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lundi 25 octobre 2010

Equilibrium de Kurt Wimmer (2002) by Carban

Sorti en 2002 et réalisé par Kurt Wimmer (ahah), Equilibrium est un film de science-fiction porté à l'écran par Christian Bale.
Surfant sur la vague de la Matrix-mania, ce long-métrage reprenant bon nombre de thèmes chers à la S.F. classique nous embarque dans un futur pas si loin que ça et dont le seul mot d'ordre est "Paix".



Synopsis

Après une troisième guerre mondiale meurtrière, le gouvernement de Libria cherche la cause de ce qui est tellement inhumain chez l'être humain et en vient à conclure que les sentiments sont responsables des pires atrocités commises par l'Homme envers ses semblables.
Le Père, chef spirituel et politique de Libria, décide de mettre au point un remède à ce mal : le Prozium. Ce composé chimique inhibe tout sentiment et permet ainsi de faire disparaitre la haine, la colère, la souffrance, mais également la joie ou l'amour.

Afin de préserver cette paix, une unité d'élite, le Tetra Grammaton, est formée. Ses membres, les ecclésiastes Grammaton, sont chargés d'éliminer la menace que représente les Transgresseurs, communauté refusant de prendre du Prozium. Possesseurs d'une technique de combat des plus efficaces, le kata-armé, les ecclésiastes sont des adversaires redoutables.

Malgré sa foie et son talent, le plus gradé des ecclésiastes, John Preston, va découvrir que le système qu'il sert est plein de failles et de privations après avoir malencontreusement brisé sa capsule de Prozium. Sa remise en question va l'amener à voir le monde dans lequel il vit d'une manière différente.


(As-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?)

Analyse

Bien que le succès du film ne fut pas au rendez-vous lors de sa sortie en salle, aujourd'hui Equilibrium est considéré comme un film culte par de nombreux fans de science-fiction et a connu un grand succès lors de sa sortie en DVD.
Il faut dire qu'à la même période, au cinéma, paraissaient les deux derniers volets de la trilogie Matrix (oui oui les deux qu'on se demande pourquoi qu'ils existent). Face à un tel concurrent et avec une accroche quelque peu risquée ("forget the Matrix"), le film de Kurt Wimmer aurait pu tomber dans les oubliettes.

Néanmoins, malgré quelques erreurs techniques et scénaristiques, le résultat final est plus que satisfaisant, compte tenu du faible budget mis à la disposition d'un film de cette envergure.
L'histoire, bien qu'assez classique pour une œuvre de science-fiction et s'inspirant de grands récits de SF, est traitée de manière convaincante, même si parfois on pourrait souhaiter que certains points soient davantage approfondis.
Cependant le côté action du film reste son principal point fort et la mise au point du "Gun-Kata", art martial mêlant techniques de corps à corps et d'armes à feu, y est pour quelque chose. C'est le chorégraphe Jim Wickers qui en est à l'origine, et ce système de combat donne un caractère certain au film. Du coup à côté le bullet-time de Matrix ne semble plus tellement impressionnant.


(Kireiii-desu =^____^=)

L'autre point essentiel qui fait de ce long-métrage un bon film est le jeu sans fautes de Christian Bale. Loin de ses dernières interprétations plus médiocres, il nous livre ici un très bon personnage dont la froideur déshumanisée est aussi convaincante que son aspect plus sensible. La scène dans le palais de justice en est une très bonne illustration, chaque détail du visage marquant l'état d'esprit du personnage. Bale est criant de vérité dans son rôle.
Mention spéciale à Sean Bean (dédicace à notre concitoyenne et bleuette Wild) qui malgré une courte apparition nous montre une nouvelle fois son talent et sa sensibilité tout en pudeur. En plus dans ce film il garde sa bonne habitude qui est de ####.


("Mais tu sais, je suis pauvre et je n'ai que mes rêves. J'ai déposé mes rêves sous tes pieds. Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.")

Pour ce qui est de (bou)Taye Diggs, troisième rôle du film, bah j'ai eu envie de le claquer dès sa première apparition, jusqu'à sa dernière.
Très bonne surprise également pour l'interprète du fils de Preston, qui malgré son jeune âge m'a fait presque peur, tellement qu'il semble pire que son paternel et dont le personnage nous offre un twist sympa et inattendu.

Du point de vue du scénario, Equilibrium traite de sujets largement utilisés dans la S.F. et ainsi la liberté est au centre du film.
Libria jouit/souffre d'une propagande de masse et une partie de la population lutte pour avoir le droit de retrouver son individualité. Le point intéressant du film, c'est que la lutte ici n'est pas réellement politique à proprement parlé. Si l'on se bat c'est pour avoir le droit d'éprouver des sentiments et de vivre comme un être humain normal.
Les conséquences du Prozium sont en effet assez dramatiques au niveau de nos sentiments comme le montrent certaines scènes du film et le bénéfice (plus aucunes guerres, etc) semble insignifiant par rapport à la perte des émotions et aux conséquences qui en découlent.
En ce sens, la fin du film est bien menée également car la violence a disparu à Libria en même temps que les sentiments et l'on voit clairement le résultat final.
Autre point intéressant du film : cet aspect de la violence. Les sentiments sont prohibés car ils se composent de colère et de haine, ce qui amène à la violence. Hors avec le Prozium tout ceci est censé disparaitre.
Cependant la police ainsi que les ecclésiastes Grammaton font preuve d'une grande violence, notamment dans l'utilisation du kata-armé qui combine armes létales et coups mortels. Privés de sentiments, ces hommes peuvent tuer les transgresseurs (même de sang froid, par exécutions sommaires) sans se poser de questions et sans remords.
Néanmoins l'on remarque clairement qu'après avoir arrêté de prendre du Prozium, Preston est incapable de tuer de sang froid, pas même un simple animal. Il fait preuve d'empathie sans raison apparente, ce dont il était incapable auparavant.
Les sentiments ici permettent de montrer le côté bon de l'être humain, coté qui disparait en même temps que le mauvais avec le Prozium.
Finalement Equilibrium témoigne de la nature humaine qui se compose du plus beau comme du plus laid, et du meilleur comme du pire. Cette dualité souffrant d'un manichéisme certain semble ne pas pouvoir être rompue et dans le fond, retirer à l'homme ses sentiments, c'est le priver de la seule part de lumière qui peut exister en lui.
Autre aspect qui peut être intéressant : l'utilisation des miroirs dans le film. Il suffit de voir l'impact qu'ils ont sur Preston, lorsqu'il se voit dedans à plusieurs reprises.


(Ça fait mal hein ?)

Pour conclure, Equilibrium est un très bon film de science-fiction malgré quelques erreurs. Le jeu des acteurs est excellent, les références artistiques du film bien choisies (bien que pas forcément originales) et la bande originale accompagne très bien les scènes du long-métrage.
On aurait aimé que l'ensemble soit plus étoffé et peut-être moins simpliste à certains moments, mais encore une fois le budget y est sans doute pour quelque chose, et ce film montre qu'avec peu, on peut faire aussi bien, voire mieux, qu'avec beaucoup (oui oui je pense aux deux derniers Matrix xD).

- Trailer (pas forcément pertinent dans les descriptions écrites je trouve)
- End Credits

Et vous ? Vos réactions ?

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