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lundi 25 octobre 2010

The Chaser de Na Hong Jin (2007) by Micab

Pendant des années, sur le continent asiatique, deux phares se dressaient fièrement pour éclairer les pauvres cinéphiles à la recherche de bons films :
- Le Japon qui non seulement avec sa tradition d’animés nous a donné entre autre Miyazaki, Oshii, Otomo mais aussi des grandes valeurs comme Kurosawa, Nakata, Kitano, Oshima et pleins d’autres.
- La Chine (et surtout Hong Kong) : John Woo, les frères Wan etc etc

Récemment on a vu aussi se développer à l’international des pays comme le Vietnam et surtout la Corée du Sud. A se demander si la Mecque du cinéma de ce continent n’est pas doucement mais sûrement en train de se déplacer vers le sud.

La Corée du sud doit beaucoup au festival de Cannes et à Tarantino. Old Boy en remportant le très convoité Grand Prix en 2004 avait fait grand bruit, et depuis la réputation du réalisateur et de ce film en particulier ont largement dépassé le cercle des connaisseurs et des initiés. Il faut dire que le massacre de Virginia Tech en 2007 lui a fait aussi une publicité dont il se serait bien passé.



Dans la catégorie "je-frappe-un-grand-coup-pour-mon-premier-film" le réalisateur sud-coréen Na Hong-jin ferait certainement une entrée très remarqué. Son premier film The Chaser, un policier sombre, très sombre est en passe de devenir un classique dans le genre.

Tous les codes sont appliqués à la lettre : milieu urbain, scènes de nuit, scènes de poursuite et pour rajouter un peu d’ambiance on retrouve ici la figure très charismatique du serial killer.
Mais pour le reste, le réalisateur va s’amuser à les contourner habilement et de manière suffisamment appuyés pour mieux souligner l’originalité de son film.

Jung-ho un ancien flic de la crim’ a suivi les conseils chers à tous les esprits libéraux, il a créé sa propre entreprise en devenant proxénète. Il faut dire que ça gagne un peu mieux et qu’il évite les ennuis administratifs. Ça ne l’empêche de rendre service à ses anciens collègues pour faire prospérer son commerce. Chaque soir, il reçoit des appels de clients anonymes à qui il envoie ses filles. Comme tout bon patron qui se respecte, il a des problèmes de personnel. La plupart de ses filles se sont enfuies sans payer leurs dettes. De nature peu calme, il se retrouve avec un client sur la main sans pouvoir le satisfaire. Il fait alors appel à Mi-jin, une mère de famille qui ne devait pas travailler ce soir là. Cette dernière disparaît à son tour, et chose étrange elle laisse derrière elle son enfant. Poussé par un désir de justice insatiable en rapport à son gagne-pain qu’on lui vole, Jung-ho décide de reprendre du métier et de mener son enquête. Il réalise alors que toutes ses filles avaient rencontré le même client avant de disparaître, un client identifié uniquement par son numéro de téléphone... Il se met en tête de retrouver Mi-jin, mais se rend vite compte que "son" client est un serial killer, il va lui falloir retrouver sa fille pour conserver ses ressources financières.



Amoral, Jung-ho l’est assurément. Si le titre the chaser fait référence au serial killer en quête de sa future proie, le véritable chasseur est bien l’ancien policier aux méthodes plus que contestables. Comme un prédateur le proxénète ne poursuit qu’un but le sien, n’a qu’une logique la sienne, ne connait qu’une seule façon de s’affirmer : réussir à conserver son territoire. Les scènes de poursuite, contrairement à ce qui se fait actuellement dans le cinéma d’action, se font à pied, mais l’intensité est la même, sinon plus forte. Les scènes de tortures et de violence sont aussi efficaces que celles de Old Boy, et l’ambiance générale rappelle méchamment Se7en peut-être en mieux car justement il ne cherche pas à copier David Fincher… contrairement à d'autres.

Ce film est une bombe !
Présenté au festival de Cannes en 2008, le film a été sélectionné hors compétition… sinon on aurait pu gager qu’il ne serait pas reparti bredouille.

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