Pour cette fois j’ai une forte envie de remonter le temps à l’époque ou le cinéma parlant était encore le phénomène de l’époque, en l’année 1931, avec un film allemand réalisé par Fritz Lang qui signe ici son premier film parlant, bien qu’il ait déjà une grande expérience dans le cinéma muet d’antan.
L’intrigue nous place à Berlin dans les années 1930 où les habitants font face à la chasse redoutable du tueur en série pédophile Hans Beckert qui attire les enfants n’ayant pas conscience du danger en leur offrant des ballons et des friandises, laissant derrière lui les corps inertes de ses victimes.
Nous faisons face aux agissements réellement inquiétants d’un pédophile et tueur d’enfants qui, à chaque fois qu’il est à l’affût de sa proie, sifflote In The Hall of The Montain King d’Edvard Grieg, qui semble lui donner un sentiment de bien-être à son esprit qu’il considère comme détraqué.
Cet air de musique servira à personnifier Beckert lors de ses apparitions, même hors-champ ce qui permet de créer un climat très pesant lors de ses approches visant à commettre des actes sordides. C’est d’ailleurs à partir de ce film que le terme Leitmotiv sera généralisé où un thème, ici une musique, permet d’identifier un événement marquant.
Cette effroyable situation sème la panique chez les habitants qui, révoltés par l’incompétence des autorités à débusquer le tueur, se mettent aussi à sa recherche en s’associant avec plusieurs chefs de la pègre qui utiliseront une méthode de filature plutôt efficace qui consiste à l’engagement de clochards et autres marginaux qui doivent surveiller chaque coin de rue afin de trouver Beckert.
Cela nous mènera à une furieuses chasse à l’homme où la confrontation entre les policiers et la pègre se maintiendra jusqu’à ce que l’un des victorieux puisse appliquer sa justice.
Il est intéressant de savoir que depuis le montage d’origine du 11 mai 1931 d’une durée d’environ 1h 57, le film a subi de nombreuses coupures, notamment en mars 1960 avec environs 20 minutes de supprimées mais on a pu restaurer jusqu’à 1h 50 grâce aux copies conservées par La Cinémathèque Suisse et le musée Néerlandais du film. On peut donc considérer la dizaine de minutes restantes comme un trésor perdu.
Je trouve que le titre français a le mérite d’être bien trouvé car il correspond à une scène clé du film, la lettre M signifiant Mörder ou Meurtrier en allemand. En quoi cela est-il important dans le film? Je ne vais pas en dire plus, les spoilers c’est pas bien !
Pour ma part, je trouve ce film sincèrement poignant car nous assistons à un portrait malsain d’un tueur à l’apparence ingrate qui nous expose ses peurs, ses sentiments et son état d’esprit qui, selon lui, justifie ses actes. De plus, Peter Lorre nous offre une prestation vraiment excellente dans ce rôle de tueur pédophile en ressortant toute la personnalité malsaine et torturée du personnage où il n’est pas forcément sain d’entrer dans ce genre d’esprit.
J’ai pu constater que quelque soit l’époque dans laquelle le métrage a été réalisé, on peut toujours se sentir concernés par des problèmes si graves qui sont hélas toujours d’actualité.
Toutes ces émotions que j’ai ressenties en visionnant le film me font penser qu’il est bien difficile de faire sa justice car face à l’extrême, ici la pédophilie, l’impartialité est quasiment infaisable. Mais en voulant exécuter ce monstre humain de sang froid, ne deviendrions-nous pas une part de cette bête ? Cette réflexion que je me suis faite m’a fortement marqué et la sagesse doit s’avérer de rigueur même si après tout, nous ne sommes que des êtres humains.
Extrait du film
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