpre est d'une rare justesse émotionnelle, portée par la voix off suave et apaisée de Celie. Ajoutons à cela le professionnalisme de la musique de Quincy Jones, la grande qualité des gospels et des blues et une magnifique photographie et nous avons entre les mains la matière d’une saga populaire.
La musique est somptueuse et renforce à merveille les émotions véhiculées. Prenons pour exemple «Miss Celie’s Blues» où Shug montre Celie aux gens et aide cette dernière à être moins timide en devenant la star de ce blues ou encore le Gospel «God is trying to tell you something» qui monte en puissance au fil de la scène jusqu’au paroxysme des chœurs au moment ou Shug enlace son pasteur de père retrouvé après tant d’années de conflit.

Voila pourquoi, comme je le disais en introduction, ce film est BEAU…tout simplement.

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