1993 aura été une année charnière pour Clint Eastwood, à
plus de 60 ans l’homme a signé des grands films populaires au succès
retentissants. Il n’a pour autant jamais été reconnu par ses pairs
malgré son statut inattaquable de star, seul une sélection à Cannes et
un golden globes sont venus récompensés Bird mais rien
d’autre, et surtout aucune nomination à l’oscar comme acteur ou
réalisateur pour ses films après plus de 30 années de carrière et
quelques chefs d’œuvres à son actif !
L’année précédente il aura marqué les esprits avec son précédent film comme réalisateur impitoyable
qui s’est payé le luxe de devenir un hit au box office. Bien placé dans
la course des oscars, il a pour une fois l’occasion de marquer l’essai
avec son western crépusculaire, un sacré pari mais pas impossible au vu
de la concurrence. Clint Eastwood a également le film de Wolfgang Petersen : la ligne de mire avec un très grand John Malkovich dont le succès permettra à l’acteur/réalisateur d’être le retraité le plus en vu d’Hollywood.
C’est justement dans cette période très prolifique qu’il tombe sur le scénario très prometteur de John Lee Hancock. Ce dernier n’avait qu’un seul film à son actif Hard Time Romance (un drame sous forme de romance racontant les obstacles que rencontre un cowboy pour épouser sa fiancée). John Lee Hancock
avait dans l’idée de réaliser le film, mais les studios refusèrent à
cause de l’envergure du projet et son manque d’expérience. La Warner
acheta les droits du scénario et le proposa à Clint Eastwood
qui emballé voyait l’occasion de mettre entre parenthèse sa carrière
d’acteur. Le studio comme le réalisateur n’ont pas hésité longtemps pour
choisir l’acteur dans le rôle principal. Kevin Costner est à l’instar de Clint Eastwood à l’apogée de sa carrière, il venaitt d’enchaîner Danse avec les loups, Robin des bois, JFK et bodyguard.
Autant de films, autant de succès. Il s’agit d’un allié de poids pour
des raisons financières évidentes mais également pour des raisons
artistiques, Kevin Costner accepte de jouer dans le
film et baisse considérablement son cachet habituel, son statut de star
de film d’action à quelques peu fait oublier son véritable talent
d’acteur : il veut se payer le luxe d’être dirigé par la caméra d’une
autre légende et prouver qu’il reste un grand. Son implication est
entière et il suggère même à Clint Eastwood de jouer le
rôle du texas ranger poursuivant son personnage. Ce dernier accepta
réalisant pour le coup que son temps devant la caméra serait peu
important et ne l’empêcherait pas de se consacrer pleinement à son
travail derrière la caméra.
Quelques semaines après son triomphe aux oscars, Clint Eastwood lance donc le tournage de son 17e film un monde parfait.
Il s’entoure comme à son habitude d’une troupe de techniciens qui le
suit depuis longtemps et en qui il a toute confiance. Le réalisateur
bénéficie d’une aura un peu particulière à Hollywood et surtout à la
Warner. Sa société de production Malpaso a ses bureaux dans les locaux
de la major, et il bénéficie au même titre que Stanley Kubrick
un statut très enviable où les dirigeants du studio ne lui demandent
finalement que très peu de compte. Son aura auprès du public assure un
succès non négligeable sur le long terme car ses films deviennent
pratiquement des classiques instantanés.
L’histoire d’un monde parfait est pourtant un peu
délicate à vendre. Butch un évadé de prison prend en otage un gamin de
huit ans, témoin de Jéhovah, avec qui il va se lier. Se situant dans les
années 60 au Texas, précisément en novembre 63 quelques jours avant
l’assassinat du président Kennedy, l’atmosphère est lourde. Le
kidnapping fait la une des journaux et l’affaire devient politique au
point où le gouverneur confie au Texas Ranger joué par Clint Eastwood
tous les moyens modernes pour capturer le fugitif. La poursuite est en
marche, l’humanisme du réalisateur fait petit à petit surface jusqu’à un
climax, sans réelle surprise au vu de la mise en scène et du montage
choisi par Eastwood, mais marquant les esprits.
Le film fut un succès critique et populaire à ranger à côté des plus grandes réalisations d’Eastwood,
mais il est curieusement moins connu que d’autres de ses films. Comme
un grand vin, il se bonifie avec l’âge. Ceux qui avaient critiqué la
longueur du film deviennent avec le temps des défenseurs d’un monde parfait. Clint Eastwood
continua dans une période où, à l’instar de ce film, il mélange un
romantisme ancré dans le réel de l’époque qu’il décrit, un présent dur
et peu acceptable et des hommes et des femmes essayant de trouver leur
place. Un monde parfait est de ce fait le précurseur d’un classique du genre qui sera le prochain film du réalisateur sur la route de Madison.
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lundi 30 avril 2012
La colère des Titans by Frisotte
Souvenez-vous (si vous étiez actif sur le secteur à cette époque), la
dernière fois que j’avais été à Perpignan avec mon frère (l’élément
fraternel est très important) j’avais vu un bon petit navet, Cowboys vs Alien,
mais ça passait encore. Et bien cette semaine je suis de nouveau à
Perpignan avec mon frère et j’ai donc vu… (Roulements de tambour) La colère des Titans ! En vf ! Et en 3D !
Comprenez-moi, il a vu la bande annonce, il m’a dit « ça a l’air de tout défoncer ! Faut qu’on y aille ensemble ! » et je n’ai pas osé dire non parce que ça faisait longtemps que je n’étais pas allée au ciné avec mon frérot (nous ne ferons pas d’hypothèses à ce sujet). C’est un peu un Harmoniak de 24 ans en fait !
Passons. Je suis donc allée voir la Colère des Titans, sans avoir vu le Choc des Titans, un bon film de mythologie américain, moi grande passionnée de mythologie grecque. Résultat ? Mon cœur, mes oreilles et mes yeux ont saigné très fort. Très très très fort.
Tout a commencé dès l’introduction du film, quand une série de récits écrits en doré sur noir d’un air mythologique ont annoncé « Après avoir tué le Kraken, Persée fils de Zeus est devenu un humble pêcheur » et là en moi-même je me suis dit « What the phoque ?!!! » Un Kraken chez les Grecs ?! Qu’est-ce que fout un Kraken chez les Grecs ?! Bon, je me suis dit « on va leur accorder cette petite gaffe, hein, ça sera mieux par la suite », mais alors la suite… la suite… pfoulala, seuls faits « réels », Persée est bien le fils de Zeus, Agénor est bien le fils de Poséidon, et en effet Persée et Andromède se rencontrent, ils finissent même par se marier normalement. Mais alors tout le reste n’est qu’un assemblage de faits plus saugrenus les uns que les autres quand on connaît les faits.
Histoire totalement abracadabrante donc : Persée est en effet un humble pêcheur, et il veut protéger son gentil fiston, qui a une voix extrêmement niaise, de son passé guerrier et des horreurs qui règnent dans le monde, bouhouhou. Sur ce, Zeus arrive et lui dit qu’il va devoir reprendre du poil de la bête parce que quelque chose de terrible se prépare. Il lui annonce les yeux dans les yeux qu’il sait qu’il a une force immense à l’intérieur de lui, bien plus grande que celle des dieux. « L’amuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ! » c’est ce que je me suis dit intérieurement et ça m’a fait rire. Et là Persée dit « fuck ! Laisse-moi vivre en paix bordel ! » Enfin… c’est ce que j’aurais aimé qu’il dise. Toujours est-il qu’il fait ensuite un rêve horrible où il voit son fiston chéri et tout son peuple se faire détruire par le vilain Cronos qui est sorti du Tartare. Et puis pendant ce temps, Hadès n’est pas du tout content d’avoir été envoyé aux Enfers et il s’allie à Arès qui est très jaloux de son demi-frère-petit-chouchou-de-Zeus pour se venger de Zeus et libérer Cronos. Donc y a de la baston, mais pas assez, pas mal de dieux meurent, y a des griffons à deux têtes qui se baladent, Pégase est noir, et Andromède est une reine à la tête d’une armée immense (300 hommes !) qui porte très bien les tuniques romaines. Sur ce, Persée, Agénor et Andromède se retrouvent sur un bateau pour chercher Héphaïstos qui a construit le Tartare et qui peut donc les aider à délivrer Zeus. Les cyclopes sont plutôt bien foutus et la baston est sympa, quoiqu’un peu courte. Bref, bref, bref, ils rentrent dans le Tartare grâce à Héphaïstos, et qui est-ce qu’ils croisent dans le labyrinthe du Tartare ?! Mais oui, le Minotaure ! pan. Et vous savez en combien de temps ils sortent de ce labyrinthe qui change de positions toutes les 10 min comme dans Hellboy ? 20 min ! mais ils sont trop forts dis donc ! Ensuite ils sauvent Zeus, ils sortent, ils se bastonnent, Cronos sort d’un volcan est ça ça a pas mal la classe, Hadès se réconcilie avec son frérot Zeus et c’est trop mignon, et puis évidemment, comme un film américain doit toujours avoir de l’amuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur, Persée embrasse Andromède et ça ! ça ! ben, on s’en fout.
Du côté des acteurs, je ne sais pas s’ils étaient excessivement mal doublés, mais alors, tous des grosses quiches bisounours quoi. Comment Liam Neeson et Ralph Fiennes ont pu jouer dans un tel film ? Je sais bien que c’est la crise mais tout de même.
Les psychologies sont plates, plates, archi plates. Le coup de la jalousie pour Hadès et Arès, alors là, on est tombés bien bas. Comme si le dieu de la guerre qui couche avec la magnifique Aphrodite et qui boit tranquillement du nectar sur l’Olympe en avait quelque chose à foutre d’un pauvre héros qui se coltine des missions de merde sur terre. Et puis franchement, les Enfers c’était quand même plus joli que ça, surtout que ce cher Hadès avait tout de même la belle compagnie de Perséphone, alors en faire un frère déprimé, délaissé, pestiféré et mélancolique, un emo quoi, non merci.
Parlons de Persée. C’est bien vrai que Sam Worthington a une bonne tête de héros, alors ça ça passe. Ils l’ont bien trouvé. La voix française est archi mal choisie, mais bon, il tient parfaitement son rôle de héros.
La 3D ne sert à rien, mais ça on s’en doutait, sauf pour le combat de Persée contre Cronos quand il vole sur son petit poney noir au milieu des coulées de lave, wouaaaaaah.
En clair, n’allez pas voir ce film au ciné, pas en vf, ni en 3D, regardez-le un jour où il n’y aura vraiment rien d’autre à la télé, ou à télécharger, ou si vous êtes fan de blockbuster comme Harmoniak.
La seule réplique vraiment intéressante de ce film, seul point positif que je retiendrai, à la fin le fils de Persée (qui s’appelle Hélios ce boulet) va voir Agénor :
"J’ai lu que vous étiez une immense déception.
- C’est vrai que je suis immense."
Ça représente bien le film je crois ! Dans tous les sens du terme.
Comprenez-moi, il a vu la bande annonce, il m’a dit « ça a l’air de tout défoncer ! Faut qu’on y aille ensemble ! » et je n’ai pas osé dire non parce que ça faisait longtemps que je n’étais pas allée au ciné avec mon frérot (nous ne ferons pas d’hypothèses à ce sujet). C’est un peu un Harmoniak de 24 ans en fait !
Passons. Je suis donc allée voir la Colère des Titans, sans avoir vu le Choc des Titans, un bon film de mythologie américain, moi grande passionnée de mythologie grecque. Résultat ? Mon cœur, mes oreilles et mes yeux ont saigné très fort. Très très très fort.
Tout a commencé dès l’introduction du film, quand une série de récits écrits en doré sur noir d’un air mythologique ont annoncé « Après avoir tué le Kraken, Persée fils de Zeus est devenu un humble pêcheur » et là en moi-même je me suis dit « What the phoque ?!!! » Un Kraken chez les Grecs ?! Qu’est-ce que fout un Kraken chez les Grecs ?! Bon, je me suis dit « on va leur accorder cette petite gaffe, hein, ça sera mieux par la suite », mais alors la suite… la suite… pfoulala, seuls faits « réels », Persée est bien le fils de Zeus, Agénor est bien le fils de Poséidon, et en effet Persée et Andromède se rencontrent, ils finissent même par se marier normalement. Mais alors tout le reste n’est qu’un assemblage de faits plus saugrenus les uns que les autres quand on connaît les faits.
Histoire totalement abracadabrante donc : Persée est en effet un humble pêcheur, et il veut protéger son gentil fiston, qui a une voix extrêmement niaise, de son passé guerrier et des horreurs qui règnent dans le monde, bouhouhou. Sur ce, Zeus arrive et lui dit qu’il va devoir reprendre du poil de la bête parce que quelque chose de terrible se prépare. Il lui annonce les yeux dans les yeux qu’il sait qu’il a une force immense à l’intérieur de lui, bien plus grande que celle des dieux. « L’amuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ! » c’est ce que je me suis dit intérieurement et ça m’a fait rire. Et là Persée dit « fuck ! Laisse-moi vivre en paix bordel ! » Enfin… c’est ce que j’aurais aimé qu’il dise. Toujours est-il qu’il fait ensuite un rêve horrible où il voit son fiston chéri et tout son peuple se faire détruire par le vilain Cronos qui est sorti du Tartare. Et puis pendant ce temps, Hadès n’est pas du tout content d’avoir été envoyé aux Enfers et il s’allie à Arès qui est très jaloux de son demi-frère-petit-chouchou-de-Zeus pour se venger de Zeus et libérer Cronos. Donc y a de la baston, mais pas assez, pas mal de dieux meurent, y a des griffons à deux têtes qui se baladent, Pégase est noir, et Andromède est une reine à la tête d’une armée immense (300 hommes !) qui porte très bien les tuniques romaines. Sur ce, Persée, Agénor et Andromède se retrouvent sur un bateau pour chercher Héphaïstos qui a construit le Tartare et qui peut donc les aider à délivrer Zeus. Les cyclopes sont plutôt bien foutus et la baston est sympa, quoiqu’un peu courte. Bref, bref, bref, ils rentrent dans le Tartare grâce à Héphaïstos, et qui est-ce qu’ils croisent dans le labyrinthe du Tartare ?! Mais oui, le Minotaure ! pan. Et vous savez en combien de temps ils sortent de ce labyrinthe qui change de positions toutes les 10 min comme dans Hellboy ? 20 min ! mais ils sont trop forts dis donc ! Ensuite ils sauvent Zeus, ils sortent, ils se bastonnent, Cronos sort d’un volcan est ça ça a pas mal la classe, Hadès se réconcilie avec son frérot Zeus et c’est trop mignon, et puis évidemment, comme un film américain doit toujours avoir de l’amuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur, Persée embrasse Andromède et ça ! ça ! ben, on s’en fout.
Du côté des acteurs, je ne sais pas s’ils étaient excessivement mal doublés, mais alors, tous des grosses quiches bisounours quoi. Comment Liam Neeson et Ralph Fiennes ont pu jouer dans un tel film ? Je sais bien que c’est la crise mais tout de même.
Les psychologies sont plates, plates, archi plates. Le coup de la jalousie pour Hadès et Arès, alors là, on est tombés bien bas. Comme si le dieu de la guerre qui couche avec la magnifique Aphrodite et qui boit tranquillement du nectar sur l’Olympe en avait quelque chose à foutre d’un pauvre héros qui se coltine des missions de merde sur terre. Et puis franchement, les Enfers c’était quand même plus joli que ça, surtout que ce cher Hadès avait tout de même la belle compagnie de Perséphone, alors en faire un frère déprimé, délaissé, pestiféré et mélancolique, un emo quoi, non merci.
Parlons de Persée. C’est bien vrai que Sam Worthington a une bonne tête de héros, alors ça ça passe. Ils l’ont bien trouvé. La voix française est archi mal choisie, mais bon, il tient parfaitement son rôle de héros.
La 3D ne sert à rien, mais ça on s’en doutait, sauf pour le combat de Persée contre Cronos quand il vole sur son petit poney noir au milieu des coulées de lave, wouaaaaaah.
En clair, n’allez pas voir ce film au ciné, pas en vf, ni en 3D, regardez-le un jour où il n’y aura vraiment rien d’autre à la télé, ou à télécharger, ou si vous êtes fan de blockbuster comme Harmoniak.
La seule réplique vraiment intéressante de ce film, seul point positif que je retiendrai, à la fin le fils de Persée (qui s’appelle Hélios ce boulet) va voir Agénor :
"J’ai lu que vous étiez une immense déception.
- C’est vrai que je suis immense."
Ça représente bien le film je crois ! Dans tous les sens du terme.
lundi 16 avril 2012
La saga [REC] by Harmoniak
Aujourd’hui, c’est SàT. Et on a tendance à l’oublier, mais le cinéma espagnol ce n’est pas que Almodovar ou même [REC]. Mais présentement, on s’en fout puisque c’est de [REC] qu’on va parler. C’est en l’espace d’une semaine que je me suis farci cette saga d’horreur de Jaume Balaguero et Paco Plaza dont le premier épisode est sorti en 2007, le second en 2009 et le troisième mercredi 4 avril dernier. Je vous propose donc une petite riviou de tout ce bel attirail, et j’aimerai aussi amener ça vers le côté « culture espagnole » de tout ça, parce que merde, on est quand même en SàT, en plus j’ai des origines espagnoles, ce serait con de pas me servir de ça pour écrire un gros pâté. Bref, sur ce, c’parti, la saga [REC] !
REC – Premier du nom – Surprise dans le paysage horrifique hispanique
Alors, le premier [REC] est un film en **found footage **(pour les néophytes, souvenez vous de Blair Witch et de Paranormal Activity, c’est un film en caméra embarquée) qui raconte l’aventure d’une journaliste sexy et de son partenaire caméraman qui rejoignent une équipe de pompiers pour un reportage. Cette nuit, les bomberos (pompiers en espagnol, parce que oui en plus de ça j’en profite pour introduire des notions linguistiques, c’est pas cool ça ?!) répondent à un appel lancé par les habitants d’un immeuble. Apparemment, l’une des occupantes d’un des appartements à choppé l’une de ces maladies qui te font faire des trucs improbables du style arracher la trachée des gens avec les dents. Commence une longue nuit bien marrante.
D’abord, parlons mise en scène, puisque c’est ce qui dans [REC] qui est le plus efficace. Tout passe par la caméra du journaliste, et le spectateur est prisonnier de ces images, malmené tout au long du film au gré des tribulations sanguinolantes et glauques des personnages. Le found-footage est réussi (contrairement à certains passages du récent Chronicle par exemple), si bien que les évènements de l’histoire sont boostés par ce procédé. Par exemple, une vielle dame nue trempée de sang dans un couloir. A travers les yeux de la caméra, ça donne une vue d’un couloir avec une silhouette en contre-jour dont on perçoit à peine les teintes écarlates sur une poitrine légèrement fripée… qui quelques secondes après se met à se ruer vers le journaliste en hurlant. Pour peu qu’on soit pris dans l’ambiance, l’effet malsain est très efficace. L’autre force du film et l’effet de surprise. D’abord pris au dépourvu par le côté témoin forcé de la réalisation, le spectateur doit aussi assumer des frayeurs particulièrement vicieuses. A peine le temps de comprendre en une phrase que tel personnage est infecté depuis le début que déjà il saute à la gorge d’un autre en un cri strident. En tant que non-amateur de film d’horreur à la base, je parle assez subjectivement mais je peux affirmer que tout ça refile pas mal les chocottes. Me ha dado miedo ! (« ça m’a fait peur »)
C’est aussi dû au fait que les personnages, bien que clichés par moments, sont interprétés avec une sincérité efficace, parfois tellement qu’ils en deviennent irritants – la journaliste la première, à toujours vouloir tout savoir, non mais. [REC] est aussi l’un des rares films d’horreur où les personnages ne font pas des choix improbables ou complètement débiles (contrairement à ces suites). Ils sont plus là à subir l’action qu’à prendre des décisions d’ailleurs, ce qui renforce le calvaire du spectateur se retrouve aussi coincé que les protagonistes au fur et à mesure.
Si le film n’accuse aucune faiblesse de rythme, on pourra lui reprocher un scénario qui se veut à la fois surprenant au premier abord et bigrement attendu dans le fond. Mécanismes, rythmes ou script, on est bien dans un film d’horreur classique même si on s’amuse bien. L’humour est aussi présent dans le côté décalé de certaines situations et les dialogues.
Allez, maintenant j’attaque le côté culture espagnole. D’abord, même en VF, les dialogues portent tout le côté hispanique de la façon de pensée. Les personnages ne se prennent pas la tête mais partent au quart de tour. L’humour pince sans rire aussi même si c’est discutable quand on ne baigne pas dedans. Et les gens ont aussi des têtes d’espagnols mais ça aussi ça s’argumente. Et je reviens sur la séquence finale, dont je ne révèle rien ; par contre tout le côté religieux est sidérant et m’a personnellement rappelé beaucoup de choses, notamment ce portrait de Sainte accroché au mur sur lequel la caméra s’attarde. L’Espagne est un pays très catholique dans son histoire et sa culture, et [REC] nous le montre.
Un film assez réussi, qui mérite le détour pour les amateurs de frissons et facilement apeurés. Allez, ça se finit pas particulièrement sur un suspens, mais ça a fait un carton chez les Toreros, alors on se balance sur la suite !
[REC 2] – Différent, efficace mais sans surprises.
Même réalisateurs, acteurs inconnus encore une fois. [REC] 2 raconte l’aventure terrifiante d’un groupe d’intervention spéciale (de bras cassés si vous voulez mon avis, mais bon.) qui va escorter un « agent du ministère de la santé » dans l’immeuble de [REC 1], quelques minutes après la fin de ce premier film. Et parallèlement, les agissements de trois jeunes gamins qui se piègent dans l’immeuble, comme trois cons. Commence une autre nuit rigolote.
D’abord, il faut dire que la formule gagnante n’a pas vraiment changé. Seulement, il y a plus de caméras dans ce film. Pour qu’on puisse suivre la foule de nouveaux personnages. D’ailleurs, j’attaque là-dessus. S’ils sont moins bien écrit et donc moins attachants que dans [REC 1], les protagonistes sont aussi moins développés et intéressants parce que leur temps d’apparition à l’écran est réduit. On s’attarde davantage sur « l’agent du ministère de la santé » et aussi sur quelques rescapés (ou pas) du premier opus par exemple. Si la mise en scène reste toujours aussi efficace, ce facteur en moins réduit quand même d’un cran la potentielle tension de l’intrigue. Il y a aussi l’effet de surprise (« sorpresa » dans la langue de Don Quichotte) en moins. Les cris, agaçants à la longue dans certains passages.
Pourtant les scénaristes ont fait un effort. Encore plus malsaine que [REC] par moments, cette seconde mouture déroule une toile vénéneuse de rebondissements sans réelle saveur mais qui prennent un cadre qu’au final on n’avait fait que survoler dans le premier film. C’est en en découvrant davantage sur l’univers assez riche de la saga que le spectateur élargit de lui-même l’éventail de possibilités et de spéculations qu’elle propose et que l’on aimerait encore développer tant il est passionnant. Virus, possession, mort, antidote, expérience, fantôme, enfants. Un patchwork bien agencé de ce dont le cinéma d’horreur aime se complaire mais avec l’originalité de l’association de ces éléments en plus.
Le film est légèrement moins « espagnol » – il n’y a pratiquement pas d’humour ici – que [REC] même si les acteurs transpirent la paëlla et que l’aspect religieux est aussi au rendez-vous. Ce n’est quoiqu’il arrive pas l’optique dans laquelle les réalisateurs abordent le traitement de l’histoire, et ce côté culturel est plus sous-jacent que purement explicite.
[REC] 2 est donc différent du premier de par la perte de l’effet de surprise qui en faisait la force (« la fuerza » chez les Madrilènes) mais parvient à équilibrer cette lacune par un scénario encore plus glauque qui crée une mythologie que l’on a peine à quitter. Et pourtant.
[REC 3] – Lol.
C’est cette fois Paco Plaza uniquement qui se colle derrière la caméra pour ce troisième [REC]. En écrivant son nom noir sur blanc au générique, Plaza assume pleinement sa responsabilité dans la conception de cette boutade cinématographique. Explications ? J’y viens.
Oui parce que je vous l’ai pas encore dit mais en allant voir ce troisième épisode, vous n’allez pas voir un film d’horreur. Mais me regardez pas comme ça, c’est vrai. Vous allez voir un film qui fait sursauter à trois reprises et contient des passages très gores. Certes. Mais Paco Plaza a également mijoté une avalanche de gags pour ce qui est pour moi, et là je cite Ecran Large : « Par rapport à la saga, une récréation-pause romantico-comique aux effets gore savoureux. ». Et je ne manie pas l’ironie en disant ça, c’est la volonté du réalisateur qui a dit lui même vouloir surprendre et donner au spectateur ce qu’il n’attend pas. Et c’est réussi.
Le premier changement majeur est l’abandon du found-footage qui n’est là que pour le préambule du film. Ce qui, au final ne dérange pas outre mesure puisque le but n’est pas de faire peur. Oh, mais j’en ai oublié de vous parler de l’histoire. Claudia et Koldo se marient mais l’oncle s’est fait mordre par un chien à la clinique. Voilà ça c’est fait. Donc, le deuxième changement majeur est la place de l’humour, qui dès que le préambule est achevé est omniprésent, que ce soit dans le scénario ou la prestation des acteurs. C’est une cascade de situations improbables (mais vraiment, genre le passage avec Saint-Georges est à s’uriner dans le pantalon) et d’auto-dérision, avec une grosse part de parodie de films de zombies, de citations (Shining, explicitement, ou au détour d’un gag on entrevoit un peu de Shaun of the Dead) et de dialogues potaches.
Leticia Dolera remporte la palme de la mariée à tronçonneuse la plus crédible, mais de manière générale le film est porté par un casting convaincant, aussi inattendus que soient les méandres délirants de cette histoire, si bien qu’il est à peine croyable qu’on regarde un [REC]. Je dirai même plus, on dirait un spin-off.
[REC] 3 parle de lui-même : n’y allez qu’en connaissance de cause, c’est une bonne comédie parodique d’horreur ou cette fois les seuls éléments de cultures espagnols sont les jurons rigolos (« joder », « no veo ni un cojon ») entre deux mutilations giclantes et éclats de rire. Réussi dans le genre.
Voilà, pour conclure tout ça, j’ajoute qu’un [REC] 4 Apocalypse est attendu et que je ne saurai que trop espérer un retour du found footage pour toute la durée du film, et une transition vers la suite de [REC] 2. C’est pas une super conclusion mais c’est tout ce que j’ai. Ah, et pour que ça fasse espagnol… Euh… Olé ?
REC – Premier du nom – Surprise dans le paysage horrifique hispanique
Alors, le premier [REC] est un film en **found footage **(pour les néophytes, souvenez vous de Blair Witch et de Paranormal Activity, c’est un film en caméra embarquée) qui raconte l’aventure d’une journaliste sexy et de son partenaire caméraman qui rejoignent une équipe de pompiers pour un reportage. Cette nuit, les bomberos (pompiers en espagnol, parce que oui en plus de ça j’en profite pour introduire des notions linguistiques, c’est pas cool ça ?!) répondent à un appel lancé par les habitants d’un immeuble. Apparemment, l’une des occupantes d’un des appartements à choppé l’une de ces maladies qui te font faire des trucs improbables du style arracher la trachée des gens avec les dents. Commence une longue nuit bien marrante.
D’abord, parlons mise en scène, puisque c’est ce qui dans [REC] qui est le plus efficace. Tout passe par la caméra du journaliste, et le spectateur est prisonnier de ces images, malmené tout au long du film au gré des tribulations sanguinolantes et glauques des personnages. Le found-footage est réussi (contrairement à certains passages du récent Chronicle par exemple), si bien que les évènements de l’histoire sont boostés par ce procédé. Par exemple, une vielle dame nue trempée de sang dans un couloir. A travers les yeux de la caméra, ça donne une vue d’un couloir avec une silhouette en contre-jour dont on perçoit à peine les teintes écarlates sur une poitrine légèrement fripée… qui quelques secondes après se met à se ruer vers le journaliste en hurlant. Pour peu qu’on soit pris dans l’ambiance, l’effet malsain est très efficace. L’autre force du film et l’effet de surprise. D’abord pris au dépourvu par le côté témoin forcé de la réalisation, le spectateur doit aussi assumer des frayeurs particulièrement vicieuses. A peine le temps de comprendre en une phrase que tel personnage est infecté depuis le début que déjà il saute à la gorge d’un autre en un cri strident. En tant que non-amateur de film d’horreur à la base, je parle assez subjectivement mais je peux affirmer que tout ça refile pas mal les chocottes. Me ha dado miedo ! (« ça m’a fait peur »)
C’est aussi dû au fait que les personnages, bien que clichés par moments, sont interprétés avec une sincérité efficace, parfois tellement qu’ils en deviennent irritants – la journaliste la première, à toujours vouloir tout savoir, non mais. [REC] est aussi l’un des rares films d’horreur où les personnages ne font pas des choix improbables ou complètement débiles (contrairement à ces suites). Ils sont plus là à subir l’action qu’à prendre des décisions d’ailleurs, ce qui renforce le calvaire du spectateur se retrouve aussi coincé que les protagonistes au fur et à mesure.
Si le film n’accuse aucune faiblesse de rythme, on pourra lui reprocher un scénario qui se veut à la fois surprenant au premier abord et bigrement attendu dans le fond. Mécanismes, rythmes ou script, on est bien dans un film d’horreur classique même si on s’amuse bien. L’humour est aussi présent dans le côté décalé de certaines situations et les dialogues.
Allez, maintenant j’attaque le côté culture espagnole. D’abord, même en VF, les dialogues portent tout le côté hispanique de la façon de pensée. Les personnages ne se prennent pas la tête mais partent au quart de tour. L’humour pince sans rire aussi même si c’est discutable quand on ne baigne pas dedans. Et les gens ont aussi des têtes d’espagnols mais ça aussi ça s’argumente. Et je reviens sur la séquence finale, dont je ne révèle rien ; par contre tout le côté religieux est sidérant et m’a personnellement rappelé beaucoup de choses, notamment ce portrait de Sainte accroché au mur sur lequel la caméra s’attarde. L’Espagne est un pays très catholique dans son histoire et sa culture, et [REC] nous le montre.
Un film assez réussi, qui mérite le détour pour les amateurs de frissons et facilement apeurés. Allez, ça se finit pas particulièrement sur un suspens, mais ça a fait un carton chez les Toreros, alors on se balance sur la suite !
[REC 2] – Différent, efficace mais sans surprises.
Même réalisateurs, acteurs inconnus encore une fois. [REC] 2 raconte l’aventure terrifiante d’un groupe d’intervention spéciale (de bras cassés si vous voulez mon avis, mais bon.) qui va escorter un « agent du ministère de la santé » dans l’immeuble de [REC 1], quelques minutes après la fin de ce premier film. Et parallèlement, les agissements de trois jeunes gamins qui se piègent dans l’immeuble, comme trois cons. Commence une autre nuit rigolote.
D’abord, il faut dire que la formule gagnante n’a pas vraiment changé. Seulement, il y a plus de caméras dans ce film. Pour qu’on puisse suivre la foule de nouveaux personnages. D’ailleurs, j’attaque là-dessus. S’ils sont moins bien écrit et donc moins attachants que dans [REC 1], les protagonistes sont aussi moins développés et intéressants parce que leur temps d’apparition à l’écran est réduit. On s’attarde davantage sur « l’agent du ministère de la santé » et aussi sur quelques rescapés (ou pas) du premier opus par exemple. Si la mise en scène reste toujours aussi efficace, ce facteur en moins réduit quand même d’un cran la potentielle tension de l’intrigue. Il y a aussi l’effet de surprise (« sorpresa » dans la langue de Don Quichotte) en moins. Les cris, agaçants à la longue dans certains passages.
Pourtant les scénaristes ont fait un effort. Encore plus malsaine que [REC] par moments, cette seconde mouture déroule une toile vénéneuse de rebondissements sans réelle saveur mais qui prennent un cadre qu’au final on n’avait fait que survoler dans le premier film. C’est en en découvrant davantage sur l’univers assez riche de la saga que le spectateur élargit de lui-même l’éventail de possibilités et de spéculations qu’elle propose et que l’on aimerait encore développer tant il est passionnant. Virus, possession, mort, antidote, expérience, fantôme, enfants. Un patchwork bien agencé de ce dont le cinéma d’horreur aime se complaire mais avec l’originalité de l’association de ces éléments en plus.
Le film est légèrement moins « espagnol » – il n’y a pratiquement pas d’humour ici – que [REC] même si les acteurs transpirent la paëlla et que l’aspect religieux est aussi au rendez-vous. Ce n’est quoiqu’il arrive pas l’optique dans laquelle les réalisateurs abordent le traitement de l’histoire, et ce côté culturel est plus sous-jacent que purement explicite.
[REC] 2 est donc différent du premier de par la perte de l’effet de surprise qui en faisait la force (« la fuerza » chez les Madrilènes) mais parvient à équilibrer cette lacune par un scénario encore plus glauque qui crée une mythologie que l’on a peine à quitter. Et pourtant.
[REC 3] – Lol.
C’est cette fois Paco Plaza uniquement qui se colle derrière la caméra pour ce troisième [REC]. En écrivant son nom noir sur blanc au générique, Plaza assume pleinement sa responsabilité dans la conception de cette boutade cinématographique. Explications ? J’y viens.
Oui parce que je vous l’ai pas encore dit mais en allant voir ce troisième épisode, vous n’allez pas voir un film d’horreur. Mais me regardez pas comme ça, c’est vrai. Vous allez voir un film qui fait sursauter à trois reprises et contient des passages très gores. Certes. Mais Paco Plaza a également mijoté une avalanche de gags pour ce qui est pour moi, et là je cite Ecran Large : « Par rapport à la saga, une récréation-pause romantico-comique aux effets gore savoureux. ». Et je ne manie pas l’ironie en disant ça, c’est la volonté du réalisateur qui a dit lui même vouloir surprendre et donner au spectateur ce qu’il n’attend pas. Et c’est réussi.
Le premier changement majeur est l’abandon du found-footage qui n’est là que pour le préambule du film. Ce qui, au final ne dérange pas outre mesure puisque le but n’est pas de faire peur. Oh, mais j’en ai oublié de vous parler de l’histoire. Claudia et Koldo se marient mais l’oncle s’est fait mordre par un chien à la clinique. Voilà ça c’est fait. Donc, le deuxième changement majeur est la place de l’humour, qui dès que le préambule est achevé est omniprésent, que ce soit dans le scénario ou la prestation des acteurs. C’est une cascade de situations improbables (mais vraiment, genre le passage avec Saint-Georges est à s’uriner dans le pantalon) et d’auto-dérision, avec une grosse part de parodie de films de zombies, de citations (Shining, explicitement, ou au détour d’un gag on entrevoit un peu de Shaun of the Dead) et de dialogues potaches.
Leticia Dolera remporte la palme de la mariée à tronçonneuse la plus crédible, mais de manière générale le film est porté par un casting convaincant, aussi inattendus que soient les méandres délirants de cette histoire, si bien qu’il est à peine croyable qu’on regarde un [REC]. Je dirai même plus, on dirait un spin-off.
[REC] 3 parle de lui-même : n’y allez qu’en connaissance de cause, c’est une bonne comédie parodique d’horreur ou cette fois les seuls éléments de cultures espagnols sont les jurons rigolos (« joder », « no veo ni un cojon ») entre deux mutilations giclantes et éclats de rire. Réussi dans le genre.
Voilà, pour conclure tout ça, j’ajoute qu’un [REC] 4 Apocalypse est attendu et que je ne saurai que trop espérer un retour du found footage pour toute la durée du film, et une transition vers la suite de [REC] 2. C’est pas une super conclusion mais c’est tout ce que j’ai. Ah, et pour que ça fasse espagnol… Euh… Olé ?
lundi 9 avril 2012
Hunger Games by Harmoniak
Alors, aujourd’hui bizarrement je vais vous parler d’un film à gros budget. D’ailleurs c’est le film sur lequel Lionsgate a misé toute sa fortune. Si ce film échoue, Lionsgate a de très forte chance de couler. La propa qui suit va essayer de répondre à la question « Ai-je des raisons de sauver Lionsgate ? ».
Citoyens, Hunger Games.
D’abord, et c’est important de faire cette petite précision, c’est un grand fan qui écrit ces lignes. Réalisé par Gary Ross d’après le premier volume de la trilogie éponyme écrite par Suzanne Collins, Hunger Games est sorti dans les salles françaises le 21 mars, soit deux jours avant les salles des yankees. Pour la petite histoire, perso, j’ai eu un court-métrage avant le film, Absence, extrêmement glauque si bien que j’ai cru m’être trompé de salle.
Hunger Games raconte une Amérique du futur. Le Capitole, une utopie architecturale et apogée de la surconsommation mais surtout dictature sans scrupule régnant jadis sur 13 districts, qui extraient et cultivent les ressources naturelles du pays pour le Capitole. Exploités, les 13 districts se rebellent mais échouent : le Capitole détruit le district 13 et condamne les autres à une sentence des plus horribles : tout les ans, les Hunger Games verront un tribut mâle et femelle de chaque district entre 12 et 18 ans se battre à mort jusqu’au dernier dans une arène où la survie sera primordiale. Évènement monstrueux mais retransmis à la télévision pour le bon plaisir du peuple du Capitole. La dictature de la
télé-réalité à son paroxysme.
L’héroïne, Katniss Everdeen, vit dans le district 12 et nourrit sa famille aussi pauvre que le reste de la population du district, en chassant. Jusqu’au jour où sa sœur est tirée au sort pour les Hunger Games et que pour la sauver, elle se porte volontaire à sa place.
Bon, ça c’était pour la partie visible de l’Iceberg. Ma métaphore est la parce que tout l’intérêt du film réside d’abord dans la richesse phénoménale de son univers. Scénaristiquement, ne venez même pas me parler de Battle Royale. Et ceux qui ont Twilight au bord des lèvres peuvent aller se faire émasculer. Hunger Games mêle des thèmes plus proches de nous, en tant qu’être. La survie et les instincts qui se ressentent à chaque instant, et pas seulement au milieu de l’arène. Survivre avec les autres, se faire apprécier, se faire bien voir. Construire des relations. D’une autre manière, le contexte politique (qui sera plus développé dans les volumes suivants) est inhérent au récit puisque c’est tout ce climat dictatorial fort qui sert de toile de fond à un autre questionnement : l’aliénation des foules. Par la télé, la propagande. Ce qu’on montre ou pas. Et de quelle manière on les montre.
C’est pourquoi tout cela m’amène à vous le dire franchement : si vous cherchez un film d’action, ou même un émule d’Harry Potter dans la narration, le contexte, n’allez pas voir Hunger Games en pensant trouver votre compte. Le film, dont le grain de pellicule, la mise en scène pratiquement caméra à l’épaule pour des séquences entières, et aux décors à une échelle oscillant entre le démesuré et le plus basique et fourmillant de détails est tout simplement d’un réalisme saisissant. Le film se concentre davantage sur la profondeur et la richesse de son histoire (je parle bien de son histoire, et pas de son scénario en lui même, on murmurera qu’il est classique, mais les volumes suivants donneront tort aux bruits de couloir), et surtout sur la psychologie de ses personnages.
Les acteurs sont d’ailleurs l’un des principaux atouts du film. C’est Jennifer Lawrence (X-Men, le commencement, Winter’s Bone) qui donne vie à Katniss et de la plus belle des manières : son jeu est d’une subtilité rare alors que se succèdent les coups durs et les joies trop éphémères de l’héroïne. C’est Josh Hutcherson (Zathura, Le secret de Térabithia) qui surprend en Peeta Mellark, le tribut mâle qui se battra avec (ou contre ?) Katniss dans l’arène. Pour un acteur que l’on croyait monolithique, le jeune homme se débrouille et arrive à conférer au personnage toute la vulnérabilité et la force tranquille qu’incarne le personnage. Idem pour Liam Hemsworth (petit frère de Thor), en Gale Hawthorne. A part cela, on retrouve Elizabeth Banks en Effie Trinket, Lenny Kravitz en Cinna et Woody Harrelson en Haymitch, tous trois bons même si leurs personnages ne crèvent pas l’écran. Wes Bentley, lui, incarne avec justesse un Seneca Crane presque mieux écrit que dans le livre. Enfin, Donald Sutherland est un président Snow parfait. Quand à Stanley Tucci en Caesar Flickerman, un mot : remarquable. Les autres tributs sont bons sans briller mais le casting reste dans l’ensemble assez impeccable.
Côté technique, James Newton Howard se charge de la musique après que Danny Elfman se soit désisté. Il prend le parti de ne pas créer de thème marquant mais ne lésine pas sur l’ambiance, qu’il rend tout à fait convenable et plaisante. Les costumes et décors sont contrastés mais pertinents.
Enfin, parlons un peu adaptation. C’est un fan qui vous parle, comme précisé plus haut, et je ne peux pas vous mentir. Hunger Games est peut être l’adaptation d’un roman la plus fidèle que j’aie vu à ce jour. Il faut être aveugle (ou sacrément borné) pour ne pas s’extasier devant le travail scénaristique de Gary Ross et Suzan Collins (oui, l’auteure est au scénario). Les suppressions sont absolument justifiées, et le film prend même le luxe de nous faire visiter des lieux inédits dans ce volume là ou dans les romans en général. Le jardin de rose du président Snow, le plateau de télévision avec commentaires ou la salle de contrôle des jeux. Le film est tout simplement un régal de fan, j’ai même été étonné de voir des scènes entières à l’écran de la même manière que je me les était imaginées. C’est d’ailleurs assez troublant parce qu’au final, le film prend la forme d’une mise en abyme de télé-réalité malsaine. Le spectateur devient voyeur du meurtre, de la douleur et de l’abus de pouvoir. D’ailleurs, à ceux qui voudraient encore hurler au scandale parce que le film n’est pas assez sanglant, je leur réponds personnellement qu’on en voit bien assez, et que le film franchit des tabous rares pour un blockbuster.
Oui, Hunger Games est une adaptation fidèle, loin d’être décevante et recommandable en sa qualité de film de SF en marge, loin du pop-corn movie qui grouillent encore cette année. Une brochette d’acteurs et de qualités techniques qui en font une perle de mise en scène sans pour autant avoir la prétention de l’être.
Allez, j’ai été enthousiasmé, oui. Mais je me fais les réflexions suivantes. Le film est lent, le rythme est même très inhabituel pour ce qu’on a tendance à se représenter comme un teen-movie. Pas d’action grandiloquente, tout est psychologie, SF étrange, contre-utopie. Les thèmes sont vastes. Le film ne passe pas vite mais l’univers est assez riche pour que l’on ne s’ennuie pas. Mon inquiétude tient en une seule phrase. A part les fans, Hunger Games peut-il trouver son public ?
Je vous laisse le soin de répondre, moi je vais relire les trois volumes, et je ne saurai que trop vous conseiller de vous lancer !
Citoyens, Hunger Games.
D’abord, et c’est important de faire cette petite précision, c’est un grand fan qui écrit ces lignes. Réalisé par Gary Ross d’après le premier volume de la trilogie éponyme écrite par Suzanne Collins, Hunger Games est sorti dans les salles françaises le 21 mars, soit deux jours avant les salles des yankees. Pour la petite histoire, perso, j’ai eu un court-métrage avant le film, Absence, extrêmement glauque si bien que j’ai cru m’être trompé de salle.
Hunger Games raconte une Amérique du futur. Le Capitole, une utopie architecturale et apogée de la surconsommation mais surtout dictature sans scrupule régnant jadis sur 13 districts, qui extraient et cultivent les ressources naturelles du pays pour le Capitole. Exploités, les 13 districts se rebellent mais échouent : le Capitole détruit le district 13 et condamne les autres à une sentence des plus horribles : tout les ans, les Hunger Games verront un tribut mâle et femelle de chaque district entre 12 et 18 ans se battre à mort jusqu’au dernier dans une arène où la survie sera primordiale. Évènement monstrueux mais retransmis à la télévision pour le bon plaisir du peuple du Capitole. La dictature de la
télé-réalité à son paroxysme.
L’héroïne, Katniss Everdeen, vit dans le district 12 et nourrit sa famille aussi pauvre que le reste de la population du district, en chassant. Jusqu’au jour où sa sœur est tirée au sort pour les Hunger Games et que pour la sauver, elle se porte volontaire à sa place.
Bon, ça c’était pour la partie visible de l’Iceberg. Ma métaphore est la parce que tout l’intérêt du film réside d’abord dans la richesse phénoménale de son univers. Scénaristiquement, ne venez même pas me parler de Battle Royale. Et ceux qui ont Twilight au bord des lèvres peuvent aller se faire émasculer. Hunger Games mêle des thèmes plus proches de nous, en tant qu’être. La survie et les instincts qui se ressentent à chaque instant, et pas seulement au milieu de l’arène. Survivre avec les autres, se faire apprécier, se faire bien voir. Construire des relations. D’une autre manière, le contexte politique (qui sera plus développé dans les volumes suivants) est inhérent au récit puisque c’est tout ce climat dictatorial fort qui sert de toile de fond à un autre questionnement : l’aliénation des foules. Par la télé, la propagande. Ce qu’on montre ou pas. Et de quelle manière on les montre.
C’est pourquoi tout cela m’amène à vous le dire franchement : si vous cherchez un film d’action, ou même un émule d’Harry Potter dans la narration, le contexte, n’allez pas voir Hunger Games en pensant trouver votre compte. Le film, dont le grain de pellicule, la mise en scène pratiquement caméra à l’épaule pour des séquences entières, et aux décors à une échelle oscillant entre le démesuré et le plus basique et fourmillant de détails est tout simplement d’un réalisme saisissant. Le film se concentre davantage sur la profondeur et la richesse de son histoire (je parle bien de son histoire, et pas de son scénario en lui même, on murmurera qu’il est classique, mais les volumes suivants donneront tort aux bruits de couloir), et surtout sur la psychologie de ses personnages.
Les acteurs sont d’ailleurs l’un des principaux atouts du film. C’est Jennifer Lawrence (X-Men, le commencement, Winter’s Bone) qui donne vie à Katniss et de la plus belle des manières : son jeu est d’une subtilité rare alors que se succèdent les coups durs et les joies trop éphémères de l’héroïne. C’est Josh Hutcherson (Zathura, Le secret de Térabithia) qui surprend en Peeta Mellark, le tribut mâle qui se battra avec (ou contre ?) Katniss dans l’arène. Pour un acteur que l’on croyait monolithique, le jeune homme se débrouille et arrive à conférer au personnage toute la vulnérabilité et la force tranquille qu’incarne le personnage. Idem pour Liam Hemsworth (petit frère de Thor), en Gale Hawthorne. A part cela, on retrouve Elizabeth Banks en Effie Trinket, Lenny Kravitz en Cinna et Woody Harrelson en Haymitch, tous trois bons même si leurs personnages ne crèvent pas l’écran. Wes Bentley, lui, incarne avec justesse un Seneca Crane presque mieux écrit que dans le livre. Enfin, Donald Sutherland est un président Snow parfait. Quand à Stanley Tucci en Caesar Flickerman, un mot : remarquable. Les autres tributs sont bons sans briller mais le casting reste dans l’ensemble assez impeccable.
Côté technique, James Newton Howard se charge de la musique après que Danny Elfman se soit désisté. Il prend le parti de ne pas créer de thème marquant mais ne lésine pas sur l’ambiance, qu’il rend tout à fait convenable et plaisante. Les costumes et décors sont contrastés mais pertinents.
Enfin, parlons un peu adaptation. C’est un fan qui vous parle, comme précisé plus haut, et je ne peux pas vous mentir. Hunger Games est peut être l’adaptation d’un roman la plus fidèle que j’aie vu à ce jour. Il faut être aveugle (ou sacrément borné) pour ne pas s’extasier devant le travail scénaristique de Gary Ross et Suzan Collins (oui, l’auteure est au scénario). Les suppressions sont absolument justifiées, et le film prend même le luxe de nous faire visiter des lieux inédits dans ce volume là ou dans les romans en général. Le jardin de rose du président Snow, le plateau de télévision avec commentaires ou la salle de contrôle des jeux. Le film est tout simplement un régal de fan, j’ai même été étonné de voir des scènes entières à l’écran de la même manière que je me les était imaginées. C’est d’ailleurs assez troublant parce qu’au final, le film prend la forme d’une mise en abyme de télé-réalité malsaine. Le spectateur devient voyeur du meurtre, de la douleur et de l’abus de pouvoir. D’ailleurs, à ceux qui voudraient encore hurler au scandale parce que le film n’est pas assez sanglant, je leur réponds personnellement qu’on en voit bien assez, et que le film franchit des tabous rares pour un blockbuster.
Oui, Hunger Games est une adaptation fidèle, loin d’être décevante et recommandable en sa qualité de film de SF en marge, loin du pop-corn movie qui grouillent encore cette année. Une brochette d’acteurs et de qualités techniques qui en font une perle de mise en scène sans pour autant avoir la prétention de l’être.
Allez, j’ai été enthousiasmé, oui. Mais je me fais les réflexions suivantes. Le film est lent, le rythme est même très inhabituel pour ce qu’on a tendance à se représenter comme un teen-movie. Pas d’action grandiloquente, tout est psychologie, SF étrange, contre-utopie. Les thèmes sont vastes. Le film ne passe pas vite mais l’univers est assez riche pour que l’on ne s’ennuie pas. Mon inquiétude tient en une seule phrase. A part les fans, Hunger Games peut-il trouver son public ?
Je vous laisse le soin de répondre, moi je vais relire les trois volumes, et je ne saurai que trop vous conseiller de vous lancer !
La Dame en Noir by Dylan
The Woman in Black aka La Dame en Noir est un film britannico-canado-suédois. Rien que ça. Mais c’est également une énième adaptation d’un roman de Susan Hill. Plus simplement, c’est aussi le nouveau film avec le mec que tout le monde connaît là, Harry Potter. Enfin, Daniel Radcliffe.
L’histoire est plutôt simple : un assistant de notaire nommé Arthur Kipps (Daniel Radcliffe) est obligé de partir quelques jours dans un petit village pour travailler. Le problème étant : il vient de perdre sa femme, et il doit laisser son fils tout seul pour quelques jours. Mais bon, il n’a pas le choix : il faut bien travailler. Arthur Kipps doit mener une enquête dans une vieille maison. Mais rapidement, il comprend qu’une malédiction étrange plane sur le village. La tragédie semble présente partout, et Arthur commence aussi… à voir des fantômes. Plus précisément un fantôme. Celui d’une vieille dame habillée en noir. Vous l’aurez compris, La Dame en Noir est un film de fantômes.
Si je devais le comparer a d’autres films, je dirai que c’est un mélange entre Insidious (qui fait moins peur) et The Others (pour l’époque, l’ambiance).
L’histoire en soi ne paye pas de mine à résumer. Mais elle est en fait bien plus sympathique que ça. Je ne veux juste pas trop en dire car je trouve que c’est intéressant de découvrir le reste par soi-même. Mais disons qu’il y a tout un univers autour des enfants, des jouets… Et que c’est ce qui fait que le film marque plus que les autres. Il y a une certaine esthétique et un très beau travail de la photographie par Tim Maurice-Jones. De très belles couleurs, de très belles images, le film est très réussi de ce côté là. La déco de la maison "hantée" est elle aussi, vraiment intéressante. On se sent vraiment dans un film de fantômes très classique qui rend hommage au genre. La maison est en fin de compte un personnage principal. Avec son passé, ses souvenirs, ses problèmes.... Les décors du film semblent s'adapter aux personnages et non l'inverse, ce qui donne une sensation à la fois troublante et agréable. La séquence d’ouverture est en soi, une réussite. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant apprécier le début d’un film. On entre dans l’ambiance, on est intrigués, charmés, envoutés… et un peu flippés quand même. Les premières apparitions sont aussi pas mal foutus, même si le film reste bien moins flippant une fois qu’on a compris comment le film fonctionnait. On monte la musique, on fout la pression, et on fait sursauter un bon petit coup. Alors bon, on sait plus ou moins quand quelque chose de « bizarre » va se passer, mais ça ne nous empêche pas d’apprécier le film. Au moins, on voit vraiment les fantômes, il n’y a pas de faux suspense interminable.
You are the chosen one Harry...!
Pour ce qui est de l’acteur, difficile de continuer sa carrière lorsqu’on a incarné un héros aussi connu que Harry Potter, et ce, pendant aussi longtemps. Daniel Radcliffe, 22 ans, aurait pu terminer comme beaucoup d’acteurs, coincé dans un seul rôle. Mais il a su, notamment par ses choix de projet, montrer plusieurs facettes de lui. Il nous a montré qu’il savait ne pas se prendre au sérieux, mais qu’il savait également être la vedette d’une production théâtrale. Pourtant, pour le grand public, il lui reste encore à prouver que c’est un « vrai » acteur, un bon acteur. Pari réussi ? Effectivement, son jeu dans The Woman in Black marche plutôt très bien. Bien sûr, on ne peut pas s’empêcher de le comparer à Harry Potter. Le choix des couleurs, quelques tics dans le jeu, ou bien plus simplement : l’affiche française. Harry nous suit donc quelques minutes et revient de temps en temps. Mais dans l’ensemble, je trouve que c’est une belle performance que nous offre Daniel Radcliffe. Avec un jeu un peu à la Elijah Wood, ou c’est peut-être le fait d’entendre dire "Sam" avec l’accent anglais… Enfin bref, le choix de l’acteur est en fin de compte un bon choix. Le seul petit élément qui m’a dérangée, c’est l’esthétique de la Dame en Noir, un peu trop pompée, entre autre, sur celle dans Insidious, ou celle dans Dead Silence. Les personnages secondaires sont vraiment très bons, peut-être un peu clichés et un peu attendus, mais le film nous donne un peu l’impression d’entrer dans un univers de Maison Hantée, alors ça ne m’a pas dérangée tant que ça. Mais ce que j’ai préféré, ce sont les rôles des enfants. Surtout des trois petites filles là…
Bon petit film donc, que j’ai apprécié regarder. J’ai sursauté deux fois, ce qui n’est pas si mal, mais j’ai plutôt été marquée par des plans, des personnages, pas par l’horreur du film. Pas de gore ici, une histoire plus triste qu’horrible… Ce n’est pas le film d’horreur de l’année, mais il y a pourtant quelque chose de vraiment bon, qui fait que je me rappellerai quelques temps de ce film.
Trailer
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