Bonjour, citoyens cinéphiles.
Aujourd’hui, nous allons percer l’un des plus grands mystères du cinéma : les bandes noires. Pourquoi n’utilisent-on pas l’intégralité de nos écrans ? Pourquoi ces affreuses bandes noires viennent obstruer une partie de notre vision ?
La réponse tient en un mot : le format.
Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’à ses origines, le cinéma était muet. Les 35mm de la pellicule, format standardisé très rapidement, et qui n’a pratiquement pas évolué depuis, étaient donc dévolus entièrement à l’image. Projeté, ça donne un aspect que nous connaissons bien, le 4/3, aussi appelé 1,33:1, longtemps resté la norme en télévision. Si on balance du 4/3 sur un écran 16/9, par exemple, on aura des bandes sur les côtés. Moche, hein ? Bon, bien sûr, à l’époque, la télé n’existait pas, donc on s’en foutait un peu, il fallait juste un écran pour projeter le film.
Avec l’invention du cinéma parlant, il faut réussir à placer le son sur la pellicule. Bam, on a une image carrée, format 1,375:1, et l’apparition des bandes noires. Et puis la télé arrive dans les foyers dans les années 50, donc le cinéma doit tenter de garder son public en offrant un aspect spectaculaire. C’est l’avènement des formats larges. 1,66:1 en Europe, 1,75:1 en Italie et 1,85:1 aux USA sont des formats dits « panoramiques », où l’on perd en hauteur au profit de la largeur. De nos jours, une bonne partie des films sortent en 1,85:1.
On invente aussi le Cinemascope, du 35mm anamorphosé, c'est-à-dire qu’on filme en comprimant l’image (dans un rapport de 2:1), et quand on projette, on l’étire, ce qui provoque une petite perte de qualité. Ça donne de l’aspect 2,35:1. Panavision, Vistavision et Technovision sont des variantes de ce procédé.
On se met aussi à utiliser de la pellicule 70mm, qui permet d’avoir une meilleure qualité mais qui coûte extrêmement cher, sans compter qu’il faut un équipement spécial pour en projeter. Ce sont donc les plus grosses productions qui en bénéficient. Le procédé IMAX est rendu possible grâce à cette pellicule 70mm, puisqu’en augmentant la taille de l’écran, on compense la perte de qualité (qui serait trop importante avec du 35mm).
Aujourd’hui, on choisit le format d’un film en fonction du budget et des prétentions artistiques que l’on a. Rien ne sert de prendre un truc large si on veut filmer un huis clos, alors qu’il paraîtrait illogique de prendre un format carré pour filmer des paysages.
Il faut savoir quelques petits trucs :
-on peut gonfler du 35mm en 70. Comment ? J’en sais rien, allez sur wikipédia…
-quand on fait les prises de vue d’un film, on a deux possibilités : la méthode hard matte qui consiste à mettre des caches devant la caméra là où il y aura les bandes noires, et la méthode soft matte qui consiste à tout filmer, et à réduire ensuite pour donner du widescreen ou tout laisser, ce qui donne du fullscreen (et fait voir des trucs qu’on ne devrait pas voir, genre câbles, perche…). En Europe, on filme toujours en hard matte, ce qui n'est pas le cas du marché américain, où, le cas échéant, les deux versions sont proposées en DVD.
-quand on projectionne un film dans une salle, on a tout intérêt à dégager les bandes noires en utilisant des caches, sinon on verrait l’usure dessus. Vous savez, là, les espèces de tâches. Et puis il faut se servir du bon objectif, sinon il manquera des bouts d’images.
Bon, j’espère ne pas avoir dit trop de conneries…
Ci-joint, un petit lien qui permet de voir les moyens mis à dispositions pour diffuser un film à partir d'un format donné, avec les inconvénients que cela entraîne: bandes noires, déformations, ou perte d'une partie de l'image.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire