Meilleur démarrage de tous les temps. La plus large sortie avec 4 366 cinémas diffusant le film. Seul film à atteindre le plus rapidement les 500 millions de dollars de recettes aux USA en 45 jours. 20/02/09, The Dark Knight franchit la barre symbolique du milliard de dollars de recettes dans le monde ( 1 001 082 160 $); il rentre ainsi dans le club très fermé des 5 films ayant dépassés le Milliard de dollars de recettes à travers le monde avec Avatar, Titanic, Le Seigneur des Anneaux 3 et Pirates des Caraïbes 2.
Voilà les plus grands records que le film a connus. Un film au succès colossal mené de mains de maître par un Christopher Nolan qui n’aura jamais été autant créatif, novateur, talentueux, ingénieux, original et bon que dans The Dark Knight .
Dans ce second volet, la production s’offre un casting tout aussi admirable que le premier. On retrouve Christian Bale dans le rôle de Bruce Wayne/Batman, Michael Caine en Alfred Penyworth, Gary Oldman pour le Commissaire Gordon et Morgan Freeman pour Lucius Fox. Aaron Eckhart en Harvey Dent, Maggie Gyllenhaal (remplaçant Katie Holmes) pour Rachel Dawes ainsi que Heath Ledger dans son plus grand rôle : le Joker.
Bien que les suites soient à la mode de nos jours, nous en sommes souvent déçu. Mais nous en redemandons encore en espérant retrouver l’atmosphère du premier opus. Ici, nous en venons presque à oublier Batman Begins tellement celui-ci est surprenant. On se demanderait presque : Pourquoi Chris n’a pas fait ce film directement ? D’abord, d’un point de vue scénaristique, Batman Begins était indispensable pour introduire et légitimer l’homme chauve-souris dans son milieu mais surtout parce que Nolan à du s’incliner devant une série de coercitions de la part de la production. Celle-ci craignant une trop grande prise de libertés pouvant casser le mythe.
De manière générale, cette façon de faire est une assurance très pratique mais parfois, elle a à affaire à quelques exceptions. On se rappellera le tournage de Alien 3 réalisé par David Fincher avec cette scène où le xénomorphe épargne Ripley. Scène supprimée lors de la sortie du film sur grand écran et finalement considérée comme le passage le plus angoissant du film. Batman Begins aura permis à Chris d’obtenir le champ libre pour The Dark Knight et celui-ci ne s’en privera pas.
On retrouve donc un héros qui, pour l’instant, s’est surtout fait un nom au sein de Gotham city. Sa carrière commence en quelque sorte, l’élégant milliardaire est loin de se douter que, déjà, son plus grand ennemi est prêt à le rencontrer dans un duel spectaculairement anarchique. Ceux qui connaissent un temps soit peu les comics se référant au héros savent que Batman est très mal vue par la police de Gotham. Cette dernière s’explique en disant qu’elle n’a pas besoin d’un homme portant un masque et agissant au dessus des lois pour secourir la ville. Seul le commissaire James Gordon accorde sa confiance. Nous avons donc un héros devenant l’anti-héros de la police. Dans The Dark Knight, cette notion est également présente mais pas seulement au niveau de Batman. Le Joker, lui, considéré comme le méchant à part, est également mal vu par le reste de la pègre, car on le définit comme un être sans aucune valeur auquel la vision d’un avenir ne représente que le chaos.
En récapitulant, Batman, le héros, devient l’anti-héros du bien. Le Joker, l’anti-héros du mal. Cette sorte de schismogénèse ou plus simplement d’équilibre des forces est une idée qui atteint son paroxysme lorsque les deux protagonistes s’affrontent. Une idée typique de Nolan voulant intéresser le spectateur plus que jamais.
Encore une fois, une métaphore saute aux yeux : Nolan, de par sa vision aérienne de la transposition d’idées sur grand écran, créé ici un microcosme parfaitement équilibré malgré sa complication. Gotham City, une ville dotée de protagonistes qui s’équilibrent les uns les autres. Batman, jonglant sur la culpabilité, la légalité de son image tout le long du film, le Joker évoquant une impossibilité de classification, montant les échelons en se faisant de plus en plus respecter, redouté par la pègre mais faisant des pactes avec tout le monde avec, entre autre, la police. Le Joker est pourchassé par les agents mais arrive également à les corrompre. Ajouté à cela la population de Gotham City amenée à être testé sur leur honnêteté, leur bravoure et leur courage confronté au vice à la fin du film. En récapitulant : Batman, Le Joker, La police, La Pègre et la Population de Gotham sont 5 agents qui rétabliront l’ordre et le déséquilibreront par le chaos tout au long du film. (Spoiler) La phase finale du film explose de toutes parts et vient appuyer plus que jamais cette idée. On retrouve un Batman « désobéissant » à Gordon qui lui dit qu’il n’y a pas assez de temps pour agir seul. Ce même Batman se battant contre les membres de la SWAT car ceux-ci font erreur sur les cibles. Les bon citoyens contre les mauvais citoyens sur deux ferrys devant faire un choix ultime de sauvegarde. Dans le ferry des bons citoyens, l’un veut faire exploser le ferry des membres de la pègre mais n’y arrive pas. Dans le ferry des criminels, un autre protagoniste prétexte vouloir se salir les mains mais finit par jeter le détonateur par la vitre. Un bel exemple des statuts du bien et du mal que l’on peut attribuer aux gens. (fin du Spoiler).
Cerise sur le gâteau, Harvey Dent incarnera l’allégorie suprême de cette idée de par ses deux facettes de la personnalité représentée par sa figure scindée en bien d’une part et en mal d’autre part. Idée encore plus appuyée et ambigu avant son accident où Batman est considéré comme The Dark Knight et Harvey Dent The White Knight. Autre sorte de Yin et de Yang, de + et de -, de noir et de blanc, bref, d’équilibre des forces.
On arrive enfin à cette fameuse métaphore du film avec Nolan. Chris nous montre une nouvelle fois son talent au travers cette immense fresque visuelle : un univers au départ nébuleux qui prend tout son sens à la fin mais qui laisse une très faible chance au spectateur de pouvoir anticiper les événements. La comparaison d’une telle structure scénaristique représente bien l’esprit vaste mais compact, obscur mais clair, dualitaire mais unifié des idées les plus brumeuses mais brillantes de Christopher Nolan que l’on pourrait qualifier de La quête impossible de la confrontation non-manichéenne du bien et du mal.
Les frères Nolan abordent, avec ce film, un thème majeur dans la psychologie du héros : la justice. Batman, plus tourmenté que jamais, rencontrera les plus grandes tentations du mal et devra prendre une décision majeure qui aura un tournant dans sa vie. Le sacrifice ultime. Une notion, déjà présente dans Batman Begins et The Prestige.
Encore une fois, le scénario est des plus complexes mais également des plus captivants. Tout colle parfaitement et la compréhension globale en fait une perle en matière d’idée scénaristique originale pour un long-métrage. Mais, comme dans Batman Begins, Christopher Nolan adapte son scénario en faisant interagir les personnages de la franchise. On se souvient de l’Epouvantail se servant de la fleur bleue utilisée par la société des ombres (Ra’s Al Ghul) pour sa toxine engendrant la peur à toute personne qui l’inhale. Ce qui voudrait dire que sans la société des ombres, le personnage de l’Epouvantail n’existerait pas ou, tout du moins, serait dénaturé.
Pour The Dark Knight, cette idée revient, et est encore plus frappante. La naissance d’un des personnages les plus caractéristiques de l’univers de Batman provient du plus grand ennemi de l’homme chauve-souris : Harvey Dent devient Double Face à cause du Joker. Le procureur doit, à l’origine, son accident à Salvatore Maroni dans les comics. Ce détail non négligeable, bien qu’il colle encore une fois parfaitement dans le scénario, est très vite devenu dérangeant pour les fans de la franchise. La question cruciale revient : Est-il bon que Christopher Nolan s’autorise à travestir l’origine des personnages les plus emblématiques de l’univers de Batman ? Est-ce inévitable de procéder comme cela si nous voulons que deux méchants figurent dans chaque film ? La réponse est certainement non surtout quand nous connaissons le talent des deux frères en matière de scénario. Il ne reste plus qu’à attendre Batman 3 pour voir ci ce concept réapparaît.
Vient ensuite le noyau central du film, à savoir le personnage du Joker et son interprète Heath Ledger. Si nous nous penchons sur la participation antérieure de Jack Nicholson de Tim Burton, nous pouvons directement rayer une quelconque comparaison avec celle-ci. Pour la simple et bonne raison que, bien que le personnage reste le même, sa psychologie est entièrement différente. Heath Ledger campe, ici, un personnage misant plutôt sur le chaos organisé que la folie hilarante, à la curiosité sans fin de voir le comportement absurde du monde réagissant à l’introduction d’une goûte d’anarchie comme il le dit. Un personnage n’exprimant jamais son mécontentement tout simplement parce que tout va comme il le désire, c’est à dire : mal. On remarquera très vite qu’une seule personne parvient à le faire changer d’avis : Batman. Voulant au départ l’anéantir, il apparaîtra plus tard que le Joker préfèrera le conserver pour jouer avec lui. Une façon pour Nolan d’exposer au spectateur que le Joker a tout de même une faille.
On pourrait penser que c’est un être doté d’une intelligence supérieure d’anticipation et que c’est cela qui lui permet de prédire les actions des policiers. Mais en fait non, le Joker n’est pas plus intelligent que les autres, ils fonctionnent simplement à l’envers et cela suffit pour s’apercevoir que tous ses agissements sont évidents. Seul Batman, aux méthodes exclus de la convention, parviendra à déjouer ses plans (si nous pouvons parler de plans avec un personnage de cette trempe). Idée amplifiée par une représentation en trois actes tout le long du film à savoir : l’origine des cicatrices du Joker. Le Joker explique à chaque fois une histoire différente sur l’origine de ses blessures appuyant encore plus le concept de psychologie illogique et imprévisible. Les citoyens de Gotham écoutent ces histoires mais Batman, pour vaincre son ennemi, ne devra pas s’adonner à son jeu. Ce qu’il fera lorsque le Joker voulu expliquer pour la troisième fois la naissance de son visage balafré. Nous pouvons par ailleurs penser que Batman a compris qu’il ne fallait pas jouer à son jeu pour le neutraliser (on se souviendra du piège qui lui fit perdre Rachel). Ce point est d’ailleurs un concept qui a souvent été actuel dans la franchise de Batman : Doit-il suivre ses sentiments personnels où rester dans le postulat de justice ? Car derrière Batman se cache un être humain avec des émotions qui ne font justement pas de lui une machine. Une touche d’humanité peut susciter certaines bavures mais il est essentiel d’y faire recours pour assouvir à une plus grande efficience dans l’ensemble des décisions du justicier.
Encore une fois, Christopher Nolan utilise une narration scénaristique métaphorique en ce qui concerne l’explication psychologique du Joker. En plus des faits et gestes très frappants de celui-ci, Michael Caine dans son rôle de Majordome de Bruce Wayne est le premier à comprendre cette psychologie imprévisible. Il fera, pour se faire, un parallèle narratif à Bruce Wayne en racontant une histoire qui lui ait réellement arrivé.
Cette histoire raconte son séjour en Birmanie où le gouvernement local achetait la loyauté des tribus en leurs acheminant des pierres précieuses. Mais un jour, un bandit de Rangoon avait dévalisé une de leurs caravanes. L’enquête ne mena à rien car aucun indice de vente des pierres précieuses n’était apparu. Il fallu attendre 6 mois pour apercevoir un enfant sortant un rubis d’une poubelle laissant comprendre que le bandit avait jeté toutes les pierres précieuses sans aucune logique. Le Joker appuiera la métaphore d’Alfred lors de la scène où il brûle toute sa part d’argent sans aucune raison apparente si ce n’est qu’apporter à Gotham une classe supérieur de criminel.
Alfred poursuit en expliquant que cette attitude anéantie tout espoir de négociation, d’intimidation ou de raisonnement envers ces hors la loi. L’innocent Bruce Wayne demandera plus tard si ce malfrat fut finalement arrêté. Il obtiendra une réponse positive mais en ayant mis le feu à la forêt. Une méthode des plus excellentes de la part de Christopher Nolan pour définir la puissance et la difficulté qu’aura Batman à combattre cet individu.
(SPOILER)
Un point assez intéressant est le plan où nous voyons Alfred brûler la lettre écrite par Rachel disant qu’elle voulait épouser Harvey Dent voulant ainsi laisser croire que Bruce Wayne n’en sera jamais informé. Si cette notion peut paraître dérangeante pour le spectateur car il n’a pas l’habitude de ce genre de pessimisme, Christopher Nolan défie la morale par la manipulation au travers d’Alfred. Le majordome préfère le mensonge ou plus précisément le manque d’honnêteté pour promouvoir l’efficience d’un justicier qu’une ville telle que Gotham City a besoin.
Autre exemple qui s’accorde avec cette idée : l’utilisation à grande échelle du sonar inventé par Lucius Fox pour retrouver le Joker. Lucius évoquera d’emblé cette utilisation comme immorale, anti-éthique, mal. Mais Batman explique une nouvelle fois qu’il est nécessaire de passer par le mal pour retrouver le bien.
Et pour finir, La fin du film sera la représentation incarnée de l’idée que les frères Nolan ont voulu transmettre : faire de Batman un anti-héros passant pour le meurtrier d’Harvey Dent. Jusqu’où va l’envie de justice pour Bruce Wayne ? Jusqu’au bout. C’est, en effet, en endossant la culpabilité de la démence de Double-Face que Batman accomplira son ultime sacrifice poussant, encore une fois, l’absurdité de la justice jusqu'à son paroxysme.
Récapitulons donc :
1) les sentiments qui influent sur les actes de Batman mais nécessaire à plus grande échelle pour le bon fonctionnement de la justice (l’envie de sauver Rachel au lieu du Procureur)
2) Alfred narrant un pessimisme en n’apportant pas la décision amoureuse de Rachel à Bruce Wayne pourtant si importante pour ce dernier.
3) L’utilisation immorale du sonar de Lucius pour retrouver le Joker.
4) L’endossement du rôle de meurtrier d’Harvey Dent pour laisser un espoir aux citoyens de Gotham.
Cette métaphore transparait encore une fois le réalisme du film à savoir qu’il n’existe pas un monde parfait où tous les problèmes se règlent sans dommage. Pour parvenir à la pureté il faut parfois passer par le vice car sans vice, il est impossible de se rendre compte qu’il y a de la pureté.
Cette fin des plus haletantes et pessimistes laisse le spectateur comme il ne la jamais été. Mélangeant le sentiment du grandiose, d’inhabituel et aux portes de l’incompréhension, le spectateur entre dans l’impatience de connaître le destin du milliardaire dans le tout dernier film de la saga Nolan : Batman 3
(FIN DU SPOILER)
C’est avec ce mythe et ses personnages revisités de cette manière que Christopher Nolan réussira le plus grand pari de toute sa carrière.
Mais ce succès n’est pas seulement obtenu que par la forme. L’investiture dans le fond a également suscité une grande influence lors de la réception de The Dark Knight. C’est pourquoi j’invite les lecteurs de cet article à continuer un peu plus l’analyse de The Dark Knight dans une deuxième partie qui sera essentiellement centrée sur les côtés plus techniques du film.
The Dark Knight est le tout premier film à comporter des scènes exclusivement filmées avec des caméras IMAX (70mm). A savoir qu’une caméra IMAX pèse environ 45 Kg comparé aux simples 35 mm qui elles en font 16. Voici quelques anecdotes à propos de cette réalisation avec caméras IMAX.
Le tournage débuta directement avec cette technique Imax. La scène de braquage terrifia toute la production tellement le pari était osé (et surtout parce que c’était une première). En effet, la camera Imax est, d’habitude, utilisée pour les films documentaires montrant de grands paysages (banquise, mont Everest … et même dans l’espace). Chris voulait donner une sensation spectaculaire (notamment quand les deux braqueurs descendent par le câble).
Lors de la séquence de la poursuite avec le camion, la production a malencontreusement détruit une caméra IMAX. Il est bon de rappeler qu'il n'existait que 4 caméras de ce type au monde. C'est donc avec un sentiment de culpabilité et d'amertune que la production acheva le tournage avec 3 caméras IMAX.
Le plan où la Batmobile fonce dans un camion de poubelles est la seule réalisée avec des maquettes à échelle 1/3. Toutes les autres ont été faite grandeur nature. Seul la scène où l’hélicoptère se prend dans des câbles a fait appel au numérique (quand il dévale sur la route c’est bel et bien une vieille carcasse d’hélico récupérée).
La scène du semi-remorque qui se retourne a également vraiment été tournée. Un piston surpuissant cloué en dessous du camion le fait retourner. 7 plans ont été réalisés par précaution. 4 avec les Imax 2 Vista vision et 1 avec une 35 mm. Mais dans le montage final, seul deux plans seront gardés pour conserver cette volonté de réalisme.
La scène où Batman fait le saut de l’ange à Hong Kong a failli être faite pour de vrai. Plusieurs essais ont été réalisé sur un building mais rien n’était concluant. Buster, le cascadeur effectuant le saut dira qu’il n’aura jamais rien fait d’aussi flippant. En fin de compte, ce même cascadeur sautera d’une hauteur de 36 mètres avec un géant écran vert recréant les buildings de Hong Kong.
Encore une fois, la scène de l’hôpital qui explose est bien réelle. Les chefs des effets spéciaux ont fait en sorte que Heath Ledger puisse aisément tourner la scène en même temps que l’explosion. Une telle scène ne se fait qu’une seule fois ; Heath a du répéter plus d’une douzaine de fois pour être vraiment certain du résultat.
Anecdote, il y a tout de même une trace de numérique. Les fenêtres du deuxième et troisième étage ne sont pas réelles pour cause de vol avant le tournage de la scène. Chris en fut très frustré.
Autre anecdote. Il existe un plan qui n’a pas été retenu lors du montage (visible dans le dvd bonus). Juste après que Heath monte dans le bus, une autre caméra était scotchée sur lui, montrant à travers la vitre, l’explosion en temps réel de l’hôpital ; jamais Heath ne tourne la tête pour regarder l’explosion dans le but d’être encore plus parfait. Malheureusement cette scène ne fut pas retenue car elle aurait nécessité une coupure et sectionnée la scène en deux plans. Ce qui aurait perdu en authenticité. On aurait ressenti le dédoublement de la séquence.
La Batpod (moto) a obtenu beaucoup d’intention au sein et autour du film. Nolan voulait absolument que la Batmobile soit HS pour laisser place à la Batpod. Cela rendait l’action plus difficile pour Batman. Au départ, les concepteurs pensaient impossible de matérialiser une telle idée du réalisateur. Les roues, trop volumineuses, auraient nécessité un trop grand équilibre dans les virages. Mais, en fin de compte, tout a marché comme il le fallait.
Grace aux images IMAX Hans Zimmer et James Newton Howard ont pu rendre leur musique encore plus immersive pour le spectateur. Comme dit dans l’article concernant Batman Begins, Hans Zimmer et James Newton Howard ont composé expressément un air qui peut être malléable dans le but de s’adapter avec la psychologie que le protagoniste principal traverse. Nous retrouvons, dans ce film, un thème encore plus profond que le précédent.
Pour le thème du Joker, Hans a voulu donner quelque chose de provoquant, que les gens puissent détester. De nombreuses idées sont apparues notamment en frottant des lames de rasoirs sur une corde à piano. Une autre idée était d’adapter le concept d’anarchie propre au Joker avec deux notes qui ne s’accordent pas ensemble et de les faire monter très haut dans les aigus, tendre la corde à l’extrême sans que celle-ci ne casse. Le but est de donner une impression de durée infinie pour atteindre un suspens qui met le plus mal à l’aise possible.
Hans Zimmer, apprenant la mort de Heath Ledger, voulu pendant tout un temps modifier le thème du Joker mais finit par se résigner à ne rien toucher dans la bande-son. Selon lui, la musique doit représenter la philosophie du personnage et non de l’acteur. Adoucir le thème aurait diminué l’impact de la prestation de Heath Ledger. Garder donc le thème initial du Joker était le plus bel hommage à faire vis-à-vis de l’acteur et sa prestation. Pour ce qui est des musiques de Harvey Dent/Double-face, c’est James Newton Howard qui s’y consacra.
Bref le but du film aura réellement été de mettre en avant le côté réaliste. Amplifier les sensations du spectateur tout en restant le plus authentique possible. Devenant un des réalisateurs les plus rentables d’Hollywood en, à peine, 10 ans de carrière, Christopher Nolan nous assure, espérons-le, encore des surprises de taille dans les années à venir.
Anecdotes :
- Dans The Dark Knight, Batman se rend à Hong Kong. C'est la première fois de son histoire que l'homme chauve souris quitte Gotham City.
- Le réalisateur n'a jamais caché que le film Heat était une de ses influences majeures pour le tournage de The Dark Knight, notamment pour l'attaque de la banque. On retrouve par ailleurs dans cette scène l'acteur William Fichtner qui était déjà au casting du film de Michael Mann.
- Autre ressemblance avec Heat, le dialogue seul à seul des deux protagonistes du film. L’interrogatoire entre Batman et le Joker fait fortement penser à la scène mémorable du dialogue entre Al Pacino et Robert De Niro.
- La Lamborghini que conduit Bruce Wayne dans les rues de Gotham est une Lamborghini Murciélago. Le choix de ce modèle n'est pas innocent puisque murciélago signifie "Chauve souris" en espagnol.
- L'art martial que Batman pratique est le Keysi Fighting Method. "C'est une technique fascinante qui se fonde sur l'instinct animal, explique Christian Bale. Alors que certains arts martiaux exigent une attitude quasi zen, la KFM tire profit de la montée d'adrénaline que nous ressentons dans une situation violente. Elle part littéralement des tripes."
- Jarno Trulli à disputé le Grand Prix de F1 de Grande Bretagne avec une Toyota sponsorisée par TDK.
- Le bruit de la Batpod provient d’un dragster poussé à fond.
- Nathan Crowley en a conçu six pour les besoins du film.
- Le film est diffusé après le décès, en janvier 2008, d'Heath Ledger (le Joker) et lui rend donc hommage.
- La production du film a généré 45 millions de dollars à l'économie de la ville de Chicago ainsi que des milliers d'emplois.
- Au lieu de se concentrer sur ses origines et son basculement dans la folie, Christopher Nolan a déclaré à MTV News préférer représenter l'ascension au pouvoir du Joker afin de ne pas minimiser la menace qu'il représente.
- Jean-Francois Morisse du Magazine Première explique que : « ce nouvel opus est inégal. Malgré quelques scènes monumentales, l’ensemble s’avère long et la multiplicité des personnages ne simplifie pas la lecture et la compréhension de l’ensemble »
- A l’inverse : le magazine Empire surnomme le réalisateur Christopher Nolan de «premier fournisseur de superproduction intelligente»
Son prochain projet nous donne l’impression que le réalisateur veuille revenir aux sources avec Leonardo Di Caprio en tête d’affiche pour son film : Inception. En effet, l’acteur dira dans une interview que Inception est une sorte Memento à plus grande échelle. Cela ne peut que réjouir les fans et intéresser les autres. C’est ce que nous développerons dans le tout dernier article qui clôturera cette longue analyse filmographique de Christopher Nolan.
Cordialement, Hablast.
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