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lundi 25 octobre 2010

La Leçon de Piano de Jane Campion (1993) by Dylan



"J'ai observé sous microscope le désir, la curiosité, et l'érotisme se changer en amour" Jane Campion

Je vais tenter de m'attaquer à un film absolument extraordinaire qui est dans mon top films depuis bien des années. La Leçon De Piano m'a bouleversée dès la première fois que je l'ai vu, et j'ai la même sensation à chaque fois que je le regarde. J'ai toujours été fascinée par les films d'époque, et ils font généralement partis de mes préférés. Non seulement pour leurs histoires, leurs forces, leurs acteurs, et souvent leur musique. La réalisatrice, Jane Campion, a réalisé d'autres très bon films, tels que Holy Smoke sur lequel j'avais déjà écrit, Portrait de Femme, et récemment Bright Star.

Avec La Leçon de Piano, elle devient la première femme à obtenir la Palme d'Or à Cannes, suivie de près par deux Oscars pour le même film: celui de la meilleure actrice pour Holly Hunter, et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Anna Paquin.

Jane Campion avoue avoir cherché à montrer dans ce film qu'elle même avait toujours voulu voir. Et c'est un pari réussi: on se plonge dans le cœur de l'histoire et on s'y perd littéralement pendant 2H de pur bonheur. Je suis vraiment admirative devant le travail de cette réalisatrice, qui a toujours une manière bien à elle de présenter une histoire. On sent qu'elle est à 200% dans ses personnages et qu'ils sont vraiment très recherchés, en plus d'être bien interprétés.

L'histoire: Au XIXe siècle, une jeune femme écossaise, Ada MacGrath (Holly Hunter), débarque avec sa fille en Nouvelle-Zélande. Son mari est décédé, et son père l'envoie se marier avec quelqu'un d'autre, Alistair Stewart (Sam Neill), un colon. Depuis la mort de son mari, et surtout depuis ses 6 ans, Ada ne dit plus un mot, ne s'exprime qu'à travers son piano, et qu'en langage des signes. Personne ne sait pourquoi, pas même elle. Son nouveau mari ne comprend pas sa femme ni l'amour qu'elle peut avoir pour son piano, et décide de vendre ce bien précieux contre des Terres voisines.

Ada fera tout pour récupérer son piano, et va donc rencontrer son nouveau propriétaire, George Baines (Harvey Keitel), qui accepte de lui rendre son piano, touche par touche, contre des services précis. Baines va évidemment tomber amoureux d'Ada et va lui demander des choses de plus en plus indécentes. Ada quant à elle, devra résister à cet homme en apparence si rustre mais qui en fin de compte sera le seul à la comprendre et à ravir son cœur.

La Leçon de Piano, c'est un triangle amoureux entre Ada, son mari, et Baines. Il explore les côtés désespérés, merveilleux et passionnés d'une relation amoureuse. Mais c'est également la vie dans un nouveau pays, c'est également le deuil de l'amour, la volonté d'une femme à rester intègre, l'amour d'une mère pour sa fille. C'est également de la sexualité, de la perversion, mais surtout une sensibilité incroyable, transmise à travers la musique. L'esprit et les pensées d'Ada, sont transmises par les notes, et par une narration qui n'est que peu présente, pour mieux se plonger dans le film.

Chaque personnage a une dimension mystique et fascinante, surtout Ada et Baines. Le côté sauvage de Baines est en fin de compte un côté plus humain que les autres, et j'ai beaucoup aimé ce contraste entre le mari qui est censé être moderne et classe, et le 'sauvage' qui en fin de compte est le personnage le plus profond des deux hommes. On retrouve ce goût des personnages complexes qui est présent dans toutes les œuvres de Jane Campion. Comme dans Holly Smoke, on a affaire à des personnages têtus et complexes qui s'affrontent et se tournent autour tout en refusant chacun de renier leur nature.



C'est extrêmement difficile pour moi de parler d'un film que j'adore autant, mais j'aimerai transmettre un peu mon amour et mon admiration totale pour celui-ci. C'est le deuxième film qui m'a donné envie de faire du cinéma, le premier étant Le Dernier Des Mohicans. L'un comme l'autre, je pourrai sincèrement passer mes journées à les visionner. Car ils représentent pour moi ce que devraient être tous les films, ou presque. Par sa pureté, sa sincérité, et par sa représentation du désir et des sentiments.

Au fur et à mesure du film, les vrais sentiments et la vraie nature de Ada sont découverts. Il y a un jeu immense avec les costumes, et dans un sens, plus elle enlève ses vêtements complexes (corsets etc), plus elle enlève cette apparence froide et distante. Comme si les costumes étaient la raison de son silence. Encore quelque chose que j'ai trouvé extrêmement bien vu...et très érotique.

Les images tout d'abord sont absolument somptueuses et pleines de symboles, comme le piano abandonné sur la plage, dans les vagues. Le rapport à la musique m'a sincèrement touchée au plus haut point, et je trouve qu'il est rare de voir des films aussi profonds et aussi touchants. Absolument tous les gestes et tous les regards de ce film méritent un Oscar, et la relation entre le personnage de Harvey Keitel et Holly Hunter est une des plus intenses jamais vue au cinéma. Je suis tombée amoureuse de l'érotisme de ce film. Les scènes de sexe sont incroyablement poignantes, et les scènes les plus sexuelles restent celles autour du piano, qui est en soit un instrument romantique et plein de sens.

Les costumes eux aussi sont remarquables, et je trouve que toutes les images de ce film pourraient être une belle photographie.

Et oserai-je parler de la musique? La B.O de ce film est, comme pour Le Dernier des Mohicans, une des plus belles voir la plus belle musique de film jamais faite. Un grand merci à Michael Nyman pour le thème principal, que j'écoute en boucle depuis des années. C'est une des premières musiques de film que j'ai adoré, et que j'adore toujours autant depuis sa sortie. En plus de ça, c'est vraiment Holly Hunter qui joue tous les morceaux que l'on voit dans le film, et ça rend sa prestation d'autant plus impressionnante.

La Leçon De Piano, c'est un film où on pleure. Mais c'est un film qui offre une nouvelle perspective du monde et de l'histoire. Je ne sais pas s'il m'a touchée à ce point parce que je suis une fille et que je me suis sentie concernée par l'histoire, mais quoiqu'il en soit, c'est un putain de chef d'œuvre.

S'il y a encore parmi vous des gens qui n'ont pas vu ce film, c'est presque une obligation de le voir...

Holly Hunter et son Oscar

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